[Ville] Togoria

[Voyageuse]

Astrée rassura l'aubergiste : elle ne manquait de rien, tout était très bon, et elle lui assura que la saveur de sa cuisine allait lui manquer lorsqu'elle aurait pris la route.
" D'ailleurs, enchaîna-t-elle, si vous avez des auberges à me conseiller ou à me déconseiller, sur la route entre ici et la Lorien, et même dans la traversée de la Lorien, je suis preneuse d'informations. Vous avez peut-être eu des échos par d'autres voyageurs..."

[Galathée]

" Je dois dire que je suis arrivé il y a si peu de temps, et de l'ouest de surcroît... Je ne suis jamais allé dans cette direction."
Il sourit.
" Mais on parle pas mal de la taverne du Cheval Ailé, à deux jours de route, et de l'auberge des Demi-Elfes, qui fait de la cuisine hybride humaine / elfe. Il parait que c'est pas mal pour habituer son palais aux saveurs de la forêt. Dans la Lorien, je n'y connais rien. Je ne cuisine pas avec des produits sylvestres, donc je n'ai pas vraiment de raisons de m'y intéresser. Les produits de la Vallée et de la Trouée sont davantage mon créneau. Et comme vous pouvez le deviner... Je n'ai pas le temps de me consacrer à autre chose. Par contre, l'homme qui logeait ici en même temps que vous est parti sur la même route. Si vous le rattrapez, il pourra peut-être vous en dire davantage."

[Voyageuse]

Astrée nota mentalement les deux noms d'auberges dans son esprit. Cela lui ferait deux étapes où elle n'aurait pas à se questionner.
Elle hocha la tête à la dernière suggestion de l'aubergiste.
" Merci. Je le retrouverai peut-être ce soir, ou même avant, avec un peu de chance. Sinon, ça n'est pas très grave, vous m'avez donné déjà deux noms."
Elle sourit, et poursuivit.
" Je dois dire que je ne m'attendais pas à trouver de la cuisine Kara-Turienne par ici. Votre restaurant a l'air d'attirer du monde, c'est formidable pour vous. Mais ça n'a pas dû être simple, venant de si loin, de vous faire une place. Puis j'imagine que tout est très différent là-bas."

[Galathée]

" Hélonna est une terre de métissage. Il y a plusieurs établissements karaturiens à Solarcis, et j'ai une connaissance qui est en train de lancer son affaire à Lunaros. Je trouve les gens, de manière générale, extrêmement ouverts à la nouveauté et au changement. C'est dans l'essence de Lathandre, bien sûr, cette curiosité. En cela, je ne suis pas certain que nous aurions beaucoup de succès à Manost, où la tradition est, dit-on, plus cruciale."
Il sourit.
" Ici, les gens de la Trouée sont parfois plus rigides, mais en fait, il semble qu'une partie d'entre eux soient, à l'origine, issus de Kara-Tur. Un peuple cavalier, nous en avons un aussi. D'ailleurs on retrouve certaines saveurs : ils cuisinent parfois au gingembre et à la citronnelle, et leur tradition du thé n'est pas très lointaine de la nôtre."

[Voyageuse]

" J'ai du mal à imaginer que des gens d'ici viennent d'aussi loin que Kara Tur. Mais après tout, pourquoi pas. Et c'est vrai que les gens de la Trouée ont une identité particulière... Si vous reconnaissez des traditions, et des habitudes culinaires, c'est qu'au moins celles-ci ont voyagé, qu'il y a eu des échanges."
Elle se leva, et se dirigea vers ses affaires, qu'elle avait descendues au réveil.
" Mais je vais vous laisser à vos fourneaux. Merci pour votre accueil. Je saurai où faire étape la prochaine fois que je passerai par Togoria !", conclut-elle en lui tendant la main.

[Galathée]

Il sourit.
" Bon voyage à vous, dame. N'hésitez pas à parler de moi aux voyageurs que vous croisez dans le sens inverse, ce sera déjà beaucoup !"
Prince des Frelons attendait docilement dans sa stalle et il ne restait plus à Astrée qu'à l'enfourcher et porter ses pas vers la route qui partait vers le sud et l'est et au loin la Lorien. Le soleil était encore bas mais déjà levé car il dormait peu en cette saison. Le ciel était parfaitement dégagé, une brise légère balayait les rues, agitant les fleurs aux balcons des maisons. Astrée chemina dans des rues presque désertes en ce jour de repos et rejoignit la maigre file qui attendait de pouvoir quitter la cité par la Porte Sud. Il y avait quelques cavaliers, quelques marcheurs, mais aussi deux ou trois familles rassemblées dans des chariots. Les gardes surveillaient à peine ceux qui sortaient et il n'y avait personne, pour l'heure, dans l'autre sens. Encore quelques pas, quelques signes de tête, et la druidesse se retrouva face à la route...