[Lieu] La Vallée Fertile

[Galathée]

" Heu... Je ne connais pas ces noms, dit l'elfe. C'est possible. De ce que je sais, il y a toute une sorte de conseil de crise qui s'est désormais constitué, avec nos chefs et des gens d'ici. Je pense que l'idée est d'évaluer le moment opportun pour agir... parce qu'il reste beaucoup de personnes en haut, de ce que je sais. Des femmes, si j'ai bien suivi, peut-être des enfants."

[Taliesin]

Il acquiesça.
-Oui, il y a malheureusement des enfants parmi les otages.
Il jeta un regard en direction des hauteurs.
-Pensez-vous que le conseil accepterait de me recevoir ? Étant entré dans l'abbaye, disposant de son plan, je pourrais leur donner des informations potentiellement utiles...
A moins bien sûr que ses comparses ne s'en soient déjà chargés.

[Galathée]

" Je ne vois pas pourquoi pas. Mais il y a des gardes à l'entrée et je sais qu'ils ne vous laisseront pas passer. Le mieux est d'attendre qu'ils aient terminé leur conciliabule du moment pour aborder l'un ou l'autre. Tout le monde est un peu sur les nerfs, parce que la secte avait manifestement pas mal d'appuis dans les notables, et donc seules des personnes triées sur le volet ont le droit de franchir la porte."
Il haussa les épaules.
" Vous aurez peut-être du succès auprès du poste qui tient la porte, cela dit : il y a toujours quelques chefs dans ce coin-là."

[Taliesin]

Le barde réprima un sourire : il y avait peu de chances qu'on le soupçonne d'être de mèche avec la secte, puisqu'au cours de son séjour dans la vallée, il n'avait cessé de répéter à qui voulait l'entendre - et en pure perte - qu'il y avait anguille sous roche, que ces enlèvement cachaient quelque chose de beaucoup plus vaste et de beaucoup plus sombre qu'on ne pourrait le croire.
-Pourriez-vous m'indiquer où se trouve ce poste ? Je vais m'y rendre sans tarder.
Il jeta un regard dans la direction du centaure.
-Je prendrais juste, auparavant, le temps d'échanger quelques mots avec lui. Les choses ont été assez compliquées de mon côté, si bien que je n'ai pas pu tenir mes engagements et... je voudrai sm'en expliquer.

[Galathée]

L'elfe jeta un oeil vers la créature, qui s'était éloignée entre les arbres.
" Bonne chance avec ça... A côté de lui, un paladin n'a pas d'honneur, si vous voyez ce que je veux dire... Je vous conseille d'inventer une histoire de dragon rouge, ça pourrait marcher."

[Taliesin]

Cette fois, il sourit franchement.
-J'ai pire qu'un dragon rouge : j'ai mon vils Victor. Ajouté à toutes les autres complications, je pense que c'est une justification plus qu'amplement suffisante.
Il se demanda brièvement où était le jeune Desmoulins mais chassa l'idée de son esprit : soit celui-ci serait attrapé par les défenseurs de Champsdor, soit il irait se jeter tête baissée dans les griffes de la secte, ce qui faisait que, dans un cas comme dans l'autre, il finirait par retrouver sa trace. De toute façon, c'était dans l'immédiat hors de sa portée et il valait mieux se concentrer sur ce qu'il pouvait faire, à s'avoir s'entretenir avec le centaure puis gagner le poste.

[Galathée]

Le centaure n'était pas très loin, immobile, lorgnant la ville environnante que des feux épars coloraient de rouge et de jaune éblouissants. Evidemment, comme bien des créatures sylvestres, il voyait parfaitement dans le noir et distinguait probablement, comme Taliesin, la butte du monastère, protégée par ses remparts, plongée dans les ténèbres.
Il ne dit rien lorsque Taliesin s'approcha, ne lui décochant pas un coup d'oeil, mais sans nul doute bien conscient de sa présence à quelques pas.

[Taliesin]

L'elfe choisit de ne pas tourner autour du pot.
-Je tenais à vous dire que je suis sincèrement navré de ne pas avoir pu tenir mes engagements à votre égard. Certes, j'ai eu beaucoup à faire et à penser, et c'est un doux euphémisme. Mais cela ne change rien au fait que je sois fautif et que je comprenne parfaitement que vous m'en vouliez.
Il soupira.
-Après que nous nous soyons séparés, j'ai gagné la demeure de maître Wilmarin et il m'a permis de rencontrer certains membres de la tribu des Tombes de Soie avec lesquels nous avons mené deux expéditions d'infiltration consécutives dans la vallée, la seconde nous ayant mené jusque dans l'abbaye. Nous avons libérer la princesse, mon amie Cordélia, une autre femme encore mais... les choses ont mal tournées et nous avons été séparés. Je suis parvenu à regagner la Lorien en compagnie d'un petit otage que j'avais réussi à sauver. J'ai alors décidé d'attendre chez maître Wilmarin, me disant que s'ils s'en étaient tirés, mes compagnons m'y rejoindraient. Mais mon fils Victor a eu la merveilleuse idée de filer en douce pour tenter de résoudre le problème par lui-même et... je me suis lancé à ses trousses, ce qui s'est finalement soldé par un séjour dans les plans. Bien sûr, je ne suis toujours pas parvenu à le retrouver.
Il secoua la tête.
-Enfin voilà : comme ça, vous savez ce qui s'est passé de mon côté. Et, à nouveau, je vous présente mes excuses. Je vous prie de croire que ce n'est pas volontairement que je vous ai laissé sans nouvelles et que j'en suis vraiment désolé.
C'était la pure vérité, d'autant que l'injustice dont avait été victime le centaure l'avait révolté. N'avait-il pas cessé, d'ailleurs, de clamer qu'on se servait de celui-ci comme bouc émissaire ?

[Galathée]

Le centaure n'avait rien dit et n'ajouta rien une fois que le barde eut terminé sa tirade. Il se contenta de lui jeter un bref coup d'oeil, la mine neutre, puis reporta son attention sur la ville.
" Vous ne me devez rien et moi pas davantage. Retournez à vos affaires pressantes." lâcha-t-il finalement, le ton dénué d'expression.

[Taliesin]

Connaissant le caractère du centaure, sa réponse équivalait sans doute à une réconciliation...
-Quoi qu'il en soit, je suis heureux que votre innocence ait éclaté au grand jour. J'espère que tous ces événements ouvriront les yeux des habitants de la vallée.
Il sourit.
-A bientôt.
Bon, ce fameux poste, à présent...

[Galathée]

Baptiste continuait à suivre le barde, discret mais bien présent, et il en faudrait davantage que les remarques d'un garde pour le décourager, en dépit du tumulte qui régnait toujours dans les rues. Car manifestement, le poste de garde, au bas des portes du monastère, était au coeur de la zone la plus dangereuse, et les projectiles qui tombaient des hauteurs semblaient s'y concentrer. Il leur faudrait passer devant des maisons en flammes et s'exposer à ce qui surgirait du ciel... quelle qu'en soit la nature. Mais l'expression du gamin indiquait à Taliesin que s'il entendait l'en dissuader... Il faudrait qu'il use de trésors de persuasion (ou d'autorité).

[Taliesin]

Mais Taliesin ne chercha ni à le convaincre, ni à le forcer : il savait pertinemment que rien de ce qu'il pourrait dire n'aurait le moindre effet sur le gamin, désormais aussi sourd à ses arguments que l'était son cadet. Quant à l'envoyer de force dans un refuge, ç'aurait été le plus sûr moyen pour qu'il s'engouffre sur la voie ouverte par ledit cadet, à savoir s'enfuir pour foncer à son tour tête baissée dans la gueule du loup. Non, décidément, mieux valait le laisser venir : au moins l'aurait-il ainsi sous les yeux et pourrait-il, peut-être, l'empêcher de faire absolument n'importe quoi.

[Galathée]

Baptiste avait beau s'exposer au danger, il demeurait vigilant et calme. Bien décidé à rester dans le sillage du barde, il ne pipait pas un mot, les yeux courants sur l'environnement autour d'eux. Ils durent passer devant un premier bâtiment qui flambait malgré les efforts d'une dizaine de personnes affairées. C'était une boucherie et des odeurs de viande rôtie flottaient dans l'air, conférant à l'incendie une allure paradoxale de grand festin. Taliesin crut même entendre l'estomac de Baptiste gronder, mais c'était peut-être le craquement d'une poutre, quelque part au coeur du brasier.
Il leur fallut être prudents et longer la façade opposée, sans être bousculés par les Champsdorés, car la rue n'était pas large et des tisons volaient dans l'air crépitant. Au coin de la rue suivante, la ville était subitement plongée dans le noir et ils cheminèrent un moment dans une artère qui paraissait morte, déserte, sans la moindre trace de vie. Des flammes brûlaient plus loin, mais soudain, deux hommes arrivèrent en courant dans leur direction.
" N'allez pas par là !" leur cria l'un des deux en les doublant puis ils continuèrent leur course.
Ils avaient l'air effrayé.

[Taliesin]

-Que se passe-t-il ? leur lança Taliesin.
Cela ne coûtait rien de demander, même s'il doutait fort que les deux hommes s'attardent pour lui répondre. Et dans tous les cas, il comptait poursuivre sa route : il fallait qu'il rallie le poste pour en savoir davantage, pour voir si certains de ses compagnons s'y trouvaient et si l'endroit était assailli, son aide pourrait s'avérer précieuse. Voilà pourquoi il se tiendrait prêt, tout en progressant, à tirer son épée ou à user d'un sortilège approprié.

[Galathée]

Les hommes ne lui répondirent pas et pour cause, ils étaient déjà loin, et compte tenu du vent mugissant mêlé aux craquements des incendies, ils ne l'avaient probablement même pas entendu. Ce dont ils se défiaient, par contre, ne tarda pas à faire son apparition : au milieu de la rue suivante, dont les maisons flambaient, se trouvait une créature mi-humanoïde, mi-serpent, en flammes. Ce n'était pas à proprement parler un élémentaire, plutôt une sorte d'hommes-serpent ardent, qui tenait une lance d'allure sinistre. La créature ne les avait pas encore vus, mais elle allait et venait, barrant le passage, en baragouinant des imprécations dans un sabir inconnu.

[Taliesin]

Bigre, comment se débarrasser de cette créature-là ?
Il n'était pas certain que ses flèches ou son épée soient en mesure de la blesser, certains êtres n'étant sensibles qu'aux armes magiques. Quant à user de magie... L'habituel élémentaire de feu risquait d'être totalement inefficace, les animaux célestes d'avoir affaire à trop forte partie, sans compter qu'il rechignait à se départir si tôt de ses rares ressources arcaniques.
Mais peut-être y avait-il moyen d'éviter l'affrontement ? D'emprunter une autre rue ou de se faufiler par certaines des maisons point trop encore dévorées par les flammes ? Si tel était le cas, il n'hésiterait guère. Et si ce n'était pas possible... Bah, il irait à l'affrontement : il fallait rejoindre le poste dont la chute serait un terrible coup dur pour les défenseurs.
Peut-être qu'en tranchant en deux, d'un adroit ocup de lame, la lance de l'homme-serpent, les choses deviandraient plus aisées...

[Galathée]

Il y avait moyen de contourner la créature en se risquant dans une rue voisine au moment opportun, et c'est ce que le barde et son fils firent en définitive. Plutôt que de tourner le coin vers les flammes, ils poursuivirent tout droit et repiquèrent plus loin en direction de la butte, dans une rue qui paraissait épargnée par le chaos. Il s'y trouvait plusieurs personnes en armes — des fourches et des gourdins, en réalité — qui lorgnaient le ciel avec inquiétude. Des récipients étaient déjà prêts en cas de pluie de feu.
" C'est bientôt l'aube, souffla un vieillard à son voisin, à peine pubère. Ça va s'arrêter."
Le gamin ne répondit rien, hypnotisé par les hauteurs.
Peut-être le ciel était-il moins noir en effet... Difficile à dire : les sens étaient troublés par la fumée, les crépitements et les lueurs fantastiques de tous ces incendies.
Un peu plus loin, tandis qu'ils s'approchaient du bâtiment qui avait servi de comptoir à l'abbaye et qui semblait désormais avoir été éventré par un dragon, ils virent passer une petite troupe en armures, laquelle s'engouffra dans une allée, sans doute bien décidée à aller défaire la créature de flammes. Quant à Taliesin, il ne lui restait plus qu'à rejoindre le poste de garde.

[Taliesin]

Ce que Taliesin fit sans perdre un instant : il avait hâte de savoir si certains de ses comparses s'en étaient tirés, d'en apprendre davantage sur la situation et de voir s'il pouvait se rendre utile.
Chemin faisant, il ne put que regretter que ses multiples tentatives pour convaincre les habitants de la vallée que quelque chose clochait se soient avérées de cuisants échecs. S'il n'y avait eu ne serait-ce que quelques personnes pour ouvrir les yeux, pour porter crédit à ses propos, peut-être tout cela aurait-il pu être évité...
Mais ce qui était fait était fait : inutile d'y revenir. Maintenant, il fallait s'efforcer de remédier à ce désastre.

[Galathée]

C'est à ce fameux poste de garde qu'il eut enfin de la chance : parmi les personnes qui s'y pressaient, lorgnant les portes et distribuant les ordres aux soldats, se trouvait Amrod, le marchand demi-elfe. Il portait une cotte de mailles qui semblait d'excellente facture, sans doute puisée dans ses stocks, et discutait avec animation avec un gradé. Lorsqu'il aperçut Taliesin, il parut stupéfait, puis s'excusa auprès de son interlocuteur et rejoignit le barde.
" Ça alors... Vous êtes revenu ? Je suis... pour le moins surpris. Et je ne sais même pas quoi en penser." avoua-t-il.

[Taliesin]

Le barde fronça les sourcils.
-Vous pensiez que j'avais fui ?
Après tout le mal qu'il s'était donné pour résoudre cette affaire, au su et au vu de tout le monde, ç'aurait été un comble qu'on imagine cela de lui !.
-Après que les choses aient mal tourné à l'abbaye, j'ai échoué à retrouver les autres et je n'ai eu d'autre choix que de me replier. Je n'ai pas voulu aller chez vous, par peur de vous attirer des ennuis : j'ai plutôt rallié la demeure de maître Wilmarin, me disant que c'était là que viendraient me retrouver mes compagnons s'ils avaient réussi à s'en tirer. Mais des événements imprévus m'ont amené à repartir et, un séjour tout aussi imprévu dans les plans plus tard, me revoici.

[Galathée]

" En fait, je n'étais même pas tout à fait sûr que vous étiez libre ou même vivant, dit Amrod. Et je dois avouer que je n'ai pas eu le temps d'y penser beaucoup, accessoirement..."
Il leva les yeux vers l'abbaye.
" Comme vous pouvez le constater, la donne a quelque peu changé en votre absence. Et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, évidemment."

[Taliesin]

Il soupira.
-Au moins la princesse aura-t-elle réussi là où j'ai échoué, à savoir en convaincant les habitants de la vallée que quelque chose cloche en leur terre. Je regrette néanmoins qu'elle n'ait pas été plus raisonnable lorsque nous sommes parvenus à la libérer : si elle avait accepté de nous suivre, bien des vies auraient été épargnées et peut-être, qui sait, aurions-nous pu empêcher tout ou partie de ces événements dramatiques.
Il secoua la tête.
-Enfin, ce qui est fait est fait : inutile de trop y penser. J'ai débouché à Champsdor un peu par hasard, après un séjour involontaire dans les plans, comme je vous le disais à l'instant. Lorsqu'on m'a expliqué ce qui se passait, je me suis dit que j'irai trouver certains responsables de la défense : le plan de l'abbaye dont je dispose, le fait que je m'y sois déjà rendu, peut-être cela pourrait-il les aider. Et bien sûr, si je peux me rendre utile autrement, je le ferai.
Il eut un sourire en coin.
-En échange, je leur demanderai simplement d'ouvrir l’œil au cas où ils verraient débarquer un môme prêt à en découdre avec la secte. L'un de mes fils s'est en effet enfui de chez Maître Wilmarin et s'il n'a pas déjà atteint l'abbaye, cela ne saurait tarder.

[Galathée]

" Hum... Vous allez un peu vite en besogne, maître barde. La princesse est toujours portée disparue. Ce sont les autres qui ont convaincu les clercs que leurs chefs étaient pervertis. Grâce à un otage et un sortilège de vérité, à ce que j'ai compris. Cela leur a pris quelques heures mais tout le cercle extérieur de l'abbaye était apparemment ignorant de ce qui se tramait à l'intérieur. Et nous ne savons pas exactement ce qui s'y trame, d'ailleurs..."
Il pinça les lèvres.
" Mais je ne m'inquièterais pas que votre fils monte à l'abbaye. Il n'y a qu'une seule issue praticable, et la voici. Personne ne passe inaperçu. Le passage que vous avez emprunté avec Braen, Caenlin et Dothiel est surveillé, lui aussi, et de toute façon, peu de gens sains d'esprit s'y risqueraient. Cela dit, tant qu'ils nous canarderont de là haut, la ville est dangereuse. Mais les enfants ont pour ordre de rester dans les abris périphériques tant que la crise n'est pas résolue. Si quelqu'un voit un gamin non accompagné dans la rue, c'est là qu'il sera conduit."

[Taliesin]

Puis il s'enfuira sitôt que les autres auront le dos tourné, songea Taliesin par devers lui.
-Ravi d'apprendre que mes compagnons s'en sont tirés : vu la conclusion désastreuse de notre expédition, j'avais peur qu'il ne leur soit arrivé malheur, répondit-il, cette fois à voix haute. Mais sauriez-vous si, hormis l'otage, il y avait d'autres personnes avec eux ? Avant d'être séparés, nous avions réussi à sauver mon amie Cordélia ainsi que l'ex-fiancée d'un habitant de Vauxgrisants...

[Galathée]

" Votre amie est saine et sauve, oui, tout comme la jeune femme qui les accompagnait, et deux des prêtresses... à leur corps défendant au départ. Mais toutes les autres sont toujours coincées là haut, ce qui explique pourquoi nous n'avons pas encore donné l'assaut de manière plus musclée. Ce que savent nos adversaires, bien évidemment... Il faudra pourtant bien qu'on se décide à bouger tôt ou tard..."
Il leva les yeux vers le sommet de la butte.
" Ils ont des vivres et une bibliothèque pleine de parchemins. Même sans otages, ils seraient difficiles à déloger."

[Taliesin]

-Sans doute faudra-t-il organiser une nouvelle opréation commando pour amenuiser sinon annihiler leurs réserves... Enfin, je dis cela mais votre état-major a déjà dû réfléchir à cette question, sans compter que je suis tout sauf un expert en ces métières...
Que Cordélia soit libre et vivante était une excellente nouvelle et il s'en réjouissait. Ce d'autant plus que si Victor l'apprenait avant de s'être rué à l'abbaye, il y avait une chance pour qu'il retrouve la raison...

[Galathée]

Amrod eut un sourire.
" Je dois avouer que je ne sais pas grand chose de ce qui se décide en ce moment. Je suis un marchand, voyez-vous. Les opérations commandos ou autres, ce n'est pas de mon ressort. Je me contente de veiller au ravitaillement et de faire l'intermédiaire entre un peuple et l'autre, ce qui n'est déjà pas une mince affaire. Mais rien de tel qu'un ennemi commun pour gommer un moment les différends... même si les elfes de la région maudiront longtemps la stupidité des hommes de cette Vallée."

[Taliesin]

Il sourit à son tour, se souvenant qu'il s'était souvent fait cette réflexion que seul un fléau qu'il faudrait combattre ensemble parviendrait à rapprocher les deux peuples.
-Espérons qu'il sortira du bon de cette épreuve, que les liens qui se tisseront durant ces combats perdureront et amélioreront de manière durable les relations, ne serait-ce qu'un peu...
Il jeta un regard en direction du poste.
-Pour en revenir à des considérations plus immédiates, vos chefs devant déjà tout connaître de l'abbaye grâce à mes camarades, les informations dont je dispose ne leur seront guère utiles... Reste à voir si je peux rendre service d'une autre manière.

[Galathée]

" A vous de voir. Vous n'êtes tenu à rien dans cette affaire." dit Amrod.
Il se retourna vers le poste de garde où il était attendu.
" Les chefs sont réunis dans une auberge sur la place du Marché. Si vous voulez les rencontrer, je peux vous accompagner jusque là et vous faire entrer. Sinon, votre amie se repose chez moi. Je ne pense pas que Dothiel ou Caenlin s'y trouvera encore, par contre."

[Taliesin]

-Avez-vous une idée de l'endroit où ils pourraient être ? s'enquit-il. Et dans tous les cas, j'aimerais m'entretenir avec vos chefs, oui...
Sa seule présence ne pourrait évidemment changer la donne ; toutefois, il se voyait mal rester à ne rien faire dans pareille situation, surtout s'il avait la possibilité de se rendre un tant soit peu utile. Et, au regard de ce qu'il avait appris, se présenter aux responsables humains ne l'inquiétait plus.