[Everaska] Quête: Racines

[Voyageuse]

Le petit Tom devait dormir à poings fermés : on n'entendait rien. Ils purent donc se diriger en toute tranquillité vers leur chambre, tandis que Sylvia répondait.
" Oh, je me doute bien que tu préfères une toute autre tenue pour dormir... répliqua Sylvia, mutine. Mais je suis contente qu'elle t'ai plu. Cela dit, elle n'est pas à moi, c'est un prêt de ta tante. Elle m'a dit que c'étaient les teintes qui m'allaient le mieux au teint... et à la chevelure !"
Elle poussa la porte de leur chambre et se dirigea droit vers le lit pour s'y laisser tomber de tout son long.
" Je suis épuisée... Je n'aurais jamais cru qu'une soirée de fête soit aussi épuisante qu'une randonnée en montagne. Je crois que je vais m'offrir une bonne grasse matinée demain, je ne sais pas pour toi...?"

[Kasumi]

Kasumi se laissa tomber à côté d'elle en s'esclaffant puis se tourna juste assez pour déposer un bisou sur son oreille :

- Ma tenue aussi est un prêt, tu dois t'en douter ! Mais c'est dommage pour ta robe : ces couleurs te vont effectivement à ravir. Et sa coupe te met joliment en valeur aussi ! Par contre, ce serait dommage de la froisser, tu ne crois pas ?

Il n'avait pas répondu pour ce qui était de faire ou non la grasse matinée : il était peu probable que la maisonnée reste silencieuse avec tant d'invités - notamment les enfants - et il ne tenait pas vraiment à laisser défiler toute la matinée au lit avant son sinistre rendez-vous. Cependant, c'était là des considérations à repousser au lendemain.

[Voyageuse]

" Bon, ça va, j'ai compris ! Tu me préfères toute nue... Décidément, tu es incorrigible !", lança la rôdeuse en s'asseyant pour ôter sa robe... d'un geste sensuel et calculé, profitant visiblement de l'occasion pour jouer les séductrices.
" Et toi aussi, tu vas froisser le costume de Tilmandil... Allez, enlève-moi ça !" lança-t-elle gaiement en s'allongeant à nouveau, entièrement nue cette fois-ci. Elle croisa les mains sous sa nuque et fixa le rôdeur d'un air parfaitement innocent.

[Kasumi]

Si la tenue ne lui avait pas paru aussi belle et coûteuse, il se serait probablement contenté de la jeter au hasard dans la pièce mais il se dévêtit tout de même en un temps record avant d'entasser le tout à la hâte sur la chaise la plus proche et de revenir s'allonger à côté de sa belle rôdeuse.

Et, comme l'on pouvait s'y attendre, il ne résista guère avant de commencer à lui dispenser une série de baisers langoureux qui ne s'arrêtèrent pas - cette fois-ci - à sa bouche ou à son visage.

- Je te préfère comme tu es, quoique tu portes ou non et à chaque instant, mon amour.

[Voyageuse]

Les baisers dégénérèrent en caresses, en passion, en étreinte brûlante. Ils se découvraient une ardeur qu'ils n'auraient pas cru posséder après une telle soirée. Mais tout de même, leurs corps réclamèrent grâce beaucoup plus rapidement que d'habitude. Il était extrêmement tard. La maison était redevenue silencieuse, même s'il leur semblait entendre des pas, des murmures, dans les pièces voisines. La fête devait être terminée...
Sylvia déposa un léger baiser, un dernier.
" Merci pour cette belle soirée... Tu sais que tu es un danseur hors pair ?", souffla-t-elle en tirant les draps sur leurs corps moites.

[Kasumi]

Il l'attira conte lui et la serra dans ses bras avant de fermer finalement les yeux et de déclarer dans un murmure :

- C'est parce que tu es une cavalière formidable, ma Sylvia !

Puis, poussant un soupir de contentement, il laissa sa compagne retrouver la position qu'elle affectionnait tant, son épaule lui servant d'oreiller. Il écouta calmement le rythme de sa respiration avant de trouver à son tour le sommeil du bienheureux.

[Voyageuse]

Ce fut le brouhaha du rez-de-chaussée qui les tira du sommeil le lendemain. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et Kasumi réalisa qu'il n'aurait guère le temps de faire autre chose que déjeuner avant d'aller à son rendez-vous auprès du commandant Ulrich. Sylvia paraissait encore plus vaseuse que lui, et eut quelque peine à trouver le courage de se lever.
En bas flottait une atmosphère de lendemain de fête. Grandes tablées laissées en plan, visages chiffonnés mais souriants, il y avait foule dans la salle à manger. Des piles de tartines voisinaient avec du thé et du lait, du fromage et du jambon attendaient les plus affamés. Mais après le repas pantagruélique de la veille, les convives n'avaient guère d'appétit.
Kasumi constata qu'ils étaient parmi les derniers levés, et certainement les plus vaseux -les elfes ayant l'immense avantage de n'avoir pas besoin d'autant d'heures de sommeil. Seuls Geoffray et Iris, qui parurent presque en même temps qu'eux, semblaient encore plus éprouvés.

[Kasumi]

Malgré son état, Kasumi mit un point d'honneur à saluer de quelques mots les nouveaux venus avant de les inviter à venir partager un coin de table :

- Une nuit difficile ? Je parie que le petit Tom n'a eu cure que ses parents aient fait des excès, pas vrai ? Ah, je sens que je vais regretter mes paroles dans quelques années ! Mais venez, il y a du thé bien chaud et des tartines en nombre !

C'est également ce qu'il avait l'intention de se contenter de consommer lui-même. Le plantureux repas de la veille n'en était pas la seule raison malheureusement. Mais se rendre au rendez-vous avec le commandant le ventre vide n'était guère avisé. Autant disposer de tous ses moyens pour faire face à ce moment désagréable au possible.

[Voyageuse]

Tom, qui suivait à quelques mètres, semblait effectivement en pleine forme. C'était un beau petit garçon d'environ quatre ans qui se précipita droit sur Sylvia. la rôdeuse n'eût d'autre choix que de le prendre sur ses genoux, et s'efforcer ensuite tant bien que mal de déjeuner sans renverser son thé.
" Il s'est levé à la même heure que d'habitude, confirma Iris. Il aura besoin d'une bonne sieste pour récupérer un peu de sa nuit écourtée, sinon il sera intenable...
- Oh, moi qui comptait visiter un peu la ville avec Kasumi...
- Bah, je peux rester là toute seule, et on se donne rendez-vous en milieu d'après-midi dans une taverne quelconque ?
- Je resterai avec toi pour te guider, proposa Sylvia. Enfin, si Kasumi est d'accord..."

[Kasumi]

Kasumi n'avait pas manqué de noter comment le petit garçon s'était rapidement attaché à Sylvia et la réciproque semblait tout aussi vraie. C'est donc avec un sourire attendri qu'il répondit à la proposition de la rôdeuse :

- Bien évidemment : c'est une même une très bonne idée ! Geoffray, nous partirons après manger et je te montrerai quelques boutiques qui valent vraiment la peine. Puis nous nous retrouverons en milieu d'après-midi pour nous promener avec ces dames ! Ah, cette perspective me réjouit assez pour oublier que je vais passer le reste de la matinée avec la personne à l'esprit le plus étroit de toute la ville. D'ailleurs, je crois qu'il ne va pas falloir que je tarde à y aller : le commandant Uriol est très sensible sur la ponctualité.

[Voyageuse]

" Bonne chance à toi, alors !
- Je crois que je me joindrai à vous cet après-midi, si vous m'acceptez, intervint Tilmandil qui s'était approché. Enfin, sauf si vous voulez rester entre vous bien sûr... Je peux aussi vous rejoindre en même temps que à ces dames...
- Oh, tu peux venir, bien sûr, répondit Geoffray. Si Kasumi n'y voit pas d'inconvénient...
- Et tu es sûr que tu ne veux pas que je t'accompagne jusqu'à la commanderie ? Moi, ou bien papa ?

[Kasumi]

Le rôdeur accueillit son frère d'un sourire, content qu'il se joigne à la balade puisque que cela ne gênait pas Geoffray :

- Tu es le bienvenue pour cet après-midi : tu pourras peut-être même me donner un ou deux conseils pour ce que j'ai en tête ! Mais je crois qu'il vaut mieux que je me rende seul à la caserne : c'est une façon de montrer que j'assume mes responsabilités en quelque sorte. Alors ne t'inquiète pas !

Il avait fini deux belles tartines et sa tasse de thé en un temps record mais il y avait fort à parier qu'il était plus que temps qu'il se mette en route, à présent.

[Voyageuse]

" Bonne chance à toi en tout cas.
- Ne te fais pas trop de souci, ajouta son père qui s'approchait à son tour. Il ne peut pas grand-chose contre toi. Tout est déjà en cours de résolution. Comme le dit Elvilith, il veut juste montrer que c'est lui le chef... Fais le dos rond, essaie de te montrer humble, et ça passera tout seul. Mais... file vite, il est temps que tu y ailles !
- On t'attendra pour déjeuner, ajouta Galawen.
Sylvia, quant à elle, se contenta de l'enlacer tendrement et de déposer un léger baiser sur sa joue.

[Kasumi]

Kasumi s’éclipsa au pas de course aussitôt après le baiser de Sylvia. Il avait un temps envisagé de se rendre à la caserne à cheval mais il n’aurait pas vraiment gagné de temps étant donné les rues à traverser et il en aurait peut-être perdu davantage encore en préparant et en attachant sa monture une fois sur place.

S’y rendre à pied contribuait aussi à l’humilité qu’il entendait bien laisser transparaître. Ainsi que le manque d’assurance quant à l’issue de cette entrevue. Ce dernier trait ne serait sans doute pas très difficile à jouer malgré les paroles rassurantes de ses proches.

En marchant d’un bon pas et sans effectuer de détour, il estima pouvoir arriver au fort juste avant le l'heure de sa copnvocation. Encore resterait-il à se faire connaître aux portes et compter sur la diligence des gardes pour éviter qu’il ne parvienne en retard au rendez-vous fatidique.

[Voyageuse]

On le conduisit dans la même salle d'attente que deux veilles plus tôt, où il n'eût que quelques minutes à patienter avant d'être introduit dans le bureau du commandant Uriol.
Celui-ci le dévisagea sans aménité, mais lui indiqua tout de même une chaise d'un signe de tête avant d'entrer directement dans le vif du sujet.
" Qu'avez-vous fait de l'aigle que je vous ai confié il y a deux veilles ? Et que vous deviez me ramener sous une veille au maximum, je vous le rappelle..."
Il était probable qu'il connaisse déjà peu ou prou la réponse à cette question : son subordonné avait dû lui faire un rapport...

[Kasumi]

Kasumi s'était préparé à cette question quoiqu'il n'avait pas forcément envisagé que le commandant la lui pose ainsi d'emblée... Il aurait bien entendu été tentant de faire de l'esprit en affirmant qu'il avait laissé l'aigle s'envoler mais il ne voulait pas saper les efforts déployés par son père. C'est pourquoi, il se contenta d'énumérer les faits en choisissant volontairement de ne pas trop donner de détails qui pourraient mettre les elfes sur la piste de Rubis.

- Je n'en ai rien fait. Ou plus précisément, je l'ai laissé partir quand il en a manifesté le besoin.

Depuis sa chaise, le demi-elfe se forçait à ne pas regarder le commandant dans les yeux. Tel qu'il percevait le personnage, celui-ci pourrait bien prendre cela pour un défi de plus dans le cas contraire.

[Voyageuse]

Même sans le regarder dans les yeux, Kasumi perçut la colère de l'elfe.
" Vous l'avez... laissé partir ? Vous êtes sensé être maître de votre monture, et non l'inverse ! Quand vous montez un cheval, vous le laisser filer s'il éprouve des velléités de fugue ?"
Le ton était sec, cassant, et sa voix enflait.
" Des années et des années de dressage patient, tout ça pour que le premier non-elfe venu fiche tout en l'air sur un coup de tête ? Comment diable ai-je pu vous faire confiance ?"

[Kasumi]

Ces questions rhétoriques n'appelaient pas de réponses. Ou plutôt pas de bonnes réponses : elles étaient autant de pièges dans lequel s'enferrer. Le commandant n'attendait certainement qu'une protestation pour lui voler davantage dans les plumes. Kasumi jugea donc préférable de le laisser vider son sac tant qu'il ne lui poserait pas une question directe à laquelle il ne pourrait pas se dérober.

[Voyageuse]

L'elfe finit par se lever et par toiser Kasumi, les bras croisés.
" Et bien... vous allez le retrouver, cet aigle. Le rechercher, et le ramener ici. Je suis sûr que vous en êtes capable... Vous, ou... votre amie druidesse ? Parce que je suis sûr qu'elle est derrière tout ça !"
Ses yeux étaient de glace, tout comme son ton.

[Kasumi]

C'était un piège, il en avait conscience. De plus, le commandant cherchait à s'imposer physiquement par sa posture menaçante. Kasumi décida de jouer son jeu en se tassant un peu plus dans son siège. Demeurer silencieux pouvait s'avérer dangereux en cet instant aussi se risqua-t-il à répondre d'un ton patient :

- Faites excuse, commandant Uriol mais vous me prêtez des compétences et des amitiés dont je ne peux malheureusement pas me targuer... Mais si vous permettez une suggestion, et même si votre perte est inestimable, je crois que mon père se fera un devoir de vous dédommager et j'y contribuerai aussi à la mesure de mes modestes moyens.

[Voyageuse]

Mais le commandant ne l'entendait pas de cette oreille.
" Votre père est en train d'user de tous les appuis à sa disposition pour obtenir que je restitue une partie de la caution de cinq mille pièces d'or. Vous lui direz que la somme est non négociable. Et qu'elle ne couvre même pas le préjudice subi. Je ne peux pas vous faire arrêter sur-le-champ, parce qu'il n'entre pas dans mes attributions de mettre à l'arrêt de jeunes délinquants de la cité, mais je compte bien déposer une plainte, jeune homme. Pour vol, et atteinte à la réputation de notre organisation. Et vous pourriez très bien vous retrouver en prison... à moins bien sûr que l'oiseau réapparaisse.

[Kasumi]

Kasumi décida de considérer cette dernière assertion comme étant du bluff. D'après lui, si le commandant avait les moyens de lui mettre la pression en l'incarcérant, il ne s'en serait certainement pas privé. Mais il ne servait encore une fois à rien de le lui faire reconnaître. Il répondit du même ton calme :

- Comprenez-moi bien, je suis navré que cet oiseau puisse faire défaut à la défense d'Everaska mais je n'ai pas le pouvoir de le faire réapparaître... Et il va de soi que je répondrai à toute convocation me concernant que les autorités jugeront utile dans cette affaire comme je m'efforce de le faire à cet instant, commandant Uriol.

[Voyageuse]

" Je l'espère bien ! Et je ne saurais trop vous recommander de ne pas quitter la ville sans l'autorisation de la justice. Vous serez probablement convoqué très bientôt par le juge qui sera chargé de l'affaire. La justice ne traîne pas, à Everaska..."
Le commandant semblait fortement agacé, mais peut-être était-ce tout simplement parce qu'il ne parvenait pas à prendre le rôdeur en faute.
" Pour l'heure, vous pouvez disposer," ajouta-t-il d'un ton sec.

[Kasumi]

Le rôdeur se leva sans brusquerie mais sans donner l'impression de vouloir s'attarder non plus. Une fois debout, il inclina la tête et le buste en signe de respect et salua courtoisement l'officier :

- Merci commandant. Je vous remercie pour m'avoir consacré de votre temps et je vous souhaite la bonne journée.

Il se dirigea ensuite vers la porte en évitant de lui tourner le dos mais en se débrouillant pour ne pas prêter le flanc à une dernière attaque. Si l'entrevue s'arrêtait là, il pourrait s'estimer satisfait qu'elle ne se soit pas plus mal passée. Restait bien sûr cette gênante interdiction de quitter la ville : il fallait espérer que la justice ne traîne effectivement pas trop...

[Voyageuse]

Il était clair que le commandant était fort mécontent de ne pas pouvoir lui causer davantage d'ennuis. Il ne pouvait certainement pas l'arrêter, comme il le lui avait dit, sans quoi il ne s'en serait pas privé. Peut-être craignait-il des retombées, vu les contacts que Elryndel avait dans les hautes sphères de la ville, s'il outrepassait ses prérogatives. Ses yeux brûlaient de colère et de frustration. Mais il n'ajouta pas un mot et n'escorta pas Kasumi jusqu'à la porte.
Il fut dehors quelques minutes plus tard, sans que nul ne l'ait importuné dans les couloirs.

[Kasumi]

Dès les portes du fort franchies, Kasumi laissa la pression retomber en poussant un soupir de soulagement spectaculaire. Ne pas se laisser atteindre par les paroles du commandant tout en lui donnant le change n'avait pas été une démarche des plus naturelles pour le rôdeur mais il se sentait étrangement satisfait d'y être parvenu sans trop de casse. Toutefois, pour ne pas trop tenter sa chance et pour rassurer ses proches, il hâta le pas pour rentrer à la demeure familiale. A tel point qu'il ne fallut probablement pas plus de temps pour effectuer le trajet de retour que pour l'aller. Il avait cependant l'impression d'avoir manqué l'heure du repas tant l'entrevue avec le commandant lui avait paru durer des heures.

[Voyageuse]

L'entretien n'avait pas dû être si long que ça. Tout le monde était déjà attablé, mais on commençait juste à boire un vin doux en grignotant quelques biscuits salés. Tout le monde, c'était en l'occurrence une foule assez impressionnante : sa grand-mère, son grand-oncle, son père et sa compagne, ses deux tantes et le compagnon de l'aînée, ses cousines et leurs conjoints, Tilmandil, Sylvia, Geoffray et Iris, le petit Tom et même le bébé de l'aînée de ses cousines. Et bien sûr, tout ce petit monde se tourna vers lui à son entrée, Tilmandil le premier.
" Alors, ça s'est bien passé ?
- Tu as l'air un peu secoué..., murmura Sylvia en l'invitant d'un geste à s'asseoir à côté d'elle, face à Geoffray.
- Il t'a fait des ennuis ?, questionna celui-ci.
- Il faudra que tu me dises exactement ce qu'il t'a dit, notamment s'il a annoncé des sanctions, ou mêmes simplement menacé, expliqua Elryndel. Il y a des choses qui ne sont pas dans ses attributions et qui pourraient lui valoir des ennuis... et me donner une prise sur lui par la même occasion.
- Mais laissez-le donc s'asseoir, protesta Elvilith. Il a le droit de manger tout de même !

[Kasumi]

Kasumi remercia Sylvia et Elvilith d'un geste pour leur accueil plein de compassion et s'installa comme les deux femmes l'invitaient à le faire. Néanmoins, il s'attendait également à être assailli de questions sur le déroulement de l'entrevue et il jugea préférable d'en évacuer une partie pour rassurer tout le monde et se sortir les éléments les plus importants de l'esprit :

- Cela s'est mieux passé que je le craignais... Le commandant a beaucoup récriminé, crié ou fait les gros yeux mais je ne lui ai pas laissé de prise pour aller plus loin. Il a même reconnu explicitement ne pas pouvoir me sanctionner lui-même mais qu'il porterait plainte. Cependant, il a tenté de m'envoyer chercher l'aigle moi-même ce que j'ai expressément refusé. Il a enchaîné en me chargeant de passer le message que la somme de la caution n'était pas négociable et qu'elle ne couvrirait même pas le préjudice qu'il a subi. Oh, et il m'a recommandé de ne pas quitter la ville tant que le procès n'aurait pas eu lieu...

Ce point lui semblait être le plus problématique de tous et il chercha à recueillir la réaction de Sylvia d'une part et de son père d'autre part.

[Voyageuse]

" il commence à sérieusement m'emm.. hum, pardon... avec cette histoire de caution, marmonna Elryndel. Mais c'est moi que ça concerne, à présent, et pas toi, ne t'en fais pas.
- Tu crois vraiment qu'il peut l'empêcher de quitter la ville ?, intervint Galawen.
- Lui, non, mais s'il y a une plainte déposée, la justice peut exiger qu'il reste ici. Cela dit, la loi prévoit aussi la possibilité que quelqu'un se porte caution, en échange de l'engagement à revenir si le juge décide de la convoquer lors du procès. Mais même ça, ça n'est pas une obligation : certains accusés se font simplement représenter par un avocat ce jour-là. C'est à la discrétion du juge..."
Il haussa les épaules, et sourit à Kasumi.
" Ne te fais pas trop de souci. Les faits qui te sont reprochés sont bénins, et on devrait très facilement trouver un arrangement..."

[Kasumi]

Kasumi sourit à son père et piocha un biscuit sur le plateau le plus proche pour montrer qu'il avait toute confiance en la suite des événements. Pour clore le débat, il crut néanmoins bon d'ajouter d'un ton prudent :

- De toute façon, nous ne comptions pas quitter la ville avant au moins deux jours : cet après-midi, j'ai promis de faire visiter la ville à Geoffray et demain je poserai pour la postérité auprès de Riniel. Tu crois qu'il faudra beaucoup plus de temps avant que je ne sois fixé sur les restrictions que l'on m'imposera officiellement ?