[Demeure] Demeure de Thoenn Boros

[Althéa]

C'est dans une grande bâtisse de couleur grise que vit Thoenn Boros, l'un des généraux helmites. A l'instar de son dieu, la maison est carrée et solide mais sans aucune fioriture, construite dans le style manostien le plus typique. Il n'y a pas de jardins, pas d'arbres alentours et rien ne vient orner la façade pour la différencier des autres. Par la fenêtre, on entrevoit un salon fonctionnel de meubles en bois brute. Pas d'instruments de musique et aucune bibliothèque.

Depuis la fin de la guerre, l'homme s'est retranché dans sa maison et en sort très peu. La rumeur dit qu'il ne se remet pas de la perte de ses deux enfants.

[Dhast]

Venant de La Vierge d'Argent.

Brus, toujours attifé en servante, s'approchait maintenant de la citadelle de la lame d'argent. Il s'était encore une fois demandé, tout en approchant, s'il ne devait pas tenter de s'introduire du manière plus classique, de nuit et en faisant appel à sa discrétion, mais lorsqu'il se trouva devant le poste de garde qui ornait l'entrée, ses ambitions d'envolées nocturnes se dissipèrent rapidement. De plus, il n'avait jamais pénétré dans l'enceinte auparavant et n'avait pas la moindre idée de l'endroit où se trouvait les quartiers du général Boros. Ne sachant trop comment s'y prendre pour s'y faire embaucher comme domestique, Brus décida de se présenter aux gardes en faction. Ils virent approcher une jeune femme, vêtue d'une robe grise couverte d'un tablier, aux cheveux châtains courts coiffés d'un fichu, qui tenait un panier entre ses mains. Elle semblait impressionnée, mais elle tâchait de se montrer souriante :

"Bonjour messieurs les gardes... Est-ce que vous pourriez m'aider? Je sais que ce n'est pas vraiment votre rôle, que vous devez protéger la citadelle, mais je ne sais vraiment pas à qui m'adresser..."

[Althéa]

Les deux gardes en faction - un aguerri et un tout jeune bleu - tournèrent la tête vers elle. Si le benjamin prit d'emblée un air circonspect, le plus âgé eut un sourire poli et donna un coup de coude à son collègue.

"Maintenant, tu dis bonjour à la dame.
- Mais tu ne l'as pas fait toi.
- Parce que j'allais le faire ... Quoi qu'il se passe, on dit d'abord "Bonjour". C'est dans la procédure."

Il s'intéressa de plus près à la nouvelle venue.

"Bien le bonjour Dame. Nous sommes certes chargés de la garde de la citadelle mais nous pouvons aussi vous renseigner. Que recherchez-vous ?"

[Dhast]

La jeune servante regarda le manège des deux gardes avec un sourire crispé, presque craintif. Quand ils eurent fini et que le garde plus âgé se présenta à elle, ignorant presque le plus jeune, elle lui exposa l'objet de sa venue :

"Eh bien, voilà... Je cherche du travail en tant que servante. Je frappe un peu à toutes les portes, et des gens du voisinage m'ont dit de venir à la citadelle, qu'il y avait des malades et que je trouverai certainement à remplacer pour un poste laissé libre. A qui dois-je m'adresser, mon bon monsieur?"

[Althéa]

"Je vous aurais bien conseillé le Palais des Murmures vu que c'est là que réside le Conseiller Lothringen mais il n'est pas revenu après la fin de la guerre. Par contre, vous avez de la chance car pas plus tard qu'hier, la mère d'une amie de ma nièce lui a dit qu'une des servantes de Thoenn Boros était subitement tombée malade. Personne ne sait si elle va s'en sortir, la pauvre ..."

Il grimaça, visiblement affecté par la nouvelle.

"Le général a d'autres personnes à son service mais il a besoin de personnel vu qu'il sort très peu de chez lui mais reçoit fréquemment. Vous devriez tenter votre chance. Il habite dans la deuxième rue sur votre droite en partant d'ici."

[Dhast]

Brus remercia le garde et prit aussitôt la direction qu'on lui avait indiquée. Le garde avait mentionné le conseiller et le roublard se demanda ce qu'il aurait fait si ce dernier avait été de retour. Se présenter à lui n'aurait pas été simple, mais le jeune homme aurait bien voulu se justifier de son départ inopiné davantage qu'en laissant une lettre sous une porte. Et puis le conseiller aurait peut-être pu lui apprendre quelques petites choses sur sa cible ou bien sur ses mystérieux commanditaires. Mais enfin il n'était pas rentré et Brus n'avait aucune idée de ce qui avait bien pu le retenir. Il espérait simplement qu'il n'allait pas disparaître comme Elissa. Sinon il allait finir par croire que les personnes auxquelles il faisait faux-bond avait une fâcheuse tendance à l'évaporation.
A la deuxième rue, Brus prit à droite comme on le lui avait indiqué. Tymora était avec lui semblait-il. Il avait craint qu'en se présentant ainsi, sans recommandation, on l'eut envoyé chez n'importe lequel des résidents, après quoi il aurait été difficile de justifier sa présence chez Thoenn Boros, mais cette première tentative avait fait mouche, quoique ce fut de manière assez improbable. Le garde avait également dit que le général recevait beaucoup, le roublard songea qu'il aurait certainement l'occasion de laisser traîner ses oreilles, même si, à n'en pas douter, la vieille ménestrel attendrait des preuves tangibles de ce qu'il avancerait.
Brus regarda autour de lui. Le garde n'avait pas donné d'informations précises sur l'apparence de la maison, c'est qu'elle devait s'imposer d'elle-même. Sinon, il pourrait toujours interroger un passant ou frapper aux portes.

[Althéa]

Brus mit un petit moment à trouver la maison car rien à part sa taille un peu plus imposante ne la différenciait des autres. Mais un jeune homme attentionné lui indiqua diligemment sitôt qu'il lui eu demandé. Il osa même lui demander s'il vivait chez ses parents. Visiblement, son déguisement lui allait à merveille et peut-être un peu plus qu'il l'aurait souhaité. Dans tous les cas, il eut une escorte pour l'accompagner jusqu'à la porte de la maison de Thoenn Boros.

Un calme tout militaire régnait alentour et personne n'entra ni ne sortit de la demeure quand le jeune homme s'en approcha. Peut-être n'y avait-il personne ?

[Dhast]

Cette fois-ci, Brus n'eut aucun mal à simuler sa gêne. Heureusement, la porte du général eut un effet suffisamment intimidant pour que son escorte le laisse en paix. Le roublard avait envisagé ce genre de conséquences possibles, mais il avait secrètement espéré qu'elles ne se produiraient pas et avait préféré ne pas trop réfléchir à d'éventuelles parades ou échappatoires pour des cas comme celui-ci. Mais manifestement, il allait devoir y faire face peut-être plus souvent que prévu. Pour le moment, il faisait surtout face à la porte de la maison et celle-ci était d'un calme sépulcrale. L'idée que la maison put être vide effleura son esprit pour la première fois, et l'envie d'employer des méthodes plus classiques pour y pénétrer fourmilla de nouveau dans ses doigts. Cependant c'était peu probable. Le garde avait parlé d'un nombre de domestiques importants et de réceptions fréquentes. Brus se mit à se demander s'il pouvait s'agir d'un piège. Après tout, son entrée dans la citadelle et sa mise en relation avec le général s'étaient déroulées si facilement. Si la vieille et lui n'avait pas été suffisamment discret, peut-être l'espion avait-il déjà eu vent de sa mission et avait prévenu Boros, auquel cas il n'avait plus qu'à entrer dans la maison pour être capturé. Sa main, hésitante, s'arrêta à quelques centimètres de la porte. Il embrassa la rue du regard pour vérifier qu'elle était bien déserte, puis s'employa à déceler des traces d'activité dans la maison. Il pouvait peut-être regarder furtivement aux fenêtres, ou par le trou de la serrure, après quoi, il faudrait frapper.

[Althéa]

En jetant des coups d'oeil par la serrure et les fenêtres, Brus eut l'impression que la maison retenait son souffle. Non pas que ceux qui se trouvaient à l'intérieur étaient près à s'emparer de lui dès qu'il aurait franchi les portes. Il entendit plutôt quelques pas feutrés provoqués par des gens qui n'avaient pas envie de faire du bruit comme pour faciliter le recueillement. Il vit d'ailleurs, du crêpe noir attaché aux portraits des murs et les miroirs avaient été recouverts. Tout ici respirait la tristesse et le deuil.

En prêtant l'oreille, Brus entendit quelques voix, en majorité des femmes. Pour le moment, il était incapable de savoir ce que l'on racontait.

[Dhast]

Après ces rapides observations, Brus resta de nouveau indécis devant la porte, comme happé par la pesanteur du deuil qu'il avait entrevu. Était-ce seulement apparent? Il en saurait plus s'il voyait le général, mais il rencontrerait probablement d'abord l'intendant de la maison. Une main serrée autour de la hanse de son panier, il frappa de l'autre à la porte.

[Althéa]

La porte s'ouvrit sur une femme vêtue de noir. La mine grave, elle considéra la nouvelle venue avec déférence avant de lui demander.

"Que voulez-vous ? J'espère que ce n'est pas pour nous vendre quelque chose car nous n'avons besoin de rien."

Le déguisement de Brus fonctionnait décidément à merveille.

[Dhast]

La jeune servante baissa un regard intimidé vers son panier et se mit à expliquer.

"Oh, ça non, ce sont des remèdes pour les symptômes de la maladie qu'il y a en ce moment. En réalité je cherche un emploi en tant que domestique, et les gardes à l'entrée de la citadelle m'ont recommandé de venir ici, qu'il y aurait peut-être une place... Je suis courageuse et je ne rechigne pas à la tâche!"

La jeune femme releva les yeux vers celle qui lui avait ouvert.

[Althéa]

La gouvernante eut l'air surprise.

"Vous nous apportez donc des remèdes contre les empoisonnements ? Comme c'est prévenant ! Et puis je vais vous dire une chose ma fille : vous tombez très bien. Notre femme de chambre est décédée avant hier des suites de son empoisonnement. Mais entrez donc et dites-moi qui vous êtes. Avez-vous quelques références que je pourrais faire valoir auprès de notre maître ?"

[Dhast]

La jeune femme eut l'air navré et présenta des condoléances sincères pour les proches de la défunte. La question des références se présentait finalement, et bien que Brus y eut songé il n'avait pas vraiment prévu de réponse. Il avait songé à plusieurs personnes mais il n'avait pas pris suffisamment de temps pour les mettre au parfum et il préférait mettre le moins de personne possible au courant de sa mission. Delcia même n'était pas au courant, bien qu'elle ne tarderait sans doute pas à découvrir qu'on avait visité sa chambre et peut-être bien à faire le lien avec la jeune femme qui était venu plus tôt lui acheter des remèdes. Il choisit de présenter humblement les choses, misant davantage sur les besoins de la maisonnée que sur ses propres mérites :

"Oh non, je n'ai jamais eu l'occasion de travailler pour quelqu'un d'aussi important. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez toujours me mettre à l'essai pour une période. Pour les remèdes, je vous les donnerai de bon cœur, je n'en ai pas encore l'utilité mais je me faisais du souci pour ma pauvre mère."

[Althéa]

"Ma foi, c'est une très bonne idée. On voit que vous n'êtes pas une de ces jeunes écervelées qui veulent travailler chez Thoenn Boros simplement pour le prestige de la grande maison. Je suis d'accord pour vous prendre à l'essai une semaine. Sachez seulement que les règles de conduite sont strictes. Pas d'alcool, pas de garçons dans nos murs et vous devrez vous montrer très discrète. Tous les matins, vous vous lèverez à cinq heures et commencerez par allumer les chandelles dans la maison et ranimerez le feu - notre général n'aime pas avoir froid. Ensuite, vous aiderez Lyra en cuisine puis vous servirez le petit déjeuner. Ensuite, vous aiderez à la remise en état des chambres puis vous aiderez à la préparation du repas de midi. Ensuite, l'on vous enverra sûrement faire quelques courses en ville. Ensuite, vous m'aiderez pour le ménage jusqu'au dîner. Bien entendu, vous dormirez sur place et toucherez vos gages une fois tous les mois. Cela vous convient-il ?"

Visiblement, un "non" serait très mal vu.

[Dhast]

Brus tint bon face à l'énumération des tâches qui lui incombaient, c'était comme resté debout sous une chute d'eau, l'aspect vivifiant en moins. Il lui faudrait effectivement beaucoup de discrétion pour préserver son déguisement, quant aux garçons, il n'y avait rien à craindre. Heureusement, il aurait quelques occasions de sortir. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il trouverait rapidement ce qu'il était venu chercher. Il doutait de tenir plusieurs mois à ce rythme. Il hocha silencieusement la tête puis demanda :

"Merci beaucoup madame. Quand est-ce que je commence? Et... Je m'appelle Maria."

[Althéa]

La gouvernante s'inclina raidement devant la jeune fille.

"Hé bien, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bienvenue parmi nous, Maria. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer votre chambre. Ensuite, j'irai vous présenter au maître de la maison. Je suis sur qu'il sera ravi d'avoir une nouvelle femme de chambre aussi vite."

Sans plus tarder, elle conduisit Brus à travers la grande maison puis lui fit emprunter un escalier montant vers les étages et un second. La chambre se trouvait sous les combles. Elle n'était pas très spacieuse, juste assez pour contenir un lit, un bureau, une chaise et une malle.

"Voila, j'espère que vous serez bien ici. Installez-vous, je vous ferai monter votre uniforme. Ensuite, le dîner sera servi à 18h. Vous vous présenterez aux cuisines."

[Dhast]

Comme la gouvernante le menait à travers la maison, Brus la suivait tout en ne cessant de repérer l'espace autour de lui, les couloirs, l'agencement des pièces qu'il pouvait apercevoir. Ils parvinrent enfin à sa nouvelle chambre, et si celle-ci n'était pas spacieuse, Brus était loin de s'en formaliser. Il n'avait jamais pris l'habitude d'un gîte confortable et cette petite pièce était amplement nécessaire. Maria dit à la gouvernante que cela lui convenait parfaitement, quant à s'installer dans la pièce, à part poser son panier sur le bureau, elle ne savait que faire d'autre et elle tourna un regard hésitant à la gouvernante pour lui signifier que, ne disposant pas de davantage d'affaires sur elle, son installation était faite.

[Althéa]

La domestique ne sembla pas s'en formaliser.

"Si vous avez des affaires à aller chercher, vous attendrez ce soir. En attendant, nous verrons s'il faudra ajuster ou non votre uniforme. Et puis ensuite, je vous présenterez au maître de la maison. Bien sûr, vous ne poserez aucune question et ne parlerez que lorsqu'il vous interrogera. Il a toujours été très stricte sur ses principes. Même ses enfants ne dérogeaient pas à la règle. Helm accueille leurs âmes."

Elle soupira tristement.

[Dhast]

Ne poser aucune question et ne parler que lorsqu'on le lui demanderait, c'était bien une gageure pour le le jeune roublard souvent prolixe. Mais il risquait suffisamment pour ne pas commettre d'erreurs inutiles. La jeune servante eut l'air triste à la nouvelle du décès des enfants de son nouvel employer.

"Oh il a perdu ses enfants? Quel malheur! Je serai très discrète, je vous le promets. Pour l'uniforme, ce n'est peut-être pas la peine de faire des modifications tout de suite. Je veux dire... J'espère vous donner satisfaction, mais si ça n'était pas le cas, je ne voudrais pas vous causer des frais de couture inutiles."

Ce n'était qu'à moitié vrai. Brus avait tout d'abord été soulagé de trouver une chambre individuelle et il préférait éviter autant que possible de mettre son déguisement à l'épreuve par une séance d'essayage ou même quelques mesures simples.

[Althéa]

"Soit. Une nouvelle fois, vous faites preuve de sagesse. Je suis sûre que le maître sera satisfait de vous."

Puis elle hocha la tête, elle se rapprocha sensiblement de la jeune femme avant de murmurer.

"Oui, il a perdu ses deux enfants : Hélios et Luna. Je les connaissais tous les deux depuis leur enfance. C'étaient des gentils bambins quoi qu'un peu effacés. En grandissant, ils se sont tous les deux éloignés car ils aimaient voyager. Cela ne leur a réussi à aucun des deux, d'ailleurs."

Elle parlait du ton de la confidence, de celui qui montrait qu'elle aimait bien colporter des ragots.

[Dhast]

La jeune servante écouta, un peu étonnée, les confidences de la gouvernante sur les deux enfants qu'il avait aussi connu. Le visage défiguré d'Hélios qui les mettait en garde contre l'entité qui le possédait, puis la chute mortelle de Luna près du moulin lui revinrent en mémoire. Sauf que tout ceci n'était peut-être pas simplement la cause d'un goût immodéré pour le voyage. D'après les soupçons de la vieille dame le paternel était peut-être bien impliqué, quoique Brus ignora encore de quelle façon et à quel degré. La jeune femme répondit d'un air tout à fait ingénu :

"Ah oui? C'est si dangereux que cela en dehors de Manost? C'est que je n'en suis jamais sortie..."

[Althéa]

La dame hocha la tête, l'air totalement effrayé.

"Jeune fille, il ne faut pas sortir de Manost. En dehors, il n'y a que des terres désolées à des kilomètres à la ronde peuplées de sauvages qui ne feraient qu'une bouchée de vous. Et puis bien sûr, il y a les horribles mélandiens. Ils sont partout et ils seraient capables de vous manger s'ils le pouvaient. Seuls les guerriers les plus courageux peuvent s'éloigner de Manost et sauf votre respect, je ne pense pas que vous en soyez un, ma petite. Il n'y a que des gens comme Thoenn Boros qui soient capables d'aller là-bas et d'en revenir."

Elle oubliait bien sûr Graëlon, Medann, Aghoralis ou Cojum preuve qu'il existait d'autres cités à l'extérieur de Manost. Mais cela ne comptait pas vraiment, n'est-ce pas ?

[Dhast]

Si les événements de la guerre avaient été moins proches, Brus aurait eu du mal à contenir son hilarité devant les propos de la gouvernante. Mais si ceux-ci étaient d'un manichéisme comique, ils n'en gardaient pas moins un fond de vérité. Le roublard, ou plutôt la jeune servante, prit un air effrayé et se couvrit la bouche d'une main fébrile.

"Oh! Vraiment? Vous devez dire ça pour m'effrayer... De toute façon, je préfère ne pas quitter la ville, je n'ai rien à y faire en dehors..."

Comme elle disait ses mots, elle tâchait de reprendre peu à peu contenance en déplissant machinalement son tablier.

[Althéa]

"Oui !, s'exclama la brave emportée par son élan, il paraît même que les mélandiens mangent des enfants pour leur petit déjeuner. Vous vous rendez compte. Il paraît aussi que les insulaires, là ... Les luméniens se nourrissent exclusivement d'eau et de fleurs. Ils ne sont vraiment pas comme tout le monde ces gens là. En fait, il n'y a que nous, manostiens qui soyons censés. Un peu de loi et d'ordre profitent à tout le monde. Quand vous verrez Thoenn Boros, vous comprendrez. Il se montre digne même dans son malheur. Et nous allons prendre soin de lui, ma fille."