[Bâtiment] Le Bastion des Arts

[Taliesin]

[Quête : Association de Bienfaiteurs]

Sauf que la séance ne se passa pas tout à fait comme prévu.
Durant de longues minutes, sourcils froncés, front plissé, Alexandre fixa le livre avec intensité sans que rien de particulier ne se produise. Il persévéra malgré tout, faisant contre mauvaise fortune bon cœur mais, alors que la quatrième tentative touchait à son terme, il paraissait fort découragé.
Il s'apprêtait à renoncer lorsque le livre bougea légèrement...
...avant de s'immobiliser.
Toutefois, au même instant, le salon fut parcouru d'un violent courant d'air et toutes les bougies présentes s'allumèrent.
Autre phénomène intéressant : la cuiller dont ils s'étaient servi la veille pour les exercices se mit à luir d'un éclat aveuglant.

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

« Intéressant », commenta Silmandel, après avoir observé les manifestations magiques.
Il prit la cuillère, la tourna entre ses mains.
« Un sortilège de lumière basique ne génère même pas une intensité aussi forte. »
Il déposa la cuillère.
« Avec les bougies et le livre, trois effets en un. On touche au but. Reposes-toi un instant et réessaie. »

[Taliesin]

[Quête : Association de Bienfaiteurs]

-Ce serait juste bien que j'arrive à faire ce que j'ai envie de faire... soupira Alexandre.
Tout en reprenant son souffle, il observa les bougies allumées, la cuillère étincelante, le livre immobile... Puis il recommença à se concentrer.
Le courant d'air revint, quoi que plus ténu, faisant danser les flammes.
Le volume eut un premier soubresaut. Un second.
Le regard de Silmandel fut attiré par un étrange éclat du côté de la fenêtre. Tournant les yeux vers celle-ci, il découvrit que le ciel d'azur était parcouru de lueurs vaporeuses, mouvantes, multicolores...
Il y eut un flash aveuglant.
Puis l'elfe se sentit chuter, entendit son acolyte crier.
Quelques instants plus tard, un choc brutal lui coupait le souffle.
Battant des paupières, il se découvrit affalé sur une large branche, au milieu d'un feuillage aussi verdoyant que touffu.
A plusieurs mètres en-dessous, il discerna de l'herbe, des racines, des pierres moussues...
A ses oreilles résonnaient désormais le chant de myriades d'oiseaux.
Ainsi que le grognement d'Alexandre, cramponné à une branche voisine.

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Silmandel s’était évidemment attendu à des effets secondaires. Mais là... Là il était stupéfait. Il regarda, regarda encore ce paysage sans commune mesure avec celui du salon. Il lui fallut plusieurs secondes pour sortir de cette béate contemplation.
« C’est original. Heu, ça va Alexandre, tu vas réussir à descendre tout seul ? »
Il s’employa lui-même à quitter son perchoir pour retourner sur le plancher des vaches. Ce serait quand même mieux pour faire le bilan de ce... hum, petit imprévu ?

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Je crois que oui...
Un peu plus tard, à l'issue d'une descente acrobatique mais effectuée sans anicroche, tous deux se retrouvaient au sol.
-Quand tu m'as demandé de ressayer, tout à l'heure, j'ai failli dire que c'était peut-être pas une bonne idée, vu les trucs bizarres qui venaient de se produire... murmura Alexandre.
Il jeta un regard aux alentours.
-Eh ben... J'aurais dû le dire, je pense.
Il se tut, s'abimant dans la contemplation du paysage environnant, de ce décor sylvestre où tout était d'une beauté et d'une intensité déconcertantes.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Franchement, j’ai peine à croire que tu puisses être responsable. Bien sûr, tes tentatives ne doivent pas être étrangères à ce qui vient de se passer mais... de là à nous téléporter, ou pire, à nous faire changer de plan... je ne pense pas que ce soit possible sans un élément extérieur. »
Il repensa aux lueurs qu’il avait vu dans le ciel, juste avant le flash. S’agissait-il de cet élément extérieur où juste du prélude du spectaculaire effet secondaire ? Ce n’était sans doute plus la question à se poser. Présentement, il fallait se demander où diable ils avaient atterri et l’elfe n’en avait pas la moindre idée. Il connaissait le concept général des plans, le fait qu’il soit possible d’aller de l’un à l’autre via des portails ou des sortilèges, mais il ne connaissait aucun plan en particulier, tout ceci n’était pour lui que de la lointaine théorie. La seule chose dont il était sûr, c’était qu’il n’était plus à Melandis et que cet endroit semblait trop beau pour appartenir au monde ordinaire. Il était cependant trop tôt pour exclure la téléportation dans un lieu exotique ou une espèce de sanctuaire.
« M’enfin, j’imagine que ça pourrait être pire. Il est chouette cet endroit, tu ne trouve pas ? Visitons un peu, on doit en voir davantage. Mais reste à côté de moi, on ne sait jamais. »

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

Une fois n'est pas coutume, Alexandre ne protesta pas, même pour la forme, et se coula plutôt dans son ombre tandis qu'ils se mettaient en marche.
Ainsi progressèrent-ils au sein d'une forêt enchanteresse, parmi des arbres gigantesques dont l'âge semblait n'avoir d'égal que la vitalité. Malgré l'épaisseur et le foisonnement des frondaisons, le sous-bois n'avait rien d'obscur, illuminé au contraire par les rayons dorés d'un soleil flamboyant qui, un peu partout, formaient des puits de lumire venant caresser l'herbe douce qui habillait un sol que l'on prenait plaisir à fouler. Où qu'ils portent leurs regards, la nature déployait une opulence, une plénitude qu'aucun être intelligent ne paraissait avoir jamais perturbé.
Après de longues minutes de marche, ils entendirent le chant de l'eau vive se mêler à celui des oiseaux et, bientôt, ils parvinrent sur la berge gazonnée d'une rivière dont les flots d'une transparence parfaite s'écoulaient dans un lit de galets aux teintes argentées.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Et bien voilà, on est mort, déclara Silmandel, en riant à moitié. Tu as fait sauter le théâtre et on est au paradis ! »
Au paradis de quel dieu, cela restait à déterminer et de toute façon, son ton prouvait qu’il ne croyait pas à cette possibilité. Il imaginait que mourir ne se faisait pas ainsi. Non, il se sentait vivant. Immobile près de la rivière, il pivota sur lui-même pour embrasser du regard cette forêt irréelle. Il abandonna dès lors l’idée de se trouver dans un sanctuaire quelconque. Tout ceci était bien trop vaste, bien trop étendu. Alors, autre plan ? Autre continent ?
« Et si on se baignait ? » proposa-t-il.
Là encore, il n’était pas sérieux. Il temporisait simplement, le temps de trouver une démarche adaptée à la situation. Il avait beau être particulièrement doué pour l’improvisation, ne lui venait à l’esprit que l’errance. C’était un peu limité, aussi cherchait-il à passer en revue tout ce qu’il savait, toutes les alternatives.

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Heu... Non. Faut qu'on arrive à savoir où on est. Et qu'on trouve un moyen de rentrer.
Son regard se perdit à nouveau dans la forêt.
-Par certains côtés, ça ressemble un peu aux jungles de Maztica. Sauf que, d'après ce que je sais, elles sont plus sombres, plus humides... Plus touffues, aussi, avec des tas de lianes et de trucs comme ça...

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Pour être franc, je n’ai pas la moindre petite idée de l’endroit où on se trouve. Et pourtant, j’ai voyagé, j’en ai vu des paysages différents. Aucun ne ressemblait à ça et ne dégageait ce genre d’ambiance. Je n’ai pas d’avantage entendu parlé d’une forêt aussi féérique qu’elle. Elle en semble presque surnaturelle. »
Silmandel marqua une pause avant de prendre sa décisions.
« Bon, il n’y a pas trente-six choses à faire. On doit trouver quelqu’un pour en apprendre plus sur cet endroit et découvrir le moyen d’en partir. On va suivre la rivière pour commencer. On verra bien où elle nous mène. »

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

Ils se remirent donc en marche, longeant la rivière vers l'aval.
Au fil de leur progression, ils eurent de bref aperçus de la faune locale : parfois, un poisson se rapprochait de la surface de l'eau ; parfois, un oiseau, un écureuil, une biche se laissaient entrevoir parmi la luxuriante végétation. La splendeur de celle-ci était également valable pour les animaux : si leurs espèces étaient familières, ils semblaient plus beaux, plus gracieux que tous ceux que l'elfe et le garçon avaient pu contempler au cours de leur vie.
Enfin, le rideau d'arbres se déchira. Apparu alors sous leurs yeux un fleuve immense que les rayons du soleil, se mirant à sa surface mouvante, rendaient presque aveuglant. De l'autre côté, la forêt régnait également sans partage et, nulle part, on ne voyait le moindre signe de civilisation.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« C’est superbe ! » finit par déclarer Silmandel.
Il le pensait vraiment, tout comme il pensait de plus en plus avoir changé de plan. Ou alors ils se trouvaient à proximité de quelque chose d’assez puissant pour influencer l’environnement. Quoi qu’il en soit, ils étaient loin de Melandis, loin aussi d’un lieu habité, il le craignait. Non qu’il ait peur de mourir de faim ou de soif, il suffisait de tendre la main pour cueillir un fruit ou de se baisser pour boire dans une eau pure, non que l’idée de visiter ce lieu l’indispose, au contraire, seulement il y avait le spectacle. S’ils mettaient trop de temps à rentrer, ce serait fichu, probablement.
« Suivons le fleuve, lui-aussi il doit mener quelque part. »

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Heu, oui : à la mer. Mais je suis pas sûr que ça nous avancerait beaucoup.
Il secoua la tête.
-Enfin, de toute façon, pour aller de ce côté-là, faudrait traverser la rivière. Donc si tu veux le suivre, ça sera plutôt vers l'amont. Et donc sans doute vers des montagnes.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

Il comprit là où Alexandre voulait en venir. Et il n’avait peut être pas tort.
« C’est vrai qu’on risque de marcher sacrément longtemps sans être plus avancé... Très bien, on va s’y prendre autrement. On va partir du principe qu’un endroit aussi beau et paisible ne cache pas de danger. »
Il joignit les mains en porte-voix et appela :
« Hého ! Il y a quelqu’un ?! Nous sommes perdus et nous avons besoin d’aide ! »

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

Sans doute effrayés par ce brusque vacarme, plusieurs oiseaux s'envolèrent des arbres voisins. Mais ce fut là le seul et unique effet de l'appel.
-Bon ben, reste plus à espérer qu'il n'y ait vraiment aucun danger ici... souffla Alexandre.
Lequel semblait plus inquiet qu'émerveillé face à leur situation inattendue.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Ho, ne t’en fais pas pour ça. J’ai l’habitude de me battre. Je te défendrai jusqu’à la mort s’il le faut ! »
Il avait dit cette dernière réplique sur un ton théâtral. Il ne souhaitait pas se donner l’air trop sérieux, sans quoi Alexandre risquerait d’être plus inquiet encore.
« Bon, attends-moi une seconde. Je vais grimper à cet arbre. J’aimerais me faire une idée plus claire de ce qui nous entoure et pour ça, il me faut prendre de la hauteur. »
En cas de souci, il pouvait descendre en un rien de temps. Il lui suffisait de sauter puis de ralentir sa chute grâce à un sort de feuille morte.

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Pff, comme si je pouvais pas grimper à un arbre, moi aussi !
Alexandre s'en tint à cette - fausse - protestation et demeura près du tronc tandis que Silmandel se lançait dans l'ascension. Si celle-ci fut grandement facilitée par son agilité, elle n'en resta pas moins longue et fatigante. Cependant, il parvint enfin près du sommet et pu découvrir un panorama à couper le souffle.
La magnifique forêt s'étendait tout autour de lui, à des lieux à la ronde, et paraissait même ne pas avoir de fin, quoique l'horizon soit masqué par une chatoyante brume de beau temps. Tout juste crut-il discerner, au nord, les très lointains contours d'une chaîne montagneuse. Pour le reste, les seules trouées dans le dôme de verdure étaient le sillon plus ou moins large des cours d'eau et, parfois, les espaces dégagées qu'occupaient des lacs ou de vastes clairières.
Enfin, il ne vit nulle part le moindre bâtiment, la moindre cité : c'était comme si aucun être civilisé ne vivait en ce paradis... En revanche, de manière inexplicable, les courbes du fleuve et les dénivélations du terrain environnant lui parurent vaguement familières.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

Il resta un moment à observer ce panorama, tâchant de reléguer son admiration dans un coin de sa tête pour se concentrer sur cette vague ressemblance. Comment pouvait-il avoir l’impression de reconnaître quelque chose alors qu’il n’était jamais venu ici ? Non, ce n’était pas ce qu’il fallait se demander. Qu’est-ce que ce paysage lui rappelait ? Il fixa la chaîne montagneuse, le fleuve, demeura un instant perplexe, avant de se revoir observer le décor par la fenêtre de sa chambre, au théâtre. Il l’avait fait assez longtemps pour que les images soient encore bien présentes dans son esprit. Se pouvait-il que... qu’il soit encore à Melandis ? La forêt lui jurait le contraire de toute sa verdoyance d’émeraude. Le terrain correspondait, pourtant, à peu près. De plus en plus pensif, il redescendit de l’arbre. Même s’il avait raison, ce dont il doutait, comment cette information pouvait-elle l’aider ? Peut-être en se rendant en des lieux symboliques de la cité devenu nature riante.
« Alexandre, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est qu’il n’y a pas l’ombre d’un bâtiment dans le coin et que cette forêt est vraiment, mais vraiment très vaste, dit-il en achevant sa descente. La bonne, c’est que j’ai peut-être un truc à vérifier. Le fleuve est par là, on devrait aller par ici. »
Il souhaitait se rendre au palais impérial. C’était un choix comme un autre.

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

Le garçon le suivit sans poser de question et ils quittèrent la rive du fleuve pour s'enfoncer à nouveau dans la forêt. Après un temps indéterminé, le sol commença à s'élever : ils avaient atteint le flanc d'une colline. Or, c'était sur une colline que trônait le palais impérial... De longues minutes plus tard, Silmandel eut une confirmation encore plus flagrante de son intuition : une partie du sommet de l'éminence était occupée par une clairière gazonnée inondée de soleil au centre de laquelle se dressait un cercle de pierres levées. D'une blancheur immaculée, elles semblaient remarquablement lisses et régulières, comme si ni le passage des siècles ni les intempéries n'étaient parvenus à les éroder.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« J’avais raison... »
Silmandel en était lui-même surpris car avant la découverte de ce cercle, il était très loin d’être sûr de son hypothèse. Il s’en approcha à pas lent tout en disant :
« Nous avons bel et bien changé de plan. Et je crois que ce plan est une sorte de reflet féérique de notre monde. On se trouve toujours à Melandis, mais la Melandis d’ici, c’est une forêt. Et ça, c’est le palais impérial. »
Il venait de désigner du doigts les pierres blanches. Bientôt, il put les toucher, ce qu’il fit, de nouveau pensif.
« Ho moins, on a trouvé quelque chose. C’est un bon début. »
Mais à quoi cela les avançait-il ? Il ferait bien de trouver.

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Mais à quoi ça nous avance ? répondit Alexandre, faisant écho à ses pensées. Je veux dire, même si c'est bien de savoir où on est, ça ne nous donne pas de solution pour repartir...
Il fronça les sourcils, songeur.
-Tu crois que c'est un endroit de ce genre, le Pays des Merveilles de la pièce ?

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Ça ? Le pays des merveilles ? Je ne sais pas. Je n’avais pas vu les choses sous cet angle. Mais pourquoi pas. Ça y ressemble en tout cas. Et si tu as vu juste, peut-être que le livre est une sorte de clé, ce qui pourrait expliquer pourquoi nous sommes ici. »
Silmandel, tout en parlant, poursuivait son inspection du cercle de pierres levées.
« Le problème, c’est que le livre n’est pas venu avec nous. En tout cas, on a des pistes. Faut fouiller et on trouvera bien un moyen de partir. Si ce cercle ne peut pas nous aider, on se rendra en d’autres points de Melandis pour voir ce qui se trouve ici. Je pense juste préférable d’éviter le cimetière ou l’école du Nécronomicon, au début tout du moins. »
Si son inspection des pierres ne donnait rien, il lancerait dessus quelques sortilèges de lumière, juste pour voir le résultat. Puis il serait temps de partir.

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

Les pierres s'illuminèrent, sans doute un peu plus qu'elles ne l'auraient dû, mais ce fut la seule chose sortant de l'ordinaire qu'il lui fut donné de constater.
-Tu espères vraiment réussir à trouver quelque part une sorte de... de porte menant à Melandis ? s'enquit Alexandre. Il y a tellement de différence entre la ville et cet endroit que, personnellement, j'ai du mal à imaginer qu'il en existe.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Et pourquoi ça ? Cet endroit semble à moitié magique. Regarde comme les pierres s’illuminent avec un simple sortilège. »
Silmandel regarda les pierres blanches, puis la forêt, puis Alexandre.
« Vas-y, essaie d’en illuminer une, comme si c’était la cuillère. »
Cela ne mènerait à rien mais bon, il avait un peu peur de se retrouver sans idée, sans rien à tenter. Il n’avait pas envie de se montrer impuissant devant le garçon. Le moment n’en deviendrait que plus pesant. Un comble pour un lieu aussi enchanteur !

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Heu...
Le garçon parut des plus embarrassés.
-Honnêtement, vu ce qui s'est passé la dernière fois que j'ai tenté d'utiliser ma magie, j'ai pas super envie de réessayer : on serait bien avancés si ça nous envoyais dans les Abysses ou un truc du genre. Et puis... Je suis un peu vanné, quoi.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« C’est vrai qu’on a pas mal bougé depuis notre arrivé, et puis il y a eu la séance de magie... »
Du coup, il n’allait pas non plus lui demander de se rendre ailleurs. Cela ferait plus de marche, plus d’efforts.
« Reposons-nous ici un moment. C’est sans doute le mieux à faire dans l’immédiat. On va aussi se cueillir deux trois fruits, ça nous fera du bien. »
Qui sait, durant leur pause, quelqu’un allait peut-être se montrer. Attendre au cercle de pierres semblait être une chose à tenter.

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Oh, on peut aller ailleurs si tu veux. Simplement, la magie... Disons que maintenant, j'ai vraiment peur de provoquer une catastrophe si j'essaie de m'en servir.
Il suivit néanmoins Silmandel jusqu'à la lisière de la forêt et l'aida à ramasser les baies, lesquelles poussaient en abondance. Tandis qu'ils les dégustaient - elles étaient tout bonnement délicieuses -, un magnifique cerf émergea d'entre les arbres, à bonne distance. Il les contempla quelques instants puis poursuivit son chemin sans leur accorder davantage d'attention.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

Silmandel suivit du regard le cerf, savoura ses baies et se dit qu’il était vraiment dommage d’être arrivé ici dans les circonstances actuelles. Cet endroit méritait d’être exploré, d’être apprécié, ce qu’il ne pouvait pas vraiment faire puisqu’ils devaient trouver un moyen de partir, et vite de préférence. Ses réflexions ne l’empêchèrent pas de déclarer à Alexandre :
« Tu n’as pas à t’en faire pour ta magie. Et je ne dis pas ça juste pour te rassurer. Les effets secondaires que tu peux provoquer par toi-même sont sans commune mesure avec ce qui s’est passé, je te l’ai déjà dit. Au mieux, tu as été la toute petite étincelle qui a enflammé un brasier venu d’ailleurs. »
Il était important de le rassurer.[/i]

[Taliesin]

[Interlude : Ailleurs]

-Mais si je n'y étais vraiment pour rien, ou pour si peu, tu ne crois pas que d'autres gens auraient subi le même phénomènes ? Qu'on aurait rencontré d'autres Melandiens dans les parages ?
Il haussa les épaules.
-Enfin, comme je n'y connais absolument rien... Je te fais confiance.

[Manfred]

[Interlude : Ailleurs]

« Le livre a peut-être joué un rôle. Ou les lueurs dans le ciel que j’ai vu juste avant le flash. Ou alors, c’était autre chose. Mais pas toi tout seul. Tu n’es pas un demi-dieu capable d’ouvrir des portes entre les plans juste en voulant exécuter une manipulation à distance. Bon, on tente de se rendre ailleurs ? Il faut que ce soit un endroit qu’on puisse facilement localiser rien qu’à la disposition du terrain. Le palais impérial, c’était simple, il se trouve sur une colline. »
Ils s’orientaient lentement mais sûrement vers de la simple errance. Mais que pouvaient-ils faire de plus ?