[Lieu] Temple de Sunie

[Chandara]

Chandara demeura pensive tout en finissant de se savonner. Le conseil d’Aphrodite semblait effectivement correspondre à ce qu’elle pensait connaître de la personnalité d’Arthur. Elle se sentit sourire en évoquant l’image du jeune-homme un peu prude et maladroit mais toujours tendre et attentionné à son égard. Elle répondit alors avec le même sérieux que la paladine sunite :

- Je crois que c’est un très bon conseil et je m’efforcerai de l’appliquer au mieux. Non pas que je veuille trahir la confiance qu’il me porte. Mais je vais tâcher de le préserver de certaines choses. Je me dois d’être honnête envers lui mais pas au risque de le blesser et de le perdre. Je sais bien que je suis très inexpérimentée en ces choses et ce que je dis doit te paraître bien naïf mais je crois qu’il est le petit ami idéal pour moi mais aussi que la réciproque n’est pas forcément vraie. Il est attentionné et confiant là où je sais être trop impétueuse. Il aurait sans doute aimé une personne plus tranquille, plus calme, moins impatiente ou fantasque mais je sais qu’il m’aime malgré tout. A tel point qu’il m’a plusieurs fois affirmé ne pas vouloir savoir ce qui se déroule quand je suis ici. Même si j’ai l’intention de respecter sa confiance, je sais que nous n’avons pas la même conception de ce qui est convenable ou non. Rien que le fait que les bains soient communs le choquerait par exemple. Et j’ai préféré ne pas lui parler de la proposition que m’a faite Soren… Pour sa tranquillité d’esprit, il vaut mieux que je ne lui jette au visage ce genre de choses même si je les trouve innocentes. Cela ne ferait que l’insécuriser davantage là où je voudrais lui faire comprendre qu’il est le seul qui compte vraiment pour moi. Que je peux aimer les autres Sunites comme mes frères ou des sœurs. Mais que c’est avec lui seul que j’ai envie… d’être intime.

[Galathée]

" Pour l'heure, dit alors Aphrodite, avec une petite grimace embarrassée. Et je te souhaite que cela le reste... mais je crois que tu dois te préparer à la tentation... Je pense qu'Arthur lui-même en est conscient. Mais comme je le dis... Entrer dans la ronde sunite sera un bon test... mouvementé, probablement... Nous verrons. Tu verras. C'est ton histoire, après tout. Nous autres, paladins, évitons de nous mêler de ces choses. Mais les clercs n'auront pas cette réserve, je te préviens. Surtout qu'Arthur est une tête connue, dans les environs. Certains prêtres le connaissent pratiquement depuis qu'il est né... Tu fais bien de ne pas traîner pour aller à Antelucas, en tout cas : là, au moins, tu seras tranquille... Enfin... Sans doute pas complètement. On n'est jamais tranquille chez les Sunites."

[Chandara]

Chandara avait écouté les paroles d'Aphrodite avec une grande attention et une certaine gravité. Qu'avait-elle voulu dire ? Qu'il se trouverait des prêtres pour lui faire tourner la tête ou essayer de la courtiser ? Elle n'avait pas vraiment de mal à le croire - ayant pris conscience et de plus en plus fière de son charme - mais cela l'inquiétait tout de même un peu : la dernière chose dont elle avait envie était de faire du mal à l'homme qui lui avait donné un second espoir, un second souffle alors qu'elle était tout en bas de la pente de la vie. La dernière chose dont elle avait envie était de blesser Arthur. Mais le choix lui appartenait - les affirmations d'Aphrodite la rassurait sur ce point - si elle savait garder cette priorité à l'esprit.

Elle se rinça rapidement avant de se préparer à sortir du bassin : l'idée de le faire la première et de s'exposer encore davantage aux regards l'intimidait toujours un peu mais Arthur l'attendait et le temps leur était compté avant l'audience. Elle avait plus que jamais envie de se retrouver en sa compagnie et de lui raconter mille choses !

Avant d'émerger du bassin, elle adressa un clin d'œil à Aphrodite et répondit d'un ton amusé :

- On n'est peut-être jamais tranquille mais il est certain qu'on ne s'ennuie jamais non plus !

Elle ajouta tout de même avec sincérité :

- Merci pour tout, Aphrodite. J'apprends beaucoup et je prends beaucoup de plaisir à nos conversations.

[Galathée]

Les paladins la saluèrent comme elle quittait le bassin, et elle put se sécher puis se rhabiller sans mal. Il ne lui restait plus qu'à trouver la sortie du Temple, ce qui s'avéra plus compliqué que prévu. Ce fut finalement un jeune homme à la mine ensommeillée, aussi peu clerc qu'elle l'était, qui la guida : il cherchait lui aussi à quitter les lieux. Il lui demanda d'un air malicieux si elle avait passé une bonne nuit et elle comprit à sa mine réjouie que c'était son cas à lui. Un novice absolument ravagé de fatigue leur ouvrit la porte pour qu'ils puissent regagner le parc et ensuite la rue... Chandara pouvait désormais retourner jusqu'à la commanderie...

HRP : et y poster

[Galathée]

Quête : Un autre appel

Le Temple de Sunie était aussi tranquille que la veille lorsque Chandara s'y présenta. Elle fit le tour et atteignit la salle d'entraînement des paladins. Mais quand elle y pénétra, elle n'y découvrit que deux personnes en train de s'entraîner : Aphrodite et un jeune homme d'une quinzaine d'années qui se défendait déjà très bien. Quand elle la vit, la paladine de la Rose Rubis salua son adversaire et se tourna vers Chandara.
" Bienvenue ! Je crains qu'il n'y ait pas grand monde, ce matin..."

[Chandara]

Durant le trajet depuis son auberge, Chandara avait eu un peu de temps pour intérioriser les émotions qu’elle avait ressenties à la suite de sa prière. Mais elle était toujours sous le coup de cette révélation aussi providentielle que merveilleuse et avoir eu l’occasion d’y réfléchir quelques instants ne faisait que lui donner plus de corps. C’est donc avec encore plus d’entrain et d’enthousiasme que les jours précédents qu’elle avait pénétré dans les jardins sunites…

En arrivant devant la salle d’entraînement, elle avait été surprise de la découvrir aussi peu fréquentée et pensa un instant être arrivée trop tôt avant que l’intervention d’Aphrodite ne la détrompe. Elle se sentit un peu déçu – l’espace d’un instant – de ne pas pouvoir poursuivre sur l’élan initié la veille mais elle rendit bien vite son sourire à la jeune paladine puis elle salua chaleureusement leur cadet. Bien que plus jeune, celui-ci semblait bien mieux maîtriser le style de combat si particulier de l’Ordre. Elle n’en ressentit aucune jalousie mais tout de même un soupçon d’angoisse sur le retard qu’il allait lui falloir rattraper. Elle se consola en se disant qu’elle aurait les prochains mois pour y remédier et qu’avec de la motivation et du travail – ce dont elle se sentait tout à fait capable – elle reviendrait au niveau de ses pairs.

- Je n’avais prévenu personne que je reviendrai aujourd’hui alors j’imagine que vous voulez continuer l’entraînement tous les deux, hasarda-t-elle d’un ton neutre et serein.

[Galathée]

Aphrodite lui sourit d'un air désolé.
" Il n'y a pas de commanderie sunite à Luménis, expliqua-t-elle. Nous utilisons la salle des clercs avant qu'ils se lèvent mais... Séverin, Aliosha et Aoden ont été appelés à Eredhun et Amray et Olathe... dorment encore, je le crains. Hum. Je suis vraiment désolée. Je vous proposerais bien de m'entraîner avec vous quand j'en ai terminé avec Jasper, mais... je ne crois pas que ce serait sage. Votre style est très particulier et un maître d'armes confirmé me paraîtrait plus indiqué."

[Chandara]

Chandara en était un peu déçue mais elle ne pouvait décemment pas en vouloir à Aphrodite. Même si elle devait ronger son frein, son argument n’était pas du tout dénué de sens : prendre de mauvaises habitudes sans le contrôle d’un maître d’armes très expérimenté aurait fait plus de dégâts qu’autre chose.

- Ne soyez pas désolée. D’autant que je débarque à l’improviste et au petit matin. Est-ce que ça vous ennuie si j’assiste tout de même un peu à votre entraînement ?

[Galathée]

Aphrodite sourit.
" Pas le moins du monde."
Les deux Sunites reprirent leur entraînement, enchaînant les passes d'armes avec leur grâce habituelle. Le garçon était encore un peu maladroit mais il avait déjà l'oeil et le rythme, compensait ses moments de déséquilibre par une vivacité à toute épreuve, et parut moins fatiguée que son aînée lorsque celle-ci rompit l'affrontement et décréta qu'il était temps d'aller aux thermes.

[Chandara]

Chandara estimait que la séance lui avait tout de même profité : au-delà du seul plaisir d’assister à ce spectacle, elle avait eu l’opportunité d’observer le placement, les attitudes, l’ordre des enchaînements et de les confronter à sa première expérience de la veille. Bien évidemment, rien ne valait de s’exercer soi-même sous les conseils d’un maître d’arme mais elle avait la sensation de n’avoir pas perdu son temps, d’avoir maintenu sa dynamique d’apprentissage.

Quand Aphrodite annonça l’heure venue d’aller aux thermes, elle choisit cette fois de ne pas accompagner les paladins :

- Je crois que je vais un peu profiter des jardins : on pourra peut-être se parler un peu après ?

[Galathée]

" Si tu veux, dit Aphrodite avec un calme sourire. Je ne serai pas loin. Je ne crois pas que je quitterai le temple avant plusieurs jours... Enfin, ça dépend toujours des missions que pourrait me confier la Belle Amoureuse."
Elle sourit.
" Mais de toute façon, ton apprentissage ne commencera réellement qu'une fois que tu te seras engagée formellement... Les secrets de la Rose Rubis ne sont révélés qu'aux membres de l'Ordre."

[Chandara]

Chandara acquiesça d’un geste de la tête et sourit à son tour.

- C’est bien naturel ! De toute façon, je n’ai pas changé d’avis sur ma volonté de me rendre à la commanderie dès que possible. Mais je voudrais te parler d’une expérience que j’aie vécue ce matin. Il me faut en parler à quelqu’un… Et tu me sembles la personne la plus indiquée. Enfin, je ne veux pas te retarder plus longtemps.

Elle se dirigea ensuite vers la sortie avec pour intention de rejoindre la table où avait déjeuné les paladins deux jours plus tôt. Cela lui semblait pourtant s’être passé une éternité plus tôt tant elle avait déjà l’impression que les lieux étaient familiers.

[Galathée]

Aphrodite survint environ une demi-heure plus tard, fraîche et dispose, dégageant un parfum fleuri. Elle transportait son petit déjeuner, s'installa à la table et sourit à Chandara. Elle lui tendit un verre de jus de fruits et prépara son propre gruau, mêlant flocons d'avoine, yaourt et fruits estivaux.
" Alors. Raconte-moi. Sunie t'a parlé, n'est-ce pas ? Cela se voit dans tes yeux."

[Chandara]

Chandara la remercia pour le jus de fruit et elle se mit à sourire en constatant qu’Aphrodite avait parfaitement deviné de quoi elle désirait lui parler. C’est avec un enthousiasme qu’elle avait du mal à contenir qu’elle répondit à la question rhétorique :

- Oui ! Lors de ma prière de ce matin. Je ne m’y attendais pas du tout. Pas alors que je n’ai encore rien prouvé. En tous cas, c’est une sensation indescriptible... Je crois que la Dame m’a encouragé.

[Galathée]

Aphrodite lui sourit.
" Je ne crois pas que beaucoup d'entre nous doutions encore que tu entendrais l'appel. C'est un peu surprenant que ce soit arrivé si vite, cela dit, mais tu es plus âgée et tu savais ce que tu voulais... La majeure partie des novices le perçoivent après plusieurs mois de dévotion... Enfin, il y a aussi les appelés accidentels, mais ils sont beaucoup plus rares. En tout cas, félicitations ! Mais ce n'est qu'un premier pas. A présent, il va te falloir oser redevenir une humble novice. Ça ne sera sûrement pas facile : je ne crois pas que j'en aurais le courage ! Enfin... heureusement, l'humilité est très relative chez les Sunites..."

[Chandara]

Forte de l’optimisme et même de l’énergie qui l’avait gagnée lors de sa révélation, Chandara se sentait tout à fait prête à affronter à nouveau une phase d’apprentissage que d’aucuns qualifieraient justement de pénible et frustrante. Ce n’était pas son cas : elle n’avait pas envisagé autrement la vision qu’elle avait reçu que comme une simple mise à l’épreuve mais Aphrodite lui avait donné bien plus de sens. Le sens d’un Appel tant espéré. Auquel elle n’osait plus vraiment croire.

- L’amour de Sunie me donnera tout le courage nécessaire et bien plus encore. Mais je dois d’abord ne pas la décevoir et accomplit la tâche qu’elle m’a assignée. Je comptais de toute façon le faire mais cela revêt maintenant beaucoup plus de signification… J’espère que maître Soren acceptera de me recevoir.

[Galathée]

Aphrodite sourit.
" Sois prête à l'affronter. En voilà un qui ne te brossera certainement pas dans le sens du poil... Appel de Sunie ou pas. Mais il sera sûrement prêt à te recevoir, ne fut-ce que pour voir de quel bois tu es faite."

[Chandara]

Chandara marqua cette fois une hésitation et esquissa une légère grimace, commençant un peu à craindre cette séance où elle devrait se mettre à nu, sous tous les sens du terme.

- J’espère qu’il ne sera tout de même pas trop rude. D'autant qu'il pourrait avoir des dizaines de modèle plus à son goût. Saurais-tu me donner des conseils ? Ne serait-ce que sur la façon de formuler ma requête… Soren a l’air très occupé et n’aura peut-être pas de temps à perdre avec une future novice hésitante.

[Galathée]

" Malheureusement, je ne peux pas te donner de conseils : il faut y aller comme tu es. Sunie t'y a encouragée... même si j'éviterais de le mentionner. Il risque de te chambrer avec allégresse... Pour le reste, s'il n'a pas le temps, ou plus envie, il te le dira d'emblée. Mais ça m'étonnerait : la requête en elle-même est originale. Soren va généralement débusquer lui-même ses modèles... S'il t'a approchée, il s'en souviendra."

[Chandara]

Curieusement, les paroles d’Aphrodite la détendirent et la firent relativiser sa prime angoisse concernant cette démarche. Certes, elle envisageait que Soren puisse la taquiner mais ce serait de bonne guerre et ce ne serait pas forcément un mal pour lui permettre de se faire à l’ambiance si particulière régnant dans la communauté sunite.

- Oui, c’est bien lui qui m’a abordé à ce sujet l’autre jour. J’essaierai de lui parler aujourd’hui. Comment dois-je m’y prendre à ton avis ? En lui laissant un message, en l’attendant dans les jardins du temple ou en me rendant directement à son atelier ? Il est encore très tôt mais je dois reconnaître être impatiente.

[Galathée]

" Soren a un rythme très différent de celui des autres Sunites. On ne sait jamais quand il sera levé ou couché ou présent... A ta place, j'irais frapper. Lui laisser un courrier... Il va trouver ça guindé."
Elle sourit.
" Mais tu sais qu'on le surnomme le Sculpteur Nu, bien sûr... Sois donc prête à le découvrir dans le plus simple appareil quand il t'ouvrira la porte."
Le regard d'Aphrodite se fit un peu rêveur.
" Mais on peut imaginer vision plus désagréable... Et puis ce n'est pas très différent de ce qu'on observe aux Thermes."

[Chandara]

Chandara haussa tout de même un sourcil qui manifestait son étonnement sur cette révélation insolite. Poser nue devant un homme demandait déjà de surmonter des barrières psychologiques qui subsistaient encore après son expérience de la veille… Mais elle n’était pas du tout certaine de ce que serait sa réaction en découvrant Soren dans le plus simple appareil. Nul doute qu’elle se sentirait incroyablement gênée… Mais seul l’avenir le dirait aussi se mettre martel en tête ne servait qu’à hésiter davantage alors qu’elle sentait, au fond d’elle, qu’elle ne reviendrait pas sur la décision qu’elle avait prise.

Elle se leva donc et répondit timidement :

- Je sais qu’il est très tôt mais autant ne pas tergiverser et tenter ma chance tant que j’en ai le courage. Je suppose que tu ne veux pas m’accompagner ? Au moins pour me montrer où se trouve la porte de son atelier ?

[Galathée]

" Mais si, je peux te montrer sa porte. Par contre, effectivement, je ne te servirai pas d'intermédiaire... Je ne le connais pas vraiment, juste de vue et de réputation. J'ai posé pour lui, autrefois, mais je ne pense pas qu'il s'en souvienne... Bref, je ne te servirai à rien une fois que tu auras frappé à l'huis..."
Elle sourit et se leva.
" Viens donc."
Elles regagnèrent la salle d'entraînement, la traversèrent et entrèrent plus au coeur du Temple. Aphrodite s'y retrouvait sans difficultés dans le dédale de couloirs et la guida jusqu'à une porte en bois sculpté, figurant des personnages nus pour la plupart, certains dans des poses tout à fait originales.
" Nous y voici... Bon courage."

[Chandara]

Chandara avait tenté de faire attention au trajet mais sans grand succès. Elle se sentait en tous cas bien incapable de retrouver la sortie vers les jardins. Alors, placée au pied du mur par Aphrodite, elle remercia la paladine puis frappa plusieurs coups sur la porte puis fit un pas en arrière en essayant d’imaginer ce qu’elle pourrait bien dire à Soren et comment présenter sa requête sans se rendre ridicule.

[Galathée]

Pendant un moment, elle n'entendit absolument rien. Puis il y eut des pas, et la porte s'ouvrit soudainement, révélant le sculpteur, aussi nu qu'annoncé par Aphrodite. Et comme l'avait suggéré la paladine, il n'avait pas à rougir de son anatomie, qui était aussi parfaite qu'on ait pu l'attendre d'un clerc sunite de haut rang. L'unique incongruité de sa mise était la présence de taches grises, sans doute une sorte d'argile, sur ses bras, ses épaules et le haut de son torse.
" Ah, c'est vous." dit-il simplement en ouvrant la porte plus largement et s'effaçant pour la laisser entrer.
Derrière lui s'étendait un atelier vaste et encombré, que la lumière du matin envahissait par une fenêtre ronde dans le toit.

[Chandara]

La simplicité avec laquelle Soren l’accueillit donnait presque à penser qu’il n’avait jamais douté de la voir venir jusque dans son atelier. Et au moins cette entrée en matière intrigante la détournait un instant des folles pensées qui lui vinrent à l’esprit à l’idée un peu choquante de se retrouver seule avec le clerc entièrement nu.

Elle le suivit néanmoins sans marquer la moindre hésitation et déclara d’une voix intimidée :

- Bonjour maître Soren… J’espère que je ne vous dérange pas en plein travail.

Le regard de la jeune-femme se porta sur ce qui encombrait l’atelier plutôt que sur la silhouette troublante du sculpteur mais elle avait bien du mal à maintenir son attention. Elle se sentait en effet tiraillée entre sa curiosité pour le travail du Sunite et lui-même.

[Galathée]

" Je suis toujours en plein travail, répondit le sculpteur en retournant vers la pièce sur laquelle il travaillait, un buste pour l'heure tout juste modelé, dont les traits étaient encore à peine discernables. Mais vous ne me dérangez pas, non."
Il eut un léger sourire.
" J'imagine que vous êtes venue pour m'annoncer que vous êtes prête à vous mettre à nu pour moi."

[Chandara]

Soren était très direct. Mais cela participait assurément de son aura d’artiste recherché. Chandara promena à nouveau son regard dans la pièce comme pour éviter de fixer trop intensément le clerc mais ne tergiversa pas au risque de lui déplaire :

- Oui. Je dois vous avouer que ça m’effraie encore un peu de poser ainsi : je n’ai jamais fait ce genre de choses auparavant. Mais c’est une étape nécessaire et je gage que cela me fera du bien au final alors c’est en quelque sorte un service que vous me rendrez. En tous cas, si vous en êtes d’accord. J’ai conscience de débarquer à l’improviste…

Fichtre, la voilà qui déblatérait comme à chaque fois où elle se sentait nerveuse. Et la situation se prêtait assurément à alimenter cet état d’esprit.

[Galathée]

" Oui, et je ne vais pas vous sculpter maintenant." répondit-il.
Il prit un peu de recul, la contourna légèrement sur la droite.
" Déshabillez-vous. Je vais faire quelques croquis. Ensuite, il me faudra bien la journée pour décider du matériau. Vous reviendrez demain. Tôt. Et nous passerons aux choses sérieuses."

[Chandara]

Heureusement qu'Aphrodite l'avait avertie que Soren n'avait pas pour habitude de ménager ses modèles ! Mais peut-être cela valait-il mieux ainsi que de longs atermoiements qui n'aurait fait que la mettre davantage mal à l'aise.

Chandara obéit donc et retira un à un ses vêtements sans plus quitter Soren des yeux, à la fois fascinée par le pas qu'elle franchissait et peut-être aussi - il fallait bien se l'avouer - en quête d'instructions... Toujours est-il que la jeune aspirante se retrouva rapidement dans le plus simple appareil sans trop savoir où poser ses effets qu'elle tenait toujours à la main.

Elle lissa nerveusement ses vêtements du dos de la main puis dégagea remis de l'ordre dans ses cheveux, geste simple qui lui permettait un instant de ne pas penser aux battement un peu trop rapides de son cœur.