[Lieu] Camp de la Cavalière Rouge

[Althéa]

A l'aube, le camp de la Cavalière Rouge retrouva son habituelle activité. Les aspirants et novices dressaient les tables pour un solide petit déjeuner. Ceux qui attendaient de savoir s'ils allaient être sélectionnés pour accompagner Hurlegloire dans la mêlée s’entrainaient déjà. Parmi eux, Antoine échangeait des passes d'armes. Il était manifeste qu'il savait que ses forces encore moindres risquaient de lui faire défaut mais il restait pour encourager les uns et les autres tout en prodiguant quelques conseils.

Les jeunes de son âge le considéraient avec respect. Il avait affronté un loup garou, après tout !

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard, comme il l’avait prévu, pria longtemps. Il ne pria pas seulement pour obtenir de la Cavalière Rouge ses pouvoirs. Il cherchait auprès de la fille de Tempus le juste chemin à suivre. Car il était loin d’être aussi assuré qu’il le laissait voir. Il aurait été prétentieux de sa part d’avoir l’illusion de tout comprendre des manigances à l’œuvre à Manost. Il était un prêtre voué à la guerre, pas un fin politicien. Mais il adressait ses prières à la dame de la stratégie. Qui, mieux qu’elle, pouvait le guider ?

Lorsqu’il sortit de sa tente, il était comme d’accoutumé tout équipé. On racontait que le capitaine Hurlegloire dormait avec son armure. C’était faux bien sûr. Cependant, il fallait avouer que peu l’avait vu accoutré autrement. Droit, rigide, il repéra Antoine au milieu de ceux qui s’entrainait. Il se souvint qu’il devait lui parler, aujourd’hui. Pas tout de suite. Il n’avait pas le temps. Le temps, mon dieu, passait si vite ! Il se mit donc en devoir de constituer son groupe pour le tournoi à venir. Il allait sélectionner des hommes qu’il connaissait bien, du même régiment déjà éprouvé par les batailles. Des gens sûrs, capables de travailler en équipe et au moral inébranlable.

[Althéa]

L'activité des hommes à l'entrainement redoubla quand Hurlegloire sortit de sa tente. Les passes d'armes se firent plus précises, plus puissantes, plus incisives. Chacun avait envie de briller devant le titan.

En périphérie, Lothar, les bras croisés observait ses hommes. Il avait nettement meilleure allure que la veille. Il salua l'arrivée de son comparse avec un hauchement de tête.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard rendit à Lothar son salut, puis s’o’ccupa des impératifs pressants. Sélectionnant plus d’hommes que nécessaires pour l’épreuve, il leur confia des entrainements spécifiques. Le résultat de ces exercices exigeants donnerait au capitaine sa sélection finale. Une fois ceci fait, il put aller parler à Lothar, lui demandant notamment s’il y avait des nouvelles fraiches.

[Althéa]

Les hommes chosis s'éxécutèrent sans attendre. Le geste précis, les esquives sûres et les coups difficilement parables. Ils seraient difficiles à départager. En revanche, il ne croisa aucun espion pour rendre son rapport. Peut-être étaient-ils tous sur une piste. Difficile à savoir.

Dans tous les cas, Hurlegloire avait le champ libre pour occuper son début de matinée avant le tournois.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard avait le sens des priorités. Le tournoi était important et imminent. Il convenait de se préparer au mieux. Puisqu’il en avait l’occasion, il supervisa personnellement l’entraînement, n’hésitant pas à y prendre part périodiquement. Il put, ainsi, faire sa sélection définitive qui comptait quelques remplaçants, au cas où. Il s’assura également de fournir des conseils pratiques de prudences à ses hommes. Il se méfiait des coups bas. Aussi insista-t-il pour qu’aucun membre de son équipe ne mange ou boive quelque chose qui ne venait pas directement du camp. Ils allaient emporter leurs ravitaillement et veiller dessus, comme en période de guerre. Car c’était la guerre, une guerre différente, mais une guerre tout de même.

[Althéa]

Les membres de son équipe l'écoutèrent avec un certain recueillement. Depuis son arrivée dans l'Ordre de la Cavalière Rouge, Hurlegloire faisait autorité. Tonneaux, gourdes et gibecières chargées de salaisons, de pain et de fromage furent acheminés vers les lieux du tournois.

Disciplinés, marchant au même pas que les autres, ils furent la première formation au terrain de manœuvre où devait se dérouler le fameux tournois.