[Quête] La Lune Noire

[Manfred]

En s’approchant du rat-garou, la Rousse entendit ses derniers mots :

« ...sûrement après la cérémonie. Ce sera l’occasion de s’amuser. »

Boniface tourna ensuite la tête vers la nouvelle, attirant par la même occasion l’attention de son interlocutrice. Celle-ci s’avança hors des buissons. Il s’agissait d’une petite bonne femme, qui devait être assez jeune, dix-huit ans, pas plus. Elle avait les cheveux noirs, la peau plutôt matte et de grands yeux de biche expressifs. Ce fut elle qui s’exprima d’un ton presque railleur :

« Alors c’est toi, le loup qui te prend pour un rat ? Il paraît que tu as libéré une sorcière pour faire le travail à ta place.
- Du moment que la sorcière ne débarque pas ici, je trouve la manœuvre plutôt habile », déclara Boniface.

Il s’attira un coup d’œil désapprobateur de celle qui ne pouvait être que La Louve, favorite du Prince.

[Louve]

Alors, c'était elle, la Louve qui commençait à lui manquer de respect. Mais même si Louve était en colère, elle ne releva pas. Adressant un signe de tête à Boniface pour le remercier de son soutien et regardant les deux, elle demanda.

"Et vous, qu'est-ce que vous aviez eu comme épreuve ?"

[Manfred]

« Ho, moi, je n’ai pas vraiment eu besoin d’épreuve ma chère, déclara d’une voix mielleuse la favorite. Le Prince m’a trouvé dans un bain de sang presque au sens propre du terme. J’ai taillé en pièces des salopards qui m’avaient regardés de travers.
- À ce qu’on raconte, c’était des gars de la Lame d’Argent, dit Boniface.
- Moi j’en sais rien. Ils ont pas eu le temps de dégainer. Quand on me fait chier, on meurt et puis voilà. »

La Louve dévisagea la nouvelle.

« Mouais, pas mal. T’es plutôt bien roulée. Peut-être qu’on a fait bonne pioche. On verra ça dans peu de temps, lors de la cérémonie. Au fait, la tête du druide, tu peux me la filer ? »

[Louve]

Louve n'avait pas spécialement envie de donner la tête. Elle se méfiait de cette jeune femme à la langue bien pendue et qui avait l'air d'avoir une très haute opinion d'elle-même. Elle essaya de noyer le poisson.

"Honnêtement, je ne pense pas être aussi bien roulée que toi. Mais au fait, cette cérémonie, en quoi elle consiste ? Vous n'auriez pas un conseil à me donner sur le déroulement ?"

Sa voix était assurée et pas soumise pour deux sous. Tout simplement intriguée et respectueuse. A l'intérieur, elle fulminait.

[Manfred]

« Ho, la cérémonie ? Rien d’extraordinaire, assura la favorite. Et puis ce serait bête de te gâcher la surprise. Bon, cette tête, tu me la files ? Elle ne te sers à rien, à moins que tu fasses comme moi une collection de crâne. J’en ai déjà neuf. Et ce sont toutes des têtes de personnes intéressantes, pas de vulgaires paysans ! »

[Louve]

Louve eut un petit sourire en coin.

"Franchement, je veux bien. Mais tu ne voudrais pas me donner quelque chose en échange ? Bien sûr, je voudrais bien t'en faire cadeau mais après tu vois, il ne me reste plus rien."

Elle parlait d'un ton badin mais au fond d'elle-même, elle était sérieuse.

[Manfred]

La favorite sembla réfléchir tout en ne cessant pas de fixer Louve de ses grands yeux de biche.

« Mouais, je vois... Un objet pour un autre, c’est équitable. J’ai un truc pour toi. Je crois que tu vas aimer. Attends-moi là. »

Et elle s’en fut. Boniface croisa les bras tout en s’appuyant nonchalamment contre un arbre.

« Et moi qui pensais que vous alliez vous foutre sur la gueule », déclara-t-il, amusé.

[Louve]

Louve lui offrit un petit sourire énigmatique en retour.

"Nous foutre sur la gueule ? Tu rigoles, elle est géniale. On est faites pour s'entendre."

Du moins, jusqu'à ce qu'elle ne voie plus l’intérêt de la dite entente. Pour le moment alors que sa place était encore très précaire, mieux valait s'affilier aux représentants du pouvoir ou du moins à ceux qui en étaient le plus près. Ensuite ...

Elle espéra seulement que La Louve ne la ridiculiserait pas avec le bien qu'elle comptait lui donner en échange de la tête du druide.

[Manfred]

« Tant mieux pour toi. Mais prends garde, La Louve fait parfois de sale crasse, répondit Boniface. Bon, j’ai à faire. À bientôt. »

Le rat-garou s’en alla. La favorite revint peut après tout en cachant ostensiblement quelque chose derrière son dos. Son joli minois s’ornait d’un petit sourire qui n’était pas sans rappeler celui que venait d’avoir Louve à l’instant même.

« Une tête de druide, ça mérite bien quelque chose de spécial, non ? Moi, c’est surtout le crâne qui m’intéresse, juste le crâne. Alors un os pour un os. »

Elle sortit de derrière son dos un long coutelas en os. L’arme avait visiblement déjà servi, comme en témoignait les tâches discrètes sur sa lame taillée. Quoi qu’il en soit, l’objet n’avait rien de ridicule.

« Alors, on fait l’échange ? »

[Louve]

Louve s'attendait à une crasse. Même sans l'avis de Boniface, elle se serait rendue compte que le garou qu'elle avait en face d'elle n'était qu'une sale garce. A peu près à son image. Elle avait dit "Juste le crâne" et Louve sentait déjà venir une entourloupe.

"Hum ... Le couteau d'abord ?"

Elle avait un petit sourire sardonique mais ne fit cependant pas le geste de tendre la main.

[Manfred]

« Ho, tu te méfies ? De quoi ? De moi ? s’amusa la favorite. C’est cet aristo de Boniface qui a dit des trucs sur moi ? Non... Non, ce n’est pas ça. Tu te méfies parce que c’est dans ta nature. Il a dû t’arriver pas mal de bricoles. Mais c’est terminé. Maintenant, tu es avec nous. Et les bricoles, c’est nous qui les faisons aux autres. »

Elle tendit le coutelas ainsi que son autre main.

« On échange en même temps. Comme ça, pas d’embrouille. »

[Louve]

Louve eut un petit hochement de tête sans se départir de son sourire. Ce qui voulait tout dire et rien dire à la fois.

"C'est vrai que je n'ai pas vraiment l'habitude des communautés. Mais toi, tu pourras peut-être m'apprendre, non ? Bon ... Donc on fait comme tu as dit. On compte jusqu'à trois et on échange."

Sa voix était ferme, résolue. A l'intérieur, elle continuait de se méfier. En attendant, mieux valait continuer de se montrer docile. La Louve était beaucoup mieux en tant qu'alliée.

[Manfred]

La favorite, avec son petit air sournois, se mit à compter.

« Un... Deux... Trois... »

Et...

...l’échange se déroula sans fourberie. Louve avait désormais le coutelas en os en main. La favorite soupesa la tête avant de déclarer :

« Vivre en communauté, c’est simple. C’est comme si tu vivais toute seule, sauf que tu fais semblant de t’entendre avec les autres. Baisse ta garde et t’es morte. La famille, la meute, c’est rien que de la connerie. »

Une lueur étrange passa dans ses yeux de biche. L’espace d’un instant, elle sembla plus vieille. Sur ces paroles, elle se détourna et partit. Louve remarqua alors que Malagate se tenait un peu plus loin, au milieu des ombres forestière sans cesse plus épaisse en ce début de crépuscule. Le soleil s’en était allé.

[Louve]

Louve regarda La Louve s'éloigner un tantinet perplexe. Peut-être avait-elle des choses à apprendre d'elle finalement. Elle se promit d'aller lui parler à nouveau le plus vite possible. Avisant Malagate, elle se dirigea vers elle sans attendre.

Elle appréhendait quelque peu l'entretien aussi mieux valait ne pas trop le retarder. Elle la salua d'un léger signe de tête chargé de respect.

[Manfred]

« Allons un peu marcher, veux-tu ? » fit Malagate, sitôt Louve à proximité.

La vieille, sans vraiment attendre la réponse d’une question qui n’en était pas vraiment une, s’enfonça à pas lents dans les profondeurs des ruines. Autour, le décor restait aux mains de l’antique forêt et il fallait souvent chercher du regard les restes du temple dans la lumière moribonde pour se rappeler ne pas vagabonder en pleine nature sauvage. Des autres lycanthropes, nulle trace. Malagate souhaitait visiblement s’isoler un minimum. La première véritable question ne tarda pas à venir.

« Tu peux m’en dire un peu plus au sujet de ce que tu as libéré ? C’est que je suis curieuse et que la créature n’avait pas l’air banale. »

[Louve]

Louve marcha donc avec Malagatte dans l'agonie du jour. Elle avait toujours aimé cette période entre chien et loup durant lesquelles les ombres s'allongent.

"Il y avait des ruines dans la forêt non loin de la cabane du vieux prêtre. Une voix portée par le vent m'a dit de verser quelques goûtes de mon sang sur l'autel. C'est ce que j'ai fait. Une vieille dame est aparue. Elle a parlé au druide. Si je me souviens bien, elle lui a dit qu'elle allait se venger de lui parce qu'il l'avait enfermée. Puis elle l'a attaqué. Elle est très puissante."

[Manfred]

« Hum, je vois... Sans doute un esprit de la forêt ou une sorcière... Nous avions le même ennemi, le druide, c’est plutôt une bonne chose. »

Après ces mots, Malagate garda un instant le silence tout en continuant de marcher. En dépit du bâton dont elle se servait, elle semblait encore vive. Ce qui devait être le mur d’enceinte du temple apparût au milieu des herbes folles et des troncs noueux. L’obscurité s’apparentait de plus en plus à la nuit. Les animaux nocturnes avaient d’ailleurs pris le relai. La vieille finit par reprendre la parole :

« Et donc, comment ça c’est passé exactement avec cette... personne ? Elle t’as donnée la tête ? Tu es en bons termes avec elle ? »

[Louve]

Louve observa la nature autour d'elle avant de répondre.

"Elle m'a laissé la tête sur l'autel. Mais je ne pense pas qu'elle aurait apprécié que je reste. Elle m'a menacée. J'ai l'impression que c'est son domaine et qu'elle le protègera contre tous les intrus, quels qu'ils soient. En même temps, cela dissuadera d'autres druides de venir s'installer là-bas ..."

[Manfred]

« Ho non, détrompe toi. Ça va les attirer au contraire. Ils sont là pour préserver la nature, comme ils disent. Ils combattront encore cette sorcière, même si elle est probablement tout aussi naturelle qu’eux. Ha, que d’hypocrisie ! Mais ce ne sont pas nos affaires. »

Malagate se tut. Le calme nocturne tomba sur le duo. Plus loin dans les ruines, Louve devina la lueur d’un feu qui venait d’être allumé. L’odeur de la fumée vint lui chatouiller les narines.

« La cérémonie commence, reprit la vieille. Je t’y conduirai au moment opportun. »

[Louve]

Louve se redressa.

"Il me semble que la sorcière ne se laissera pas emprisonner de sitôt."

Elle eut un sourire, pensant aux druides qui éclabousseraient de leur sang cette parcelle de forêt. Puis son regard se porta vers le feu.

"En quoi consiste cette cérémonie ? Que faudra-t-il que je fasse ?", voulut-elle savoir.

Elle n'avait aucunement peur. Elle était juste curieuse.

[Manfred]

« À te présenter à la meute, à prêter serment aux préceptes de Malar, à t’accueillir parmi nous, puis à festoyer comme il se doit. Tu verras, ce sera très agréable. »

Plus loin, les feux de camp se multipliaient. Leurs lueurs rendues diffuses par l’épaisse végétation faisaient néanmoins peu à peu rougeoyer une partie des ruines. Le son rythmique d’un tamtam sourd naquit également, peuplant la nuit d’une atmosphère plus fiévreuse.

« On viendra nous chercher quand le moment sera venu. Ce sera bientôt. »

[Louve]

Louve écouta avec attention et respect les paroles de la vieille dame. Puis elle lui demanda.

"Me donneriez-vous un conseil pour trouver ma place dans la meute ? A qui puis-je me fier ? Que puis-je faire pour être pleinement utile ?"

Elle posait ses questions de façon sereine mais n'était pas moins curieuse.

[Manfred]

« Un conseil ? Tu n’aura qu’à écouter le Prince Parler et lui répondre avec franchise quand il te questionnera. Fais passer l’intérêt de la meute avant le tiens, si jamais ils divergent, et tu trouveras ta place. »

Au loin, vers les feux, vers le tamtam, une voix grave s’éleva, celle du Prince. Impossible de distinguer ses mots à cette distance, mais une petite foule lui répondit avec une conviction galvanisante. L’atmosphère devenait étrange, mystique. Et désormais, la nuit était tombée.

[Louve]

"Merci pour vos conseils.", murmura Louve.

Son regard se porta vers le feu désormais seule source de lumière maintenant que le jour avait succombé. Elle ressentait l'athmosphère étrange qui baignait le lieu. Cette cohésion noire et mystique, effrayante autant que galvanisante. Elle n'avait pas de doutes. Elle voulait appartenir à la meute. Chasser, donner la mort, traquer et cela pour une cause. Là, à la frontière de la lumière dansante du feu et des ombres mouvantes elle se sentit heureuse.

[Manfred]

Louve entendit quelqu’un s’approcher et bientôt une silhouette émergea d’un buisson. Il s’agissait d’un inconnu, un loup-garou que n’avait jamais croisé la nouvelle jusqu’à présent. Il signala qu’il était temps de venir. Malagate adressa un signe de tête à Louve, puis tout le monde se dirigea vers la lueur du feu. Le silence s’était fait. Le tamtam s’était tut. On entendait clairement le bois craquer, les flammes crépiter. À côté du plus grand brasier se tenait le Prince de la Lune Noire. Louve et Malagate se dirigèrent vers lui. Tout autour d’eux, à quelques mètres de distance, se tenait la meute au grand complet. Ils devaient être une grosse vingtaine en tout. Tous des garous. Tous sous forme humaine. Des gens de tout sexe, de tout âge, mais à la mine inquiétante en ce lieu sauvage. Et tous regardait fixement Louve. Cette dernière reconnu dans la petite assemblée la favorite, Boniface, Marag mais également le noble qu’elle avait rencontrée dans sa maison, grâce à Zig. Zig, quant à lui, n’était pas là.

« Voici Louve ! déclara le Prince de sa voix impérieuse.
- Louve ! reprirent en cœur tous les autres et ce fut impressionnant que d’entendre son nom ainsi clamé.
- Elle est venue à nous, reprit le Prince. Elle a triomphé de l’épreuve.
- Louve ! » répétèrent les autres.

Le Prince se tourna vers la nouvelle, la dominant de sa taille imposante. Le feu faisait luire son crâne chauve, soulignant la sauvagerie qui l’habitait.

« Un Chasseur du Sang Noir œuvre selon les préceptes du seigneur bestial, Malar ! Il combat toujours aux corps à corps ! Il ne tue pas les enfants car ceux-ci ne peuvent se défendre. Mais pour les autres, nul pitié ! Nous sommes les prédateurs ! Nous sommes les vrais chasseurs ! Es-tu prête à vivre ainsi ? »

[Louve]

Louve avait regardé autour d'elle. Si elle avait été impressionnée, elle ne l'avait pas montré. La fierté dominait et surtout cet envie de rejoindre la meute. Et si Zig n'était pas là ... C'était qu'il ne l'avait pas mérité. Elle trouverait bien quelqu'un d'autre pour faire alliance. Elle répéta, galvanisée par la foule.

"Pas les enfants mais aucune pitié pour les autres. Combattre toujours au corps à corps et selon les préceptes de Mafar. Nous sommes des chasseurs. Oui, je veux vivre ainsi."

Et elle était sincère.

[Manfred]

« Ainsi soit-il ! répondit le Prince, qui ne manqua pas de lancer un regard appuyé à la nouvelle.
- Louve ! reprirent les autres, d’une seule voix.
- Nous sommes sous le regard de Malar ! Nous sommes ses élus ! Nous sommes le Sang Noir !
- Louve ! »

Le Prince fit un ample geste.

« Nous sommes la Lune Noire ! À la lueur des flammes, révélons-nous ! Pour le Seigneur Bestial ! »

Tout le monde commença à retirer ses habits. Ceux-ci furent abandonné au sol. Le tamtam reprit, tribal, puissant...

[Louve]

Louve observa tous ces corps se découvrant à la lumière des torches. Elle ressentit une sorte d’exaltation l'envahir. Elle voulait les rejoindre, n'être qu'un avec eux. Alors, elle retira aussi ses vêtements un par un. Elle n'était aucunement pudique. Et pour cause, elle n'avait rien à cacher au reste de la meute.

Elle sentit la chaleur des torches mêlée au souffle du vent sur sa peau nue. Sa tête était emplie par le son presque hypnotique du tamtam.

[Manfred]

Ici, hommes et femmes, enfants et adultes, personne n’était pudique. Quoi de plus naturel lorsqu’on avait à faire à des semi-bête ? Le brasier principal, point central de la cérémonie, nimbait la scène d’une lueur infernale. L’atmosphère fiévreuse montait à la tête. L’air vibrait sous les coups du tamtam. Puis, tous se changèrent, tous montrèrent la créature qu’ils étaient. Louve vit des loups, des rats et des sangliers. Certains avaient adopté leur forme animale, les autres, la forme hybride. La nouvelle vit que la favorite aux yeux de biche était devenue une louve très élancée, aux traits anguleux et au pelage noir. Il émanait d’elle une agressivité toute particulière. Boniface était devenu un rat brun qui parvenait à conserver, sous son aspect hybride, un soupçon d’élégance mondaine grâce à sa façon de se tenir. Le noble de la vieille maison était devenu un loup blanc, plutôt majestueux, dont l’attitude modérée tranchait avec celles des autres membres de la meute. Marag, sous forme animale, avait pris les traits d’un loup presque blond, une bête fière et prédatrice. Malagate s’était changée en un rat gris décharné dont les yeux rouges luisaient tels des braises, un monstre de cauchemar. Mais personne n’était aussi impressionnant que le Prince de la Lune Noire. Sous sa forme hybride, il était devenu un loup gigantesque, mesurant probablement au moins trois mètres. Ses muscles saillants, son odeur puissante, son aura mystique... à côté de lui, tous les autres devenaient insignifiants. Le Prince hurla à la lune le nom de Malar. Tous l’imitèrent et ceux qui avaient perdu l’usage de la parole hurlèrent tout court...

[Louve]

Louve les regarda. Son clan, sa meute, ses frères .... Comme elle les aima à ce moment. Elle était fière de leur appartenir. Comme en transe, elle assista à leur métamorphose. Sous leurs oripeaux, leurs déguisement ils étaient puissants et magnifiques. Le Prince de la Lune Noire la laissa sans voix. Cette aura de puissance et de brutalité qu'il dégageait. Alors, tout comme les autres, elle se métamorphosa sous sa forme hybride.

Elle était fière de la teinte rousse, presque enflammée de son pelage, fière de faire partie d'un clan. Avec les autres, à l'unisson, elle hurla à la lune le nom de Malar.