[Bâtiment] La Commanderie des Paladins de Lathandre

[Chandara]

Elle esquissa un sourire interdit : cherchait-il à la taquiner ou à lui passer un message concernant son humilité ? Elle préféra considérer la première option et répondit d’un ton amusé :

- Ouch, un test d’humilité : tu oublies que j’escompte me vouer à la Dame aux Cheveux de feu et non à Ilmater ! Mais je ferai un effort, c’est d’accord, même si le juge fronce les sourcils et prend une grosse voix. Après tout, j’ai enfreint la loi et il est juste de m’amender.

Elle n’avait pas non plus envie qu’Arthur la voit dans cette position et elle lui était gré de ne pas vouloir s’y immiscer.

- Et c’est vraiment très gentil à toi de m’accompagner jusqu’au tribunal. Est-ce que tu crois que nous aurons le temps d’aller à la plage le matin et rentrer assez tôt ? Il ferait plus frais et nous serions certainement plus tranquilles, tous les deux.

[Galathée]

" Mais je croyais que tu voulais participer à l'entraînement des Sunites ? demanda le jeune paladin. Ils ont moins matinaux que nous, même leurs paladins... Enfin, j'imagine que ça dépend du temps que tu comptes passer là-bas..."

[Chandara]

Chandara y réfléchit mais, d’après son expérience du matin, l’entraînement se déroulait tôt et ne durait guère. En tous cas, si celui qui lui avait été donné de voir était révélateur.

- Je pense que nous n’en aurons pas pour si longtemps : les paladins sont les premiers levés parmi les Sunites, tu t’en doutes. Et ils s’entrainent avant leur petit-déjeuner. Je pense qu’il nous restera bien quatre heures avant le moment de ma convocation. Après, si tu penses que c’est un peu court, nous irons l’après-midi à la mer : je n’ai aucune idée du temps qu’il faut pour s’y rendre et en revenir, après tout. Et il y a toujours un risque que je me fasse séquestrer et que mon beau paladin doive voler à mon secours !

[Galathée]

" Très drôle." grommela le jeune homme, manifestement un peu vexé.
Il retrouva rapidement le sourire, cependant, fixant la nuit devant eux.
" Bon. Mais faisons comme ça. Je te retrouverai devant le Temple de Sunie et nous irons à la plage. Nous serons rentrés pour ton audience. Mais d'ici là... Nous faisons mieux d'aller dormir."

[Chandara]

Elle jeta ses bras autour de son cou le temps de déposer une bise sur sa joue - juste pour se faire pardonner de sa plaisanterie - mais elle se rangea à ses arguments : mieux valait ne pas prolonger la veillée puisqu'il fallait encore se lever avant l'aube.

- Est-ce que je peux solliciter mon doux chevalier servant pour m'escorter jusqu'à sa chambre ?

Sans attendre, elle lui offrit galamment son bras anticipant déjà avec joie leur programme du lendemain.

[Galathée]

" Bien sûr." dit Arthur en lui offrant son bras.
Les couloirs de la commanderie étaient silencieux et obscurs, on entendait juste le son régulier des ronflements de l'un ou l'autre, derrière certaines des portes. Le paladin conduisit la jeune femme jusqu'à sa chambre.
" Voilà. Je te souhaite une bonne nuit, Chandara. Je suis heureux que tu ailles bien."

[Chandara]

La jeune-femme avait posé sa tête contre l’épaule du paladin et adopté une démarche lente dans le but de savourer chaque minute qu’elle pouvait passer en compagnie d’Arthur. Arrivée devant la porte de la chambre qu’elle occupait, elle s’arracha à sa songerie pour lui faire face et esquisser un petit sourire un peu désolé :

- Je suis heureuse que tu sois rassuré – pour cette fois - et un peu désolée de te causer tant de soucis. Tu as bien de la patience et du mérite avec moi : cela ne doit pas être facile de m’aimer… Je te promets que ce n’est pas du tout volontaire…

Elle n’avait pas l’intention de se retirer aussitôt, dans l’attente d’une réponse, d’un baiser ou peut-être des deux.

[Galathée]

Il eut un léger sourire, comme s'il s'apprêtait à ironiser sur sa dernière phrase, mais se ravisa et l'étreignit, avant de lui poser un baiser sur la tempe.
" Tu es comme tu es, je suis comme je suis. Nous verrons bien où cela nous mène."
Il la relâcha.
" Bonne nuit, Chandara."
Puis il fit volte-face et disparut dans le couloir.

[Chandara]

Elle ne répondit à mi-voix que lorsqu'elle se retrouva seule face au couloir :

- Très loin je l'espère, si la déesse est clémente.

Elle se sentit ensuite frissonner et se retira dans la chambre que lui avait prêté son compagnon. Elle retira ensuite promptement la tunique et les chausses confiées par Séverin et ne conserva que le tissu qui l'avait recouvert dans son étrange escapade pour tenter de se remémorer les étranges sensations qui l'avaient alors agitée.

Elle n'eut aucune peine à évoquer la fierté et même le sentiment d'euphorie qu'elle avait ressenties lorsqu'elle avait surpris la réaction d'Arthur. Elle se rendit aussi compte qu'elle n'avait éprouvé aucune appréhension malgré l'impudeur de devoir se changer à l'air libre et de déambuler dans une tenue aussi extraordinairement provocante.

Elle s'allongea sur le lit, yeux grands ouverts. Avait-elle autant changé depuis son arrivée à Luménis ou est-ce que cette attente avait toujours été en elle ? En veilla tardivement, pensant au voyage qu'elle devrait à nouveau entreprendre vers Antelucas, songeant aussi à celui - plus court mais sans doute tout aussi important et qu'elle envisageait de plus en plus - qui l'amènerait à l'atelier de Soren. Ce que lui en avaient dit les clercs Sunites l'avait fait réfléchir et rendait cette expérience bien moins terrifiante. Ce serait aussi un bon test et probablement une façon douce d'accepter son corps de femme. Elle sentait poindre en elle une certaine excitation à affronter cette barrière que son éducation et ses inhibitions avaient créée de toutes pièces.

[Galathée]

L'aube succéda à la nuit. Comme de coutume, Chandara fut réveillée par quelqu'un frappant à la porte, Arthur l'avertissant qu'ils partaient bientôt pour le Temple de Lathandre. Il n'y avait bien sûr aucune obligation la concernant — il s'était manifestement résigné à ce qu'elle se tourne vers quelqu'un d'autre*— mais comme ça elle était au courant.
Bien évidemment, à aucun moment le jeune paladin ne fit mine de franchir la porte.

[Chandara]

Chandara aurait pourtant adoré être réveillée par un baiser - ou même une bise ! - mais elle en avait fait son deuil - pour le moment du moins - et elle ne se fit pas prier pour se lever. Elle vacilla de s'être redressée trop vite mais elle n'avait jamais été de faible constitution aussi prit-elle sur elle de se lever.

Elle s'humecta le visage d'eau plus ou moins fraîche et arrangea un peu ses cheveux bien trop rebelles de bon matin avant d'enfiler chausses, tunique et bottines à la hâte. L'un dans l'autre, elle espérait n'avoir pas raté le mouvement.

Si elle se posa la question du pourquoi d'un réveil si matinal, elle chassa très vite ses interrogations en songeant que cela décevrait sans doute Arthur si elle ne respectait pas les coutumes du lieu où il l'avait invitée. Ce n'était somme toute qu'un modeste effort en comparaison de celui qu'il lui avait fallu déployer pour oser franchir les grilles du temple de Sunie la veille !

[Galathée]

Les paladins étaient déjà dans la cour quand elle les rejoignit et une partie d'entre eux avait quitté la commanderie. Elle eut l'impression que les regards glissaient sur elle avec davantage de désapprobation que la veille. Sans doute ses frasques de la veille et la manière dont cela s'était répercuté sur le comportement d'Arthur avaient-elles fait l'objet de plus d'une conversation. Elle était, pensaient-ils probablement, un élément perturbateur. Et il fallait sans doute qu'elle l'admette.
Mais personne ne fit de remarques et Arthur vint à sa rencontre, manifestement surpris.
" Tu viens avec nous ? Je pensais que tu allais t'entraîner avec les Sunites..."

[Chandara]

Chandara se sentait désolée de susciter ces regards à son encontre. Elle sentit, à cette occasion, qu’elle était devenue – plus que jamais – une intruse à la commanderie de Lathandre. Elle n’avait pas su s’y intégrer - et peut-être était-ce dans l’ordre des choses finalement - mais ce n’en était pas moins douloureux à admettre.

Elle avait d’ores et déjà prévu de trouver Sire Armand pour lui signaler la citation devant le tribunal dont elle faisait l’objet et cela la confortait dans son idée : il était probable que le paladin réclame son départ pour éviter de jeter l’opprobre sur l’institution qu’il dirigeait. Et ce serait faire insulte au bon accueil qu’elle avait reçu depuis le jour de son arrivée que de ne pas lui laisser cette occasion de résoudre le problème qu’elle représentait. Pour Arthur comme pour les autres. L’un dans l’autre, elle devait de toute façon songer très sérieusement à se trouver un autre point de chute…

Mais tous ces soucis pouvaient être mis en suspens le temps d’une matinée qui s’annonçait radieuse et qu’elle ne voulait pas gâter. Elle répondit à Arthur avec bonne humeur :

- Tu l’as dit toi-même : même les paladins Sunites ne se lèvent pas si tôt ! Il me semble normal de rendre hommage à Lathandre tant que je demeure parmi vous et j’aurai bien le temps de me rendre à l’entraînement ensuite.

[Galathée]

Il ne parut pas complètement convaincu.
" Je ne suis pas sûr qu'on puisse ménager la chèvre et le chou... Mais libre à toi."
Il sourit doucement.
" Je ne pense pas que Lathandre te foudroiera, de toute façon."
Ils gagnèrent la rue, puis le Temple, où se rassemblaient déjà les fidèles du Seigneur du Matin. La cérémonie dura près de trois quarts d'heure, comme de coutume. Ensuite, clercs et paladins s'attardèrent pour profiter de l'énergie divine qu'avaient invoquée leurs prières, tandis que les laïcs retournaient à leurs affaires.

[Chandara]

Chandara se retira aussitôt la cérémonie achevée pour laisser le temps à Arthur de communier avec son dieu comme il se devait. De son côté, elle avait l'intention de repasser par sa chambre pour réunir les affaires qu'elle devait rapporter au temple de Sunie : celles de Séverin et aussi la fameuse robe qu'il fallait peut-être restituer. Ensuite de quoi elle rejoindrait la salle de réfectoire pour y prendre un petit-déjeuner rapide. Et si vraiment elle estimait avoir encore assez de temps avant l'heure d'entraînement supposé des Sunites, elle effectuerait le court trajet jusqu'aux serres en espérant y récupérer le sac qu'elle y avait abandonné la veille.

[Galathée]

Mais Chandara eut du mal à retourner à la commanderie : celle-ci était fermée en l'absence de la totalité des paladins. Elle avait la possibilité de se rendre au parc pendant qu'ils terminaient leurs prières ou d'aller d'emblée chez les Sunites, quitte à devoir refaire le trajet plus tard, avec les vêtements à leur rendre.

[Chandara]

Il lui semblait que les Sunites ne seraient toujours pas visibles à cette heure précoce, tout comme la veille. Elle réfléchit un instant à la conduite à tenir : sans doute Arthur s'inquièterait-il qu'elle disparaisse sans un mot mais elle pensait pouvoir faire l'aller-retour jusqu'aux serres en quelques minutes et elle ne courrait certainement aucun danger d'être retenue sur le trajet. Elle opta donc pour cette solution, cherchant tout de même des yeux quelqu'un à qui elle pourrait confier sa destination au cas où Arthur s'impatienterait.

[Galathée]

Mais il n'y avait absolument pas un chat dans les rues à cette heure extrêmement matinale, hormis des centaines d'oiseaux tapageurs qui profitaient des arbres nombreux dans le quartier pour s'adonner à d'impressionnants duels de gazouillis. Les marchands de bouchons en cire devaient faire fortune en cette saison. Chandara courut donc à travers les rues, son pas résonnant sur le pavé, et gagna le Parc. La distance était un peu plus longue qu'elle ne l'avait anticipé et il lui fallut près d'un quart d'heure pour gagner les serres et retrouver son sac. Il n'avait pas bougé mais un animal l'avait manifestement utilisé comme couche car il était couvert de poils roux et blancs.
Elle refit le trajet en sens inverses, croisa les premiers promeneurs — des gens qui allaient manifestement travailler, en réalité — puis gagna les rues du quartier aisé où déambulaient exclusivement coursiers et serviteurs. La commanderie était ouverte et les preux de l'Aster étaient à table. Arthur se montra à nouveau surpris de la trouver : il avait sans doute pensé que les paladins de Sunie n'étaient pas à ce point paresseux de bonne heure...

[Chandara]

Chandara s'attabla et lui adressa un doux sourire mais elle préféra ne pas s'attarder et risquer de manquer le début de l'entraînement des Sunites. Elle se contenta donc de piocher une pomme un jus de fruit parmi les mets proposés avant de se lever à nouveau.

- Est-ce que tu veux que je te retrouve dans la cour de la commanderie plutôt qu'au temple ? Je ne voudrais pas que tu aies à m'attendre si je tarde un peu...

De son côté, elle avait bien l'intention d'effectuer un court passage par sa chambre pour y récupérer les vêtements qu'elle voulait rapporter mais aussi le chapeau de paille qu'elle ne voulait pas manquer d'emporter à la plage. Elle se hâta à nouveau, un peu anxieuse d'arriver trop tard devant la salle où s'exerçaient les preux de la Dame aux Cheveux de Feu.

[Galathée]

Arthur lui répondit que oui, le retrouver à la commanderie serait mieux, que ça lui permettrait d'avancer dans ses préparatifs en son absence, et qu'il n'avait effectivement pas forcément envie de poireauter devant le temple de Sunie. La jeune femme put ensuite rassembler ses affaires et sortir dans la rue ensoleillée pour gagner sa nouvelle destination.

[Chandara]

La jeune-femme avait compris sans peine l'allusion de l'inconnu qui l'avait accompagnée jusqu'à la sortie du temple de Sunie. Elle s'était empressée de démentir sa supposition mais très poliment - elle n'allait pas se formaliser pour si peu d'autant que les apparences n'étaient pas de son côté.

Avant de quitter les jardins du temple, elle avait fait un court crochet par la salle d'entraînement pour y déposer les affaires de Sire Séverin dont elle s'était souvenue un peu tardivement qu'ils étaient en sa possession.

Puis, sans perdre davantage de temps, elle avait hâté le pas pour traverser la rue et rejoindre la cour d'exercice des paladins de Lathandre où elle espérait que l'attendait son cher et tendre. Elle se sentait soudain très désireuse de lui dire combien il comptait pour elle. Ou peut-être de se contenter de le lui faire comprendre autrement pour ne pas le gêner devant ses camarades.

[Galathée]

Quand Chandara entra dans la cour, Arthur était à cheval. Il montait un destrier isabelle, un peu nerveux, mais le jeune homme n'avait aucune difficulté à le maîtriser. Sire Othon et Deverell, l'instructeur de cavalerie, l'observaient en discutant à mi-voix.
On avait disposé plusieurs obstacles ça et là, mais pour l'heure, Arthur gardait sa monture au petit galop, décrivant des "huit" réguliers dans le sable.
" Ramène-le vers l'obstacle, tu veux bien ?" demanda subitement Othon.
D'une pression des talons, Arthur guida l'animal vers deux planches croisées, qu'on avait coincées sur des sacs de sable. Le cheval sauta sans difficultés. Deverell se retourna, aperçut Chandara, puis souffla quelque chose à l'oreille de son interlocuteur. Othon se retourna à son tour, pinça les lèvres, puis fit signe à Arthur.
" C'est bon. Tu peux arrêter."

[Chandara]

La jeune-femme s'était retranchée dans un coin d'ombre où elle pouvait observer tout son saoul - et les yeux plein d'admiration - le spectacle que représentait son compagnon et sa belle maîtrise de ce qui était sans doute la nouvelle monture qu'il s'était dégotée pour son voyage. Malheureusement, si le début de son plan avait réussi - ne pas être vue d'Arthur pour éviter de l'interrompre - il semblait évident que Sire Othon désapprouvait jusqu'à sa présence. Cela doucha en partie son enthousiasme. Mais seulement en partie : bientôt, elle pourrait à nouveau l'exprimer comme il se devait, loin du regard des vieux barbons grincheux ! En attendant, elle resta en retrait pour laisser le temps à Arthur de terminer son exercice.

[Galathée]

Arthur s'était désormais immobilisé devant Othon, et il démonta. Les trois hommes échangèrent quelques mots, paraissant tous trois satisfaits, puis Deverell prit le cheval par les rênes, l'entraînant vers l'écurie, tandis que le second du commandant désignait Chandara. Arthur rougit, sourit, puis s'excusa auprès de son supérieur et vint à sa rencontre. Othon le regarda s'éloigner une seconde, puis se détourna et regagna le bâtiment principal.
" Tu es là depuis longtemps ?" demanda Arthur lorsqu'il fut en face d'elle.

[Chandara]

La Dorrandine oublia Sire Othon aussitôt qu'il se fut détourné : l'heure n'était certainement pas à se gâcher le plaisir à cause du supérieur d'Arthur l'ayant un peu prise en grippe. Elle retourna un sourire charmant au jeune paladin et répondit avec sa franchise coutumière :

- Juste assez longtemps pour avoir un aperçu admirable de ta technique mais jamais assez à mon goût : tu es vraiment doué avec les chevaux ! Est-ce celui que l'on t'a assigné ?

[Galathée]

Arthur eut un sourire modeste.
" Je suis doué comme se doit de l'être un paladin. Nous passons nos vies en selle, après tout."
Il jeta un oeil derrière son épaule.
" Pour le reste, Deverell m'a aidé à le choisir hier matin. Othon voulait vérifier qu'il avait les aptitudes nécessaires. Comme c'est encore un très jeune cheval, il va falloir le former, et on ne peut pas toujours présumer de la qualité d'un destrier à l'avance... Mais ça va, il a passé l'épreuve."

[Chandara]

Arthur était la modestie incarnée et cela faisait indéniablement partie de son charme mais Chandara ne résista pas à l'envie de le titiller juste un peu :

- Moi aussi j'ai l'impression qu'il a toutes les aptitudes nécessaires : je le trouve beau et habile. Il est peut-être encore jeune mais il est musclé juste comme il le faut. Bon, il mérite peut-être encore un coup de peigne ou deux mais son crin a une très jolie couleur...

Ses yeux se firent soudain très malicieux quand elle ajouta, hilare :

- Et le cheval est plutôt pas mal lui aussi !

[Galathée]

Arthur s'empourpra dans une grimace.
" Misère, pourquoi est-ce que tu m'ergotes, tout le temps ?" demanda-t-il avec une incrédulité teintée d'humour.
Il secoua la tête.
" Mais soit... Allons nous baigner. Sinon ce sera l'heure de ton audience et nous n'aurons même pas vu la mer."
Il retourna rapidement à l'intérieur de la commanderie, ressortit avec un sac, puis l'entraîna vers la rue.

[Chandara]

En le suivant dans la rue, Chandara se fit la réflexion que le luménien faisait des progrès : il rougissait toujours à ses compliments sincères mais au moins il ne les contestait plus et il les prenait avec une bonne dose d'humour.

La jeune-femme glissa sa main dans la sienne mais seulement une fois qu'ils se furent un peu éloigné - pour ne surtout pas le mettre mal à l'aise devant sa commanderie. Elle avait bien du mal à réprimer sa propre impatience de voir enfin la plage et de pouvoir se baigner avec son amoureux ! Cependant qu'ils progressaient, elle glissa tout de même timidement :

- Je crois que la ponctualité n'est pas mon fort alors je compte sur toi : j'étais en retard ce matin comme tu l'as pressenti et je ne savais plus où me mettre !

[Galathée]

Arthur sourit.
" Je te ferai signe quand il sera l'heure. Et tu ne dois pas être gênée d'être arrivée en retard chez les Sunites. Ils agissent tout le temps selon l'impulsion du moment. Du coup, c'est impossible de prévoir avec certitude s'ils seront, ou pas, présents ou réveillés ou en train de déjeuner..."
Il haussa les épaules.
" J'imagine que tu deviendras comme ça assez rapidement, toi aussi. Ça fait partie de leur culture, tout simplement."
Il prenait manifestement la direction du quartier portuaire.