[Bâtiment] Le Bastion des Arts

[Manfred]

« Je suis ravi, Madame, d’avoir pu contribuer à ce bon moment », conclut Silmandel, toujours aussi affable.
Des loges venaient de sortir les autres artistes. Entre ceux-ci et les illustres personnes venus les voir, il commençait y avoir beaucoup de monde. L’elfe lui-même allait devoir accorder du temps à d’autres spectateurs sous peine d’en froisser certains. Il se tourna vers la dame en noire et lui adressa un dernier sourire.
« Joli corbeau au fait. »
Et le voilà en conversation avec un Baron bedonnant, grand spécialiste de littérature, accompagné de sa dulcinée qui devait être trois fois moins âgée que lui.

Le sorcier gardait de ses précédents échanges une impression mitigée. Entre la Bainite et la sombre magicienne, il s’était coltiné un duo à l’image de Melandis elle-même, sourire devant, poignard derrière. Il faudrait veiller à ce que cela ne lui joue pas de mauvais tours par la suite.

HRP : si vous voulez qu’on s’organise un RP découlant (ou pas) de cette brève rencontre, MP-moi ! Ce sera avec plaisir !

[Beodacia]

(HRP Désolé du retard, c'est une période de révision)
La nécromancienne prit un air amusé de la réponse du "jeune" elfe : la magie dans un spectacle ? Pourquoi pas ? Même si nombre d’académiciens du Necronomicon, feraient des bons d'une toise en étendant pareille chose.

- Je comprend.

Elle acquiesça à la proposition de la Bainite, mieux valait laisser l'artiste aux assauts de ses admirateurs.

- De toute façon, je pense que nous aurons d'autres occasions de nous revoir... maitre chat !

Lorsque le comédien désigna son familier, la magicienne se fendit d'un large sourire et dit :

- Il s’appelle Rouge.

L’intéressé ne tarda pas à réagir lui même : il battit des ailes de manière frénétique et répondit :

- *Croa*La flatterie ne te mènera pas à grand chose. Nous autres corbeaux méfions de ceux qui vantent notre ramage et notre plumage ! *Croa*

Puis la magicienne s’eloigna avec son familier sur l'épaule, le laissant avec un couple "très bien assorti".

[Taliesin]

La soirée se poursuivit ainsi une bonne heure durant, les spectateurs les plus enthousiastes devisant avec les acteurs, leur faisant part de leurs impressions avant de discuter plus largement de théâtre et des autres formes d'art. Puis, peu à peu, les visiteurs quittèrent les lieux et, bientôt, il ne resta plus que maître Presteplume et la troupe. Il prit soin de remercier à nouveau ses membres pour leur implication, pour leur application, pour avoir rendu possible, surtout, ce qui avait longtemps tenu du rêve : sauver de la disparition son établissement. Or, sauvé, il l'était : outre les prochaines représentations d'"Alix au Pays des Merveilles", d'autres pièces se profilaient à l'horizion. Sans parler des offres de mécénat dont il avait fait l'objet...
Oui, cette soirée resterait dans les annales. A plus d'un titre.

HRP : Merci à tous pour votre participation ! Manfred et moi-même espérons que ce petit événement vous a plu. Nous nous efforcerons d'en organiser d'autres, afin de permettre à vos personnages de se rencontrer plus facilement !

[Manfred]

Plusieurs semaines plus tard...

« Comment diable ! Vous n’y étiez point ? »
Expression de surprise.
« Mais alors, si ce n’était vous... était-ce... était-ce... zut. »
Silmandel baissa les yeux sur le livre qu’il tenait en main, relut sa réplique, puis recommença :
« Mais alors, si ce n’était vous, était-ce votre frère jumeaux ? Je vous le jure, par tous les dieux, quelqu’un était assis là avec votre mise, votre visage, votre sourire !
-Mon doux, ne vous emportez point. Vous avez trop bu, voilà tout », répliqua la jeune et jolie comédienne qui se tenait face à l’elfe, son propre livre en main.
Là s’acheva la répétition. Le sorcier n’était pas satisfait de sa prestation. Le personnage qu’il était sensé jouer dans cette nouvelle pièce ne lui parlait pas, beaucoup moins en tout cas que Chester. Il en discuta durant de longues minutes avec le petit groupe de comédiens, cherchant leurs conseils. L’enjeu lui manquait-il ? Après tout, le théâtre était sauvé, il n’agissait plus sous les ordres du maître de la guilde des voleurs. Et puis, il avait la tête ailleurs, songeant à ce qu’il avait fait la nuit dernière...

Perdu dans ses pensées, il prit la direction de la sortie du Bastion des Arts. Il avait besoin de se changer les idées.

[Beodacia]

C'est à ce moment là que Beodacia fit son entrée. Habillée d'une robe noir et pourpre, portant un long bâton en bois, son corbeau sur son épaule qui scrutait les environs. Elle portait également son habituel voile noir sur le visage, qui ne laissait qu'entrevoir son visage. elle avançait calmement et croisant la route de l'elfe comédien elle l'interpella

- Oh n'est-ce pas messire Chester le chat ? J’étais vraiment impatiente de vous revoir depuis notre dernière rencontre.

La nécromancienne laissait volontairement planer le doute sur l'objet de la conversation, la rencontre au théâtre des semaines avant ou celle présumée d'hier pour tester la réaction du comédien. Elle le soupçonnais d’être son visiteur nocturne, mais n'avais rien pour le confirmer, la métamorphose était certes un sort rare mais pas unique, et à moins de tuer tous les mages, ensorceleurs et autres jeteurs de sorts adepte de la métamorphose, ce qui était ridicule, il valait mieux s'assurer de s'en prendre à la bonne cible.

[Manfred]

Silmandel parût surpris de croiser la sombre magicienne en cet heure, en ce lieu. Après tout, il n’y avait pas de représentation, aucun spectateur n’arpentait le théâtre. Cela n’empêcha pas l’elfe de répondre avec son sourire coutumier.
« Ho, c’est vous. Nous nous étions vu lors de la première, si je ne m’abuse. Concernant Chester, j’ai cessé de l’être depuis trois jours, nous avons terminé l’exploitation d’Alix au Pays des Merveilles. Cette pièce commençait à être trop connu du public, il faut du neuf. »
Il marqua une pause, regarda autour de lui.
« Je présume que vous cherchez Maître Presteplume. J’ai cru comprendre que vous faisiez partie des donateurs. Le directeur doit être dans son bureau. Je peux vous y conduire. »

[Beodacia]

- Plus de métamorphose féline donc ? c'est triste la chose était... impressionnante.

Répondit Beodacia en contenant une pointe de colère, jaillir en elle.

- Justement Maitre preste plume a-t-il porté son choix sur une autre pièce ? J'en connais quelques unes qui pourrait vous intéresser, par exemple une comédie : "le paladin cocu", une œuvre d'un barde amnien surnommé le "Corbeau Rouge" son impertinence et ses confrontations littéraires avec des gens plus puissants que lui, lui aurait apparemment valu quelques ennuis.

La nécromancienne glissait un message à l'intention de celui qu'elle pensait être son voleur, si tu cherche la confrontation avec moi tu risque d'avoir des ennuis, une menace dissimulé. La dissimulation était l'un des traits des adeptes de Shar.

- Sinon une tragédie... hum, il y en a une qui me vient à l'esprit mais je ne rappel ni du nom ni de l'auteur, cela m'attriste, peut-être pourrez vous m’éclairer ? c'est l'histoire d'un voleur qui par son envie maladive de s’occuper des affaires des autres finit par s'attirer au cours d'un de ses larcins la colère d'un puissante souveraine, bien évidement le pauvre voleur finit par se faire prendre et meure lors de la dernière scène du dernier acte.

Ce deuxième exemple était là pour enfoncer le clou.

- c'est intéressant les tragédies, on y trouve des enseignement sur la nature "humaine", et sur le châtiment implacable qui attend ceux qui vont à contre courant de force qui les dépasse. On appelle ça la catharsis il me semble...

Si ce n’était pas lui son voleur, la nécromancienne avait pris garde à ce que cette discussion passe pour une simple lubie d'une passionnée de théâtre, et sinon le message était passé.

[Manfred]

« Ma foi, vous m’avez l’air de beaucoup vous y connaitre en la matière ! J’ai peur de ne pas pouvoir vous faire la réplique, moi-même étant un amateur. Certains ont du mal à le croire mais Alix au Pays des Merveilles a été pour moi la toute première occasion de monter sur scène. C’est la situation du théâtre qui m’y a conduit. Ma culture théâtrale est sans doute bien inférieur à mes dons d’acteurs. »
Silmandel semblait juste intrigué par les propos de la nécromancienne. Son sourire demeurait, pas à un seul instant il semblait avoir saisi le message caché. Et pourtant, il avais compris ce dernier, tout comme il s’était douté que Beodacia ne tarderait guère à vouloir le croiser. Ayant déjà une assurance stupéfiante et une faculté d’improvisation maintes fois éprouvées, il s’était en plus cette fois préparé. Il jugea bon de ne même pas rebondir sur la mention du chat. Chercher à tout prix à tout justifier, pour écarter tous les soupçons était une stratégie de coupable.
« Sinon oui, Maître Presteplume a choisi une autre pièce. Je ne suis pas autorisé à en parler et, pour être franc, je ne sais pas si je vais en faire partie. J’ai du mal à me mettre dans la peau de ce nouveau rôle. Mais je ne veux pas vous ennuyer avec ce genre d’histoires. Voulez-vous que je vous conduise chez Maître Presteplume ? »

[Beodacia]

La nécromancienne n’était pas séparer de tous ces doutes, mais rien de ce que le comédien avait dit ne pouvait les confirmer... Elle lui répondit d'abord, tout en réfléchissant à la suite des événements :

- Si peu si peu, je ne fait que profiter d’être issu d'une famille de libraires, et d'avoir choisi une profession académique.

Ce genre de connaissance était un bon moyen de briller en société dans les salons, ou ce genre de réunions mondaine ou l'important de se faire remarquer, et l’érudition est souvent un excellant moyen. Idéal dans un cité du paraitre comme Melandis.

- Je ne vais pas vous importuné plus longtemps, nous auront d'autres occasions de reparler sans doute.

Le directeur de théâtre ? oui il fallait bien donner une excuse pour sa présence ici... en tant que mécène, venir prendre des nouvelles de la troupe et de l’établissement n’était pas illogique.

- Oh oui ce serait fort aimable de votre part.

Elle se dit que la meilleure chose à faire était sans doute de tendre un piège à son "chatpardeur". Cependant elle ne savait ce qui avait motivé le voleur : Une piste à creuser, elle s'y consacrerait pour la suite.

[Manfred]

« Et bien, c’est par ici, déclara Silmandel en prenant la direction d’un escalier. Et vous ne m’importunez pas. Une magicienne qui finance un théâtre ne peut-être à mes yeux qu’une interlocutrice intéressante. Peut-être aurons-nous l’occasion de bavarder à l’occasion arcanes ou art, ou art et arcanes. »
Par "art et arcannes" il entendait l’union de ces deux domaines. Quoi qu’il en soit, il se comportait à l’égard de la nécromancienne de manière très ouverte, voir galante. Sourire devant, poignard derrière, il était entré dans la danse Mélandienne.
« Nous y sommes. Un instant je vous pris. »
L’élégant elfe de la lune passa une porte, échangea quelques mots avec le directeur et annonça Beodacia. Puis il s’apprêta à se retirer.

[Beodacia]

- Une discussion que j'attends avec impatience.

Répondit la nécromancienne, qui suivait le comédien elfe jusque devant le bureau du directeur du théâtre. Lorsque celui ci eu finit de l'annoncer et s’apprêtait à partir, elle lui adressa quelques mots :

- Je vous remercie. Nous nous reverrons sans doutes prochainement Messire.

Le tout était de savoir si cette future rencontre se ferait dans le cadre très urbain d'un discussion sur l'art et la magie, ou à la suite d'un capture d'un certain félin... Elle pénétra ensuite dans le bureau, partant d'entretenir avec le maitre des lieux.
Sans le montrer, elle réfléchissait à un plan pour piéger le "sac à puces"...