Regretter d'être mère

[Smidge]

une étude montre que le tabou est toujours bien présent

hé oui, si on fait des enfants, c'est forcément pour trouver ça génial toute sa vie et c'est forcément impossible de regretter son choix (enfin si, les pères ils ont droit, mais les mères... quand même quoi !)

pas vrai ?

[Voyageuse]

Pas faux.
Si une femme osait manifester des regrets, on lui dirait aussitôt qu'elle n'avait qu'à ne pas le faire ou avorter. Donc c'est tabou de le dire (enfin, sauf pour ma belle-mère, qui a souvent fait comprendre à ses enfants qu'ils étaient trop nombreux et les engueule s'ils s'avisent d'en avoir plus de deux, parce que d'après elle ça fait trop !). Pour le père ça passe sûrement mieux... comme s'il était présumé avoir subi le choix de sa femme ???

Après, je connais un forum sur l'adoption où se trouvent des femmes ayant adopté un enfant avec handicap ou souci de santé, et où, là, elles osent dire parfois qu'elles ne supportent plus tel ou tel aspect de leur gosse, qu'elles en ont marre de sacrifier leur vie et tout leur temps.... même lorsqu'elles ont choisi au départ d'adopter un enfant avec handicap. Mais si elles peuvent l'exprimer sur ce forum (parce qu'elles savent que les autres comprendront), ça reste très mal vu dans la vie publique (on leur dira qu'en ayant adopté, quelque part, elles l'ont bien cherché!).

[Okau]

La grande question c'est déjà de savoir POURQUOI faire des gosses ? Avant d'avoir à le regretter, il faut vraiment se poser la question. Quitte à 'faire un essaie' dans le sens : si t'es déjà pas capable d'assumer un animal de compagnie, un gosse, oublies...

Mes ami(es) (parce qu'il faut le dire, de ma génération et de ceux avec qui je suis proche seules les filles ont des mômes), qui ont choisis d'avoir des lardons sont celles qui craignaient d'être larguées par leur mec ou qui voulaient absolument se faire passer la bague au doigt... Pas sûr que se soit la plus saine des raisons d'avoir une progéniture (attention je n'en fait pas une généralité, c'est juste un fait).

Qui plus est, il y a l'aspect financier qui, ne mâchons pas nos mots, est une variable assez aléatoire (surtout ce millénaire). Une année ça va, une autre ou c'est plus sec et le chiard qui fait un caca nerveux pour avoir le dernier I-Prout ça peut pas mal user la patience.

Ce que je pense, c'est que le gens ne se posent pas assez la question AVANT. Il faut savoir voir sur le long terme et c'est quelque chose qui disparait peu-à-peu de la conscience collective (en tout cas c'est mon ressentis).

[Elzen]

Quitte à 'faire un essaie' dans le sens : si t'es déjà pas capable d'assumer un animal de compagnie, un gosse, oublies...

Eùh… ça n'a rien à voir :-|
Je connais plusieurs personnes qui seraient incapables d'avoir un chien et qui s'en sortent très bien avec un gosse.

Sinon, un truc à comprendre, sur la question de « fallait y penser AVANT », c'est qu'entre AVANT et pendant, il s'écoule un fameux tas d'années.

[Chalindra Pharn]

Tout le monde à le droit d'en avoir marre. C'est pas une honte. Surtout qu'on se fait généralement une idée de comment seront les lardons et qu'au final le bacon n'a pas si bon gout

[Féérune]

Je me souviens d'un documentaire très choquant sur des familles américaines qui avaient adopté et ne supportaient plus l'enfant. On remettait - les parents adoptifs et l'enfant adopté - sur le "marché", dans des espèces de shows de présentation, les enfants dont l'adoption n'était pas réussie... L'idée était de redonner une chance à l'enfant, dans une nouvelle famille. L'enfant se "vendait", comme pour un entretien de boulot ou un casting !

C'était sidérant.

D'un autre côté, faut-il se voiler la face ? Les adoptions partent d'un sentiment généreux, mais parfois il faudrait pouvoir reconnaître sans culpabilité que ça se passe mal.

C'est plus difficile pour un enfant de son sang, mais parfois il arrive qu'un enfant soit pathogène pour sa famille... J'ai connu un cas, où un jeune adulte a tellement stressé son père cardiaque qu'il a à mon sens hâté son décès.

La majorité des familles vivent une vie affective solide malgré tout.

[Voyageuse]

La grande question c'est déjà de savoir POURQUOI faire des gosses ?
[...]
Mes ami(es) (parce qu'il faut le dire, de ma génération et de ceux avec qui je suis proche seules les filles ont des mômes), qui ont choisis d'avoir des lardons sont celles qui craignaient d'être larguées par leur mec ou qui voulaient absolument se faire passer la bague au doigt... Pas sûr que se soit la plus saine des raisons d'avoir une progéniture (attention je n'en fait pas une généralité, c'est juste un fait).

C'est marrant, je n'ai jamais côtoyé ce genre de cas (j'ai même connu l'inverse : lorsqu'on sent que le mec n'a pas la fibre paternelle, pas envie de se coltiner un gosse, ose-t-on suggérer d'en avoir un au risque de le voir fuir à toutes jambes ?.).
Mais dans le "pourquoi", il y a en partie la pression sociale (réussir sa vie c'est avoir un conjoint, puis des gosses, une maison, un boulot). Et l'horloge biologique aussi, pour les filles, qui tourne, tourne : quand à 35 ans toutes tes copines ont des gosses sauf toi, tu commences à te dire que tu voudrais bien être "comme les autres", tu te sens un peu à l'écart quand ça discute des gosses, tu n'as plus les mêmes horaires de vie.... Et si tu es une fille tu sais bien que tu n'as plus beaucoup de temps pour ça, il y a le risque que plus tard ce soit définitivement trop tard. Donc tu te lances avant qu'il ne soit trop tard, pour ne pas avoir le sentiment d'avoir loupé quelque chose... Peu assument le fait de ne pas vouloir d'enfant, elles sont regardées de travers, ce n'est pas dans la bien-pensance actuelle. Et en fait, beaucoup veulent de tout cœur avoir des enfants, elles en rêvent, c'est dans leur éducation et le modèle sociétal.

Et sinon, rien à voir avec un animal de compagnie : m'occuper d'un chien me fait royalement ch***, alors que j'adore mes gosses (même quand elles me saoulent!)

[Okau]

Et sinon, rien à voir avec un animal de compagnie : m'occuper d'un chien me fait royalement ch***, alors que j'adore mes gosses (même quand elles me saoulent!)

Ah bah j'avais bien dis que j'y connaissais rien. Je voyais ça de manière 'pragmatique'. A savoir un être vivant que l'on doit gérer (Boire, manger, ch*er, jouer...).

[Inarius]

C'est pas un tamagochi hein
Rien à dire sur la question, n'étant pas concerné, mais je connaissais l'article.

Je connais pour ma part une fille qui a "regretté" d'être mère (l'ayant accepté plus ou moins sous la contrainte du conjoint insistant qui en voulait un absolument, mais s'étant auto-persuadée du contraire). 3 internement, 2 ans de dépressions et 1 divorce plus tard, ça va mieux.
Je pense qu'en plus d'être tabou c'est un sentiment qui, vu l'image de la société et la pression, renvoie une très mauvaise image de soi-même face à la société si on a pas des reins solides.