[Commerce] Les Songes de la Dryade

[Chandara]

Chandara se sentit flattée de cette attention et bien qu’elle ne fût pas dupe, elle se leva pour esquisser une gracieuse révérence à l’attention du nouveau venu et le temps de répondre d’un ton ingénu et amusé :

- Bonsoir. Et si c’est cela une maison de fous, je crois que je ne trouverai plus ma place auprès des sains d’esprits ! Après, je crains de ne pas pouvoir vous aider pour la lumière mais Amaranthe y a déjà pourvu en nous préparant une belle flambée !

[Galathée]

" Oh mais la lumière, je la vois, dame. Et je me détourne d'ailleurs pour ne pas être ébloui."
Il se tourna vers le demi-elfe.
" Salut Max.
— Maître Argall, toujours un plaisir." répondit l'autre en déposant son livre.
Le nouveau venu s'installa à sa table.
" Une eau chaude, Ama, si tu veux bien.
— Tout de suite, mon chou."
Elle passa près de Chandara.
" Dommage que vous soyez déjà prise." lui chuchota-t-elle en gloussant, avant de se glisser à nouveau vers sa cuisine.

[Chandara]

C’était de bonne guerre et la jeune-femme prit cette remarque avec bonne humeur. Elle entendait profiter de la veillée pour un peu mieux connaître ceux avec qui elle allait partager l’auberge au cours des prochains jours. Elle nota d’ailleurs mentalement l’absence des deux femmes qu’elle n’avait fait qu’apercevoir avant le repas. Se faisant, elle goutta à sa tisane avec délice : c’était décidément une soirée bien agréable après une journée qui l’avait été tout autant. Curieuse et désireuse de participer activement à la conversation, elle demanda à la cantonade :

- Est-ce que vous venez tous de la région ? Enfin, si ce n'est pas indiscret de demander...

[Galathée]

" Ah ah, Argall, quelqu'un a remarqué ton petit accent..." roucoula un des vieux, hilare.
Le principal intéressé eut un sourire un peu ironique.
" Alors... Maxence est de Luménis." commença Amaranthe, revenue avec l'infusion du dernier arrivé.
Le demi-elfe fit un petit salut de la main.
" Mingus et Galeran sont aussi de Luménis."
Il s'agissait manifestement des deux petits vieux.
" Et Llewellyn...
— ... est d'Ithilion. Ce qui ne va rien lui dire, vu qu'elle est de Dorrandin. Cessez donc de rouler vos yeux, tous les deux."
Les petits vieux rirent de plus belle.
" Léda et Danaé, que vous avez vues ce matin, sont d'Evendum, elles. Mais elles sont déjà couchées."

[Chandara]

Chandara s’efforça de son mieux d’associer à chacun des convives son nom et son origine et hocha la tête, satisfaite de la réponse. Plus par politesse que par envie de monopoliser la parole, elle enchaîna à la dernière intervention d’Amaranthe :

- Je suis vraiment enchantée de faire votre connaissance à tous. Et comme vous l’a certainement dit Amaranthe, je viens de Dorrandin. De la région de Cojum plus précisément même si j’ai dernièrement vécu un peu moins de trois ans à l'Ordre du Cœur Radieux de Manost.

Par son ton ouvert, elle essaya de transmettre qu’elle n’était pas hostile aux questions la concernant. Curieusement, évoquer son passé révolu devant ces personnalités aimables et chaleureuses ne lui était plus du tout douloureux.

[Galathée]

" Je dois dire qu'en savoir davantage sur la situation à Manost m'intéresse bien, dit Llewellyn, mais je crains de barber l'assemblée...
— Ah oui, barbant ! Des affaires politiques, mais quelle horreur ! s'exclama le vieillard bedonnant.
— Amaranthe, lynchez-le, enfermez-le dans sa chambre !
— Vous savez bien que je ne peux pas faire ça...
— Il le mérite ! Il veut nous assommer de considérations pesantes alors que c'est la fin de soirée !
— Peut-être si Dame Chandara accepte de m'en parler à une autre occasion...
— Elle accepte ! Bien sûr !
— Voilà, c'est réglé. Prenez rendez-vous pour une autre fois !"
Mais le regard du jeune homme indiquait qu'il lui faudrait une confirmation de la principale intéressée...

[Chandara]

La jeune-femme avait craint de devoir plomber l’ambiance en abordant la situation actuelle de la capitale manostienne. Elle était donc satisfaite et soulagée par la solution proposée et le fit savoir d’un sourire :

- Bien sûr : je suis certaine que nous trouverons un moment tôt ou tard avant mon départ pour Antelucas ! Après, il ne faut pas vous attendre à un avis éclairé de première main : je ne suis pas resté souvent en ville ces derniers temps.

[Galathée]

" Ce sera sûrement un avis éclairé, vu que vous dégagez de la lumière !" s'exclama Mingus, avant de rire à nouveau avec son comparse.
Llewellyn leva les yeux au ciel.
" Combien de verres chacun ?
— J'ai perdu le compte à sept." répondit son voisin.
Le jeune homme revint à la paladine, un sourire reconnaissant sur les lèvres.
" C'est très aimable à vous, Chandara. Vous me direz quand cela vous arrange. Je ne suis pas pressé. Mais vous partez donc pour Antelucas ? Voilà qui est intriguant... C'est une cité... très peu manostienne, à ce qu'on raconte."

[Chandara]

Chandara fronça les sourcils d’un air faussement sévère en apprenant la quantité bue par Mingus et Galeran mais elle en revint bien vite à la question soulevée par le barde. Que ce dernier soit sincèrement curieux ou qu'il cherche simplement à entretenir la conversation avec elle, la dorrandine répondit de bonne grâce :

- C’est également ce que l’on m’a dit mais je suis curieuse d’en faire moi-même l’expérience et c’est surtout un passage obligé pour poursuivre ma vocation. Je compte postuler à la commanderie de la Rose Rubis. Vous y êtes-vous déjà rendu vous même ? A Antelucas j'entends.

Son sourire se fit rayonnant à cette simple évocation même si elle sentit que c’était un peu présomptueux de sa part d’évoquer si librement un tel sujet.

[Galathée]

" Sunite, alors ? dit le jeune homme. Je ne l'aurais pas deviné. Vous avez l'air... ne le prenez pas mal..."
Amaranthe les interrompit.
" Je vais mettre ces messieurs au lit. Llewellyn, si vous avez besoin de quelque chose, vous savez où tout se trouve.
— Oui, merci, Ama. Bon... courage."
La tenancière grimaça dans un sourire puis retourna pour encourager les deux petits vieux à se lever. Le jeune homme invita Chandara à rejoindre la table où il se trouvait avec le demi-elfe. Il se leva pour lui tirer la chaise et l'aida à s'installer.
" J'allais dire sage. Sage pour une Sunite. Mais je ne suis jamais allé à Antelucas. Les paladins de Sunie sont peut-être sages ?"
Il se tourna vers son voisin mais le demi-elfe secoua la tête.
" Beaux, sûrement. Sages... Aucune idée."

[Chandara]

Chandara avait rejoint la dernière table occupée de bonne grâce mais elle haussa visiblement un sourcil d’étonnement à la remarque pour le moins inattendue de Llewellyn. Elle lui répondit d’un ton amusé :

- Je crois que c’est la première fois qu’on me dit que je suis trop sage… Mais je crois comprendre : il y a beaucoup de rumeurs qui circulent sur les Sunites et je dois bien vous avouer que je les découvre à peine mais les paladins que j’ai rencontrés ici - au temple – ne m’ont pas vraiment semblé si différents de l’image que je me fais d’un paladin. Bon, c’est certain qu’en ce qui concerne les prêtres, c’est une autre histoire ! Mais je les aime bien je crois.

[Galathée]

Llewellyn se leva, passa derrière le comptoir, et ramena trois verres et une bouteille. Il les servit tous trois d'un liquide ambré, qui dégageait une odeur entêtante et sucrée.
" Qu'est-ce qui peut bien pousser une jolie femme comme vous, et si jeune encore, à s'engager dans une carrière aussi... extrême que celle de paladin ? Ce n'est pas exactement un métier très gratifiant..."

[Chandara]

Chandara huma pensivement le verre que le barde lui avait servi tout en souriant de ses compliments sans doute sincères. Elle leva les yeux vers lui au bout d'un moment de réflexion et déclara d'un ton décidé :

- Le monde n'est pas parfait. Il recèle bien des beautés par la grâce des dieux et des hommes qu'ils inspirent. Mais ces beautés sont en danger. Partout où elles fleurissent. Tous les jours. D'aucuns prient les dieux pour qu'ils les défendent mais c'est bien à travers leurs serviteurs dévoués qu'ils peuvent agir. A travers des hommes et des femmes qui y consacrent leur existence. J'ai fait ce choix autrefois. Et je me sens prête à le refaire. Pour pouvoir agir positivement : c'est la seule gratification dont j'aie besoin.

[Galathée]

Son interlocuteur sourit. Son voisin s'était carré dans son siège et sirotait son verre d'un air pensif.
" Vous pensez donc qu'un aventurier de passage, un instituteur de village ou un capitaine de navire ne peuvent pas oeuvrer pour ces beautés ? Que c'est l'apanage des clercs et des paladins ? Leur rôle est pourtant avant tout de servir leur dieu... et seulement ensuite les hommes. Certains ne se soucient d'ailleurs pas du tout de ces derniers. Un magicien ou un chevalier sera beaucoup plus libre de défendre le bon droit qu'un prêtre... avec d'autres moyens, mais tout de même..."

[Chandara]

La jeune femme rendit son sourire à l'Ithilien après avoir trempé ses lèvres dans le petit verre. L'alcool était fort mais sucré et elle en avait vu d'autres :

- Je n'ai pas dit cela : je respecte les chevaliers et aussi tous ceux qui agissent à leur niveau pour un mieux dans le monde. Mais un paladin est guidé par son dieu. Il agit pour préserver ses valeurs et ses préceptes. Même si je pouvais devenir mage, institutrice ou chevalier, je crois que je ne ferai pas assez confiance en mon seul jugement pour agir au mieux. En me mettant au service de la déesse, j'aurai plus de chances de contribuer à sa grande œuvre. Cela peut vous paraître naïf mais c'est bien ce que je crois.

[Galathée]

" Je ne sais pas si c'est naïf, dit Llewellyn. On pourrait estimer que c'est... réducteur. Pourquoi se cantonner à une ou deux valeurs en ce monde, alors qu'il y a tant de choses que l'on pourrait vouloir louer ou protéger ? Mais c'est vrai que cela simplifie la navigation en ce monde complexe, ça, je vous le concède."
Il but une gorgée de son hydromel.
" Mais vous avez donc été paladine de Helm. Voilà qui est... tout à fait inattendu. Et vous vous tournez aujourd'hui vers Sunie. Est-ce que ça ne vous inquiète pas un peu, un tel volte-face ? Teniez-vous le même discours quand vous vous êtes engagée au Coeur Radieux ?"

[Chandara]

Elle but à son tour une nouvelle gorgée et prit le temps d'en apprécier le goût avant de répondre à nouveau d'un ton pensif :

- J'étais très jeune. Encore plus qu'aujourd'hui j'entends. Je crois que j'étais en quête d'un idéal supérieur. Helm m'a fait confiance à cette époque mais je crois que je me suis laissé influencé par la pensée dominante en quelque sorte. Entendez-moi bien, je ne renie pas mon service de Gardienne mais, aujourd'hui, me tourner vers Sunie est mon choix et uniquement mon choix. Certains y verront peut-être que je cherche justement l'opposé de ce que j'ai vécu en Dorrandin. Moi je veux croire que j'ai enfin trouvé une voie qui me correspond vraiment.

[Galathée]

" Je l'espère pour vous, dit le jeune homme. Ce n'est pas un choix anodin et se retrouver embarqué dans pareille carrière quand on a seulement la moitié d'une conviction, ça doit être terrible."
Il se fit songeur.
" Pour ma part, j'estime que s'il est bien une chose qui est impossible à connaître, c'est soi-même. D'ailleurs, le prétendre n'aurait pas vraiment de sens : notre identité est toujours en mouvement, au gré des rencontres et des événements. Connaître quelque chose qui n'existe pas, ce n'est fatalement pas possible. On peut seulement l'approcher comme un animal sauvage et espérer qu'on le caresse dans le sens du poil. Tant qu'on n'est pas mordu, c'est déjà quelque chose."

[Chandara]

La jeune-femme sourit des termes employés : cet animal sauvage qui risquait de mordre quand on le caresse correspondait-il à autre chose ? Chandara préféra tout de même ne pas creuser la question pour en rester au sujet principal de leur conversation :

- Il se peut aussi que j'aie changé. Que je sois devenue sensible à d'autres choses au fil du temps. Je ne nierais pas que mon arrivée à Luménis ait été un peu déstabilisante : quelque part, les rencontres et les découvertes que j'y ai faite me poussent dans une autre direction.

[Galathée]

Il sourit.
" Séduite par les Sunites après des années d'austérité, j'imagine que c'est presque obligatoire... surtout quand on est soi-même suffisamment lumineux pour s'attirer leurs bonnes grâces."
Il haussa les épaules.
" Vous engager dans un apprentissage est sûrement une bonne chose : cela vous permettra de voir si c'est juste un contrecoup... L'effet rebond, comme on dit, ou si c'était quelque chose de plus profond que ça. Difficile à dire à ce stade... Vous n'êtes pas à Luménis depuis très longtemps, si j'en crois la force de votre accent."

[Chandara]

Ce n'était que sagesse : Chandara ne pouvait découvrir la force de son nouvel attachement qu'en l'expérimentant. Cela rendait le voyage pour Antelucas assez angoissant mais aussi plein de promesses excitantes. La jeune-femme sourit en minaudant :

- Oh, j'espère que mon accent ne est pas trop désagréable. Vous avez raison : cela ne fait que quelques jours que je suis arrivée à Luménis. Et pourtant, j'ai déjà l'impression de m'y sentir un peu chez moi. Cela doit vous paraître bizarre venant de quelqu'un qui songe déjà à repartir mais je compte bien revenir ensuite !

[Galathée]

" En quelques jours... Vous êtes drôlement rapide !"
Il rit.
" Mais sans doute Antelucas vous plaira-t-elle aussi, à présent que vous avez abandonné vos liens helmites. C'est une cité dont on vante la beauté et les plaisirs. Même si je suppose que pour un paladin, même sunite, les possibilités seront moins larges que pour le commun des mortels."

[Chandara]

Chandara se plongea un instant dans ses pensées - et aussi dans la dégustation de son verre d'hydromel - mais elle finit par répondre d'un ton un tout petit peu moins enjoué :

- Il est certain que les aspirants paladins se doivent de se montrer sérieux et appliqués et c'est bien mon intention. Mais je suis certaine que je pourrai profiter un peu des plaisirs et des merveilles qu'on me vante tant. J'aurais aimé pouvoir le faire avec mon compagnon cela dit mais il sera occupé ailleurs.

Et surtout elle n'était pas du tout certaine qu'il aurait accepté de l'accompagner étant donné la réputation de la ville et ses engagements envers sa propre commanderie.

[Galathée]

" Si jeune, déjà une vocation et un compagnon... Mais à quoi donc allez-vous occuper le restant de vos jours ?"
Son compagnon se pencha en avant.
" Laisse-la tranquille, Llewellyn. Certaines personnes aiment les fleuves tranquilles. Avoir des certitudes, ce n'est pas si douloureux.
— Oh, mais j'ai des certitudes... mais pas dans les mêmes domaines, c'est tout."
Il se retourna vers Chandara.
" Je vous prie de m'excuser, Chandara. Je suis toujours surpris par les gens pleins d'absolus, sans doute parce que cela m'est complètement étranger. Je ne voulais pas me montrer désagréable. C'est de la curiosité, rien d'autre."

[Chandara]

La jeune femme était bien consciente d'avoir jeté involontairement un froid et elle en était désolée. En tous cas, elle n'en voulait pas du tout au barde et le lui fit comprendre en lui adressant un sourire amical :

- Il n'y a absolument aucune raison de vous excuser : vous ne m'avez pas offensée. Cela dit, je ne suis pas tout à fait de votre avis : la vie des paladins n'a rien d'un fleuve tranquille. Et s'ils sont en quête d'absolu, le monde est suffisamment complexe pour que cette recherche soit à jamais inachevée alors autant commencer tôt pour arriver loin ! Bref, si j'avais voulu mener une existence paisible et stable, je crois que j'aurais plutôt suivi la vocation de mes parents. Mais assez parlé de moi : je suis moi aussi curieuse d'entendre certains de vos récits palpitants de barde... Et les vôtres aussi, Maxence.

[Galathée]

Llewellyn avait failli rétorquer quelque chose, quand elle avait parlé du monde complexe... mais ses dernières paroles le laissèrent pantois.
" Barde ?! Qui vous a dit que j'étais barde ? Je ne suis pas du tout barde."
Il sourit.
" Un peu quand même...
— Vraiment un tout petit peu ! Je suis clerc d'Oghma. Et je suis spécialisé dans la chasse aux morts-vivants. Dans ce registre-là, j'ai des certitudes."

[Chandara]

Chandara rougit de sa méprise : visiblement elle ne s'était pas montrée attentive et s'en voulut aussitôt de l'impression que cela devait rendre.

- Je suis désolée : j'ai mal écouté mais avouez à ma décharge que cela fait beaucoup d'informations à assimiler d'un coup.

Bigre, elle s'enfonçait et paraissait plus ridicule de minute en minute !

- Mais votre ami a raison : encore plus que les bardes, vous devez être une mine inépuisable de savoir ! Accepteriez-vous d'en partager un peu avec moi ? Je dois vous avouer que la chasse aux mort-vivants m'intéresse au premier plan et que je partage tout à fait votre absolu en ce qui les concerne... Est-ce que votre présence à Luménis est liée à votre spécialité ?

[Galathée]

" Oui. La bibliothèque du Temple de Lathandre est une des mieux achalandées de l'île, concernant cette discipline. J'ai une certaine expertise des créatures de base, mais la zone dont je suis responsable recèle quelques tertres un peu plus particuliers et je manque de documentation. Les bibliothèques ithiliennes sont pleines de bouquins sur des millions de sujets différents mais... en matière de morts-vivants, c'est un peu la disette. Je pense qu'autrefois, il y avait de quoi faire, mais que les volumes ont été empruntés par mes prédécesseurs... perdus dans la broussaille et jamais recopiés. Du coup, à part Le précis du Zombie dans une édition obsolète et le Dictionnaire des Goules, il ne reste rien."
Il sourit.
" Ici, j'ai obtenu de travailler avec des spécialistes en échange d'une docilité totale à l'égard des autorités. Je suis Ithilien, il ne faudrait pas l'oublier. Le terrible loup dans la bergerie."

[Chandara]

Chandara se sentit intriguée par cette dernière remarque. Et elle savait se montrer plus volontiers curieuse que prudente. Peut-être l'alcool et le décor favorisaient aussi une certaine liberté de paroles et c'est pourquoi elle demanda d'un ton où ne perçait nulle malice :

- C'est la deuxième fois que vous mentionnez vos origines : en quoi font-elles de vous un loup dans la bergerie ? Enfin, si ce n'est pas une question trop indiscrète bien sûr !

La lueur dans ses yeux montrait combien elle était sincèrement curieuse d'entendre sa réponse.

[Galathée]

Il rit doucement.
" C'est de la géopolitique de base sur Hélonna, vous ne me vexez pas. D'ailleurs, si vous entendez rester, il va vous falloir prendre aussi le temps de vous informer de ces questions. Ithilion est une cité de l'est de l'île, qui conteste à Luménis le titre de capitale. Elle ressemble un peu à Manost : c'est une théocratie. Mais nous révérons Oghma. Les deux villes sont à couteaux tirés, et tout Ithilien qui débarque intéresse fatalement les services de sécurité luméniens. Mais je ne suis pas là pour me soucier de ces problèmes : je cherche juste à chasser du mort-vivant."