[Bâtiment] Amphithéâtre de Lumenis

[Kasumi]

Le demi-elfe avait jeté un regard peu amène au mage qui avait voulu prendre sa place à côté de Sylvia mais avait vite oublié l'incident lors de la seconde partie du spectacle qui répondait à toutes les promesses de la première. Kasumi avait beaucoup ri même si Luménis et ses dieux tutélaires en prenaient pour leur grade ce qui ne manquait pas de déclencher quelques réactions patriotiques - mais heureusement mesurées - autour des deux rôdeurs. A la fin de la représentation, le demi-elfe passa un bras autour des épaules de sa compagne tout en la menant lentement vers la porte de sortie la plus proche.

- Je trouve qu'elle a pris bien plus d'importance récemment et ce n'est pas plus mal car Sylvanus est souvent considéré comme assez froid et distant en fin de compte.

[Voyageuse]

" Il l'est, acquiesça Sylvia. Enfin, je trouve. Cewyn trouverait sans doute que j'exagère, il dirait que la Nature n'est pas froide et distante et que par conséquent Sylvanus ne peut pas être qualifié de tel, ou quelque chose comme ça. Mais ce qui est sûr, c'est que Mielikki est plus... accessible. Plus sensible, plus... humaine, en un sens. Mais je crois qu'elle est déesse depuis moins longtemps, ça doit être pour ça. Même si je ne suis pas très calée en religion... En tout cas, elle est plus attirante pour un être humain que Sylvanus... mais je dis peut-être ça parce que c'est la déesse que je révère, je ne suis pas neutre ! Et j'ai bien aimé le passage où elle a joué les appâts pour que Sylvanus tende un piège à Malar. Lui, c'est un dieux que je déteste particulièrement... Ce qui est normal, tu me diras, puisque c'est l'un des ennemis attitrés de Mielikki !"

[Kasumi]

La mention de Malar lui arracha une grimace : lui aussi haïssait tout particulièrement ce dieu cruel et bestial tout comme ses fidèles. En quelque sorte, Sylvia et lui avaient été élevés dans la même foi et le respect des préceptes de la déesse de l'automne et c'était certainement un élément supplémentaire qui les avait rapproché tous les deux.

- Nous aurons bientôt l'occasion de voir un bosquet béni par la déesse et je m'en réjouis d'autant plus que je pourrai le découvrir avec une autre déesse personnifiée qui fait tourner la tête des prêtres Sunites !

[Voyageuse]

Il eût le plaisir de voir Sylvia rougir, mais elle poursuivit, plus sérieusement.
" Tu crois qu'il existe encore, ce bosquet ? Je veux dire... Il me semble qu'un bosquet consacré à Mielikki comporte obligatoirement un chêne en son centre, et une dryade. Puisque tu dois y planter un chêne sacré, c'est qu'il n'y en a plus, non ? Ou peut-être que j'ai mal compris... Mais donc, sans chêne, peut-être qu'il n'y a plus de magie divine là-bas ? Que ton gland va la recréer ? Ou bien est-ce que la magie divine pré-existe, et subsiste même en l'absence de chêne ? Je ne m'étais jamais posé la question. Tous les bosquets sacrés que j'ai vu semblaient tellement immuables..."

[Kasumi]

Il répondit d'un ton à la fois doux et enthousiaste en anticipant leurs découvertes des prochaines veilles. Il lui semblait qu'il serait comblé s'il pouvait à la fois se consacrer à Sylvia mais aussi à la restauration d'un bosquet sacré.

- Il me semble que nous le découvrirons sur place. Et si l'ancien bosquet a perdu de sa superbe et de sa magie, ce sera encore plus excitant de contribuer à la lui rendre, non ? Je pense personnellement que la grâce de Mielikki ne peut jamais tout à fait disparaître. Elle peut s'endormir pour l'hiver mais la déesse de l'automne est la mieux armée pour préparer la nature à hiberner.

[Voyageuse]

" Tu as raison. Je suis sûre que la magie druidique, ou celle de Mielikki, sont plus puissantes que les puissances maléfiques à l'oeuvre dans cette forêt maudite. Mais tu as raison, nous verrons bien une fois sur place..."
Tout en discutant, ils cheminaient paisiblement, se laissant dépasser par les autres spectateurs pressés de rentrer chez eux. La majorité se dirigeaient vers le sud, traversant le parc verdoyant. Eux avaient moins de chemin à parcourir : le quartier portuaire de la ville et leur auberge n'étaient pas très loin.