[Lieu] Rohan

[Arthur de Faisanlys]

Arthur s'immobilisa mais n'osa pas interpeler le nain, ni le déranger d'aucune manière. Il avait l'air concentré sur quelque chose d'invisible qui ne tarderait sans doute pas à se manifester. Il serait ensuite temps de le prendre en croupe pour le ramener à Rohan. Mais se promener en armure et à pied, ça paraissait vraiment peu pratique, surtout dans une région boueuse comme la Trouée. Il devait sûrement exister des poneys à la bonne taille, pourtant...

[Elzen]

HRP : arf, en relisant, j'ai oublié un mot dans le post précédent, je voulais préciser « lamellaire » pour l'armure. Ceci dit, ça ne change pas grand chose

Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que rien ne bouge. Puis un léger frémissement agita les fourrés. Dans la même seconde, le nain donnait un coup en avant, et un bruit sinistre se fit entendre. Lorsqu'il ramena sa lame dans le champ de vision du paladin, celle-ci était ornée d'un trophée macabre : ce qui ressemblait à une tête difforme pourvue de deux ailes de chauve-souris y était désormais empalée.

« Le temps de nettoyer ceci, et je suis à vous. »

Il avait parlé tranquillement, comme si ce qu'il venait de faire relevait de la plus habituelle des routines quotidiennes.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'avait rien dit et regarda la créature empalée surgir du fourré. Jamais il n'aurait pensé que ce genre d'horreurs se baladait — voletait sans doute plutôt — sur la grand route entre Rohan et Eredhun.
" Pas de soucis." lâcha-t-il machinalement, tout en essayant d'identifier la chose.
Aucune idée. Ce n'était décidément pas sa spécialité.

[Elzen]

Le nain ne manqua pas de remarquer le regard appuyé d'Arthur envers la créature.

« Curieux endroit pour trouver une vargouille, n'est-ce pas ? Je l'ai repérée aux abords de Rohan. Fort heureusement, jusqu'à ce qu'elle ne repère ma présence, elle s'intéressait davantage à explorer les environs qu'à s'en prendre aux passants… »

Il avait manifestement l'habitude de ce genre de choses ; assez rapidement, le cadavre fut jeté hors de vue et ses traces effacées.

« Bien, je suppose que je peux au moins vous confirmer que je suis celui que vous cherchez. Throd Alurtil, gardien au service de Marthammor Duin. Qu'est-ce qu'un paladin me veut ? »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne s'étonna pas d'être découvert. Il avait une aura, lui aussi, et étant un humain grimpé sur un cheval, il ne fallait pas être devin pour tenter ce genre de déduction.
" En fait, ce sont les gens de Rohan qui m'envoient, messire Alurtil. Il y a des diablotins qui mettent le feu à droite à gauche et on dit que vous êtes un grand expert dans ce genre de bestioles... Alors je ne sais pas ce qu'est un gardien de... Matamore Douin, mais... ce serait assez... bien... je pense... d'aider ces gens..."

[Elzen]

« Des diablotins ? »

Il jeta un œil dans la direction dans laquelle le cadavre de la créature avait disparu.

« Une vargouille isolée, c'est une chose. Ce genre de créatures peut se retrouver dans notre plan par accident. Une vargouille et plusieurs diablotins en même temps au même endroit, c'est que quelque chose ne va pas. »

Il se redressa, prêt à reprendre la route en direction de Rohan.

« Allons-y. Nous discuterons en cours de route. »

Arthur n'avait pas besoin de savoir ce qu'était un gardien pour reconnaître l'appel du devoir. Il avait sans nul doute déjà vu nombre de paladins – lui inclus – réagir de la sorte en apprenant que le mal sévissait à proximité.

[Arthur de Faisanlys]

" Heu... Je ne sais pas si c'est contraire à votre religion... ou si c'est parce qu'ils n'entrent pas dans les tunnels... mais puisque vous n'avez pas de cheval... Que diriez-vous de monter en croupe ? Phénix peut nous porter tous les deux aisément, et ça nous ferait gagner beaucoup de temps. Enfin... Je suppose qu'on sera trop tard pour l'incendie de toute façon... mais je crois que les gens apprécieraient..."
Il ne voulait pas vexer l'illustre gardien, mais avec les petites guiboles dont il disposait, ils n'étaient pas rendus...

[Elzen]

Le nain sourit. Manifestement, il n'était pas du genre à s'offusquer de l'ignorance des humains.

« Je ne voyage à pieds que par habitude. Si votre monture peut nous emmener tous deux, c'est effectivement préférable. »

Il laissa Arthur guider les opérations ; puis repris la parole dès lors qu'il fut assuré de ne pas choir en pleine chevauchée.

« Marthammor Duin est le dieu protecteur des nains voyageurs, comme je le suis. Quant aux gardiens, ce sont des combattants sacrés, comme vous l'êtes. Nous sommes moins… célèbres que les paladins, mais c'est sans doute dû au fait que nous avons moins tendance à former des commanderies un peu partout. Nous sommes aussi… disons… plus spécialisés. Là où vous vous éparpillez à combattre les morts-vivants ou les maladies, nous nous focalisons sur ce qui est la racine du mal : les émissaires des plans inférieurs. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'était pas susceptible et ne s'offusqua donc pas des termes "un peu partout" ou " éparpillez" que d'autres preux, plus à cheval sur l'honneur, auraient probablement peu appréciés.
" Et il y a beaucoup d'émissaires des plans inférieurs, de là où vous venez ? Ça ne doit pas être très riant. Moi je n'en avais jamais vus, avant hier... Enfin, je ne crois pas. Mais je ne suis peut-être pas très au fait de ce qui rentre dans cette catégorie. Les morts-vivants sont nettement plus nombreux autour de Luménis. J'imagine que si on avait beaucoup d'extérieurs, on aurait développé une certaine spécialité... A mon avis, ça doit être assez géographique, ce genre de choses, non ?"

[Elzen]

« J'ai beaucoup voyagé ; et j'en ai vu les traces à de nombreux endroits. Un diable qui se fait passer pour un natif de notre plan afin de pervertir les cœurs et les lois du lieu ; une bande d'allumés vouant un culte à un démon ; un magicien invoquant les puissances occultes des plans inférieurs pour gagner en puissance… l'influence de ces êtres est malheureusement partout. Les morts-vivants n'en sont qu'un symptôme : Orcus, par exemple, l'un des anciens dieux de la nécromancie, est également l'un des grands généraux des abysses. »

Il se tut un instant.

« Pendant que vous chassez les effets, nous en chassons les causes. Quelque part, j'imagine que les deux sont indispensable : un fiélon peut causer des dégâts tels que le vaincre ne suffit pas à éradiquer le mal qu'il a causé, et ils sont assez sournois pour réchapper de la destruction de leurs œuvres. Sans notre traque, vous pourriez laisser nombre d'entre eux agir sans les avoir reconnu ; mais sans votre œuvre, nous ne pourrions sans doute pas nous concentrer sur eux. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur écoutait à demi. Les grands discours, ce n'était pas son fort.
" Vous pensez que si vous éliminiez les causes, il n'y aurait plus de mal en ce monde ? Que toute la vilénie est inspirée par les plans extérieurs ? C'est assez... audacieux, comme point de vue. A mon avis, mais je ne suis pas expert, vos diables... Ce n'est qu'une des faces du Mal. C'est bien qu'on les combatte. Mais il n'est pas besoin d'eux pour que l'ombre existe. Malheureusement. Il suffit qu'il y ait des gens."

[Elzen]

« C'est un point de vue bien pessimiste, pour un paladin. Les gens ne sont pas tous bons, certes ; mais leurs actes les plus horribles on souvent d'autres causes, directes ou non. Cependant, nous ne sommes pas si naïfs : même si nous parvenions dès demain à extraire entièrement et définitivement ce monde à l'influence des fiélons, il faudrait encore des générations avant de parvenir à réparer les dégâts qu'ils ont déjà causé. La tâche est immense ; mais à la fin, nous finirons bien par gagner. »

Il eut un geste de la main, comme pour marquer visuellement la transition.

« Assez parlé des généralités ; nous avons un cas bien plus concret sur lequel nous concentrer. En attendant d'y arriver, dites-moi ce que vous savez de ce qui se passe actuellement à Rohan. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne se trouvait pas pessimiste, juste réaliste. Un rien. Penser que tout le mal venait d'outreplan... Ça ne lui paraissait pas très rationnel. Mais il n'insista pas.
" Je ne sais pas grand chose... Il y a des diablotins qui font des bêtises un peu partout. L'écurie de mon auberge a flambé, par exemple. J'avais réussi à en attraper un, de ces petits monstres, mais j'ai dû le lâcher et du coup, il s'est enfui. Il y avait eu d'autres incidents avant... Un atelier dévasté, je crois... ou un entrepôt ? Ou les deux. Je me souviens que ce qui était particulier, c'était que les diablotins semblaient s'être matérialisés à l'intérieur, directement... Ou alors j'imagine que ça se téléporte, ces machins-là. Enfin, on n'est pas sûr que c'était les mêmes bestioles, en fait, vu qu'on a trouvé que le résultat de leurs bêtises... Donc c'était peut-être autre chose. Un cornugon dans un magasin de poterie."

[Elzen]

HRP : mes excuses pour le délai.

Le nain ne releva pas la mention du Cornugon – mieux valait espérer qu'ils ne soient pas confrontés à un tel adversaire.

« Se téléporter n'est normalement pas dans leurs attributions ; mais leur aptitude à devenir invisible et à changer de forme peut parfois avoir donner cette impression… Quant aux autres incidents… c'est le genre de choses qui leur ressemble, en tout cas. Et attendre sans rien faire quand d'autres sèment la pagaille n'est pas dans leurs habitudes… »

Ils arrivaient en vue des portes de la ville.

« Vous dites que vous en avez attrapé un. Pourriez-vous me détailler un peu cette rencontre ? »

[Arthur de Faisanlys]

" Et bien... Il y avait le feu à l'écurie de l'auberge, comme je vous ai dit."
Il essaya de se remémorer la scène.
" Des flammes qui nous empêchaient d'entrer, alors on est passé par une fenêtre sur le côté... Il faisait noir, ça sentait l'oeuf pourri, y'avait un truc qui ricanait... Bref, y'avait trois diablotins qui embêtaient les chevaux. Il y en a un qui m'a attaqué, mais il a planté son dard dans une planche alors j'ai pu l'attraper... On l'a assommé... et puis ils ont disparu, tout simplement : les diablotins et les flammes, pouf, d'un seul coup ! Enfin, je regardais pas. Mais je ne les ai pas vus partir. Et le p'tit gars qui m'accompagnait non plus. Enfin... Je ne lui ai pas posé la question : je m'occupais des chevaux."
Il accompagna cette dernière phrase d'une tape amicale sur l'encolure de son destrier.

[Elzen]

« Vous l'assommez, et il disparaît aussitôt avec ses camarades ? Étrange… De même que ces flammes. J'ai… entendu parler de ce genre d'enchantements ; mais ce n'est pas dans l'arsenal habituel de telles créatures. Je soupçonne de plus en plus qu'il y ait quelque chose derrière tout ça… »

Phénix, pour sa part, avait réagit en accélérant le pas. Ils avaient quasiment atteint la ville. À voir où son cavalier le mènerait ensuite.

[Arthur de Faisanlys]

" C'est vous le spécialiste." répondit Arthur avec le sourire.
Il interrompit ensuite le cours de la conversation pour se concentrer sur le chemin et les directives que lui avait données le messager à l'auberge. Il ne s'attendait pas à ce que l'incendie brûle toujours, mais ce serait toujours un point de départ pour l'enquête de son curieux compagnon.

[Elzen]

Effectivement, l'incendie ne brûlait plus. Parce qu'il n'y avait plus grand chose à brûler.

La bâtisse qui avait pris feu – une échoppe surmontée de quelques logements – s'était manifestement effondrée sous son propre poids après que les flammes aient fragilisé ses bases. Une troupe d'humains aux vêtements plus ou moins roussis et à l'expression sinistre observaient encore les lieux lorsque le cheval et ceux qu'il transportaient arrivèrent sur place. Quelques uns s'afféraient à fouiller les décombres.

Deux corps furent bientôt exhumés. Le premier était celui d'un diablotin, tout à fait semblable à ceux qu'Arthur avait rencontré précédemment. Sans doute n'avait-il, cette fois, pas réussi à s'enfuir aussi vite. Le second était celui d'un chien. Une belle bête, qui s'était sans doute trouvée coincée à l'intérieur lorsque les flammes avaient bloqué toutes les issues.

On continuait à chercher. Aux murmures de la foule, le paladin comprit assez rapidement que le propriétaire des lieux avait disparu, et que l'on craignait de retrouver également son cadavre.

[Arthur de Faisanlys]

Abandonnant le diablotin à l'examen du nain, Arthur prêta main forte aux gens qui déblayaient les lieux. Il redoutait, lui aussi, de découvrir un cadavre. Dans le même temps, il ne se sentait pas responsable de la catastrophe : il ne comprenait juste pas pourquoi, sachant qu'il y avait un spécialiste en ville, les gens l'avaient laissé partir avant même de l'informer de ce qui s'était produit.

[Elzen]

La réponse à cette question, il en avait sans doute eu un aperçu dans la réaction de surprise qu'avait eu la plupart de l'assistance lors de la découverte du diablotin. Avant qu'il ne pénètre dans l'écurie, nul parmi les villageois n'avait aperçu les responsables des incidents. Depuis ce moment, l'information avait sans doute circulé, mais comme une rumeur à laquelle tout le monde ne croyait pas. D'autant qu'il fallait compter avec le temps que les gens se parlent ; et qu'à en juger par la distance qu'il avait parcouru, à pieds, jusqu'à ce qu'Arthur ne le rattrape, le nain – que très peu des gens présents sur place semblaient connaître – avait sans doute quitté la ville un bon moment avant que ce nouvel incident ne survienne.

Il examina cependant le cadavre du diablotin avec attention pendant que le paladin s'occupait des décombres. De celle-ci, on ne tira plus aucun cadavre : plus les efforts se déployaient, plus il semblait certain que le propriétaire des lieux ne s'y était pas trouvé au moment de l'effondrement. Où se trouvait-il donc ? C'était, pour l'heure, une autre question sans réponse.

« C'était une brave et courageuse bête. »

Le gardien, son examen fini, s'était penché sur le cadavre du chien avec un certain respect. Celui du diablotin, en effet, présentait des traces de morsures assez visibles : l'animal s'était défendu et était sans doute la raison pour laquelle l'infernale créature avait trouvé la mort.

« Je crains cependant que ces corps ne nous apprennent pas grand chose. En tout cas, pas l'endroit où débusquer les deux créatures qui restent – en espérant qu'il n'y en ait que deux. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur, pourtant, avait parlé du diablotin aux gardes, lors de son incendie. Il avait même parlé du spécialiste.
Mais il ne saurait jamais pourquoi sa parole de paladin n'avait pas mené les autorités à agir avec célérité.
" Ah... C'est ennuyeux, ça, dit-il au nain. Vous pensez que... c'est quelqu'un qui les envoie ? S'ils ne peuvent pas se téléporter ? On devrait réfléchir à qui a été touché ? Ou c'est juste au hasard, pour mettre le box... du désordre ?"

[Elzen]

HRP : nous n'avons peut-être pas la même notion d'écoulement du temps, mais il ne me semble pas que plusieurs jours se soient passés Déposition auprès de la garde le matin suivant l'incendie de l'écurie, tu as dû aller au temple de Lathandre en fin de matinée, et nous sommes en fin d'après-midi, toujours le même jour. Toutes mes excuses si ce n'était pas clair…

Le nain regarda un instant les décombres, puis soupira.

« Je pense en effet qu'il y a quelqu'un derrière tout ça. Quant à savoir si cette personne a un objectif précis en tête, ou si elle souhaite juste semer le chaos… difficile à dire, pour le moment. Chercher le lien entre les différentes cibles n'est donc pas une mauvaise idée. »

Plusieurs soldats, l'urgence de l'incendie étant passée, étaient occupés, aux alentours, à noter toutes les informations qu'ils pouvaient obtenir des lieux et des témoins. Si Arthur souhaitait leur poser des questions particulières, il n'y avait guère de doute qu'ils se montreraient de bonne volonté.

[Arthur de Faisanlys]

HRP : oui, tu as raison.


Arthur n'en était pas certain, pourtant. Chacun ses prérogatives, et jamais il n'aurait osé s'imposer investigateur alors qu'il n'était ni originaire de la cité, ni habilité à le faire. Il pouvait par contre suggérer la chose à ceux dont c'était le métier.
Il quitta donc le nain et s'approcha des hommes qui recueillaient les informations.
" Vous trouvez quelque chose ?" demanda-t-il d'un air presque dégagé, embarrassé à l'avance, cherchant une manière de ne pas se montrer présomptueux.
Parce que, évidemment, quelqu'un avait sûrement déjà songé à faire le rapprochement entre les différentes victimes.

[Elzen]

Le garde le plus proche commença à répondre d'un ton officiel, sans regarder le paladin.

« Nous ne pouvons pas encore communiquer sur… oh. »

Il avait fini par tourner la tête, et observa Arthur un instant.

« Vous êtes le paladin qui a sauvé l'écurie la nuit dernière ? Excusez-moi. »

Son attitude devint immédiatement plus ouverte.

« Nous recoupons les informations, mais rien de très probant pour l'instant. Vous avez pu observer la créature qui a été sortie des décombres ? Est-ce bien l'une de celles de cette nuit, ou au moins une créature de la même espèce ? »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur jeta un oeil derrière son épaule, vers le nain, puis revint au garde.
" Oui. Je pense. Enfin... Je ne l'ai pas examinée dans les détails, je ne suis pas spécialiste, mais... ça y ressemble, en tout cas."
Il hésita puis se lança.
" Maître Alurtil, qui s'y connait bien, dit que ces créatures ne peuvent pas apparaître, comme ça, de nulle part, alors il pense que peut-être, quelqu'un les a invoquées... Alors on se demandait si peut-être... il y avait un lien entre les personnes qui ont été victimes de ce... vandalisme... ?"

[Elzen]

Le soldat se tourna alors vers le nain – lequel s'était de nouveau penché sur le cadavre du diablotin –, puis lança un regard à la ronde avant de refaire face à Arthur.

« Il s'agit donc de Maître Alurtil ? Excellente nouvelle. J'ignorais que nos hommes étaient revenus. Pour répondre à votre question, nous nous sommes effectivement penchés sur le sujet, mais n'avons rien trouvé de particulièrement probant pour l'instant. L'indice le plus évident, en dehors du fait que la zone géographique des faits était relativement restreinte, était qu'il s'agissait de lieux qui, quoique clos, attenaient à des établissements publics – l'écurie d'une auberge, la réserve d'un magasin, et l'atelier d'un peintre qui exposait ses œuvres non loin. Mais rien de semblable ici : non seulement nous changeons de quartier, mais il s'agissait d'une résidence strictement privée. Aucun lien spécifique entre les victimes… mais nous continuerons bien sûr de chercher. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur acquiesça. Il était peu connaisseur en matières magiques, et ne savait donc pas très bien comment fonctionnaient les sortilèges d'invocation... Est-ce qu'on pouvait faire apparaître une bestiole de l'autre côté d'un mur ? C'était possible, il n'en savait rien.
" Peut-être que la personne qui a fait tout ça était chaque fois présente, alors, quelques minutes avant que ça commence... dans l'auberge, le magasin, l'exposition... ou ici ?"
Il réfléchissait à voix haute.
" Peut-être que c'est le commerçant qui a le plus de chance de se souvenir de ça... Dans une auberge, il y a toujours beaucoup de monde..."

[Elzen]

« Beaucoup de monde dans l'auberge, peu à l'extérieur. Cette attaque est la seule, jusque là, à s'être déroulée de nuit ; mais tous ont eu lieu à une heure à laquelle les lieux étaient peu fréquentés. La réserve a été vandalisée pendant la fermeture de midi ; et l'atelier, pendant que le peintre était en déplacement. »

Alurtil, qui s'était approché, intervint.

« Ces créatures ont une capacité de métamorphose innée. Je suppose que s'ils prennent l'aspect d'un rat, ou quelque chose d'approchant, pénétrer dans des endroits qui nous semblent clos ne doit guère leur poser de problème. Par ailleurs, s'il s'agissait d'une convocation, le cadavre ne serait pas resté dans notre plan. Pour autant que je sache, les sortilèges d'appel qui permettraient de faire apparaître ces créatures sur demande nécessitent une très grande maîtrise de la magie ; je dirais plutôt qu'elles ont franchi un portail, et que celui qui est derrière tout ça dispose d'un lieux où les dissimuler depuis leur arrivée dans ce plan. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'ajouta rien et se morigéna même d'avoir ouvert la bouche pour lâcher une hypothèse stupide. Il ne connaissait rien au sujet et Alurtil était l'expert, ce qu'il venait de démontrer. A présent que le contact avec les gardes était fait, les choses allaient sans doute s'accélérer et cette petite crise trouver sa résolution. Il ne s'éloigna pas pour autant, ça n'aurait pas été poli.

[Elzen]

Le soldat, pour sa part, se tourna vers le nain sitôt que celui-ci eût achevé.

« Maître Throderic Alurtil, je présume ? C'est un plaisir de vous rencontrer. Compte tenu des événements, nous ne pouvions espérer meilleure aide que celle d'un paladin et d'un illustre gardien. Bien sûr, s'il y a besoin d'une rétri…
– Vous pouvez laisser tomber ce genre d'amabilités. Il y a un travail à faire, et puisqu'il se trouve que c'est dans mon domaine de compétence, je vais m'en charger. »

Alurtil lança un regard entendu à Arthur, ne doutant pas que celui-ci aurait la même réaction.

« Bien. Nos hommes vous ont bien mis au courant de ce que nous savons ?
– Ce jeune homme m'en a fait un rapide exposé. »