[Lieu] Temple de Sunie

[Chandara]

Chandara arbora aussitôt un sourire rayonnant et se retint de justesse de sauter au cou de la belle paladine pour la remercier de ses paroles. En effet, il semblait que ces marques d'affection étaient jugées un peu trop débordante même par les Sunites.

Cela dit, elle ne trouva pas vraiment quoi répliquer à Aphrodite sur le moment et elle avait de toutes façons envie de répondre par ses actes, en se montrant digne des compliments et des encouragements que lui avaient insufflé la jeune-femme et ses compagnons. Elle se contenta donc d'un "merci" sincère avant de poursuivre sa route vers la rue. Il devait bien lui rester deux ou même trois heures avant le repas servi à la commanderie. Elle décida donc de porter ses pas dans la direction du parc et de voir où le hasard la guiderait. Tout en cheminant d'une démarche tranquille, elle essayait d'observer les gens qui croisaient son chemin sans toutefois donner l'impression de les dévisager. C'était en tous cas son objectif...

HRP : la suite par ici. (ou pas)

[Galathée]

Quête : Un autre appel

Arrivant de la commanderie, Chandara avait donc rallié le Temple de la déesse aux cheveux de feu. En plein après-midi, les jardins étaient animés, emplis de rires, de conversations et de bruissements. On y buvait, chantait et se chatouillait allègrement, pour ne pas mentionner les activités les plus grisantes qui avaient lieu à l'abri des buissons. Malheureusement, Chandara ne vit pas d'emblée de visage connu... et le premier qu'elle aperçut était celui de Moïra, en grande discussion avec un jeune homme blond qui la dévorait des yeux. Des paladins, nulle trace. Sans doute avaient-ils mieux à faire que paresser sur les pelouses...

[Chandara]

Chandara se demandait si elle pouvait ainsi s'immiscer dans une rencontre amoureuse : non pas qu'elle hésitait à se tourner vers la première sunite qu'elle avait rencontrée en ville pour obtenir ses conseils mais elle ne voulait pas se montrer par trop indiscrète.

Et pourtant, elle avait conscience de ce qui se jouait avec Colin, du risque qu'il attente à nouveau à ses jours si elle s'y prenait mal avec lui. En somme, elle avait grand besoin de conseils et de soutien - peut-être aussi d'une certaine forme d'approbation pour ses choix tous personnels - et c'est ce qui la décida à avancer d'un air déterminé, un peu trop grave pour se fondre dans l'atmosphère joyeuse sinon plus.

Elle se tint à quelques pas de la jeune prêtresse sans l'interrompre mais cette dernière ne pouvait que l'avoir remarquée.

[Galathée]

Moïra lui sourit d'emblée et posa une main tranquille sur la poitrine de son interlocuteur.
" Mon lapin, tu vas devoir attendre un moment... Tu peux me retrouver près de la mare ?
— Bien sûr." souffla le jeune homme, tout en jetant à Chandara un regard courroucé.
Il s'esquiva sans se presser, tandis que la Sunite faisait face à la paladine.
" Quel bon vent te ramène par chez nous ? Le sourire d'un paladin, peut-être ?"

[Chandara]

Chandara se sentit immédiatement rassurée que Moïra accepte d'interrompre sa rencontre pour venir vers elle. Elle était un peu désolée pour son interlocuteur et se faisait un peu l'effet de débouler comme un chien dans un jeu de quilles mais elle se sentait aussi dans son bon droit étant donné la démarche qu'elle essayait de mener à bien. Et dès qu'elle ouvrit la bouche, elle se sentit à nouveau parfaitement à sa place et à l'aise pour discuter avec la magnifique prêtresse :

- J'aimerais bien que ce soit ça qui m'amène... Mais il s'agit au contraire des soupirs d'un pauvre amant éconduit que je tente d'aider. Et j'ai grand besoin de tes conseils pour rattraper la situation...

[Galathée]

Moïra eut un soupir rêveur.
" Aaaah, le doux quotidien d'un Sunite. Qu'est-ce qui se passe, dis-moi ? Et de quoi as-tu besoin ?"
Elle s'était assise sur un muret voisin et tapota la place à côté d'elle pour que la paladine la rejoigne.

[Chandara]

L'ancienne paladine ne se fit pas prit pour s'asseoir à ses côtés, prendre une inspiration le temps de réunir ses idées puis se lancer dans son récit :

- Le mieux est que je te raconte ce qui s'est passé et tu pourras peut-être me dire si j'ai agi comme il fallait et surtout ce que je peux tenter...

Elle marqua une légère pause et reprit en tentant de remettre les éléments dans l'ordre :

- J'ai rencontré un jeune-homme qui se lamentait en pleine rue près du parc. Il se prénomme Colin et c'est un modeste pêcheur. Mais il s'est épris d'une jeune bourgeoise du quartier du port. Lui et Victoria ont entretenu une relation mais le père de Victoria lui a trouvé un autre prétendant et elle se mariait avec lui cet après-midi...

Elle marqua à nouveau une pause pour chercher dans le regard de Moïra un signe de sa compréhension de la situation avant de poursuivre :

- Comme Colin était vraiment désespéré et à même tenté de se noyer dans le port sous mes yeux, je me suis dit que je ne pouvais pas le laisser sans tenter de lui apporter mon aide. Je me suis donc rendu chez son amante pour parler avec elle. Ça n'a pas été très facile mais j'y suis tout de même parvenu avec pas mal de chance ! J'avais l'intention de lui suggérer de ne pas se rendre à son mariage. Mais je voulais surtout savoir si elle avait les mêmes sentiments que son pêcheur. Mais voilà, en discutant avec elle, elle m'a donné l'impression de prendre son mariage avec un autre avec philosophie : elle a aimé Colin mais ne semblait plus rechercher la même chose que lui et vouloir mettre fin à leur relation pour laisser une chance à son fiancé. Bref, je me suis peut-être fourvoyée mais j'ai préféré la laisser partir après qu'elle m'ait laissé un message à l'adresse de Colin... Et maintenant, je dois retrouver le jeune-homme et lui annoncer que son beau rêve est brisé...

Et comme pour ponctuer son récit et lui donner plus de corps, elle sortir le bout de jupon que Victoria avait griffonné avant de relever les yeux vers la prêtresse, espérant ne pas y lire de désapprobation pour ses choix...

[Galathée]

Moïra ne semblait pas désapprouver, mais elle était hilare.
" Par les jupons de Sunie, Chandara, tu as l'art de te retrouver dans des situations... passablement cocasses !" s'exclama-t-elle.
Son expression se fit mutine.
" Peut-être cherchais-tu à impressionner quelqu'un ?"
Elle sourit.
" Tu ne dois pas répondre à ça. Mais bon... C'est très bien, jusqu'ici. Un peu spectaculaire, peut-être... Nous autres, Sunites, avons tendance à soutenir et encourager, pas tellement à nous enmouiser jusqu'au cou ! Mais l'intention était pure, c'est bien. A ta place, je n'en ferais pas davantage. Apporte-lui la missive, et s'il a l'air trop désespéré, appelle la garde. Ils le mettront au trou le temps que ses idées s'éclaircissent."

[Chandara]

Chandara se sentit à la fois soulagée et interdite l'espace d'un instant : Moïra était-elle parfaitement sincère ? Il semblait bien que oui. En avait-elle trop fait ? Là encore, en songeant à tout ce par quoi elle était passée dans l'après-midi, il y avait de quoi se poser des questions ! Et pourquoi l'avait-elle fait ? Pour impressionner ses nouveaux amis ? Pour se prouver quelque-chose à elle-même ? Dans l'espoir de ne pas passer inaperçue de la déesse ? Un peu tout à la fois et sa nature avait sans doute fait le reste... En tous cas, elle ne tarda pas à sourire et à répondre d'un ton amusé :

- Si tu trouves ça fantasque, j'ai bien fait de ne pas te parler des détails... Du procès que je me suis mis sur le dos, du fait que je me suis fait embaucher comme demoiselle d'honneur puis que j'ai provoqué un accident de chariot pour laisser le temps à Victoria de rédiger son mot. Si je t'avais dit tout ça, qu'aurais-tu pensé des paladines Dorrandines !

C'était la première fois qu'elle pensait à elle-même en ces termes depuis bien longtemps mais ça ne suffit certainement pas à amoindrir son sourire plein de gaieté et d'ironie.

[Galathée]

" Qu'elles sont complètement folles, dit Moïra avec un sourire hilare. Mais en fait, comme j'ai un autre point de comparaison... Tes frasques me font juste penser que toi, Chandara de Dorrandin, tu es un peu... farfelue. Ce n'est pas un défaut : il vaut mieux être farfelu qu'ennuyeux à périr."
Elle la regarda droit dans les yeux.
" Mais tu es encore ici ? File donc apporter ce morceau de jupon à l'amoureux éploré !"

[Chandara]

La remarque de la prêtresse n'avait pas manqué d'éveiller sa curiosité mais elle voulait clairement prendre congé. Chandara se sentait en outre investie par sa mission aussi se garda-t-elle d'insister mais elle prit tout de même congé sur une dernière réplique taquine et entendue :

- Ainsi donc tu connais un autre paladin dorrandin : il faudra que tu m'en parles la prochaine fois ! Mais d'ici là, bonne chance avec ton lapin !

Et aussitôt de se détourner, l'air un peu rêveur, avant d'atteindre les grilles du temple et de reprendre une mine plus sérieuse : elle avait une discussion difficile à entreprendre puis il lui faudrait retrouver son beau paladin pour dissiper les affres de ses inquiétudes.

[Galathée]

HRP : tu voulais dire une paladine manostienne, pas un paladin luménien, je crois

Chandara put retraverser le parc en se faufilant parfois entre les nombreuses personnes qui en profitaient. Le temps était à nouveau très chaud mais elle entendit ça et là qu'on parlait d'orages, peut-être pour la nuit. Une fois de retour dans la rue, elle prit résolument le cap du quartier portuaire où le vent odorant apportait un peu de fraîcheur malgré tout.

[Chandara]

Chandara s’était légèrement crispée alors qu’elle ressentait une pointe de jalousie à la réponse d’Arthur. Mais cela ne dura qu’une seconde : elle avait toute confiance en son compagnon et savait que les approches frontales n’avaient que peu d’effet sur lui. Après, si cela pouvait l’éveiller et le libérer un tantinet, elle ne bouderait certainement pas son plaisir et entendait bien en retirer tous les bénéfices !

En parcourant silencieusement le couloir du temple de Sunie, Chandara éprouvait des sentiments mitigés : de la curiosité mêlée d’appréhension pour ce qui se passait derrière ses portes. Un peu de colère résiduelle aussi de s’être laissée berner et surtout qu’Arthur y ait été mêlé contre son gré par ceux qui pourraient devenir ses coreligionnaires. Assurément et malgré toute la compréhension et la bienveillance dont il faisait preuve à son égard, cela n’allait pas améliorer l’image qu’il avait des Sunites et de leurs façons. Et il y avait, mélangé à tout ça, de l’excitation et de l’impatience de savoir pourquoi on l’avait fait venir ici, en pleine nuit, avec cette mise en scène. Etait-ce une façon de lui ouvrir la porte ? Une chance à saisir ?

Songeuse, elle murmura à l’adresse du lathandrite à ses côtés :

- J’espère tout de même que nous n’aurons pas à frapper à toutes les portes pour retrouver Sire Séverin : ça pourrait être gênant ! Et sais-tu qui était la femme qui se trouvait avec lui ?

[Galathée]

A la mine d'Arthur, Chandara devina qu'il n'était absolument pas question qu'il frappe à la moindre de ces portes. Ce qui se passait derrière ne le concernait pas et il n'avait aucune intention de s'y immiscer.
" Une paladine, je pense... Ecoute, contentons-nous de chercher la sortie... Nous finirons bien par tomber sur leur nef. Ils t'y attendent probablement et j'en profiterai pour m'éclipser."

[Chandara]

La jeune-femme n’en avait pas non plus l’intention et avait prononcé ces paroles en l’air mais la réaction d’Arthur la conforta dans l’idée que son compagnon se sentait extrêmement mal à l’aise.

S’il lui passa par l’esprit de taquiner le paladin en affirmant que tous ceux se présentant devant la statue de Sunie après la nuit tombée devaient le faire dans le plus simple appareil, elle se garda bien de le faire. Un signe qu’elle gagnait peut-être en sagesse en fin de compte…

Elle accéléra le pas et prit les devants dans le couloir et une analogie s’imposa alors à elle lorsqu’elle se souvint de l’étroit passage souterrain qui l’avait tant terrifiée sous le temple de Loviatar mais qu’elle avait tout de même pu traverser grâce à Arthur. Et même si la situation était loin d’être aussi critique, elle ne put s’empêcher de penser que les rôles étaient aujourd’hui inversés.

- A cette heure-ci, il est fort possible que nous croisions des gens moins habillés que moi mais suis-moi et ne me quitte pas des yeux et tout devrait bien se passer !

Elle tourna la tête - juste le temps de lui adresser un clin d’œil – avant de reprendre de plus belle sa progression dans les lacis du temple de Sunie.

[Galathée]

Arthur lui décocha une grimace, mi-effrayé, mi-amusé. Ils ne croisèrent absolument personne, cependant, et débouchèrent finalement dans la nef, où se trouvait la statue de la déesse. Séverin était présent, lui aussi, l'air de rien. Quand Arthur et Chandara parurent, il fit semblant de regarder ailleurs.
" Je pense que c'est ce qu'on appelle une porte de sortie..." murmura le jeune paladin en se dirigeant vers le parc.

[Chandara]

Chandara résista à l'impulsion de lui voler un dernier baiser avant de partir : elle avait bien conscience qu'Arthur souhaitait tout sauf s'attarder en un lieu où il s'était certainement donné défavorablement en spectacle, surtout devant celui qu'il avait attaqué. La jeune-femme s'adressa tout de même à lui avant qu'il ne se soit éloigné :

- A très bientôt ! Et ne t'inquiète surtout pas pour moi...

Alors seulement, elle porta son attention sur Sire Séverin et s'approcha de lui à pas feutrés et avec un air un peu penaud pour ce qui était arrivé, lui laissant l'initiative de l'aborder.

[Galathée]

Le paladin laissa le temps à Arthur de s'esquiver avant de se tourner vers la jeune femme, qu'il accueillit d'un sourire tranquille, lumineux sur sa physionomie avenante.
" Journée mouvementée, si je ne m'abuse ?" dit-il d'un ton affable.

[Chandara]

C’était le moins que l’on puisse dire – même selon ses critères biaisés - : la journée avait été riche en rebondissements incontrôlés et surtout en émotions de toutes sortes. La jeune-femme rendit néanmoins un large sourire au magnifique représentant de l’Ordre de la Rose Rubis et pourtant, elle répondit avec une certaine commisération :
- En effet : j’ai tenté de suivre vos conseils de ce matin. Peut-être pas tout à fait de la façon que vous aviez en tête, cela dit… Mais avant toute chose, je crois qu’il convient de m’excuser et aussi de vous remercier. M’excuser pour vous avoir occasionné des soucis et vous remercier pour ne pas avoir blessé Arthur. Y compris dans son amour-propre.

[Galathée]

Le paladin eut un léger sourire.
" Je crains que malheureusement, je n'ai rien pu protéger à cet égard. Votre ami est jeune et dévoué, mais il n'est pas stupide."
Il haussa les épaules, désolé.
" Pour le reste, oui. Vous avez... sauté sur l'occasion de nous prouver quelque chose, je crois. Bien sûr, c'est la déesse qui est juge, pas les hommes."

[Chandara]

Elle faisait confiance à Arthur pour digérer cet épisode et peut-être parvenir à le prendre avec philosophie : cela n’allait certainement pas apaiser les tensions et les rumeurs qui semblaient exister entre la commanderie et le temple voisin mais elle ferait en tous cas tout pour le rassurer. Elle avait déjà beaucoup de chance qu’il se montre si compréhensif et ouvert d’esprit sur ses choix…

Cela devrait de toute façon attendre qu’elle le retrouve à la commanderie mais pour l’heure, elle se sentit sourire à nouveau et répliquer d’un ton malicieux :

- Est-ce Moïra qui vous a raconté ce qui s’est passé ? Je crois que je n’ai pas aidé Colin comme je l’aurais pu mais il avait au moins l’air d’avoir surmonté une partie de sa peine et cela fait chaud au cœur. Après, je doute que cela suffise à prouver quoique ce soit…

Son ton s’était subitement fait modeste, interrogatif : elle en appelait en quelque sorte à la sagesse du paladin : suivait-elle la bonne voie pour entrer dans les bonnes grâces de la déesse ?

[Galathée]

Séverin parut dubitatif.
" Vous avez prouvé que vous pouviez faire passer l'amour d'un autre avant le vôtre, ce qui est... certainement nécessaire quand on veut servir la déesse. Comme nous vous l'avons dit, les vocations de service sont absolues."
Il se déplaça vers la sortie du temple.
" Mais je suppose que vous devinez que... ce que vous avez fait... n'est pas exactement un travail de paladin."

[Chandara]

S’agissait-il d’un reproche subtil ? Après tout, avec un peu de recul, elle était consciente d’avoir flirté avec la ligne à plus d’une reprise au cours de la journée. Non, elle ne le prenait pas de cette façon : avec Sire Séverin et sa bienveillance, elle se sentait jeune et inexpérimentée – ce qu’elle était encore fort justement - mais cela signifiait aussi qu’elle avait le droit à l’erreur et besoin d’être guidée.

- Oui, j’en suis consciente. Et je crois que cela me rassure un peu de le savoir : c’était gratifiant d’aider Colin à comprendre qu’il pouvait encore aimer mais la façon dont j’y suis parvenue était à des lieues de ce que j’ai pu connaître sur Dorrandin : je crois que j'aurais répugné à employer ce genre de méthodes alors mais nous étions pressés par le temps et il me semblait tellement désespéré... Il me semble qu’un paladin est plus fait pour défendre et protéger. Mais peut-être que je me trompe ? Je n’ai pas pris le temps de vous interroger sur les missions que vous et les vôtres accomplissaient ici. Ce n'est par manque de curiosité ou de désintérêt - bien au contraire - mais il me semble que ça aurait été un peu prétentieux d'affirmer ainsi que je me sens digne de servir Sunie : je viens à peine de la découvrir...

[Galathée]

" Toutes les personnes qui désirent servir Sunie... ou n'importe quel autre dieu... doivent commencer quelque part. De nombreux novices n'ont pas ressenti l'appel avant d'entrer au Temple ou à la Commanderie... Cela vient avec le temps : foi, détermination, conviction... Si vous avez le sentiment profond et personnel que vous voulez vous vouer à Sunie... c'est déjà suffisant pour entamer les démarches utiles. L'étincelle peut venir ensuite. Evidemment, vous êtes plus âgée qu'un novice conventionnel, et vous espérez sans doute regagner les faveurs divines rapidement... Une conversion n'est pourtant pas chose aisée et dans votre cas... C'est un peu un grand écart, si je puis m'exprimer ainsi."
Il lui sourit doucement.
" Je pense que vous devez risquer. Les Dieux exigent que nous soyons humbles. Si vous voulez servir Sunie en tant que paladine, il n'y a qu'une chose à faire : vous rendre à la commanderie d'Antelucas et essayer."

[Chandara]

Chandara demeura pensive un bon moment, regardant Sire Séverin tandis qu’elle s’imprégnait de ses mots, de son conseil. Elle devait donc se risquer dans une ville qu’elle ne connaissait pas, où elle n’aurait personne pour l’accueillir et l’aider à faire ses premiers pas. Mais que risquait-elle au juste ?

De découvrir que ce n’était finalement pas une voie faite pour elle ? D’échouer et décevoir ? Non, elle ne risquait plus vraiment grand-chose à s’engager dans cette voie que le destin avait entrouverte pour elle. Non, elle ne craignait pas de prendre ce risque et s’y jeter seul serait le plus sûr moyen de prouver sa détermination, à elle-même, aux autres paladins ou novices bien plus jeunes qu’elle, à la déesse qu’elle aspirait à servir corps et âme.

- Je suis d’accord : c’est le seul moyen de savoir si je suis faite pour cette voie et digne de porter à nouveau cette magnifique charge. Mais je me disais que, peut-être vous accepteriez de me délivrer quelques conseils avant mon départ.

[Galathée]

Séverin sourit.
" Vous savez ce qu'est une vie de paladin, déjà. Les preux de la Rose Rubis ne sont pas aussi différents de leurs pairs helmites ou lathandrites qu'on pourrait le penser. Bien sûr, nos principes sacrés sont différents, mais nous sommes tenus à un code d'honneur sensiblement similaire. Loyauté envers l'ordre, dévouement, sacrifice pour la cause. Rien de ça ne devrait vous surprendre. Après, la beauté et l'amour sont nos préceptes, vous le savez. Et ils passent avant le reste. Je n'ai pas réellement de conseils à vous donner, si ce n'est d'être vraie dans votre engagement. Flatter la déesse dans l'espoir de lui soutirer quelque pouvoir est stupide : on finit toujours par déchoir."

[Chandara]

Chandara semblait pouvoir prendre plaisir à écouter le paladin toute la nuit et ses yeux devaient le refléter d’une certaine façon : non, rien de ce qu’il disait ne l’étonnait ou ne venait en contradiction avec ce qu’elle imaginait. En cela, il semblait la sagesse incarnée et un preux aux côtés duquel elle aimerait apprendre. Evidemment, son allure avenante n’y était peut-être pas étrangère à cette agréable impression mais elle sentait au fond d’elle ce besoin qu’elle avait trop longtemps mis de côté : ce besoin de trouver un instructeur certes, mais aussi e surtout un compagnon d’armes, une communauté de pensée et de valeurs.

- Est-ce que ça vous ennuierait que je vienne à nouveau demain matin ? J’aimerais beaucoup assister à votre entraînement. Votre façon de vous battre me fascine... Mais j’ai un peu peur d’abuser de votre hospitalité.

Elle sentait aussi que l’heure avançait et songea qu’elle avait totalement oublié qu’Arthur l’attendait.

[Galathée]

" Non, vous êtes la bienvenue, si vous le désirez." dit le paladin.
Il baissa les yeux.
" Cela dit, je ne suis pas certain que si vous intégrez l'Ordre, vous pourrez vous servir de... votre marteau. Il n'y a pas d'interdits, mais personne ne voudra s'entraîner avec vous."
Il sourit.
" Mais c'est prématuré, de toute façon."

[Chandara]

Chandara se sentait malgré tout transportée de joie de pouvoir revenir le lendemain matin et, qui sait, peut-être avoir la chance d’échanger quelques passes d’armes avec l’un ou l’autre des paladins de l’Ordre. Elle n’espérait rien prouver mais cela lui avait tellement manqué !

- Je suis toute disposée à changer d’arme si l’un des vôtres consent à échanger un peu avec moi : je crois que j’ai grand besoin de me dépenser un peu et ce serait surtout un très grand honneur pour moi !

Son sourire rayonnait à présent et elle ajouta d’un ton joyeux :

- Mais c’est prématuré, vous avez raison ! Et je ne vous ai que trop retenue ce soir. Bonne nuit Sire Séverin. Et à demain matin !

[Galathée]

Mais Séverin ne lui avait proposé que d'observer, pas de participer... Sans doute l'avait-elle déjà oublié, tout à son enthousiasme. Il ne lui fit cependant nulle remarque, se contentant de marcher dans son ombre jusqu'à la sortie et de lui souhaiter bonne nuit. Au dehors, les jardins du Temple étaient loin d'être déserts. On jouait de la musique quelque part sur la gauche, des conversations résonnaient, incompréhensibles à cette distance, ça et là, et il y avait du mouvement dans les allées et les buissons. La nuit était clémente, simplement...
" Juste une chose ! fit soudain Séverin dans son dos. Respectez vos hôtes : ne vous présentez pas à leur porte dans cette tenue. Ils vous laisseront sans doute entrer mais votre aimé risque d'avoir de gros ennuis ensuite, et je doute que leur hospitalité se prolonge au-delà de la nuit."