[Quête] Ce que les vagues ne sauraient effacer

[Taliesin]

Son prime examen n'ayant rien révélé d'inquiétant, Chandara put se diriger vers le petit bâtiment en partie préservé. Son sol dallé avait en bonne partie disparu sous les herbes folles et les éboulis, mais le toit par endroit fissuré arrêtait presque entièrement la pluie diluvienne qui tombait toujours, tandis que les murs atténuaient le vent qui, lui non plus, ne s'était point calmé.
Ce n'était encore que le milieu d'après-midi, quoique la faible lumière aurait aisément pu faire croire à un début de soirée. Trop tôt, donc, pour songer à se restaurer. Mais, avec un peu de chance, la tempête finirait par passer, permettant à la paladine de reprendre la route...

[Chandara]

Chandara commença par retirer son manteau détrempé avant de bouchonner de son destrier pour éviter qu’il ne prenne froid. L’un dans l’autre, ce n’était pas une activité désagréable et si leur séjour venait à se prolonger, la paladine installerait leur campement pour la nuit avant d’explorer un peu ces ruines. Après tout, qui savait si la déesse ne lui réservait pas de belles découvertes ? Ce serait bien dommage de passer à côté si le temps ne se remettait pas rapidement.

[Taliesin]

De l'endroit où elle se trouvait, Chandara avait une bonne vue sur l'édifice se dressant au centre de la cour. Son aspect extérieur, quoique passablement endommagé, faisait furieusement penser à un temple ou à une chapelle de bonne taille. Quant à savoir ce qu'il contenait : mystère ! Il faudrait en franchir la porte pour le découvrir, les murs étant encore trop haut pour que cela s'offre aux regards.
Sous le soleil, l'endroit devait avoir un aspect particulier, imposant tant à cause des vestiges eux-mêmes que de leur décrépitude, symbole tangible du temps qui passe et des ravages qu'il provoque. Mais sous la pluie, sous l'orage, même, il avait tout simplement l'air sinistre.

[Chandara]

Malgré l'aspect peu engageant des lieux, Chandara se sentait tenaillée par la curiosité. Elle tentait de se convaincre que c'était son devoir de paladine d'explorer les lieux et d'en évaluer la dangerosité. Mais c'était avant tout la soif de découverte qui lui donna l'impulsion de s'éloigner de sa monture après avoir vérifié qu'elle ne manquait de rien.

La jeune femme enfila à nouveau son manteau encore trempé et se dirigea derechef vers l'édifice central. S'il s'agissait d'un temple, il ne devrait pas être trop difficile de restreindre les possibilités quant à celui ou celle qu'on vénérait ici autrefois. En fonction, elle aviserait de la suite.

[Taliesin]

Ainsi pénétra-t-elle dans le sanctuaire proprement dit. Son toit s'était partiellement effondré, parsemant le dallage crevassé et envahi de végétation de débris traitres sur lesquels, si l'on n'y prenait pas garde, il était aisé de se tordre la cheville. La nature du lieu ne faisait guère de doute car, au fond de l'édifice, on notait d'emblée la présence d'un autel fait d'un bloc de roc taillé aux arêtes érodées. En revanche, savoir à qui il avait été dédié demeurait une question sans réponse : s'il subsistait bien des vestiges de bas-reliefs sur les murs, ceux-ci étaient trop abimés pour qu'on puisse en déduire quoi que ce soit.
Chandara s'était avancée de quelque pas lorsqu'un éclair aveuglant peupla les lieux d'ombres et de lumière ; quelques instants plus tard retentissait un coup de tonnerre assourdissant.

[Chandara]

Les paladins n'étaient pas les derniers des superstitieux et il aurait été aisé d'interpréter cette explosion de tonnerre et de foudre comme un signe que son intrusion était malvenue. Chandara n'avait-elle pas combattu les suivants de Talos, autrefois ? Mais les paladins n'étaient pas non plus les premiers à fuir à la moindre alerte. Téméraire, la jeune femme approcha précautionneusement de l'autel. Peut-être qu'un rituel ou une prière à sa déesse lui permettrait de détecter si le dieu qu'on vénérait ici était bon ou mauvais ?

[Taliesin]

Cela ne le lui permit pas.
Peut-être n'avait-on plus célébré le moindre culte ici depuis des siècles, au point que le sanctuaire ruiné n'ait plus rien d'un lieu consacré. Quant au léger malaise qu'éprouvait la paladine, il n'était pas impossible qu'il soit simplement lié à la pénombre, à l'orage déchaîné, à la décrépitude et à la solitude du site : ici, par ce temps, l'imagination avait une fâcheuse tendance à galoper...

[Chandara]

Chandara était connue pour sa persévérance : elle allait donc continuer à explorer la salle du temple en quête d'autres indices ou même d'un passage vers d'autres lieux. Après tout, Lune de Miel était à l'abri et saurait l'avertir de tout danger qui la menacerait. De son côté, elle ne pouvait rien entreprendre d'autre que sa mission actuelle tant que la tempête ferait ainsi rage au dehors. La paladine se décida tout de même à allumer une torche pour lutter quelque peu contre cette pénombre qui la mettait mal à l'aise.

[Taliesin]

Si la torche rendit les environs moins inquiétants, elle ne permit pas à sa porteuse d'en percer les mystères - pour peu que mystères il y ait. Chandara ne trouva pas le moindre objet, pas le moindre accès à une autre salle, pas le moindre indice quant à la présence d'un passage secret ou au culte autrefois célébré dans ce temple. Mais était-ce vraiment étonnant ? Le temps n'avait pas son pareil pour effacer toute trace ; et ce qu'il ne parvenait pas à faire disparaître, il y avait toujours des gens, amateurs de savoir ou simplement de richesses, pour s'en emparer. Or, compte tenu de la proximité de ces ruines avec la route, elles avaient dû être visitées un nombre incalculable de fois.

[Chandara]

Un brin déçue de sa fouille infructueuse, la paladine se décida finalement à quitter la salle du temple et à revenir sur ses pas. Peut-être y avait-il d'autres structures dignes d'intérêt qu'elle pourrait atteindre une fois ressortie ? Et si ce n'était pas le cas, elle préférait passer le temps de cette pause involontaire en compagnie de son fidèle destrier plutot que seule, au milieu des pierres nues et lugubres.

[Taliesin]

Quelques bâtiments, des dépendences probablement, étaient bâtis le long du mur d'enceinte. Malgré la pluie, la paladine prit le temps d'aller jeter un coup d’œil dans chacun d'entre eux mais n'y découvrit que broussailles et décombres. Hormis dans celui qu'elle regarda en dernier, parce qu'il était le plus proche de son campement de fortune : encore doté de son toit, lui aussi, on y voyait les restes d'un feu de camp qui semblait remonter à quelques jours, sinon quelques semaines.

[Chandara]

Cela ne la surprit guère : il n’y avait aucune localité à plusieurs de cheval, sans même parler de marche et elle avait elle-même fait l’expérience de la difficulté de se trouver un abri naturel dans cette région. Décidément, il n’y avait aucune chance pour qu’elle fasse une découverte d’intérêt qui aurait échappé aux hôtes précédents mais elle pouvait au moins se réjouir d’avoir trouvé un abri qui resterait à peu près sec même si la tempête ne se calmait pas. Ce serait appréciable si elle devait se résoudre à camper cette nuit.

[Taliesin]

Et elle dut s'y résoudre.
Hormis quelques simulacres d'accalmie presque trop courts pour être remarqués, la pluie persista à tomber sans discontinuer, parfois mêlée de grêle et toujours accompagnée d'éclairs et de coups de tonnerre plus ou moins éloignés.
Le temps passa, aussi interminable que difficile à mesurer, puis la luminosité se remit à décroître sans que, cette fois, la tourmente y soit pour quelque chose : c'était simplement la nuit qui approchait...

[Chandara]

Chandara s’était bien sûr préparée à cette éventualité même si elle préférait de loin les nuitées à l’auberge. L’un dans l’autre, cette nuit en pleine nature lui rappellerait ses souvenirs d’adolescence lorsqu’elle partait en excursion avec son père ou ses frères.

Cette nuit, hélas, elle serait seule ou presque : Lune de Miel assurerait une partie de la garde mais elle devrait tout de même courir le risque de dormir un moment : les ruines ne semblaient pas dangereuses et le risque d’être dérangée dans cette région isolée paraissait faible également.

La jeune femme prit le temps d’installer calmement son couchage et de préparer son repas tout en songeant qu’elle n’était pas la seule paladine sur les routes en ce moment même. Elle se demanda si le voyage de son compagnon était plaisant, lui qui le partageait avec ses frères d’armes.

[Taliesin]

La nuit tomba sans apporter le moindre changement climatique : la tempête semblait aimer ce petit coin de terre et désirer s'y attarder.
Chandara prépara donc son repas avant de le consommer. Puis elle s'étendit, s'enroula dans ses couvertures, sombra...
Pour finalement se redresser en sursaut.
Par quoi avait-elle été réveillée ?
Elle n'en savait rien. D'où elle se trouvait, elle ne voyait ni n'entendait d'ailleurs rien de particulier.
Pourtant, Lune de Miel lui sembla plus nerveuse qu'à l'accoutumée.

[Chandara]

La paladine avait trop peu dormi pour se sentir au meilleur de sa forme mais elle ne tergiversa pas : contrairement aux rumeurs les plus répandues, la vie des Sunites n’était pas rythmée par l’indolence et les paladins de l’Ordre vivaient avant tout pour accomplir leur mission sacrée. Confiante en l’instinct qui lui avait donna l’alerte en la réveillant et en l’humeur de sa jument, la jeune femme chercha la poignée de sa rapière toute proche et entreprit de se lever promptement mais avec le maximum de discrétion : si un danger rôdait, mieux valait tenter de le surprendre que l’inverse.

[Taliesin]

Son premier constat fut que le tempête n'avait pas cessé : le tonnerre et les éclairs se faisaient plus rares, peut-être, mais la pluie, elle, continuait à tomber en abondance.
Difficile d'entendre ou de voir quelque chose dans pareilles conditions.
Toutefois, la paladine s'assura rapidement que son refuge était exempt de tout intrus. Il semblait, d'ailleurs, que ce soit le cas de ses environs immédiat.
En revanche, elle eut l'impression qu'une lumière ténue filtrait du sanctuaire ruiné, s'échappant par ses fissures, ses brèches...

[Chandara]

Les braises rougeoyantes de son propre campement lui permettaient tout juste d’en deviner les parois de pierre mais Chandara savait désormais que cette zone restait aussi sûre qu’elle pouvait l’être. C’est donc avec moins de scrupule qu’elle laissa Lune de Miel en arrière pour se lancer face aux éléments et au mystère soulevé par ces lumières nocturnes. C’était imprudent, c’était certain, mais une paladine se devait d’être courageuse. Elle ne pouvait emporter de torche sous ce déluge aussi progresserait-elle discrètement mais le danger viendrait des pierres glissantes et instables. La jeune femme devait compter sur son agilité et la chiche lumière émanant depuis ces brèches vers lesquelles elle se dirigeait.

[Taliesin]

Nonobstant la pluie qui semblait désireuse de la tremper à nouveau, Chandara avança prudemment, précautionneusement. Outre se faire mal, elle risquait surtout, au cas où elle trébuchait, d'alerter ceux qui se trouvaient dans le sanctuaire.
Mais s'y trouvait-il quelqu'un ? Après tout, la lueur pouvait avoir d'autres causes...
Mais oui, l'endroit semblait bien ne plus être désert.
En effat, en s'en rapprochant, elle discerna un nouveau bruit se mêlant à celui de l'averse.
Elle discerna ce qui ressemblait fort à des psalmodies murmurées.

[Chandara]

L’ancienne tête brûlée qu’elle avait été aurait probablement foncé droit dans le sanctuaire, gâchant tout l’avantage tactique qu’elle pouvait retirer d’une approche plus subtile. Mais la jeune femme avait bien changé ces derniers mois. En tous cas, elle voulait s’en convaincre : elle commença donc par faire le tour de la structure pour détecter si d’autres personnes ne guettaient pas à l’extérieur ou si les inconnus étaient venus à pied ou à cheval. Enfin, quand elle aurait fait ces constatations, elle s’approcherait d’une ouverture pour tenter de déterminer combien de personnes participaient à la cérémonie et la nature de celle-ci.

[Taliesin]

En faisant le tour du sanctuaire, elle ne vit aucun cheval. En vérité, elle ne vit rien indiquant que des gens avaient pénétré ici.
Et pourtant, ils étaient là, comme elle le constata bientôt en coulant un regard à travers une fissure.
Des hommes dont on discernait la silhouette grâce à la lueur mouvante de cierges disposés de-ci, de-là.
Des hommes en robe noire à capuchon, murmurant des prières inintelligibles. Ils formaient cercle autour de l'autel. Autour de l'un des leurs, aussi, semblait-il. Mais d'où elle était, Chandara ne pouvait en être sûre : il lui fallait un meilleur angle de vue pour en avoir le cœur net.

[Chandara]

Ces hommes ne lui disaient vraiment rien qui vaille : leurs tenues dissimulant leurs visages, l’heure de leur cérémonie, leur lieu de culte particulièrement isolé, rien ne plaidait pour un culte bénéfique ou innocent. Il fallait donc envisager une confrontation.

Mais pour l’heure, entrer en force était une option parfaitement suicidaire. L’avantage de la surprise ne compenserait pas le nombre et il n’était pas du tout exclu que l’assemblée sombre compte des lanceurs de sort par-dessus le marché.

Comme personne ne semblait présentement menacé par leurs agissements, la paladine se replia sagement vers son campement pour préparer Lune de Miel à un éventuel départ précipité. Réunir ses affaires ne prendrait qu’un instant même si elle devrait envisager d’abandonner temporairement une partie du harnachement de son destrier. Le plus important était de revêtir sa cuirasse au cas où les choses tournent vraiment mal. Puis, il serait temps de retourner espionner les cultistes ou de remonter leurs traces pour les démasquer.

[Taliesin]

En sortant de son refuge, Chandara crut entendre un cri étouffé provenant du sanctuaire. Elle s'en rapprocha et ne fut pas longue à se trouver un point d'observation, lequel s'avéra meilleur que le précédent.
Les hommes encapuchonnés n'avaient pas bougé, n'avaient pas cessé de psalmodier. Mais celui se tenant près de l'autel levait désormais le bras, brandissant un objet métallique sur lequel venaient se refléter les flammes des bougies.
Cet objet, c'était une dague. Une dague recourbée, acérée...
Le cri retentit de nouveau. Et cette fois, la paladine en comprit la cause.
L'autel n'était plus vide. Mais on n'y avait point placé d'objets sacerdotaux : non, on y avait ligoté quelqu'un.
Une femme, visiblement.

[Chandara]

Cette fois, la paladine ne pouvait plus temporiser. Laisser des cultistes en nombre supérieur psalmodier dans leur coin était une chose mais ne pas chercher à protéger une innocente sur le point de se faire tuer en était une autre tout à fait inacceptable. La paladine avait pu s'équiper du mieux qu'elle avait pu et Lune de Miel était prête à lui permettre de fuir si elle parvenait à la rejoindre avec la prisonnière.

Elle se devait donc d'agir, et vite. La rapidité d'exécution était l'un de ses seuls avantages aussi devait-elle pénétrer sans perdre une seconde dans le sanctuaire pour interrompre cette ignominie. La paladine se précipita vers l'entrée avec l'intention de s'en prendre à l'encapuchonné le plus proche : avec de la chance, elle mettrait un de ses ennemis hors d'état de nuire et interromprait l'exécution avant que les membres de la secte n'aient repris leurs esprits. La déesse fasse qu'elle n'arrive pas trop tard...

[Taliesin]

Elle contourna donc l'édifice, franchit sa porte, déboucha à l'intérieur. Le tout sans le moindre souci de discrétion : être remarquée était le but recherché.
Les cultistes n'avaient donc pu que l'entendre. Mais visiblement, cela ne leur avait fait ni chaud ni froid et ils avaient poursuivi leur cérémonie comme si de rien n'était. Ainsi, au moment où la paladine entra en trombe, les uns psalmodiaient toujours, tandis que leur meneur, sa dague toujours brandie, tirait en arrière la tête de la captive pour dégager sa gorge...
Vingt mètres séparaient encore Chandara de l'autel. Et au moins quinze du premier encapuchonné...

[Chandara]

Chandara savait qu'elle ne pourrait jamais couvrir une telle distance avant que le chef du culte n'abatte sa lame sur la gorge exposée de sa victime. Il fallait donc qu'elle gagne juste quelques secondes pour s'approcher à portée de sortilège.

- Attention derrière l'autel, hurla-t-elle avec énergie et autorité, espérant que cete stratégie éculée fasse hésiter l'homme en noir suffisamment de temps pour qu'elle puisse encore approcher de quelques pas. En vérité, elle n'avait aucune autre option que d'attirer l'attention sur elle.

[Taliesin]

L'homme à la dague l'ignora superbement, ou fit mine de l'ignorer, de même que ses séides.
La captive poussa une plainte angoissée.
La lame s'abattit.
S'ensuivit un ignoble gargouillis, une gerbe de sang...

[Chandara]

Chandara entra aussitôt dans une rage folle : ce sentiment n'était d'ailleurs pas totalement tourné contre ses infâmes adversaires mais aussi envers elle même. Elle avait échoué. Par excès de prudence - ou lâcheté, c'était une question de point de vue - elle n'avait pas su sauver la pauvre victime dont elle avait été le dernier espoir.

Les membres de la secte l'avait totalement ignorée, comme si elle n'avait même pas été là, la considérant comme indigne de leur attention, insignifiante. C'était une dure leçon pour un paladin ordinaire. C'en était une plus rude encore pour une Sunite en mal de reconnaissance.

La paladine ne pouvait plus rien faire d'autre que d'attaquer le cultiste le plus proche. Puis le suivant. Elle finirait par attirer une attention qui lui coûterait probablement la vie mais c'était la seule attitude possible. Au moins tenterait-elle de préserver le cadavre de celle qu'elle n'avait pas pu sauver.

[Taliesin]

Mais alors qu'elle venait de lancer sa charge, les ténèbres s'abattirent sur le sanctuaire.
Les flammes des cierges avaient toutes été soufflées d'un coup d'un seul, et la paladine n'y voyait désormais plus rien.
Elle n'entendait plus rien non plus, d'ailleurs : les psalmodies, le râle d'agonie, tout avait cessé.
Hormis, bien sûr, le bruit de la pluie qui continuait à tomber, insensible au drame...

[Chandara]

La jeune femme s'arrêta au milieu de sa charge, totalement désemparée et ne sachant pas qu'elle attitude tenir. Ces ténèbres étaient-ils uen réaction destinée à rendre son attaque inefficiente, ultime pied de nez des infâmes profanateurs ? Sa première réaction fut de chercher malgré tout à atteindre la position du premier cultiste, puis de l'autel, de chercher une cible dissimulée... Mais elle dut se rendre à l'évidence : tout ceci ne venait pas de se passer sous ses yeux impuissants. Il y avait d'autres explications - plausibles ou non : celle d'un cauchemar induit par la tempête et le lieu fantasmagorique, celle d'une manifestation surnaturelle d'un lieu hanté par les odieux crimes qui y avait été perpetrés ou encore une vision prophétique l'incitant à prendre des mesures préventives. Toutes ces visions étaient effroyables à leur manière même si elles ne l'étaient pas autant - pour son egoen tous cas - que le fait d'avoir assisté, impuissante, à une effroyable réalité.

Autant pour lutter contre ces sensations désagréables que par sens du devoir, la paladine sut qu'elle devait agir. En priant sa déesse de rendre un semblant de beauté à ce lieu profané dans un premier temps. Il serait temps de revenir ici avec certains de ses pairs plus expérimentés pour envisager des sacrements plus actifs et durables mais au moins pouvait-elle un instant lutter contre la terrible impuissance et les doutes inharents qu'elle avait ressentis quelques instants plus tôt.