[Bâtiment] La taverne de la Taie Dorée

[Gaspard Hurlegloire]

« Ha, bien. Très bien. »

Voilà qui était rassurant. L’espace d’un instant, Gaspard avait eu peur de s’être mépris sur l’homme qu’était Lothar. Il s’assit sur sa chaise avec une certaine lourdeur. Cette dernière protesta quelques peu mais tint bon. Le prêtre déposa son casque sur la table, puis se passa une main sur le front. Sa migraine semblait vouloir se calmer... à moins que ce ne soit qu’une impression.

« Je t’écoute. »

Si le culte de la Cavalière Rouge avait déjà son réseau d’informateur, c’était qu’il avait eu le temps d’un peu se préparer aux grands événements qui se déroulaient désormais. Pas très étonnant, ils étaient la stratégie incarnée.

[Althéa]

Lothar eut un petit sourire, comme pour s'excuser d'avoir plongé son homologue dans la perplexité.

"Ce soir, chaque personne ayant perdu un proche durant la guerre se réunira devant le temple de Helm avec un bougie. J'aimerais que tu participes à cette cérémonie, que tu montres que tu te joins aux autres. Tu as perdu Rocrive donc ta présence est légitime. Le nom des défunts est prononcé dix fois. Cinq fois de plus en plus fort, puis cinq de plus en plus faiblement. Une sorte de cri unanime."

Il laissa le temps à Gaspard de digérer l'information.

"Ensuite, étant donné que Manost est à la fois pieuse et militaire, un tournoi va être rapidement organisé. Chaque groupe religieux devra présenter un champion. J'aimerais que tu nous représentes."

[Gaspard Hurlegloire]

Même si on ne le lui avait pas demandé, Gaspard comptait se rendre à la cérémonie funèbre. Il avait perdu Rocrive, oui, mais plusieurs autres hommes aussi, des soldats, des braves. Pour eux, il devait être là. Sans eux, il ne serait peut-être plus là. Le respect militaire exigeait cela. Et un officier se devait d’être irréprochable.

En revanche, l’annonce du tournoi et surtout le fait que Lothar désire faire de lui le champion de la Cavalière Rouge, il ne s’y était pas attendu. Non qu’il n’estime pas en être digne. Il avait fait ses preuves sur le champ de bataille. Cependant, le prêtre n’avait jusqu’à présent jamais été mis en avant. Il trouvait déjà assez étrange qu’on le considère comme un héros de guerre, alors devenir un champion... Il prit quelques instants pour y réfléchir, demeurant totalement silencieux. Puis il répondit simplement :

« Très bien. C’est un honneur et je m’en montrerai digne. »

C’était son devoir et il n’avait jamais tourné le dos à son devoir.

« Autre chose ? J’imagine que les jours à venir vont être capitaux pour l’équilibre des forces politiques dans la cité bénie. »

[Althéa]

Lothar acquiessa gravement.

"Il est vrai. La guerre a démontré qu'Helm ne protège plus la ville. D'autres dieux attendent de pouvoir prendre le relais et les tormites sont déjà en bonne place. Les ilmates comme partout sont hors jeu ainsi que les tyrites qui ne sont guère plus que tolérés en ville. Je me méfie un peu de l'église tymorane que le conseiller Lothringen a plus ou moins plébiscitée. Bien sûr, Manost ne changera pas d'orientation du jour au lendemain. Et il se trouve que nous correspondons à ce dont la ville a besoin. Je pense qu'il sera important que tu montres ta supériorité sur le tormite au tournoi. Pour l'heure, ils ne s'attendent pas à ce que ce soit toi. J'imagine qu'ils choisiront un autre champion en cours de route. Ce qui veut dire qu'il sera moins entraîné que toi."

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard s’attendait plus ou moins à ce que la situation tourne ainsi. Helm avait libéré une place. Il fallait la prendre. Conflit d’intérêt, déroulement logique. Ce n’était toutefois que maintenant qu’il avait les détails concrets. Il se demandait un peu plus tôt jusqu’à quel point il allait entrer dans la danse des jeux de pouvoirs. Visiblement : complètement.

« Pourquoi les tormites ne choisiraient-ils pas directement leur meilleur élément ? Sous-estiment-ils l’importance du tournoi ? Où ont-ils portés leur choix sur quelqu’un d’avant tout... charismatique ? Et à quel genre de tournoi dois-je m’attendre ? Quel en seront les épreuves ? »

Plus il en seraient, mieux ce serait. L’information avait toujours été le nerf de la guerre. L’imposant prêtre détourna la tête pour observer le tripot. Il posa une question moins professionnelle.

« J’ai la gorge sèche. Est-ce que la bière, ici, est potable ? »

[Althéa]

"La bière que Gudrun offre à ses habitués est délicieuse. Par contre, celle pour le tout venant est pire que de ... la pisse de cheval."

Lothar eut un petit sourire laissant entendre qu'ils n'appartenaient pas à la catégorie du tout-venant.

"Pour le tournois, il y a deux épreuves. Une de mêlée qui consiste à arracher le fanion de l'équipe adverse et de faire quelques prisonniers. Pour la seconde, il s'agit d'un tournois à proprement dit. Les tormites ne mésestiment pas le tournois. Pour preuve : Guiguemar d'Aulfray se serait présenté lui-même. Mais ils verront bien vite qu'ils ont affaire à un adversaire de taille cette fois. Il ne préféreront ne pas prendre de risques."

[Gaspard Hurlegloire]

« Bien. Tout ça est dans mes cordes. Qu’en sera-t-il de la cérémonie du matin, celle qui récompense le mérite, même à titre posthume ? J’ai appuyé le nom de Rocrive dans mes rapports. Un homme a l’abnégation remarquable. Sais-tu s’il sera mentionné ? »

Il y tenait, car c’était justice. Sur ce, dès qu’il en eu l’occasion, il adressa un signe à Gudrun. Au besoin, il alla à elle. Il lui glissa alors assez bas pour que l’échange soit confidentiel :

« Lothar m’a fait l’éloge de votre bière. Celle pour les habitués. J’aimerais vérifier ses dires. »

Bien que le ton soit encore un brin martial, le propos ne l’était plus vraiment. Une bonne bière, il en avait besoin. Généralement celle qu’il avait goûté pendant la campagne militaire était médiocre.

HRP : Gaspard tutoie Lothar car ils me semblent assez proches l’un de l’autre. Mais si tu veux, je peux passer au vouvoiement.

[Althéa]

Hrp : c'est très bien comme ça.

La tavernière gloussa encore et minauda un brin avant de répondre.

"Les amis de Lothar sont mes amis, tout le monde sait cela. Et j'imagine que vous allez aussi me demander de vous faire venir un de mes petits oiseaux. Il s'est passé beaucoup de choses en ville en peu de temps ..."

Elle sourit.

[Gaspard Hurlegloire]

« Petit oiseau ? »

Sur le coup, Gaspard ne comprit pas ce dont parlait la tenancière. Toutefois, la suite de sa phrase le mit sur la piste. Il devait s’agir d’un informateur. Lothar avait évoqué un réseau d’informateurs justement.

« Ha oui, je vois. Effectivement, faites donc. »

Sur ce, il retourna s’assoir en face de son collègue.

« Le tournoi est pour quand ? »

[Althéa]

"Si je connais bien nos chers amis helmites, il sera dans deux jours. La cérémonie funèbre, les négociations et la mise en place du tournois. Entre temps, nous aurons eu le temps de parlementer avec Guiguemar d'Aulfray et de nous montrer en ville. Ainsi, nous aurons quelques partisans pour le tournois. C'est toujours cela de pris ..."

Lothar fut interrompu par un homme arrivant à coté d'eux. Tenue manostienne sobre, coiffure répondant à l'étiquette manostienne. Il les toisa durant quelques secondes avant de leur demander.

"Les sièges à coté de vous sont-ils vacants, messieurs ?"

[Gaspard Hurlegloire]

Soit c’était l’informateur, soit un importun. Les deux étaient possible, mais puisque Gaspard n’était pas en mesure de le déterminer, il laissa à Lothar le soin de répondre. C’était lui l’habitué de ce tripot. En attendant, le prêtre se contenta de ruminer les paroles de son collègue. L’activité n’était pas prête de retomber, surtout pas pour ceux de la Cavalière Rouge qui jouaient présentement leur place politique.

[Althéa]

Lothar Strode dévisagea l'homme quelques secondes avant de lui faire signe de s'asseoir.

"Alors quelles sont les nouvelles en ville ?"

L'inconnu prit le temps de se laisser tomber pesamment sur le banc à coté d'eux avant de demander.

"Que voulez-vous savoir ?"

La question s'adressait aussi bien à Lothar qu'à Gaspard.

[Gaspard Hurlegloire]

« Tout ce qu’il est utile de savoir », répondit sans ambages Gaspard.

Il ajouta néanmoins :

« Ce qui se passe en ville, comment est perçu la fin de la guerre, le comportement des autres clergés, tout. »

Il ne fallait pas s’y tromper, une guerre s’était achevée, une autre avait débutée. Elle se livrait juste sur un champ de bataille différent avec des armes différentes.

[Althéa]

L'inconnu sourit et s'installa plus confortablement sur son siège.

"Voila un client qui m'intéresse. Mais j'ai le gosier sec et les temps sont difficiles voyez-vous ..."

Lothar qui avait visiblement prévu le coup lui tendit une bourse lourde d'espèces sonnantes et trébuchantes qu'il soupesa avec un léger sourire avant de se mettre à parler.

"Manost n'est pas tranquille, même après la fin de la guerre. Des empoisonneurs sévissent dans la ville. On ne sait pas le poison qu'ils emploient mais de nombreuses personnes ont été malades dans de nombreux endroits de la ville, certains jusqu'à en mourir. Au début, cela ressemble à un simple coup de froid mais les symptômes empires. Fièvre, vertiges, désorientation, vomissements, coma ... Les ilmates sont débordés. Ils peuvent simplement ralentir les effets du poison. Jusqu'à présent, il n'y a pas d'antidote."

Il attendit qu'une commandée par Lothar soit posée devant lui sur la table avant de continuer.

"Pour ce qui est du pouvoir les églises s'affrontent. Les tyrites sont hors course et le savent très bien. Paradoxalement, ils seront sans doute consultés en tant que juristes par le nouveau gouvernement. Les ilmates n'aspirent pas au pouvoir. Il n'y a que les tormites qui peuvent aspirer à la première place vu que le Haut Prélat s'est tout récemment converti. Ils sont quelques peu gênés par les tymorans dont le culte a été popularisé par le Conseiller Lothringen. Certains helmites ont refusé de se convertir à Torm par fidélité à leur Dieu mort. Le Vigilant aura toujours sa place à Manost. La place des helmites est donc symbolique. D'autres questions ?"

[Gaspard Hurlegloire]

Le haut prélat se serait converti à Torm ? Voilà qui pouvait expliquer son refus de les recevoir. Mais quelle légitimité avaient donc les Tormites pour prétendre à une telle place ? Ils n’avaient rien fait pendant la guerre, rien fait pour Manost. Des arrivistes, voilà ce qu’ils étaient. Il ne resterait plus qu’à le montrer au peuple. Le tournoi et les cérémonies seraient de bonnes occasions pour cela.

Et que penser des empoisonneurs ? La nature du poison intéressait moins Gaspard que les motivations à le répandre. Bien sûr, déterminer cette nature pouvait donner des indices intéressants. Impassible, il demanda :

« Quel but semble rechercher les empoisonneurs ? Est-ce qu’une piste a été évoquée ? Des rumeurs ? Où sont apparut les premiers cas ? »

[Althéa]

L'informateur secoua la tête.

"Aucune piste. On a aucune idée de comment il se repend mais les gens tombent malades un peu partout. Le premier cas, si je me souviens bien, c'était une vieille femme qui ne sortait jamais de chez elle. C'était assez étrange. Au début, on a crû que c'était une vengeance de sa belle fille mais on a rien pu prouver. Après, il y a eu d'autres empoisonnements en ville. Des gens qui n'avaient rien à voir les uns avec les autres. C'est ça qui est étrange."

[Gaspard Hurlegloire]

Cette fois, Gaspard ne dit mot. Il se tourna vers Lothar, l’interrogeant du regard. Peut-être que ce dernier avait des questions à pauser ou des avis à emmètre. Le prêtre, pour sa part, n’avait pas spécialement envie d’exposer ses pensées devant l’informateur. Question de prudence.

Faudrait-il s’occuper de cette histoire d’empoisonnement ? A priori, ce n’était pas tellement leur travail, à moins que le culte de la Cavalière Rouge soit désormais en charge de la sécurité intérieur de la cité. Dans le cas contraire, c’était au guet de gérer l’affaire. En même temps, s’en occuper pouvait être un moyen d’acquérir encore plus de popularité. A Lothar d’en décider.

[Althéa]

Lothar n'ajouta rien, ne posa aucune autre question non plus. Il resta simplement silencieux, sûrement pour réfléchir aux informations. Puis il demanda à Gaspard.

"D'autres questions ?"

C'était le signe que lui non plus ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet. Gaspard était par contre libre de questionner plus avant sur d'autres sujets.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard se contenta de remercier l’informateur, puis il attendit que celui-ci s’en aille avant de s’adresser à Lothar.

« Des empoisonneurs et des Tormites entreprenant. Je me demande de qui il faut le plus se méfier. Cette pauvre cité a vraiment besoin d’un coup de pouce pour retrouver sa gloire passée. Le tout est de savoir comment s’y prendre. Pouvons-nous nous occuper des deux à la fois ? Ce serait sans doute le mieux, mais il ne faudrait pas tout rater en voulant trop obtenir. »

[Althéa]

Lothar dodelina de la tête quelques secondes, concentré. Il se posait visiblement la même question.

"Les tormites vont sûrement négliger les malades. Certes, ils feront certaines apparitions à leur chevet mais ils laisseront les ilmates agir. Nous pourrions bien sûr faire de même. Il est important de montrer que nous sommes présents en ville. Nous pourrions aussi tenter quelques rapprochements avec les autres cultes qui ne veulent certainement pas de la suprématie d'une seule divinité tutélaire. Nous voyons ou cela a mené Manost. Et je peux te dire que les tormites ne seront nulle part sur ce dossier là."

[Gaspard Hurlegloire]

« Quel culte ne veux pas voir la suprématie d’un seul dieu ? En somme, quels sont nos alliés potentiels ? Avons-nous assez de fond pour financer des enquêteurs ? Compatir sur le sort des malades, c’est bien, mais si l’on pouvait être à l’origine de l’élucidation de cette affaire des poisons, nous en tirerions encore plus de prestige que nous en avons actuellement. »

Gaspard ne proposait pas de s’en occuper lui-même, d’une part parce qu’il n’allait sûrement pas avoir le temps avec le tournoi, d’autre part parce que ce n’était pas du tout son domaine. Lui, il menait des gens sur le champ de bataille.

[Althéa]

Lothar resta muet pour entendre toutes les questions avant de répondre.

"Les tyrites et les tymorans me semblent être des alliés potentiels. Les premiers car certains en ont assez d'être à la botte d'un pouvoir qui les exploite et les méprise. Ils savent cependant qu'ils n'accéderont jamais à la direction de la ville. Les tymorans sont à peu près dans le même cas. Ils ont eu leur mot à dire quand le Conseiller Lothringen était en ville. Maintenant, ils ne voudront pas perdre leurs privilèges. Pour ce qui est du poison, nous pouvons bien sûr participer d'une manière ou d'une autre aux recherches."

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard passa une main pensive dans sa barbe.

« Bon, soyons concret. Une cérémonie ce soir, une demain matin. Au deux nous devons être présent. Le tournoi sous peu. Sans compter les divers tâches incombant à la troupe. Je peux rapidement superviser un truc, mais pas trop me disperser. Notre priorité reste le positionnement dans cette machine politique en marche. Là, dans les heures qui arrivent, tu fais quoi ? Je fais quoi ? Que font les autres officiers de la Cavalière Rouge ? »

[Althéa]

"Bien parlé ..., approuva Strode satisfait, voici enfin quelqu'un de concret. J'aimerais si cela ne t'embête pas me charger des tymorans et te laisser engager les pourparlers avec les tyrites. J'aimerais bien savoir ce qui est arrivé au bâtiment de leur commanderie. Ensuite, nous nous retrouverons au Loyal Paladin afin de montrer que nous savons nous mêler aux habitants de la ville. Maintenant, je pense que nous avons toutes les clés en main pour notre arrivée en ville."

Il se leva et paya leurs consommations, laissant l'indicateur seul à la table, Gaspar sur son sillage. Ils avaient à peine franchi le seuil de la taverne que quelqu'un - sûrement sous le couvert d'un sort d'invisibilité - déversa sur Lothar une substance liquide verdâtre et malodorante. Plus loin dans la ruelle, un rayon ardent fut lancé. Et Lothar Strode s'embrasa comme une torche.

Le tout n'avait dûré que quelques secondes.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard, forcément, n’aurait pu prévoir pareil chose. Attaqué, ici, en pleine ville ? Quétait donc devenue la fière Manost ?! Le colosse ne dit rien, réfléchit à peine, il agit par réflexe. Sa poigne gantée de fer saisit Lothar par le bras, indifférent aux flammes. L’instant d’après, il le tira d’une violente impulsion dans l’auberge, le lâcha, beugla :
« De l’eau, vite ! »
D’une main, il dégaina son épée. Des yeux, il chercha un pichet, prêt à l’attraper et à le renverser sur le malheureux embrasé.

[Althéa]

La torche humaine se laissa guider par le colosse et Gaspard sentit la morsure des flammes sur sa main et son poignet. Passé le seuil de la taverne, les clients s’égaillèrent en tous sens devant le spectacle peu conventionnel qui s'offrait à leur vue. Seule la tenancière qui en avait manifestement vu d'autres eut assez de présence d'esprit pour déverser le contenu d'un pichet. Lothar quant à lui se laissa tomber sur le sol, tentant d'apaiser le feu qui le ravageait.

D'autres pichets ainsi que des seaux d'eau furent vidés. Quand les flammes finirent par s'éteindre, Lothar Strode ne bougeait presque plus. Le corps seulement agité de mouvements convulsifs.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard n’ayant plus de pichet à portée de main, il tourna la tête vers la porte. Il balaya également la clientèle d’un regard concentré. Une autre agression allait peut-être avoir lieu, contre lui ou son supérieur. Il devait être prêt. Sitôt les flammes étouffées, le prêtre posa un genou à terre et toucha de sa main libre le blessé.
« Reste avec moi Lothar », dit-il avec conviction.
Une lueur blanc-bleutée émana du gantelet. Le colosse utilisa d’office le plus puissant sort de guérison dont il disposait.

[Althéa]

Mais personne n'entra ni ne sortit de la taverne. Les clients trop choqués n'avaient pas bougé et voir entrer une torche humaine avait sûrement dissuadé des clients potentiels. Les agresseurs avaient sûrement décidé d'en rester là.

Ne restait plus que Lothar et son odeur de chair brûlée qui avait envahie la pièce. L'homme tremblait, les yeux fermés et la mâchoire crispée. Des goûtes de sueur rance coulaient sur son visage noirci. Mais il était vivant. Du moins pour le moment.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard, sans hésiter, utilisa à nouveau un sortilège curatif. Il en utiliserait autant que nécessaire pour rétablir Lothar. Ses capacités de soin dépassaient de loin celle des paladins. Il était un prêtre, il devait être en mesure de faire bien d’avantage que de simplement stabiliser un mourant.

[Althéa]

Lothar réagit à chaque sorts. Les poings crispés, le corps encore rouge vif à cause des brûlures, il respirait cependant plus facilement. Au bout d'un moment, il posa les yeux sur Gaspard et marmotta un "Merci" à peine audible. Couché au milieu de la taverne, il avait l'air pathétique. La tenancière se pencha à l'oreille de son sauveur.

"Emmenez le se rétablir ailleurs. Je ne veux pas qu'on le voie ici. Vous imaginez la réputation de mon établissement ?"