[Quête] Escapade en Féérie

[Galathée]

Elle tint bon et les quatre enfants la franchirent en courant, d'abord Victor, puis Marius, enfin Baptiste, puis Taliesin qui portait Titus. Ils firent bien car quelques secondes plus tard, dans un fracas épouvantable, la muraille s'effondra sur les traces du barde. Face à lui, debout dans l'herbe fleurie, les trois autres enfants le contemplèrent bouche bée. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser que ce n'était pas lui qu'ils regardaient, mais bien quelque chose juste derrière lui. Et lorsqu'il se retourna, il ne vit rien. Juste le sommet d'une butte ensoleillée, quelques arbres, des buissons, trois rochers dressés. Pas la moindre trace d'une muraille, d'une abbaye ou d'une tornade rouge et verte. Juste le soleil paresseux et la nature.

[Taliesin]

-Ben ça...
Le phénomène était pour le moins... déconcertant.
Fallait-il imputer tout cela aux perturbations magiques ?
Auraient-ils, à nouveau, été transportés ailleurs ?
Il était encore trop tôt pour répondre à ces questions...
-Tu te sens de marcher, Titus ? demanda-t-il au petit faune. J'ai l'impression que ce qui nous entoure ne va pas te déplaire.

[Galathée]

Le faune mit le sabot à terre, précautionneusement.
" Trop fort !" lança Victor avec enthousiasme.
Baptiste le regarda comme s'il était devenu fou.
" On devrait pouvoir retrouver l'espèce de château enfoui des fantômes, non ? Si c'est le même endroit..."
De son côté, Marius avait rallié l'arbre le plus proche et lorgnait vers le bas de la butte, la main en visière.

[Taliesin]

-En effet...
S'il s'agissait du même endroit, ce qui n'était pas certain.
-Mais déjà, on va essayer de voir ce qui nous entoure, de prendre des points de repère...
En ce sens, Marius donnait le bon exemple.
-Par contre, on reste groupés : vous ne vous éloignez pas de moi.

[Galathée]

Ils rejoignirent donc Marius auprès de son arbre. La butte descendait en pente sèche, mais praticable, vers la vallée. Laquelle était intégralement recouverte d'une épaisse forêt vert sombre. Loin vers l'est, on devinait des bandes plus claires, sans doute de prairies, et il y avait, très loin, des montagnes au sud. Mais pour le reste, la forêt formait un océan autour de la butte, du moins là où aurait pu se trouver Champsdor. Ils pouvaient évidemment traverser l'éminence pour jeter un oeil vers le nord, mais il n'était pas impossible qu'ils découvrent exactement la même chose : des arbres, des arbres et encore des arbres.
" C'est plutôt à toi que ça devrait plaire." remarqua Victor.

[Taliesin]

Il leva les yeux au ciel avant de déclarer, grandiloquent.
-Aurais-tu oublié que je ne suis pas un elfe des bois mais un elfe du soleil ? De ceux qui bâtissent les plus splendides cités que ce monde ait connu ?
Il sourit.
-Enfin, de notre monde à nous, je veux dire. Parce qu'en l'occurrence, si celui où nous nous trouvons actuellement abrite des cités, j'avoue ne rien en connaître.
Il se fit plus sérieux.
-Nous avons dû être transportés dans un autre plan, comme lors de notre petite aventure imprévue, avec Baptiste... Mais ce plan doit être proche du nôtre, car globalement, la topographie des lieux est respectée : on trouve les même colines, les mêmes montagnes, les mêmes cours d'eau, sans doute. Tout cela pourra nous servir de points de repère.
Il désigna à Baptiste les prairies.
-Si nous sommes au même endroit, j'imagine que c'est dans cette direction que se trouve le château, puisqu'il y avait de grandes prairies aux alentours.

[Galathée]

" Ça va nous prendre trois jours d'arriver jusque là... murmura Baptiste, découragé. Ou peut-être dix."
Marius avait attrapé une branche de l'arbre.
" Il nous faut des armes. Pour nous défendre. Sinon on sera à la merci des hordes de hobgobelins.
— Comment tu sais qu'il y a des hobgobelins ? demanda Victor.
— Il y a toujours des hobgobelins !" rétorqua Marius.
Titus humait l'air tiède de ce qui était, à n'en pas douter, une superbe journée.

[Taliesin]

-J'ai ce qu'il faut pour nous protéger, dit tranquillement Taliesin. Après, si vous voulez vraiment des bâtons, privilégiez ceux qui sont déjà tombés au sol : mieux vaut être très respectueux avec la nature, en pareil endroit.
Surtout s'il y avait des êtres fées dans les parages. D'ailleurs, n'avait-il pas entendu parler d'un plan proche du leur et justement appelé Féérie ?
-Pour le reste, et tout en restant prudents... Essayez de profiter. Ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve dans un autre plan : en vérité, rares sont ceux à avoir fait pareille expérience.
Lui-même, tout en ayant conscience des risques, était plutôt enthousiaste. Après tout, il n'avait à s'inquiéter pour personne, ne devait retrouver personne avant qu'il ne soit trop tard... Et puis, ne s'était-il pas dit, lors de son bref séjour avec Baptiste, qu'il aurait aimé avoir le temps d'explorer, de découvrir davantage ce monde étrange ?

[Galathée]

Il terminait à peine sa phrase qu'ils entendirent des craquements au-dessus d'eux, vers le sommet de la butte. Tournant les yeux dans cette direction, ils aperçurent quatre silhouettes émerger d'entre les rochers. Ils portaient des armures de cuir, avaient la peau rougeâtre, le nez aplati et des armes rudimentaires. Ils les agitèrent dans leur direction en vociférant.
" Je vous l'avais dit, fit Marius en se penchant pour ramasser quelque chose sur le sol.
— Tous à la forêt !" s'exclama Baptiste en s'élançant dans la pente, Titus sur les talons.
Victor, lui, avait ramassé une grosse branche et paraissait prêt à en découdre.

[Taliesin]

Eh bien, le répit aurait été de courte durée...
-Ne vous éloignez pas trop ! lança Taliesin aux fuyards.
Puis, se tournant vers les deux autres.
-Pas d'attitude agressive, s'il vous plait : je n'ai pas envie que ça dégénère en combat si c'est possible de l'éviter.
Enfin, il se tourna vers les créatures, leva lentement les mains en signe de paix et lança, en sylvestre - on ne savait jamais.
-Nous ne sommes pas des ennemis. Si nous sommes entrés sur vos terres sans permission, c'est par accident, et nous allons nous en retirer sur l'heure si vous le désirez.
Car s'ils persistaient dans leurs manières peu amicales, ils n'allait pas s'attarder, c'était certain.

[Galathée]

" C'est des hobgobelins, souffla Marius. Tu crois quoi ? Qu'ils vont nous inviter pour le thé ?
— Tais-toi, gronda Victor. Taliesin sait ce qu'il fait.
— Il devrait écouter ses propres histoires. Gérard de Berge discute jamais avec des hobgobelins."
Marius avait sorti une fronde de sa poche et y avait encoché une noix ramassée sur le sol. Devant eux, les hobgobelins approchaient, en grommelant dans leur langue gutturale. Ils n'avaient pas l'air franchement amicaux. Impossible de savoir où en étaient Titus et Baptiste sans se retourner... Ce qui ne paraissait pas la chose à faire à l'instant.

[Taliesin]

Bon eh bien... Les hobgobelins étaient les mêmes ici qu'ailleurs, songea-t-il en tirant sa lame et en la brandissant lui aussi d'un air menaçant.
-Rejoignez Baptiste et Titus, intima-t-il aux enfants. Je couvre vos arrières : on va s'épargner un combat, si possible.
Sitôt qu'ils auraient obtempéré - et ils avaient intérêt à le faire -, il tenterait de se replier. Mais s'il était nécessaire de se battre, soit : à quatre, les gosses devraient pouvoir se débrouiller en l'attendant.

[Galathée]

La noix de Marius eut quand même le temps de voler dans les airs et de rebondir sur un plastron avant que ce ne soit la débandade. Victor et Marius détalèrent, prenant rapidement de la vitesse dans la pente, tandis que Taliesin les suivait. Il avait beau être elfe et adroit, il fut lui aussi emporté par sa vitesse — ce n'était pas une descente douce — et dévala la butte en courant, l'épée à la main, jusqu'entre les arbres. Une fois à l'orée de la forêt, il constata que les hobgobelins ne les avaient pas suivis : ils demeuraient perchés sur leur butte, à agiter leurs gourdins et leurs lames émoussées.
" Ils ont peur des arbres, hahaha !" s'exclama une voix sur la droite du barde.
Mais quand il tourna la tête, il n'y avait personne. Il réalisa aussi qu'il était incapable d'analyser la langue dans laquelle il avait entendu prononcer ces mots.
Victor se tenait sur sa gauche, Marius sur sa droite, surveillant leurs adversaires. Baptiste était plus loin dans les bois et Titus, déjà, furetait. Les arbres étaient gigantesques et la lumière ne parvenait pas jusqu'au sol, tant le couvert des branches était épais. Cependant, il ne faisait pas noir : ça et là, un champignon, une fleur ou un insecte vagabond diffusait de la lumière, si bien que le sous-bois était piqueté de loupiotes colorées, à la manière d'une ville la nuit.

[Taliesin]

-Merci pour l'information... répondit-il, toujours à tout hasard, dans sa propre langue.
En espérant que, cette fois, il n'ait pas affaire à un être hostile.
Mais si tel était le cas... sans doute Baptiste et Titus auraient-ils déjà été en facheuse posture.

[Galathée]

Personne ne lui répondit.
" J'ai trouvé un chemin." s'exclama Baptiste, ce qui était effectivement le cas.
Un tracé de sable argenté serpentait entre les arbres, vers les profondeurs de la forêt.
" C'est un piège, dit Victor.
— C'est une piste de licorne." le contredit Marius.
Titus avait cueilli des fleurs qui continuaient à briller même coupées et il entreprit de les glisser dans sa tignasse rousse et toute emmêlée.

[Taliesin]

Taliesin le laissa faire : c'était un demi-faune, après tout, donc un être lié à la nature..
-Je ne sais pas ce qu'est ce chemin, répondit-il. Mais nous allons le suivre : cela nous évitera de nous égarer complètement.
Car, dans pareil paysage, il ne voyait pas vraiment comment prendre des points de repère.
-Par contre, nous resterons groupés. Et sur nos gardes.

[Galathée]

Ils restèrent sur leurs gardes les cinq premières minutes, puis leur vigilance s'émoussa. Il faut dire qu'il y avait de quoi s'émerveiller et se distraire dans cette forêt luxuriante. Les arbres étaient énormes, certains troncs montaient vers le ciel à perte de vue, sans qu'on en distingue le sommet, perdu dans les branchages. D'autres étaient larges comme des maisons et Victor et Baptiste entamèrent bientôt un concours à celui qui dénichait le plus énorme. Il y avait des insectes et des fleurs, des champignons et des mousses, des oiseaux et d'autres petits animaux qui furetaient ici et là, s'esquivant à leur approche mais sans réelle peur. Il faisait bon mais humide. Les sons résonnaient sous la voûte végétale, portant loin, en écho. Titus continuait à cueillir des fleurs, parfois des champignons ou des fruits, qu'il entreposait dans le sac de Marius. Celui-ci avait pris la tête et menait leur équipée, un fin bâton à la main, comme un éclaireur attentif. C'était d'ailleurs peut-être le seul enfant qui demeurait un peu vigilant... mais en même temps, Taliesin l'entendait fredonner. C'était donc peut-être juste une impression.

[Taliesin]

Il serait donc vigilant pour cinq.
Mais c'était son rôle.
Et cette attentive observation des alentours en quête de dangers potentiels ne l'empêchait en rien d'apprécier ce qu'il découvrait.
Pour sûr, il n'avait jamais contemplé pareil paysage, pareille faune, pareille flore. Il y avait de quoi enflammer même la plus assoupie des curiosités.
De quoi s'émerveiller, aussi...

[Galathée]

Ils marchaient depuis un bon moment déjà, bien qu'il soit difficile de garder une claire notion du temps dans leur situation, lorsque Marius leur fit signe de s'arrêter. Il plaça ensuite un doigt sur ses lèvres et les invita à approcher. Baptiste et Victor s'empressèrent d'obtempérer, suivis par le barde et même Titus. Au détour du chemin, à environ cinquante mètres, se trouvait une clairière baignée de soleil. La piste argentée y menait. Et dans la clairière se trouvaient, broutant tranquillement l'herbe et les fleurs, un troupeau d'une quinzaine de licornes.
" Je l'avais dit." signala Marius tandis que les autres poussaient des exclamations muettes.

[Taliesin]

Lui-même ne poussa pas d'exclamation.
Mais il en resta bouche-bée, admirant se superbe spectacle et songeant à la malheureuse créature entrevue à Melandis, dans le temple de Baine...
-D'abord les hobgobelins, maintenant les Licornes... Comment sais-tu tout ça, Marius ? s'enquit-il à mi-voix. Tu as entendu des histoires à propos de cet endroit ?

[Galathée]

" Non, dit Marius avec un léger haussement d'épaules. Mais... ça parait logique, non ? Quand on connait les histoires... les pistes argentées qui mènent aux licornes... et puis il y a toujours des hobgobelins, dans les endroits enchantés... C'est ce qu'ils disaient, à l'orphelinat : va pas dans la forêt, sinon tu seras mangé par les hobgobelins."
Une des licornes avait levé la tête et regardait dans leur direction, à présent. Elle ne paraissait pas effarouchée mais tout de même attentive.

[Taliesin]

-Eh bien, peut-être quelqu'un, à l'orphelinat, avait-il fait un séjour ici. Ou connaissait quelqu'un qui en avait fait un. C'est souvent ainsi que les récits deviennent des légendes...
Son regard se reporta sur le troupeau.
-Si je ne dis pas de bêtise, les licornes comprennent le commun et le sylvestre. Je vais m'approcher quelque peu et essayer de discuter avec celle-ci, qui nous a remarqués. Je ferais en sorte que vous puissiez venir, mais attendez mon signal, d'accord ?

[Galathée]

" Les licornes préfèrent les filles qui n'ont pas encore fait de bébés, dit Marius. Tu es pas une fille et tu as déjà fait des bébés. Elle voudra pas parler avec toi."
Baptiste leva les yeux au ciel.
" Alors t'as qu'à y aller toi !
— J'suis pas une fille !
— Mais si t'es une fille !
— J'suis pas une fille !
— Mais si !"
La licorne avait redressé la tête et semblait les observer avec une certaine circonspection.

[Taliesin]

-Chut... leur dit doucement Taliesin.
Il réfléchit à la question. Car c'était vrai que l'on disait cela des licornes, même si cela pouvait fort bien n'être qu'une légende.
-Marius, tu as été le premier à te douter qu'il y avait des licornes dans les parages. C'est donc à toi que revient l'honneur de leur parler en premier. Alors si tu es d'accord, je te conseille d'avancer lentement de quelques pas, de lui dire simplement bonjour et de voir comment elle réagit.

[Galathée]

Baptiste faillit rire mais se retint in extremis. Marius prit les paroles du barde au premier degré et acquiesça, puis partit vers la licorne.
" Pourquoi il veut pas être fille ? demanda Titus dans son commun boiteux.
— Parce qu'être une fille, c'est nul." répondit Victor.
Pendant ce temps, Marius était arrivé à hauteur de la licorne. Celle-ci pencha la tête et se laissa caresser le bout du nez par l'enfant, puis souffla doucement.
" Elle dit qu'on peut venir ! dit Marius. Mais seulement si on cueille pas de coquelicots."

[Taliesin]

Il traduisit la phrase à Titus, le principal cueilleur du groupe.
-Eh bien, allons-y, alors, reprit-il en commun. Mais essayez de ne pas être trop brusques, au moins au début.
Toutefois, les licornes comprendraient sans doute rapidement qu'elles n'avaient rien à craindre.
Mais dieux, tout de même, se retrouver en pareil endroit, en pareille compagnie... Aurait-il pu imaginer cela en se levant, ce matin ?
Certainement pas !
Et c'était une bonne surprise. Bien sûr, il faudrait se soucier du retour chez eux mais... Dans l'immédiat, il avait bien le droit de profiter, simplement, sans se poser trop de questions.

[Galathée]

Il y avait exactement quatorze licornes dans la clairière, dont deux poulains encore graciles, à la corne minuscule. Les animaux fabuleux regardèrent la petite troupe les rejoindre, sans manifester de nervosité. Certaines parurent curieuses, d'autres indifférentes, continuant à brouter. Celle qui était venue la première à leur rencontre était toujours auprès de Marius, qui lui caressait l'encolure, le nez dans ses crins soyeux.
" Ça c'est Victor. Et lui c'est Baptiste. Et lui Taliesin. Et le faune, c'est Titus.
— Bienvenue en nos contrées, voyageurs." dit la licorne.
Une fois encore, Taliesin ne put identifier la langue qui était parlée. C'était la langue du lieu, il la comprenait, il pouvait la parler, mais elle sonnait curieusement. C'était difficile à comprendre, et encore plus à expliquer.

[Taliesin]

Un phénomène curieux auquel il ne manquerait pas de réfléchir à ses heures perdues, car il y avait de quoi s'interroger, surtout pour qui était curieux.
Dans l'immédiat, toutefois, il préféra se concentrer sur les licornes, saluant poliment celle qui avait parlé.
-Merci pour votre accueil, dit-il simplement.
Les grandes explications pouvaient attendre un peu. Et peut-être les gosses s'en chargeraient-ils eux-mêmes.

[Galathée]

Mais les licornes ne posèrent pas de questions et les enfants ne s'expliquèrent pas davantage. Ils étaient admiratifs, un peu embarrassés, regardant les grands animaux blancs sans oser les toucher, à l'exception bien sûr de Marius, qui n'avait pas quitté l'épaule de sa nouvelle amie. Le soleil était agréable, les oiseaux chantaient, une brise soufflait dans les ramures gigantesques des arbres.
" J'ai un peu faim, moi." dit alors Victor, prosaïque.

[Taliesin]

Taliesin acquiesça et se tourna vers la licorne qui leur avait adressé la parole.
-Excusez-moi... Comme nous sommes arrivés dans votre monde par accident, il y a peut-être tout juste une heure, nous ignorons tout de ce qui nous entoure. Accepteriez-vous de nous donner quelques renseignements, pour nous aider à faire nos premiers pas ? Nous aurions besoin de savoir, par exemple, où il nous serait possible de trouver de quoi boire et de quoi manger.
Il n'était pas impossible que Marius ait un peu de nourriture dans son sac. Néanmoins, même si c'était le cas, ce serait largement insuffisant...