Quête : Guerre des Plaines Brûlantes - Ailyn, Bellatrix, Dorian, Zaiu

[Ailyn]

Ailyn était restée pensive. Elle hocha la tête après l'intervention de Bellatrix :

"Oui, tu as raison. On va rester en cuisine. C'est de toutes façons l'endroit idéal pour nous fondre dans la masse... Toi, Dorian, tu pourrais te mêler aux gardes et apprendre des choses sur Blanche-Mine. Il a peut être un point faible ?"

Elle se gratta à nouveau le menton. Il fallait réfléchir à beaucoup de choses en même temps... mais aussi savoir quand verser le poison...

"Quand devront nous introduire le poison dans la soupe ? Quel est le moment le plus judicieux pour que nous ne soyons pas immédiatement considérés comme suspects ?"

[Bat]

Dorian avait remarqué la légère impatience de Bellatrix à l' énoncé de sa question. Il lui semblait également que la question d' Ailyn était on ne peut plus judicieuse. Le moment où les deux magiciennes devraient passer à l' acte était vital. Qu' il ait lieu trop tôt ou trop tard et tout leur projet de fuite pouvait tomber à l' eau. Un autre point du plan suscitait l' interrogation du géant guerrier.

" Parler aux autres gardes me semble une bonne idée. Cependant ceux des cellules me semblent plutôt méfiants. Je m' en suis aperçu tout à l' heure. Je vais plutôt tâcher de soutirer des renseignements à ceux du dortoir. N' ayant pas à garder les prisonniers, ils seront moins sur leurs gardes " fit Dorian tout en se demandant jusque à quel point la méfiance et l' hostilité étaient répandues parmi les sbires de Blanche-Mine.

" D' ailleurs une autre idée me vient présentement " continua-t-il. " Je vais vous accompagner aux cuisines et chercher là-bas un plateau de bières que j' irais offrir aux gardes du dortoir. Ca les mettra peut-être en confiance non ? "

Tous les moyens sont bons pour gagner la confiance des gens et les plus simples sont parfois les meilleurs...

[Lothringen]

L'essentiel semblait convenu et voyant que le silence avait tendance à s'installer au sein du petit groupe des trois luméno-manostiens, Theon fut tenté de couper court à la conversation. Il redoutait décidément d'attirer trop l'attention de ses "alliés" déserteurs en demeurant trop longtemps à l'écart en compagnie des nouveaux.

"Sûrement. Et pour le somnifère, vous verrez bien le moment venu", répondit-il à Ailyn, qui semblait rester bloquée sur sa stratégie d'empoisonnement. "Pour ma part, je vais rentrer dans mes appartements et me lancer dans la rédaction d'une carte incomplète, histoire de prouver ma bonne volonté. Encore une fois, ne restez pas trop longtemps isolés comme des comploteurs, mêlez-vous aux autres. Pour plus de sécurité, je vous suggère de ne pas tenter de me recontacter avant l'expédition, sauf urgence."

Sans tergiverser davantage, le bourgmestre rentra chez lui, entraînant ses deux fils dans son sillage. Maheu n'avait pas abandonné son idée de faire profiter son père de ses talents de chanteur, et de ses recettes maison...

HRP : je vous laisse décrire pour chacun votre activité de l'après-midi

[Bat]

Dorian salua le bourgmestre et ses deux garçons qui prenaient congés, le père visiblement plus inquiet que ses rejetons. " L' insouciance de l' enfance estune belle chose " se dit le guerrier-forgeron. Puis il se tourna vers Ailyn et Bellatrix.

" Théon Grisard a raison, appliquons notre plan sans tarder. Je vais donc aux cuisines, chercher quelques bières et puis aux dortoirs. Quand à vous deux, faites ce que vous avez à faire. Dès que le moment sera venu, venez me chercher. Même si je ne me trouve pas au dortoir,, vous pourrez me trouver dans les couloirs voisins. Je ne compte pas explorer les sombres profondeurs de cette mine " acheva-t-il en riant.

" A bientôt Dames et bonne chance dans votre entreprise " ajouta encore Dorian en s' inclina -très légèrement- devant les deux magiciennes. Puis le géant partir dans les couloirs en direction des cuisines, d' une démarche étonnante silencieuse malgré sa masse. Il frappa poliment à la porte et dit au cuisiner présent :

" Re bonjour messire. Je venais simplement chercher quelques chopines de bière pour les gardes : certains doivent avoir soif...Si cela ne vous contrarie pas, je vais donc constituer un plateau de consommations..."


Dorian espérait que sa démarche ne susciterait pas la suspicion du marmiton et que ce dernier ne verrait dans la demande du pseudo-déserteur qu' un geste aimable à l' égard du reste de la garnison.

[Ailyn]

Ailyn laissa partir Dorian, Théon et les enfants devant. Elle fit un clin d'oeil à Maheu et poussa un profond soupir lorsqu'ils eurent disparus. La fatigue commençait à se faire sentir. Elle se tourna alors vers Bellatrix, esquissant un sourire :

"Bon, bah... maintenant qu'on a distribué la soupe... On ramasse les assiettes et on se colle à la vaisselle ?"

Forte de sa proposition, elle imagina tout le chemin à parcourir en sens inverse, et le temps qu'il faudrait pour frotter tout ça... Décidément, le boulot en cuisine, ce n'était pas de tout repos. Mais ça ferait probablement plaisir à leurs nouveaux camarades et leur donnerait peut être l'occasion de discuter un peu avec eux. C'est qu'en cuisine, malgré le travail harassant, il y avait quand même des gens sympathiques... Pour le moment.

[Bellatrix]

Bellatrix une fois n'est pas coutume passa son temps dans la cuisine à couper et légumes, frire et rissoler. Elle joua les marmitons, pela les oignons, découpa les carottes et prépara le gibier. Heureusement qu'elle avait appris à cuisiner avec sa maman quand elle était petite. Plusieurs fois, elle avait demandé au cuisinier si elle pouvait rajouter quelques condiments, du sel ou du poivre pour assaisonner le dîner. Ainsi, il ne devrait pas broncher quand elle ajouterait à la soupe sa mixture endormante.

Elle discuta aussi avec les gens en cuisine jusqu'à paraître presque totalement inoffensive.

[Lothringen]

Les trois compères s'étaient plutôt fait des amis en cuisine, où l'on ne refusait que rarement les bonnes volontés quand il s'agissait d'accomplir plus vite la série des corvées quotidiennes. Manifestement, les autres déserteurs au repos préféraient s'entraîner aux armes, paresser ou plaisanter sur leurs mauvais coups passés que de prêter main forte. Les tournées de bières et le repas du soir furent accueillis avec plaisir par les hommes de troupe, mais cette fois encore, ils constatèrent que c'étaient les cuistots eux-mêmes qui servaient l'état-major de Blanche-Mine, qu'ils n'avaient pas revu.

Les autres les regardaient d'un air un peu goguenard, les traitant de bleus, et leur prédisant une carrière de marmitons, si toutefois ils survivaient à leur premier affrontement, ce qui n'était pas gagné.

Peu de temps après le repas, il y eut un ordre de rassemblement – ils se retrouvèrent dans la salle où le semi-orque les avait accueillis le matin. Un lieutenant de Blanche-Mine distribuait les nouvelles et les ordres. On partirait en expédition le lendemain à l'aube, afin de se débarrasser une fois pour toute du druide et de ses manigances. Dorian et Bellatrix furent désignés pour se joindre au groupe qui comprenait une dizaine d'hommes, mais Ailyn reçut pour mission de garder les enfants de l'« associé » avec lesquels on l'avait vue jouer tantôt. Comme Theon l'avait soupçonné, les déserteurs semblaient s'appliquer à les séparer.

Quand le lieutenant eut cessé de parler, les déserteurs se mirent à murmurer entre eux tout en refluant sans hâte vers les dortoirs.

[Ailyn]

"C'est dans ce qui servira de collation plus ou moins pour le petit déjeuner qu'il faudra planquer le somnifère" réalisa Ailyn en écoutant Blanche-Mine et ses compatriotes. Elle n'était pas ravie de les revoir, mais tout avançait, et d'ailleurs, tout lui paraissait aller trop vite tout à coup. Il fallait agir rapidement, mais sans précipitation, de peur de se faire coincer par cette horde de brutes.

Tâchant de prendre un air décontracté, elle rejoignit le plus discrètement possible ses compagnons pour leur faire part de ses réflexions sur la question. Il faudrait partir quelques minutes après eux le lendemain, et donc... que les enfants deviennent très rapidement insupportables.

Voilà qui faisait un certain nombre de tâches à gérer simultanément... Peut être quelqu'un d'autre pourrait-il se charger de verser la poudre dans la nourriture ?

[Bat]

Dorian avait lui aussi était saisi par l' inquiétude lorsque le lieutenant des forbans avait annoncé les ordres de mission. Evidemment Blanche-Mine montrait une méfiance certaine à l' égard de leur groupe. Peut-être les avait-il fait espionner une partie de l' après-midi et peut-être avait-il été ainsi informé de l' attitude des nouveaux venus qui avaient posé des questions un peu partout. Quoi qu' il en soit, ils allaient être séparés tous les trois, Ailyn, Bellatrix et Dorian, ce qui n' allait pas arranger leurs affaires.

Quand Ailyn se rapprocha de Bellatrix et de lui, le bon vampire écouta attentivement ses interrogations quand à la situation à venir. Il se frotta le sommet de son imposant crâne.

" Evidemment Ailyn, si tu dois aller aux cuisines, tu pourra difficilement garder en même temps Jehan et Maheu. Ceci dit, pourquoi ne pas amener les enfants aux cuisines sous un quelconque prétexte : ils sont déjà au courant, ils ne te trahiront pas. Enfin...il faudrait espérer qu' ils sauront tenir leur langue. Ensuite tu pourrais dire aux marmitons que les enfants rêvent de voir comment fonctionne une cuisine et que tu n' as pas pu leur résister. Bien sûr ce n' est qu' une suggestion..." fit Dorian.

Pour le vampire luménien, c' était une manière comme une autre pour Ailyn d' accomplir sa tâche sans trop attirer l' attention des forbans.

[Bellatrix]

Alors, ils allaient partir castagner. Et si tout n'allait pas bien, dans quelques temps - le lendemain, pour être plus précis - ça allait être leurs os qui allaient jouer des castagnettes. Quelle manie avait donc Blanche-Mine à les voir séparés ? Elle aurait très bien pu lui chanter sa chanson "Séparé, retrouvé, libéré" mais elle avait la voix enrouée et le contexte ne s'y prêtait pas vraiment. Pour cela, il fallait de la neige. Dans tous les cas, l'évasion allait être difficile. Il allait falloir se synchroniser.

"Dorian a raison, c'est mieux si c'est toi qui verses les somnifères. Ensuite, les gamins deviennent pénibles et tu demandes à les faire sortir. Par contre, s'ils ne s'endorment pas tous ...Cornebidouille, que d'incertitudes !"

[Ailyn]

Ailyn n'était pas tranquille. Elle allait devoir s'en occuper elle-même... En espérant que ça ne pose pas de souci... Bref, il serait toujours temps de se poser la question plus tard...

Elle se lèverait tôt. Si possible bien avant les acolytes de Blanche-Mine. Et elle s'en irait avec les enfants...

En attendant, il valait mieux aller dormir.

[Bat]

Dorian remarqua l' air inquiet d' Ailyn. La jeune magicienne s' interrogeait et à raison : verser le somnifère ne serait pas chose aisée. Il faudrait agir rapidement et sans bruit. Heureusement il n' y avait que deux marmitons aux cuisines : parfois même un suel car il arrivait souvent à l' un des deux cuistots de s' absenter. En outre qui sait si Jehan et Maheu ne pourraient pas aider Ailyn dans sa tâche en détournant leur attention.

Dorian fit part de ses observations à Ailyn juste comme la réunion prenait fin. C' était une manière de la réconforter autant qu' un moyen de plus d' assurer la réussite de leur évasion.

" Ne t' inquiète pas Ailyn, souvent au combat, les choses ont l' air plus redoutables de loin que de près, èune fois dans le feu de l' action " fit le vampire disciple de Sharess, d' un ton encourageant (ou du moins qui se voulait tel)...

[Lothringen]

Tandis que les trois nouveaux tenaient leur conciliabule, le groupe s'était dispersé et l'heure était venue de se coucher : on ne leur faisait pas encore assez confiance pour leur confier un tour de garde, aussi auraient-ils la chance de dormir une nuit complète, pour autant qu'on ne les réveillerait pas trop tôt. Ils se virent désigner des coins dans le dortoir principal, à charge pour eux d'y installer leurs paillasses le moins inconfortablement possible - car ils ne tardèrent pas à comprendre que les endroits les plus plats et les plus à l'abri des courants d'air étaient déjà pris.

La nuit passa, glaciale, rythmée par les ronflements et les allées et venues des incontinents. C'est un lieutenant de Blanche-Mine qui les réveilla e leur criant dessus, sans doute bien avant l'aube. Ils avaient tous la tête dans le pâté. Ailyn vit avec exaspération que, rattrapée par la fatigue, elle n'avait pas réussi à se réveiller avant les autres.

[Bat]

Dorian se leva aussi légèrement que possible, ce qui n' était pas sans difficultés étant donné sa masse et son inconfort nocturne. C' est là qu' on voyait le niveau de bienveillance des maraudeurs de la bande de Blanche-Mine, en constatant comment la troupe était traitée et quel était le niveau de confort de l' hébergement de nuit. Il s' isola brièvement pour se laver la figure grâce au contenu de sa gourde de toilette. Finalement il attendit qu' Ailyn et Bellatrix soient levées et prêtes à partir à l' aventure puis s' approcha d' elles.

Les oreilles aux aguets, le bon vampire demeurait sur ses gardes, déterminé à ne rien dire de trop. Surtout ne pas tout faire capoter au tout dernier moment alors que leur quête s' approchait de sa fin.


" Bonjour Ailyn, bonjour Bellatrix " fit aimablement le géant avec un air détaché que possible (il ne jugea pas utile de demander à ses interlocutrices quelle avait été leur nuit, la réponse était - hélas - assez évidente). " Encore une belle journée en perspective. Toi Ailyn, puisse-tu tenir avec les enfants de notre ami l' associé si la chose est possible " ajouta Dorian d' un ton de plaisanterie autant que possible simulé.

Rien vraiment rien ne devait donner aux maraudeurs l' idée d' un complot...

[Ailyn]

Ailyn avait passé une nuit affreuse, se méfiant de ses voisins ainsi que de l'obscurité, elle avait eu les plus grandes difficultés à dormir convenablement... Résultat : elle avait fini par sombrer dans un sommeil lourd, profond, et sans rêve sur la fin de la nuit et n'avait pu se lever à temps pour aller verser le somnifère dans le casse-croûte des brigands... Ses idées s'embrouillaient si fort qu'elle avait presque du mal à comprendre ce que Dorian lui disait. Elle se frotta les yeux à les user plus sûrement que les semelles de ses bottes. Elle répondit alors :

"Oui, ces sales gamins... Je devrais m'en sortir si ils ne font pas trop d'histoires..."

Elle maugréa ensuite :

"Ouai bah... revenez-nous vite, qu'on voit un peu qui a du muscle..."

Avec la tête aussi lourde, pas difficile de jouer la comédie.

La jeune femme salua ses camarades, adressa une petite prière à Tymora puis esquissa un sourire. Enfin, pendant qu'ils se préparaient, elle se dirigea résolument vers la cuisine et donc vers les quartiers du bourgmestre.

[Bellatrix]

Bellatrix avait très mal dormi. Au milieu des ronflements, des flatulences, des cauchemars, elle avait à peine fermé l'oeil quelques secondes et les avait rouverts presque aussitôt quand un déserteur somnambule lui avait frappé les fesses en la traitant de petit cheval et lui avait proposé de la coiffer. Elle l'avait repoussé gentiment avant de lui proposer d'aller se perdre dans les tunnels. Il avait ri et l'avait laissée en paix. Elle s'était rallongée et les yeux ouverts dans la relative obscurité avait compté les mottes de terre et les poutres du plafond. C'était intéressant et quand le petit jour avait éclairé leur terrier, elle n'avait toujours pas dormi.

Elle sourit à Dorian et à Ailyn et bailla sans vergogne.

"Sinon, tu n'as qu'à les manger.", conseilla-t-elle à la jeune magicienne.

[Lothringen]

Tandis que la mauvaise troupe se réveillait plus ou moins et faisait ses paquetages, en cuisine, c'était le coup de feu. Les deux cuisiniers avaient préparé des pains fourrés à distribuer comme casse-croûte pour le repas de midi, ainsi que des litres de tisane ou assimilé pour tenir chaud avant le départ. Ils s'apprêtaient à distribuer les bols et en-cas et furent ravis de recruter Ailyn quand elle passa devant leur antre.

"Ah, vous tombez bien ! On a besoin d'aide pour distribuer tout ceci plus rapidement. Ils ne sont qu'une dizaine à partir, ce devrait être vite fait."

Ils tenaient eux-mêmes en main une partie des vivres à répartir et s'apprêtaient à les livrer eux-mêmes ; bref, le plan initial semblait mal parti.

[Bat]

Dorian avait regardé Ailyn partir vers les cuisines avec un fond d' appréhension. A partir de ce moment, Bellatrix et lui avaient peu de prise sur les évènements. Tout dépendait de l' habileté de la magicienne et de la capacité des maraudeurs à tomber dans le piège concocté par les trois pseudos-déserteurs. Dorian se demandait si un petit-déjeuner même fort sommaire leur serait servi à lui et à ses nouveaux compagnons d' arme : si c' était le cas, il n' y avait plus qu' à attendre des gens venant des cuisines, les bras chargés d' assiettes au contenu plus ou moins appétissant (et plutôt moins que plus pensa le forgeron-aventurier avec humour).


Dorian adressa à nouveau un sourire complice (mais bref cependant) à Bellatrix puis se recula de quelques pas et fit quelques flexions de jambes, autant pour passer le temps que pour dérouiller ses muscles, après cette nuit un peu...rude. Tout en regardant autour de lui, il attendit la suite des évènements, ç' est à dire soit l' arrivée du petit-déjeuner, soit des instructions de dernière minute, soit l' ordre du départ pur et simple pour la troupe, dont Bellatrix et lui faisaient désormais partie.

[Ailyn]

Ailyn aurait eu envie de jeter tout ce qui se présentait à elle contre les murs, de hurler, de se rouler par terre... mais elle ne le fit pas. Il était hors de question de se comporter comme une sale gosse, même si, il fallait le reconnaître, la situation rendait l'adoption de ce comportement extrêmement tentant...

"Mais bien sûr que je vais vous aider !" s'exclama Ailyn avec une joie feinte.

"Que faut-il prendre ? Et à qui l'apporter ?"

Elle se précipita aux côtés de la troupe, espérant rejoindre rapidement les enfants une fois sa propre tournée finie. Tous ses sens en alerte, elle se jeta à bras le corps dans les activités.

[Bellatrix]

Bellatrix réprima un haussement d'épaule. Décidément, le destin le destin était un enfant gâté et peu coopératif aujourd'hui. Peut-être avait-elle trop prié Beshaba après tout. Il faudrait peut-être qu'elle se mette à honorer un peu sa jumelle. Mais avant toute reconversion, il faudrait qu'ils survivent ce qui à première vue n'avait pas l'air très aisé. Bien sûr, elle serait avec le vampire et cela la rassurait. Mais il restait Ailyn, le maire et les enfants.

Elle eut un faible sourire en direction de la jeune femme en signe d'encouragement.

[Lothringen]

Avec trois personnes pour répartir les vivres, la distribution fut vite faite. Bellatrix et Dorian héritèrent avec joie de deux petits pains fourrés à ranger comme ils le pouvaient dans leur paquetage, et d'un bol de tisane au tilleul dont le premier mérite était d'être fumant. Il en alla de même pour leurs camarades, qui ne parurent guère surpris de la pauvreté de l'ordinaire - après tout, chasser la nourriture occupait la majorité de leur temps libre depuis leur désertion. Il y eut même pour plaisanter que s'ils trouvaient quelque chose à piller chez le druide, il ne serait pas mauvais de commencer par le garde-manger.

"Quelqu'un sait en quoi il se métamorphose ? Non parce que la barbac d'ours, ça nous calerait un moment..."
"Laisse tomber, ils redeviennent humains quand ils meurent."
"Tout espoir n'est pas perdu ! Ils ont des alliés animaux. De vrais animaux."

De son côté, une fois débarrassée de la corvée, Ailyn put rejoindre les enfants sans se voir de nouveau dérangée. Elle les trouva réveillés et habillés - leur père leur avait visiblement fait la leçon. Pressé et manifestement très inquiet, Theon Grisard la salua un peu hâtivement, lui montra le sac qu'il avait préparé pour ses deux fils, et argua qu'il devait rejoindre Blanche-Mine, la laissant seule avec Jehan et Maheu qui la dévisageaient comme une deva céleste. Il n'était pas certain qu'ils avaient tout compris de ce qu'il allait se passer, mais en tout cas, ils sentaient que c'était important.

[Bat]

Dorian fit semblant de grogner de concert avec les autres maraudeurs contre la médiocre qualité du " petit-déjeuner " qui leur était servi à tous. Il y mit juste ce qu' il fallait de mécontentement pour ne pas attirer l' attention des forbans. Hurler avec les loups comme toujours...En fait il n' appréciait pas trop le goût des pains fourrés pas plus que celui du breuvage fumant, d' un autre côté il était quand même plaisant d' avoir quelque nourriture dans l' estomac. Le bon vampire pensa brièvement à Ailyn et se demande ce qu' elle faisait présentement. Puis il posa sur un des lits du dortoir le bol qui avait contenu le breuvage et l' assiette sur laquelle avait été posé ledit bol. Il s' essuya proprement la bouche avec une serviette de table (qu' il emportaient toujours précieusement dans son sac à dos chaque fois qu' il partait en expédition), jeta un regard bref et amical à Bellatrix la magicienne puis s' approcha des soudards qui évoquaient déjà le pillage alimentaire de la demeure du druide, voire le pillage tout aussi alimentaire des familiers du druide Agénor.

Il fit semblant d' approuver du chef en entendant les propos tenus tout en serrant les dents....en son fort intérieur. Pour sauver le druide, Bellatrix et lui allaient vraiment devoir jouer finement. Deux aventuriers combattant pour la bonne cause affrontant une dizaine ou une vingtaine de forbans méchants, déterminés et armés.

En attendant, debout et en armes, le bon vampire se tenait prêt à partir à tout instant.

[Ailyn]

Rejoindre les enfants n'avait pas été une mince affaire... Ailyn se sentait harassée par la mission de façon générale, et ce qu'elle allait devoir accomplir de bon matin...

Elle se pencha vers eux, sachant pertinemment qu'ils avaient dû recevoir quelques explications de la part de leur père au sujet de ce qu'il faudrait réaliser dans les prochaines minutes.

"Bien, on va jouer tous les trois, et se rendre insupportables... il faut qu'on nous jette dehors ! Bien, je propose que nous jouions à chat... Mais aujourd'hui, on essaie d'attraper le plus rapide de vous deux... Alors alors..."


Elle sourit pour les rassurer de son mieux, mais aussi pour se donner une contenance :

"Qui de vous deux court le plus vite ? Ah ah !"

[Bellatrix]

Bellatrix avait éructé avec les autres, sauté sur place avec conviction histoire de montrer son attachement au groupe. Intérieurement, elle pâlissait de terreur. Pour une fois dans sa vie, elle allait jouer les traîtres, les Tyr et les Cyric. Quand le druide serait là, elle se retournerait contre les déserteurs et à l'instar de l'ourse leur planterait ses dents dans le ... Non, vous ne voulez pas savoir, vous en feriez des cauchemars cette nuit.

Mais elle ne le montra pas. A renfort de tapes dans le dos - elle se figurait tenant une dague aiguisée - elle se fit une petite place au milieu des autres. Prête à partir comme le bon vampire.

[Lothringen]

Dorian et Bellatrix

Le groupe des forbans partit enfin. Ils étaient une dizaine, parmi lesquels ils reconnurent Blanche-Mine, son lieutenant vociférant, mais pour l'heure coi, Theon Grisard, ainsi que quelques uns de ceux qui les avaient surpris la veille en plein somme. Au fond, ni Bellatrix ni Dorian ne se sentait à l'aise parmi eux - la contrepartie d'avoir passé tant de temps dans les cuisines. C'est à peine si l'un des déserteurs fit une remarque à Dorian, non sur sa serviette de table - il y avait pourtant là de quoi fait rire - mais sur sa mauvaise idée d'avoir mangé les deux petits pains au petit-déjeuner. Apparemment, cette nourriture était plutôt prévue pour la mi-journée...

Ils commencèrent à marcher dans la forêt, en file indienne, deux hommes jouant la fonction d'éclaireurs, deux autres assurant l'arrière-garde. Ils étaient tous en éveil et avaient pour consigne de ne jamais s'éloigner, même pour se soulager. Cette marche rappelait beaucoup celle de la veille; ils se sentaient tout aussi surveillés, tout aussi peu en sécurité. On leur avait rendu leurs armes, mais ils étaient trop peu nombreux pour pouvoir faire les malins. D'après Theon, il leur faudrait encore marcher des heures avant d'atteindre le probable refuge du druide.

Ailyn

Jehan assurait être le plus rapide, mais Maheu soutenait qu'il était le plus doué pour se cacher là où personne ne le trouverait. L'un dans l'autre, les garçons se lancèrent dans une partie de chat effrénée, bruyante à souhait. Ils couraient dans les galeries, sortaient volontiers de leurs quartiers pour faire des incursions dans les cuisines, voire dans les dortoirs, et même dans la salle de réunion qui leur était d'ordinaire interdite. Leurs piaillements cassaient les oreilles de tout le monde, gardes, cuisiniers, hommes au repos - et même celles d'Ailyn, du reste. Au bout d'un petit quart d'heure de ce vacarme, et après quelques renversements de matériel, un des gardes de la porte craqua.

"Ah! Emmenez vos deux monstres faire le tour du lac et fichez le camp le temps qu'ils se calment ! Ou noyez-les, tiens ! ça fera deux bouches de moins à nourrir."

[Ailyn]

Ailyn assura alors son rôle : elle prit un air contrit, s'excusa, tenta de présenter des excuses pour les enfants, puis les rassembla à grand renfort de hurlements supplémentaires, histoire de faire encore plus crédible.
Elle leur expliqua qu'ils allaient sortir faire le tour, qu'elle allait prendre un petit casse-croute pour eux parce que ce n'était "pas bien de sortir sans avoir déjeuné !", puis alla chercher le plus discrètement possible le sac dans les quartiers de Theon...

Aurait-elle la possibilité, en passant par la cuisine, de verser la poudre somnifère dans la soupe sans prendre de risque ? La demi-elfe ne voulait prendre aucun risque inutile... elle avait à présent deux enfants à charge, pas question de les abandonner à se "suicidant" bêtement...

[Bat]

Dorian s' était mis en route sans mot dire. Ni en avant-garde, ni en arrière-garde, il se trouvait au milieu de la troupe, dans une position qui lui convenait parfaitement. En outre il pouvait jeter de temps en temps un coup d' oeil à Théon Grisard et à Bellatrix. Il ne doutait pas de la puissance des sorts de la jeune magicienne, néanmoins il préférait être prêt à intervenir en renfort... si un ou deux des soudards s' approchaient un peu trop de sa camarade d' aventure. En même temps il voulait être disponible si Bellatrix ou Grisard désirait lui glisser quelques mots à l' oreille...


Lorsque l' un des forbans lui fit une remarque sur son manque de prévoyance concernant la consommation des petits pains, le bon vampire préféra jouer le jeu d' un homme étonné et fataliste. Mais il ne releva pas les propos outre-mesure. De plus ce que les autres ignoraient, c' est que deux ou trois viennoiseries traînaient necore dans une petite boite en boite soigneusement fermées. Certes elles ne pourraient être conservées indéfiniment mais du moins pourraient-elles soulager la faim du guerrier luménien ce jour-là et peut-être aussi le lendemain.


Tout en marchant des heures durant, le bon vampire se contenta de se livrer à de périodiques détections sensorielles, auditives, visuelles et olfactives, autant pour passer le temps que pour repérer la présence d' éventuelles créatures sur le chemin de la petite troupe (des brigands, des aventuriers sans lien avec cette affaire, des hommes du druide Agénor en patrouille, ou même des bandes de créatures sylvestres telles que pixies, centaures, nymphes ou elfes). Bien entendu Dorian n' attendait pas grand chose de tout ceci. Par contre il était bien agréable de marcher au grand air plutôt que de se trouver à l' étroit, respirant l' air confiné de la vieille mine. Conscient du manque de possibilités d' agir, il préférait dans l' immédiat attendre que les évènements surviennent.

[Bellatrix]

Bellatrix demeura silencieuse et concentrée. Elle suivit les autres sans protester et sans faire de remarques sur aucune viennoiserie que ce soit. Elle ne demanda pas non plus toutes les cinq minutes : "On arrive bientôt ?"Ce qui aurait été franchement exaspérant pour tout le monde. Bref, elle demeurait sur ses gardes. Elle n'avait pas vraiment de stratégie en tête à part d'attaquer ses anciens alliés dès qu'elle en aurait l'occasion.

Elle adorait l'idée de pouvoir se montrer fourbe, vile et cruelle. Elle s'était toujours montrée ainsi.

[Lothringen]

Dorian et Bellatrix

La marche était monotone, fatigante. Craquements du bois mort, odeur de sève humide, relents de sueur humaine, et même une ou deux averses qui transformèrent certains passages en bourbier dont les derniers de la file profitaient largement plus que les autres en y enfonçant leurs bottes bien profond à chaque pas qu'ils faisaient. Dorian humait et observait tant qu'il pouvait, mais il était trop assailli d'informations pour pouvoir en tirer quoi que ce soit d'utile. Les marcheurs faisaient un beau vacarme, les odeurs de la forêt se mêlaient à celles des déserteurs, la pluie claquait contre les feuilles. De temps à autres, il surprenait du petit gibier ou des oiseaux dans leurs activités quotidiennes, et voilà tout.

Bellatrix s'était sans doute faite un peu trop discrète : son voisin de derrière s'enhardit, laissant une main baladeuse effleurer son postérieur avec insistance. La première fois, elle crut s'être fait des illusions. Mais quand elle se retourna et qu'elle vit le suspect lui sourire de toutes ses dents irrégulières, le doute n'était plus permis ; il était bien en train de la peloter, ce pervers.

Ailyn

Ailyn put sans difficultés retourner aux quartiers désormais déserts de Theon Grisard pour y rechercher les sacs. Elle repassa donc devant les cuisines une fois son larcin effectué. Là, elle trouva ces dernières désertes. Après avoir préparé un petit-déjeuner bien précoce mais peu solliciteur en terme de vaisselle usagée, les deux cuisiniers prenaient probablement une pause bien méritée. Peut-être même l'un d'eux faisait-il partie de l'expédition ? Elle allait durer au moins une journée, après tout. Mais Ailyn avait été trop occupée pour y prêter attention.
Bref, il n'y avait à cette heure-là aucune soupe à empoisonner, si telle était bien son intention. Les marmites gisaient là, béantes, la fixant d'un oeil morne.

[Bellatrix]

Horreur, malheur face au pervers, que faire ? Bellatrix cogita, pensa, réfléchit dans toutes les flaques de la forêt par laquelle elle passait. Et puis, elle trouva une solution. Elle s'y prépara psychologiquement et physiologiquement surtout. Quand elle vit que le pervers allait mener de nouveau une charge sur son popotin inocent, elle lâcha un énorme vent qui aurait soulevé ses jupons si elle en avait porté et fait se décoiffer bien des têtes. Après quoi, elle se tourna vers la tripoteur contrite et lui souriant inocemment lui dit tout simplement.

"Pardon."