[Lieu] Le Belvédère du Parc verdoyant

[Galathée]

La petite vieille sous son chapeau de paille se mit à regarder ses voisins.
" Prenez ma place dans la file si vous voulez que je vous écrive un truc, dit-elle à Chandara. Il est pas question que je me fasse piquer ma place parce que vous savez pas comment vous adresser à votre petit copain."

[Chandara]

Chandara rit sous cape mais se plia de bonne grâce à la directive : elle était tout à fait curieuse de lire ce que la vieille dame allait pouvoir inscrire sur le tableau et si cela serait de nature à faire naître d’autres velléités du même acabit ou même de nouveaux commentaires de la part des chalands. Si elle parvenait à en inciter ne serait-ce que quelques-uns à sortir de leur réserve, elle pourrait estimer son initiative comme ayant été prometteuse et en apprendrait en outre davantage sur les mœurs amoureuses des luméniens.

[Galathée]

La vieille avait une écriture minuscule et tremblée, mais elle ne manquait pas d'inspiration. A moins que ce ne soit juste une lenteur bien naturelle, vu son âge antique. Elle s'appliqua pendant de longues minutes, si bien que la file avança de trois personnes et que Chandara ne fut finalement pas à même de lire son texte quand elle en eut terminé. Dignement, l'ancêtre vint récupérer sa place, et la paladine put reculer jusqu'au tableau. Un nouveau groupe de curieux avait remplacé le précédent, zieutant la prose blanche avec attention.
Chandara finit par déchiffrer le texte suivant :
" Hector, t'étais le plus fort,
Surtout à tribord,
Quand f'sait froid dehors,
Mais coquin de sort,
T'es mort,
Je pense à toi encore."
La signature, par contre, était illisible.

[Chandara]

Chandara se retourna un instant vers la file de badaud et la vieille femme qui progressait en son sein. Elle venait d’ouvrir son cœur et elle lui en était très reconnaissante. Ses vers reflétaient assurément de la nostalgie et si la vieille dame montrait des signes de tristesse, elle s’empresserait de la rejoindre pour lui adresser quelques mots personnels, même si elle ne savait pas encore lesquels.

Mais en attendant, il fallait donner à son geste toute sa portée et profiter de ce que plusieurs autres curieux se soient réunis devant le tableau. Chandara s’empara de plusieurs craies et adressa des sourires enjoués aux badauds, espérant ne pas les faire fuir :

- Je crois que ça mérite des félicitations ! Alors, qui sera aussi courageux que cette brave dame et sera le suivant ? Il reste encore beaucoup de place !

L'air de rien, ce premier succès aidant, la jeune-femme se prenait au jeu et trouvait bien plus amusant haranguer les curieux que d'observer de loin.

[Galathée]

La vieille discutait déjà avec sa voisine, semblant éprouver peu d'émotion après son bel effort, sans doute illisible pour la plupart des gens vu son allure de pattes de mouche. Le groupe qui était désormais devant le tableau prit peur à la harangue de Chandara et les gens firent semblants de n'avoir rien entendu, d'être absorbés par leurs conversations ou leurs ongles, voire de parler une langue étrangère. La file avança encore et trois jeunes gens en robe jaune atteignirent le tableau. Deux hommes et une femme, âgés d'une petite vingtaine d'années. Le premier était brun, l'oeil pétillant et le sourire facile. Le second était grand et mince, les yeux très clairs. La troisième était rousse et un peu ronde, au minois de souris.
" Mon doux Lathandrite. Tu crois que c'est de toi qu'on parle ?
— A mon avis, c'est de toi.
— C'est pas de moi, en tout cas, sinon ce serait "douce".
— Moi je parie que c'est de toi, reprit le premier en s'adressant au second. Un avenir radieux, tout ça. Responsable des bougies, c'est très radieux.
— Haha. Qui veux-tu qui ait écrit une chose pareille ?
— Selma ?
— Moi je parie sur Rachel.
— Rachel ne sait pas écrire.
— Vous êtes bêtes.
— Mon doux Lathandrite. C'est quelqu'un qui ratisse large, en tout cas.
— A mon avis, ça parle de Florent. C'est un doux Lathandrite, surtout avec une barbe de dix jours.
— Florent ? Pourquoi pas Archie ?
— En tout cas, ça parle pas d'Alaric."
Ils se mirent à glousser.

[Chandara]

Bon, le premier enseignement était que les gens ne se livraient pas facilement et que les pousser un peu trop ostensiblement était contre-productif ! Si Chandara avait un peu mieux écouté Séverin, elle se serait évité cette peine mais les leçons que l’on tirait de sa propre expérience avaient toujours plus d’impact…

Toutefois, l’expérience donnait visiblement des fruits inattendus et la jeune-femme reprit espoir en voyant les jeunes lathandrites approcher. Rester à savoir comment profiter de cette aubaine… C’était déjà une bonne chose, de son point de vue, que certains puissent s’identifier à son texte, même sur le ton de la plaisanterie. Et puisque l’attente silencieuse donnait de meilleurs résultats que les encouragements frontaux, la jeune-femme décida de laisser opérer le charme sans intervenir et d'observer si le tableau allait susciter de nouvelles réactions. C’était plus ou moins ce que lui avait demandé de faire Séverin, après tout.

[Galathée]

Les jeunes Lathandrites poursuivirent leur chemin vers l'étal à poissons tout en continuant leur conversation sur le clerc le plus doux du temple. Chandara entendit qu'ils parlaient désormais de la meilleure manière de laver les draps de lit pour qu'ils ne deviennent pas rêches, puis leur discussion porta sur le parfum du linge, et ils furent ensuite trop loin pour qu'elle puisse les entendre. A nouveau, plusieurs personnes étaient passées devant le tableau en lui jetant un coup d'oeil distrait, ou en lisant ce qui était inscrit en haussant les épaules. Les suivants à s'y intéresser de manière un peu plus attentive furent deux jeunes gens en habits de voyage, un garçon et une fille, tous deux âgés d'une vingtaine d'années. Il était châtain, elle était blonde, et leurs regards s'agrandirent d'horreur quand ils lurent ce qui était inscrit sur le tableau...

[Chandara]

Chandara ne put qu’être intriguée par cette réaction assez incompréhensible : après tout, il n’y avait vraiment absolument rien de répréhensible d’inscrit sur le tableau. La jeune-femme ne demandait pourtant qu’à comprendre pourquoi le couple semblait si choqué et elle sentit qu’elle n’apprendrait sans doute rien si elle ne prenait l’initiative de le leur demander. Mais les aborder de but en blanc pour leur poser la question les ferait certainement fuir comme les précédents promeneurs.

Les paladins ne mentaient pas… Mais il n’était pas pour autant défendu de présenter la vérité sous un jour différent… Elle approcha le couple l’air de rien et s’exclama :

- Les Sunites ont parfois du toupet, vous ne trouvez pas ?

C’était la pure vérité ! Et ce n’était pas non plus un défaut de son point de vue…

[Galathée]

Le jeune homme leva les yeux avec une grimace.
" C'est un Sunite qui a écrit cette atrocité ? demanda-t-il en pointant le tableau du doigt. Diantre, je pensais qu'ils avaient meilleur goût. Ce poème est absolument atroce...
— Quelles rimes hideuses, renchérit sa compagne. Pauvres et les vers... ne sont même pas bien cadencés.
— Ça devrait être interdit d'exposer des horreurs de ce genre, ça pique les yeux et ça offense l'âme."

[Chandara]

Il était difficile de ne pas se sentir vexée à titre personnel et même de se sentir quelque peu honteuse car les jeunes gens ne faisaient certainement pas allusion au texte de la vieille dame mais plutôt au sien. Toutefois, il fallait savoir accepter la critique pour progresser et elle devait bien reconnaître n’avoir rien d’une poétesse :

- En fait c’est mon tableau. Peut-être auriez-vous une meilleure suggestion de texte ?

Il y avait une pointe de défi sinon de reproche sans le regard que Chandara pointa sur le jeune-homme.

[Galathée]

Le jeune homme ne semblait pas particulièrement chagriné de l'avoir vexée.
" Dame, dans la vie, il faut identifier les registres où on excelle, et les cultiver."
Derrière eux, la file s'était remise en branle, mais ils ne semblaient pas pressés d'aller acheter leur poisson.
" Votre écriture est à peine lisible, déjà, ajouta la jeune femme. Vous devriez prendre des cours. On dirait la patte d'une grand-mère.
— Et il faut un peu... enrichir votre vocabulaire. Développer vos vers.
— Regardez, la phrase sur le Lathandrite, au-dessus, même si elle est assez convenue, est déjà mieux tournée."

[Chandara]

Chandara eut bien du mal à garder son sérieux et elle ne put – finalement - s’empêcher d’éclater de rire en comprenant sa méprise. Mais elle n’avait pas l’intention de faire montre de trop de vanité pour autant :

- Bon, je vous accorde qu’elle n’était pas forcément très inspirée mais c’est l’intention qui compte ! Cela dit, je ne demande rien de mieux que d’apprendre et je suis certaine que vous pourriez trouver mieux : l’essentiel est de parler d’amour ! Je peux même vous garder votre place dans la file d’attente pendant que vous y réfléchissez si vous voulez bien !

[Galathée]

" Dame, l'intention compte, mais elle n'est que très rarement suffisante. Les formes font le reste, et souvent le gros du travail. Les Sunites le savent. Vous avez bien dit que vous en étiez ? Vous ne pouvez donc l'ignorer. Une phrase maladroite, une déclaration bancale, et votre aimé vous prendra pour une gourde aux mots grossiers.
— Dans certains milieux, les gestes suffisent, cela dit. Les mots sont réservés aux beaux esprits.
— Mais si vous vous êtes fendue d'une poésie, c'est que vous voulez impressionner quelqu'un par votre verbe. En cette occasion, alors, l'intention ne suffira pas."
Décidément, le poisson ne les intéressait pas.

[Chandara]

Oui, il était évident que ces deux-là n’étaient pas des badauds venus apaiser une fringale et la jeune-femme avait envie de poursuivre cette conversation pour en apprendre davantage. Et, comme une paladine se devait de ne jamais mentir, elle commença par faire tomber les masques :

- Je crois qu’il y a une bonne leçon à retenir de ce que vous dites : j’avais l’intention d’amener certains promeneurs à ouvrir un peu leur cœur mais je n’ai pas dû y mettre les formes car la seule contribution sincère que j’aie obtenue jusqu’ici est cette poésie d’une brave vieille dame que vous avez lue. Mais je sens que vous êtes au fait de ce genre de choses, de la manière dont il faut mettre les formes je veux dire. Alors, avez-vous une idée de la manière dont j’aurais dû m’y prendre pour obtenir de meilleurs résultats ?

[Galathée]

Le jeune homme haussa les épaules.
" C'est un métier, poète. Ça ne s'improvise pas. Si vous voulez vraiment obtenir quelque chose de léché, vous devez faire appel à des professionnels."
La jeune femme s'était tournée vers la baraque à poisson.
" Mais vous pensiez que les gens allaient venir étaler leurs sentiments sur un tableau, au vu et su de tous ? C'est un peu... extravagant, non ?"

[Chandara]

Vu sous cet aspect, l’idée n’avait sans doute pas été des plus brillantes : certes, Luménis n’était pas Manost où les couples devaient se dissimuler ne serait-ce que pour se tenir par la main mais la démarche qu’elle avait proposée était effectivement un peu trop extravagante…

- Après coup, je pense que l’emplacement n’était pas vraiment bien choisi : je pense que l’expérience pourrait donner de meilleurs résultats si je laissais les tableaux dans un endroit plus discret… Je crois que je vais les laisser là aujourd’hui et y réfléchir. Peut-être faudrait-il proposer une sorte d'enjeu aussi...

De toute façon, elle allait bientôt devoir s’absenter pour rentrer à la commanderie : elle n’avait certainement pas l’intention de faire attendre Arthur et elle était bien trop impatiente de leur programme de l’après-midi pour penser vraiment droit.

[Galathée]

" Les gens aiment se déclarer en privé, généralement, surtout quand ils sont incertains de leurs sentiments... ou des sentiments de leur aimé.
— Oui... Les déclarations publiques sont rares..." renchérit la jeune femme.
Ils paraissaient toujours sceptiques.
" Quel est le but, en fait ? Vous faites une sorte de projet sur les déclarations d'amour ?"

[Chandara]

La jeune-femme se sentait maintenant un peu gênée surtout qu’elle n’avait pas vraiment de raison logique à exposer à ces deux inconnus. Mais elle prit tout de même son courage à deux mains pour répondre à la question gênante :

- Pas vraiment… On m’a demandé de me concentrer sur les manifestations d’amour et de beauté émanant des luméniens et je me suis dit que ça pourrait être un point de départ comme un autre pour observer. Je me rends compte que ce n’était pas forcément la meilleure des idées mais cela veut juste dire que je dois m’y prendre autrement et persévérer.

[Galathée]

" Ce n'est pas vraiment observer que d'essayer de pousser les gens à faire quelque chose qui ne leur est pas venu spontanément." remarqua la jeune femme avec un sourire un peu goguenard.
Le jeune homme acquiesça.
" Vous devriez peut-être... vous contenter d'observer, effectivement. Quand on sait regarder, beaucoup de choses se donnent à voir."

[Chandara]

Ce n’était pas vraiment un mauvais conseil et la jeune-femme tenterait de le mettre en application même si elle ne savait plus vraiment par où commencer ou même si elle serait capable de voir le moment venu ce qu’elle était censée observer. Jugeant que cette expérience lui avait apporté une bonne leçon malgré un échec relatif, Chandara avait l’intention de rapporter ses tableaux à l’endroit où elle les avait achetés puis de se hâter de retourner à la Commanderie en espérant y retrouver Arthur et que le programme qu’ils avaient prévus pour l’après-midi n’ait pas changé. Mais avant toute chose, elle remercia les deux inconnus pour le temps et les conseils qu'ils lui avaient accordés.

[Galathée]

Ces derniers lui souhaitèrent bonne chance dans ses projets étranges, puis renoncèrent à faire la file pour le poisson et s'en furent dans les allées du parc en devisant tranquillement. Chandara put donc repartir avec ses tableaux sous le bras. Le marchand qui les lui avait cédés accepta de les lui racheter quasiment au prix de vente, et la jeune femme reprit la direction de la commanderie. Elle n'avait pas marché depuis cinq minutes qu'elle aperçut sur le bord de la rue, un jeune homme qui pleurait sur le pas d'une porte. Les passants l'observaient sans oser s'en approcher, commentant son comportement à mi-voix avec une petite grimace. Il faut dire que ses sanglots étaient pour le moins spectaculaires...

[Chandara]

Chandara se savait en retard mais elle n’avait jamais détourné le regard face à la détresse humaine et Arthur comprendrait certainement qu’elle ait besoin de s’attarder pour tenter de porter assistance au malheureux. La jeune-femme n’hésita donc pas un seul instant avant de s’approcher de l’attroupement et de demander discrètement à l’un des observateurs :

- Que se passe-t-il ? Savez-vous ce qu’a ce pauvre homme ?

Et même si elle n'obtenait pas d'élément de réponse, elle s'approcherait sans aucun doute pour tenter de l'apaiser...

[Galathée]

Il n'y avait pas réellement d'attroupement, juste un flot de passants qui commentaient et poursuivaient leur chemin. Personne ne put donc renseigner la jeune femme et elle se retrouva bientôt juste devant l'inconnu éploré qui continuait à pleurer sans se soucier du soleil étincelant et des promeneurs. Il finit cependant par relever la tête, car la Dorrandine lui cachait la lumière, et il la dévisagea de ses yeux rougis.
" Tirez-vous ! C'est pas un spectacle !" grogna-t-il.

[Chandara]

Mais la jeune-femme, même si elle comprenait la réaction de défiance de l’inconnu, n’avait pas l’intention de partir sans rien avoir tenté pour tenter de comprendre les raisons de sa détresse. Alors, plutôt que de s’éloigner, elle s’accroupit sans pour autant avancer vers lui, juste pour se mettre à sa hauteur. Elle répondit alors d’un ton doux :

- Je suis désolée si je vous ai laissé penser ça : ce n’est pas un spectacle, non. J’aimerais cependant rester juste un instant si vous voulez bien l’accepter.

[Galathée]

Il avait replongé la tête entre ses bras mais la répartie de la jeune femme l'empêcha de recommencer à sangloter. Il la dévisagea, la méfiance s'étalant sur ses traits encore juvéniles. Il ne devait pas avoir plus de dix-sept ou dix-huit ans.
" Pourquoi vous voulez rester ?" demanda-t-il, à peine moins hargneux que quelques secondes plus tôt.

[Chandara]

Le jeune-homme n'avait pas repoussé son aide et Chandara le prit comme un encouragement. Mais elle était en même temps consciente de devoir se montrer subtile pour amener cet inconnu à lui faire confiance. Elle espérait pouvoir trouver les mots pour ne pas le brusquer et décida de jouer la carte de l'honnêteté, prenant une voix douce :

- Je voudrais rester car on ne devrait jamais être seul quand on souffre comme vous le faites.

Elle marqua une pause, jaugeant la réaction de l'inconnu, puis ajouta :

- Est-ce que je peux m'asseoir ?

[Galathée]

Pendant un instant, il sembla qu'il allait lui aboyer dessus, car son visage se tordit sous l'effet de la colère. Mais il était aussi interloqué, et son émotion agressive s'atténua pour disparaître.
" Si vous voulez." dit-il d'une voix boudeuse, avant de se détourner.
Ses sanglots avaient cessé mais ses épaules étaient encore animées de frissons. Les passants semblaient moins intéressés par la situation, à présent que les grands cris s'étaient tus.

[Chandara]

Chandara observait discrètement tantôt le jeune-homme tantôt les passants qui poursuivaient leur chemin sans plus leur prêter d'attention. Pendant un moment, elle resta silencieuse, se disant qu'habituer le jeune-homme à sa présence lui ferait plus sûrement gagner sa confiance que de le presser de questions. Cependant, elle fut la première à rompre le silence :

- Est-ce que je peux connaître votre nom ?

Une façon d'établir le contact même si elle brûlait déjà de lui poser d'autres questions...

[Galathée]

Il tourna la tête vers elle, la dévisageant avec suspicion, à nouveau. Les sourcils froncés, il sembla peser la portée de sa question, puis grimaça.
" Pourquoi vous voulez savoir un truc pareil ?" s'étonna-t-il finalement.
Son expression se fit brusquement craintive.
" Vous êtes pas une courtisane, tout de même ? Parce que j'ai pas d'argent, hein, sûrement pas pour ce genre de trucs !"

[Chandara]

Chandara eut bien du mal à réprimer une grimace mais elle fit un effort pour ne pas tenir rigueur au jeune-homme de sa remarque plutôt insultante :

- Non, je n'en suis pas une... Ce n'est pas grave. Je voulais juste discuter un peu avec vous. Enfin, si ça ne vous dérange pas.

Au moins l'inconnu semblait-il un peu remis de la mauvaise passe où elle l'avait trouvé.