[Bâtiment] La Grande Bibliothèque

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

"Ah non, ce n'est pas vrai ! Ce n'est pas juste ... Nous ne nous ressemblons pas. Ce n'est peut-être pas évident pour quelqu'un d'extérieur mais nous n'avons rien à voir les uns avec les autres."

Alors la vieille coquine avait aussi sévi à Manost, se promenant dans les temples pour pouvoir abreuver ses lecteurs d'anecdotes truculentes. Non, ce n'était pas possible. Ce genre d'individu hautement subversif aurait tout simplement dû être interdit de séjour. D'ailleurs, vu son portrait, comment aurait-elle pu passer inaperçue ? Angèle en était presque scandalisée. Et puis, paladinades, cela rimait facilement avec pintade ! Teddy ne s'en serait pas remise. A force de rire, elle en aurait attrapé le hoquet ...

Et puis, qu'était cette marotte soudaine de se servir d'un livre pour connaître son comportement ? Elle n'était pas un personnage mais un vrai être humain. Il ne se passait rien de truculent dans les temples manostien ni qui vaille la peine qu'on le raconte.

"Et puis, pour les impairs ou autre ... Je te fais si peur que ça ?"

Ah, si elle avait rencontré cette Angélique, elle lui aurait dit bien des choses. Non, elle se serait contentée de la regarder en riant doucement dans sa barbe ... Mais elle n'avait pas de barbe, et ne riait pas du tout.

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

Moïra s'était arrêtée à mi-parcours et caressait la rampe de l'escalier d'un air rêveur, comme si elle songeait réellement à la possibilité de l'enfourcher pour glisser jusqu'en bas. Une douzaine de marches plus bas, justement, un duo de clercs en aube jaune, des Lathandrites manifestement, s'étaient immobilisés et la regardaient avec inquiétude, comme s'ils s'attendaient à être fauchés comme des quilles par sa brusque descente. Mais elle se tourna vers Angèle sans avoir rien fait d'étourdi.
" Peur ? Pas vraiment, non. Mais je soigne ma cote de popularité auprès des jolies filles, même quand ce sont des paladines d'outremer !"
La Sunite lui fit un clin d'oeil puis repartit vers le rez de chaussée. Angèle la vit se frotter discrètement les mains juste avant qu'elles arrivent à hauteur des Lathandrites, puis elles se mirent sur le côté pour les laisser progresser : priorité aux montants. Mais au moment où le second d'entre eux, un jeune homme blond d'une vingtaine d'années, doubla Angèle, celle-ci le vit changer de couleur, et la paladine devina, à la mine absolument réjouie de Moïra qui s'esquivait déjà, qu'une main s'était baladée à un endroit imprévu. Le clerc n'en grimpa que plus vite et la Sunite se mit à chantonner, ravie de son effet. Elle attendit Angèle dans le grand hall.
" Celui-la aussi, il était mignon. Comment vivre dans un univers où il y a tant de gens mignons, Angèle, dis-moi ? Comment fais-tu ? Sans être Sunite, tu ne peux même pas vraiment en profiter ! Ma pauvre ! Heureusement, il y a aussi plein de bandits. Donc c'est bien qu'il y ait des Tyrites. Mais la répartition me semble tellement... injuste, voilà, justement ! Les mignons pour moi et les bandits pour toi. Quelle tristesse ! Enfin... J'imagine qu'on est complémentaires !"

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

Non, ce n'était pas une tempête mais un raz-de-marée, un typhon sauvage qui emportait tout sur son passage en tripotant les fessiers qui passaient à sa portée. Angèle espéra que Moïra qui l'avait traitée de "jolie fille", ne se laisserait pas aller à ce genre d'extrémités. Mais la jeune femme avait l'air beaucoup plus intéressée par les beaux garçons que par les femmes. Elle en fut soulagée.

"Peut-être ... Mais tu sais, un seul bandit me suffit. C'est peut-être un peu vieux jeu ..."

Elle pensa à Tempérance et à leur relation qu'elle n'arrivait pas à définir. Mais qui n'avait rien d'un bandit.

"Et les bandits courent trop vite pour moi.", conclut-elle ironique.

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

Moïra la dévisagea avec une grimace.
" Un seul bandit ? Mais s'il fallait un Tyrite par bandit, y'aurait des centaines, que dis-je, des milliers de Tyrites dans la ville ! Les Lathandrites ne seraient jamais d'accord ! Non, Angèle, tu dois t'occuper de beaucoup plus qu'un bandit... Au moins... Dix ou douze bandits. Mais tu peux diversifier les styles pour avoir des journées équilibrées. Genre un escroc, trois voleurs à la tire, un cambrioleur, un violeur, un maître chanteur, puis un assassin... Ça ne fait que huit. Mais tu t'y connais sûrement mieux en bandits que moi..."
La Sunite les ramena dans la rue et entraîna Angèle à sa suite, sous le soleil printanier.
" Bon, je me garde les Paladinades, pour mes longues soirées solitaires au Temple."
Elle eut un sourire.
" Enfin. Pour les toilettes, plutôt... Mais faudra que tu choisisses dans les autres, celui que tu veux lire ..."
Au fil de son bavardage, Angèle repartit donc pour le Temple de Sunie...

[Galathée]

Quête : Un autre appel

La première chose que Chandara vit en quittant le parc, furent les majestueux bâtiments de l'université de la magie. En cette saison torride, il y avait très peu de personnes aux alentours du perron et Arthur lui expliqua que les mages et leurs étudiants préféraient sans doute se réfugier dans la fraîcheur des salles aux murs épais. On ne pouvait pas la visiter, aussi prirent-ils vers l'est et arrivèrent-ils, quelques secondes plus tard, à la bibliothèque.
" Nous y voici, dit le jeune homme. Désormais, le silence et les murmures sont de rigueur."

[Chandara]

Chandara avait été positivement impressionnée par les bâtiments de l’Université de la Magie et avait presque regretté qu’il ne soit pas possible de les visiter mais leur objectif restait bien la bibliothèque pour laquelle elle manifestait une curiosité sincère. Arrivée devant l’auguste bâtiment, elle s’amusa de la remarque d’Arthur et répondit d’un ton léger mais toujours charmeur :

- Je vais faire un effort alors même si j’aime un peu trop parler ! Enfin, tant que je peux te murmurer des mots doux, je tiendrai bon !

Elle ponctua la plaisanterie d’un clin d’œil avant de le suivre vers le bâtiment imposant.

[Galathée]

Arthur ne releva pas la boutade — sans doute avait-il compris que rien ne pourrait arrêter ce torrent — et la guida vers l'intérieur. Le grand hall était majestueux, haut de plafond, et en son centre grimpait un étroit escalier en colimaçon, dans lequel les gens semblaient avoir du mal à se croiser... Surtout ceux qui portaient des livres dans la descente. La jeune femme put donc aisément déduire que la bibliothèque se trouvait à l'étage. Arthur l'invita à monter devant lui, peut-être pour protéger sa chute si elle devait perdre pied, ou pour admirer sa chute de reins, qui sait...

[Chandara]

Les deux idées traversèrent l’esprit ingénu de Chandara et elle s’empressa d’accepter après avoir pris le temps d’admirer la vue grandiose offerte par la voûte centrale. L’ancienne paladine n’était absolument pas sujette au vertige aussi s’engagea-t-elle dans l’étroit escalier sans la plus petite appréhension et en adoptant une démarche élégante et presque féline, peut-être un peu exagérée mais qui pouvait tout de même passer pour parfaitement naturelle.

A dire vrai, si le jeu l’amusait, elle était surtout impatiente de satisfaire sa curiosité pour cet endroit de grande renommée. Et même si elle n’était pas aussi vaste qu’elle avait pu l’imaginer en ayant celle de Cojum en valeur étalon, la Grande Bibliothèque de Luménis abritait sans doute des milliers d’ouvrages tout à fait introuvables en Dorrandin. Elle avait d’ailleurs l’intention de mieux se familiariser avec la ville et ses environs, son histoire et les coutumes de ses habitants. Pour ne pas commettre d’impairs mais aussi pour mieux s’intégrer, quelle que soit la durée de son séjour. Peut-être trouverait-elle également des ouvrages lui permettant de mieux se familiariser avec les cultes de Lathandre et de Sunie même si le savoir livresque était toujours plus ou moins discutable en la matière.

[Galathée]

Passées les grandes portes en bois sculpté, Chandara et Arthur débouchèrent dans la bibliothèque proprement dite. C'était une gigantesque salle de forme probablement rectangulaire, dont les milliers d'étagères croulaient sous les livres de toutes couleurs, formats et certainement sujets. Une personne unique était assise derrière un petit pupitre, à l'entrée, et tournait rêveusement les pages de son registre, sans prêter attention aux nouveaux arrivés. De grands panneaux annonçaient "silence" en commun et en plusieurs autres langues que Chandara ne connaissait pas. Partout, des lecteurs circulaient entre les travées, les bras chargés ou le regard scrutateur. Il y avait aussi de nombreuses tables pour accueillir ceux qui désiraient profiter de l'atmosphère pour travailler. Murmures et pas feutrés régnaient en maître, que l'on soit un halfelin furtif ou un demi-orque massif.

[Chandara]

Chandara balaya l’immense salle et ses rayonnages des yeux pour s’imprégner de l’atmosphère des lieux. La grande bibliothèque de Luménis réunissait assurément plus de livres qu’un humain pouvait espérer en lire en toute une vie et la Dorrandine était visiblement ravie de se trouver là.

Elle hésita toutefois un instant, se demandant si Arthur ne risquait pas d’être déçu que leur rendez-vous se transforme en découverte studieuse : le jeune-homme avait après tout réservé ses heures de loisir pour pouvoir l’accompagner et elle s’en voulait soudain un peu qu’il risque de s’ennuyer.

La jeune-femme se tourna finalement vers lui pour murmurer très bas à son oreille et profiter ainsi d’un instant de grande proximité :

- J’aimerais un peu voir le rayon sur l’histoire et les coutumes locales mais peut-être que tu préfères aller voir autre chose ?

[Galathée]

" Oh non, répondit Arthur. Ça ne me gêne pas de te suivre. Mais je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouvent les livres sur tel ou tel sujet... Peut-être faisons-nous mieux de poser la question à quelqu'un... à moins qu'il n'y ait des inscriptions sur les rayonnages... Peut-être que ça nous permettra de ne pas déranger..."
Il s'était déjà mis à circuler, tête en l'air. Ce n'était pas le moyen le plus efficace, mais c'était assurément le plus discret...

[Chandara]

Chandara n’était pas particulièrement pressée et se promener dans les rayonnages à la recherche d’indication lui semblait être une bonne méthode pour s’imprégner des lieux et de leur agencement. De plus, elle était ravie que le jeune-homme ait choisi de l’accompagner et donc de faire cette découverte à ses côtés.

C’est donc avec un sourire ourlant ses lèvres qu’elle suivit le paladin, recherchant du regard des indications susceptibles de les orienter bien que son regard revienne régulièrement vers le jeune luménien blond. Décidément, il avait un charme certain avec ses cheveux indisciplinés qu’on avait envie de remettre en ordre et son attitude tranquille et paisible à la fois apaisante et rassurante. La jeune-femme songea à nouveau à sa discussion avec la femme du par cet se fit la réflexion que le jeu en valait vraiment la chandelle, qu’Arthur était destiné à devenir paladin mais qu’il était aussi bien plus que cela.

[Galathée]

Ils finirent par tomber sur les rayonnages qui intéressaient Chandara, à force d'errer entre les gigantesques travées. Il y avait là des milliers de livres sur Luménis et ses environs, sur des sujets aussi variés que la cuisine (bien sûr), les faits divers truculents, les personnalités de premier plan des cinquante dernières années, l'architecture des maisons de tel ou tel quartier, le vocabulaire spécifique du patois luménien, diverses études sur l'art pictural, musical ou théâtral local, trente-six guides des tavernes, des bouquins plus historiques, sur la fondation de la ville, sur divers épisodes du passé, des étagères entières de littérature luménienne, bref Chandara avait intérêt à restreindre son sujet si elle voulait trouver quoi que ce soit...

[Chandara]

Chandara se trouvait comme un poisson dans l’eau au milieu de cette masse de connaissances et de perspectives mais il était bien difficile de savoir véritablement par où commencer. Elle laissa courir ses mains devant les rayonnages, passant tranquillement de l’un à l’autre pour trouver l’inspiration. Et c’est finalement vers les titres indiquant des guides des loisirs et lieux dignes d’intérêt disponibles en ville qu’elle jeta son dévolu : avoir quelques idées de sortie qui seraient susceptibles de lui plaire autant qu’à Arthur seraient très utiles pour qu’ils profitent au maximum de son premier séjour luménien. En outre, elle avait l’intention de trouver un traité lui décrivant un peu plus précisément les us et coutumes spécifiquement locales mais cet aspect pouvait très bien attendre une autre visite à la bibliothèque.

[Galathée]

La bibliothèque contenait plus d'une centaine de guides touristiques, écrits par des étrangers ou par des locaux, traitant de la ville de manière générale, ou alors de thèmes spécifiques. Au niveau des distractions, certains parlaient des tavernes, soit sous l'angle de la boisson, soit sous celui de la nourriture, voire au niveau architectural. On recensait aussi les meilleurs endroits pour danser ou écouter de la musique. Et la plupart des guides mentionnaient l'Amphithéâtre bien évidemment.

[Chandara]

Plutôt que d’emprunter les guides les plus prometteurs – car elle n’était de toute façon pas certaine d’en avoir le droit – l’ancienne paladine prit des notes sur un parchemin pour noter l’adresse de plusieurs tavernes décrites comme étant intimes et où l’on pouvait danser. La Bienveillance était également en bonne position pour ce qui était de l’animation et elle en prit note. Il lui avait fallu déjà plusieurs dizaines de minutes et elle s’inquiéta de ce qu’Arthur puisse s’ennuyer en chuchotant :

- Je pense que je reviendrai ici un jour ou l’autre mais peut-être qu’on a le droit d’emporter un livre pour que je puisse le lire quand tu n’es pas disponible ?

[Galathée]

Elle réalisa alors, en se retournant, qu'Arthur avait tout bonnement disparu, et qu'elle était désormais seule dans sa travée. Elle ne le vit ni à un bout, ni à l'autre de l'allée. Avait-il eu un besoin pressant ou s'était-il trouvé une chaise pour attendre qu'elle finisse ses recherches... Difficile à dire à ce stade.

[Chandara]

Chandara espérait que le jeune-homme avait trouvé à s’occuper et ne l’attendait pas simplement en s’ennuyant ferme. Comme elle avait plus ou moins trouvé ce qu’elle recherchait pour l’heure dans ce rayon et qu’elle avait besoin de savoir s’il lui serait possible d’emporter un ou deux ouvrages pour les lire à la commanderie, elle se mit en quête du jeune-homme, espérant à demi le surprendre en pleine recherche pour avoir une chance de connaître un peu mieux ses goûts et ses centres d’intérêt.

[Galathée]

La bibliothèque était immense, et en commençant à chercher, Chandara réalisa qu'il y avait des salles annexes, ainsi que des escaliers aux quatre angles, qui montaient vers d'autres étages et des salles réservées à l'étude. Après une dizaine de minutes à arpenter les allées, elle ne l'avait toujours pas trouvé et, pire, elle avait réalisé que s'il la cherchait, lui aussi, ils pourraient tourner des heures et des heures — peut-être jusqu'à la fermeture — sans jamais se croiser.

[Chandara]

Chandara dut se rendre à l’évidence : la Grande Bibliothèque avait tout d’un labyrinthe surtout quand on n’avait pas l’habitude de son agencement. La jeune-femme jugea donc plus prudent de revenir sur ses pas pour poursuivre ses recherches. Elle profiterait désormais de l’occasion pour chercher un livre traitant des habitudes des luméniens, notamment pour ce qui était des relations sociales et galantes. Il y avait fort à parier qu’elle ne tomberait pas sur la perle rare sans se renseigner au préalable mais l’idée de trouver ce genre d’informations l’amusait au plus haut point.

[Galathée]

En réalité, ce genre de livre n'était pas vraiment chose courante, et dans le rayon consacré à Luménis, Chandara n'en trouva que trois : un qui traitait d'étiquette dans la bonne société (il y en avait six éditions, tous par le même auteur), un sur les us et coutumes luméniens décrits par un colon féérunien et datant de près d'un siècle, et un troisième, plus récent, sur la personnalité luménienne, écrit dans une langue absconse par une sorte de penseur. Aucune bonne recette là-dedans. A croire que les Luméniens ne voyaient pas l'intérêt de s'auto-définir...

[Chandara]

Ces livres-là ne lui seraient effectivement d'aucun secours et elle les rangea rapidement pour s'intéresser à nouveau à ceux figurant sur les rayonnages. Chandara décida donc d'étendre son champ de recherche en s'intéressant aux rayons environnants : elle avait l'intention de ne pas quitter de vue sa position initiale au cas où Arthur referait une apparition mais il n'y avait aucune raison de ne pas profiter du moment pour s'instruire d'autres sujets dans l'intervalle : après tout elle était venue pour cela.

[Galathée]

Comme elle avait déjà pu s'en rendre compte plus tôt, il y avait des livres sur toutes sortes de petites choses touchant à la vie luménienne, des plans et des chroniques, des compte-rendus judiciaires, des histoires de telle ou telle corporation, des recueils d'articles, d'anciens programmes de spectacles, des livres sur tous les types d'artisanat possibles et imaginables, mais par contre... il n'y avait toujours aucune trace d'Arthur.

[Chandara]

Cette absence l'intriguait davantage qu'elle ne l'inquiétait mais la jeune-femme aurait tout de même été soulagée de retrouver la trace du jeune paladin. Elle se demanda si - toute compte fait - elle ne ferait pas mieux de se remettre à sa recherche en se rapprochant de la sortie. Mais d'un autre côté elle n'avait pas envie de l'étouffer s'il avait eu envie de prendre un peu de libertés. Indécise, elle décida de prendre un livre au hasard dans les rayonnages et de patienter quelques minutes encore puis de le rechercher en commençant par demander aux autres lecteurs s'ils l'avaient aperçu.

[Galathée]

Les premiers lecteurs qu'elle interrogea parurent presque offusqués qu'elle les dérange pour un sujet aussi trivial : si elle avait peur de perdre quelqu'un, qu'elle l'attende donc au bas de l'escalier ! Les suivants n'avaient pas vu Arthur. Elle allait demander à un des employés de la bibliothèque lorsqu'une jeune femme brune au regard pétillant l'aborda, à moitié hilare.
" Par les jupons de Sunie, auriez-vous perdu votre sémillant paladin ?"
Il fallut quelques secondes à Chandara pour la remettre : c'était une des Sunites qui l'avait haranguée lors de son premier passage devant le temple.

[Chandara]

Chandara se sentit rapidement très bête de déranger des lecteurs studieux qui plus est pour une telle raison qui donnait l'impression qu'elle espionnait son compagnon. Elle retrouva toutefois aussitôt sa bonne humeur et son entrain en croisant la première Sunite qui l'avait abordée alors qu'elle se rendait pour la toute première fois à la commanderie. Elle se rappela en outre que la clerc avait dit connaître Arthur : elle pouvait donc se révéler être une alliée de poids dans ses recherches à condition toutefois qu'elle parvienne à la convaincre. Et pour cela, elle choisit de répondre sur le ton de l'humour :

- J'ai bien peur que mon beau paladin n'ait profité de mon premier moment d'inattention pour s'échapper ! Soit que je lui ai fait peur, soit qu'il s'ennuyait... M'aiderez-vous à le rechercher ?

[Galathée]

" S'il a pris la décision de fuir, je vous conseillerais de le laisser tranquille, dit la jeune femme, toujours hilare.
—*Chuuuut ! s'exclama quelqu'un, derrière elles, et la Sunite attrapa le bras de Chandara pour l'entraîner un peu plus loin.
— Cela dit, il n'a pas fui, il est parti avec une prêtresse de Lathandre."
Puis elle scruta son visage avec attention, et toujours le sourire.

[Chandara]

Chandara ressentit une bouffée de jalousie qu'elle s'efforça de réprimer aussitôt : Arthur avait déserté leur rendez-vous mais il devait bien se douter qu'elle était de toute façon absorbée par ses recherches. Le fait qu'il soit parti avec une autre femme n'était pas très agréable mais là encore, ses sentiments étaient malvenus : puisqu'il s'agissait d'une clerc de son ordre, il était probable que le paladin ne faisait que son devoir ou qu'il avait décidé de parler avec une connaissance. Et étant donné les lieux, il devait sortir pour ne pas déranger les autres lecteurs.

La jeune-femme avait tenté de ne rien montrer de ses réflexions mais elle savait que son visage expressif la trahissait presque toujours en pareille situation. Elle se laissa en tous cas entraîner bien volontairement par la très belle sunite et profita de cette occasion pour se présenter à elle par son prénom.

[Galathée]

La Sunite s'appelait Moïra et elle n'avait rien perdu du combat intérieur qui s'était joué sur le visage de son interlocutrice.
" On m'a dit que vous étiez venue jusqu'à notre Temple, et vous n'êtes même pas venue dire bonjour ? Quel est ce scandale ? Bon, évidemment, les paladins sont charmants. Mais ce sont des paladins... Toujours à se taper dessus, moi je ne comprends pas l'attrait. Un bleu, c'est laid. La boue, c'est sale. La sueur, ça pue. Bref, tout ça n'a aucun intérêt pour Sunie. Bon, j'imagine qu'il faut bien des gens pour faire le sale boulot, mais honnêtement... bof."

[Chandara]

Chandara était un peu étonnée que sa visite ne soit pas totalement passée inaperçue et que la dénommée Moïra ait eu vent de son programme. Cependant, le temple de Sunie n'était pas très vaste et elle se fit la réflexion que ses clercs n'avaient pas la même culture du secret et de la discrétion que les autres ordres qu'elle avait connus. Loin de se formaliser que la clerc ait eu vent de son entretien, la jeune-femme en était quelque part ravie d'autant que Moïra avait un franc parler et un dynamisme qui lui en donnait une excellente première impression. Elle répliqua à voix basse tout en continuant à la suivre :

- Je serais venue vous saluer mais je ne vous ai malheureusement pas vue. Et vous avez raison : je venais avant tout voir vos paladins pour cette première visite. Ils ne se tapent pas tout le temps dessus vous savez ? Et j'en sais quelque chose : et puis, prendre quelques bleus quand on peut se soigner après n'est pas si grave si ça permet que d'autres soient préservés de telles mésaventures. Je comprends en tous cas les paladins qui vous protègent, vous qui êtes si charmante et pleine de vie !