[Lieu] Une ruine perdue dans la forêt

[Voyageuse]

Il frappa et frappa à nouveau la créature, qui ne sembla pas réagir. Il était possible qu'elle soit morte, ou du moins hors de combat.
Et subitement, il sentit un poids lourd tomber sur ses épaules, depuis le plafond sans doute. Quelque chose de visqueux s'enroula très rapidement autour du bras maniant l'épée, empêchant quasiment tout mouvement. D'autres tentacules -ça ne pouvait être que ça- enserrèrent de son cou, son visage, son torse, prêts à l'étouffer.

[Kmir Tailleroc]

Il poussa un cri de stupeur. Ça commençait à puer ! Mais Kmir n’entendait pas se laisser faire. De la main gauche, celle qui ne tenait pas l’épée, il fit un mouvement de poignet, ce qui fit glisser la dague dissimulée dans sa manche. Il l’empoigna et tenta de frapper la créature. S’il se rendait compte qu’il n’allait pas y parvenir, il tenterait de mémoire de se diriger vers le mur, il devait être à côté, afin de s’en servir pour cogner le monstre en se jetant dessus.
Il fallait agir vite et fort, sinon il était fait. Il tachait de rester calme, mais un début de panique lui avait fait oublier que Bruno était là. Il allait peut-être lui compliquer la tâche en bougeant. Tant pis.

[Voyageuse]

Il devait agir vite, en effet, car le souffle lui manquait et la tête allait bientôt lui tourner. Il parvint, par réflexe, à attraper sa dague, et à frapper quelque part dans une des tentacules qui l'empêchait de respirer. Il eut aussitôt plus d'air, et put frapper à nouveau.
Et il n'y eut subitement plus de tentacules, plus de poids mort sur ses épaules. Le monstre avait fui. Ou peut-être était-il tout proche et allait-il profiter de l'obscurité pour attaquer à nouveau....

[Kmir Tailleroc]

« Bruno ! appela-t-il. Ces choses m’ont rendu aveugle ! Vous êtes où ? »
La dague dans une main, l’épée dans l’autre, il commença à bouger, lentement. Il ne fit pas d’autre appel, il avait trop besoin d’écouter. Son plan était de retrouver le mur puis de le longer jusqu’à retrouver la porte.
Pourvu que le rôdeur s’en sorte ! Il ne pouvait plus l’aider. Il risquait même de le blesser involontairement s’il s’approchait sans se signaler car au moindre mouvement décelé à proximité, il allait frapper.

[Voyageuse]

" Je suis là, répondit la voix de Bruno, très proche en effet, juste derrière lui. Je n'y vois rien non plus. Y'en a peut-être d'autres..."
Il se tut, conscient sans doute de la nécessité d'écouter, lui aussi.
Kmir sentit, un instant plus tard, le mur sous ses doigts. Puis il devina du mouvement derrière lui, et entendit un gargouillis étouffé.

[Kmir Tailleroc]

Il fit volte-face. Une nouvelle créature avait dû sauter sur Bruno.
« Monsieur Desplaces ? »
Il lui fallait confirmation. S’il n’obtenait pas une réponse dans les deux secondes,, il rangerait sa dague et se servirait de sa main libre pour tâter le terrain. Il ne pouvait pas frapper à l’aveuglette sans risquer de blesser son compagnon. Alors il lui fallait au préalable savoir où trancher.
Un affreux sentiment de vulnérabilité l’étreignait. Il tâchait d’en faire abstraction, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que s’il y avait encore plusieurs de ces monstres, ils étaient en danger de mort.

[Voyageuse]

Il n'obtint aucune réponse à part un gargouillis, à nouveau. Ce qui lui confirma ce qu'il pressentait.
A tâtons, il finit par toucher quelque chose, un bras sans doute, puis un tentacule... qui lui échappa.
Il entendit Bruno aspirer subitement l'air à grande goulée.
" Je l'ai eu, souffla-t-il. Vous êtes où ?"

[Kmir Tailleroc]

« Je suis là, juste là. Suivez le mur pour retrouver la porte. On va rester sur le seuil, côte à côte. La cécité est d’origine magique, elle ne devrait pas se prolonger très longtemps. »
Dans ce genre de situation, son calme était utile. Quand il s’entendait, quand son stoïcisme demeurait en place, il se disait que tout restait gérable. Il contrôlait, plus ou moins, la situation, ou s’en donnait l’illusion.
Bouger en étant aveugle n’étant pas une bonne idée, mieux valait attendre. Il ne devait pas y avoir tant de créatures que ça après tout.

[Voyageuse]

Il sentit presque aussitôt le contact de la main de Bruno, qui cherchait à tâtons le mur et qui rencontra sa tête. Il put le guider jusqu'au mur, qu'ils longèrent pour parvenir ensuite jusqu'à la petite porte. Aucune créature ne les avait attaqués. Il était possible qu'ils soient venus à bout de leurs adversaires.
" On passe de l'autre côté ? Ou on attend ici ?, questionna Bruno. J'ai fait tomber ma torche, qui n'éclairait plus rien de toute façon... Mais peut-être que vous voyez au-delà de la porte... ou pas trop loin."

[Kmir Tailleroc]

« Pour l’instant, je ne vois rien, Monsieur Desplaces. Restons au niveau de cette porte. On va se mettre dos à dos et attendre. Ce qui nous aveugle est d’origine magique. Il faut que ça s’estompe avant qu’on puisse poursuivre. »
Hors de question en effet de progresser à l’aveuglette, surtout pas dans l’inconnu. Et si la cécité se poursuivait ? Kmir pensait être capable de retrouver la sortie jusqu’à l’air libre. Dès qu’ils auraient atteint le couloir, il faudrait longer le bon mur, dont le gnome se souvenait, pour ne pas marcher sur le piège. Puis l’espèce de hall avec toutes les ouvertures, puis le passage avec la porte secrète qu’il avait découvert, puis la grotte avec l’escalier, puis les ruines extérieurs, puis la forêt. Il fallait espérer qu’ils n’en arriveraient pas à devoir faire ce repli, ils seraient quand même bien dans la merde. Sans compter que renoncer à l’exploration serait des plus frustrants.

[Voyageuse]

Bruno obtempéra, et ils attendirent ainsi, dos à dos, un certain temps. Nul tentacule ne les assaillit, signifiant sans doute qu'ils avaient vaincu tous leurs adversaires. Le silence était total, à l'exception de leur respiration. On n'entendait pas un bruit... ou presque pas, du moins. Kmir eut cependant l'impression d'entendre le raclement de quelque chose contre la roche. C'était lointain, cependant. Un peu sur la droite... un peu plus en hauteur aussi. Rien qui soit proche ou qui semble les menacer dans l'immédiat.
La lumière finit par revenir, subitement. Bruno, bien sûr, ne s'en rendit pas compte. Au sol, presque à leurs pieds, se trouvait un enchevêtrement de tentacules gluants.

[Kmir Tailleroc]

« J’ai retrouvé l’usage de mes yeux, Monsieur Desplaces. Ce devrait également être le cas pour vous. On va rallumer une torche. »
Et il allait s’en occuper. Puis il proposerait de reprendre l’exploration là où ils l’avaient laissé. Il avait pris note du raclement. Peut-être un autre squelette. Ils tomberaient dessus bien assez tôt. D’abord, visiter la salle derrière le seuil. Ensuite, ils verraient bien...

[Voyageuse]

Bruno se saisit avec soulagement de la torche qu'il avait allumée, découvrant à son tour l'amoncellement de tentacules avec une grimace.
Il suivit Kmir dans la petite salle, franchissant le seuil de la porte avec un regard intrigué vers les marques récentes sur le sol.
La pièce était petite, entièrement maçonnée de mains d'humanoïdes. Le sol de pierre était lisse sous les pas, et les parois parfaitement rectilignes. Il y avait pourtant quelque chose d'étrange, dans cette trop grande régularité. Quelque chose de magique peut-être.
Ils avancèrent vers le centre de la pièce sans rien remarquer d'anormal. La salle semblait totalement vide. Et puis, brusquement, deux portes se révélèrent dans les murs de droite et de gauche. Et deux silhouette translucides apparurent à leurs côtés, vêtues d'armures elfiques, armées d'épées. Mais elles ne firent aucun geste menaçant.

[Kmir Tailleroc]

Kmir n’était pas coutumier de telles manifestations magiques. Partagé entre émerveillement et méfiance, il considéra les portes et les silhouettes translucides, en quête peut-être d’un signe, d’un indice pour comprendre de quoi il retournait. Finalement, il se décida à parler, employant la langue drow.
« Qui êtes-vous ? Quel est cet endroit ? »
Les silhouettes lui répondraient-elles ? Le comprendraient-elles ?

[Voyageuse]

Les deux hommes s'entre-regardèrent, puis observèrent alternativement les deux explorateurs.
" Nous sommes des gardiens, répondirent-ils simultanément. Derrière l'une de ces portes se trouve l'objet dont vous avez besoin, alors que l'autre vous mènera à votre perte. Vous n'avez le droit de poser qu'une seule question. Mais sachez que l'un d'entre nous mentira, alors que l'autre vous dira la vérité."

[Kmir Tailleroc]

« Ho, une énigme... bien... voyons... »
Kmir observa les deux portes, les deux gardiens, tout en se creusant la cervelle. L’un va mentir, l’autre dire la vérité... Le gnome se tourna brièvement vers Bruno pour lui demander son avis, mais une idée lui vint et ce fut finalement de nouveau aux gardiens qu’il s’adressa :
« Que répondra votre confrère si je lui demande quelle porte est la bonne ? »
Ils devraient logiquement donner la même réponse, désignant ainsi la mauvaise porte. Il faudrait prendre l’autre.

[Voyageuse]

HRP : Bien joué...
Ca me semble assez logique que ton perso soit doué pour les énigmes, il a une bonne intelligence, puis il est astucieux... mais toi tu peux ne pas aimer ; si tu n'en veux pas, tu me dis !

Le premier gardien désigna la porte de gauche. Le second gardien aurait sans doute désigné la même, mais il s'abstint, considérant sans doute que la réponse avait déjà été donnée.
Kmir se dirigea donc vers la porte de droite, sous le regard un peu interloqué de Bruno. Celle-ci s'ouvrit sur une simple petite alcôve de pierre, si basse de plafond que le rôdeur ne pouvait pas s'y tenir debout. Kmir, en revanche, s'y trouvait parfaitement à l'aise.
Il n'y avait qu'une seule chose dans cette pièce, mais elle attira immédiatement le regard de Kmir : contre le mur du fond, sur une petite tablette de pierre scellée à la roche, se trouvait tout un tas de pièces d'or.
Derrière lui, l'autre porte disparut, ainsi que l'un des gardiens.

[Kmir Tailleroc]

HRP : je n’ai rien contre les énigmes ! Après, j’ai eu de la chance, je la connaissais déjà celle-là.

Kmir face à ce tas d’or, eut bien du mal à réprimer un sourire de pure cupidité. Pour se contrôler, il se tourna vers Bruno et lui expliqua l’énigme. Il réalisa juste à cet instant que si c’était le rôdeur qui l’avait élucidé, peut-être n’y aurait-il pas eu de l’or dans la pièce, mais le remède à la malédiction. Ce ne fut pas assez pour qu’il s’en veuille, mais cela le poussa toutefois à taire ce détail.
« Récupérons tout ça », conclut-il.
Déjà, d’un mouvement d’épaule, il faisait pivoter son sac. N’en demeurait pas moins qu’il resterait prudent en empochant le trésor. Chic, chic, chic, il était un gnome heureux !

[Voyageuse]

" Attendez, le coupa la voix du gardien -celui qui ne s'était pas volatilisé. N'allez pas trop vite. Parmi ces 81 pièces d'or, d'apparence toutes identiques, s'en trouve une, une seule, qui pèse un peu plus lourd. Gardez-la précieusement, vous en aurez besoin pour ouvrir les portes. Mais je vous conseille de la trouver avec le moins de pesée possibles..."
Et il disparut à son tour. Devant Bruno et Kmir se trouvait à présent, posée sur le sol, une grande balance à deux plateaux.

HRP : promis c'est la dernière pour le moment ; ça peut se faire en 4 pesées, mais ça nécessite réflexion, tu ne trouveras pas forcément aussi peu... Et n'avance pas trop vite, fait d'abord une pesée

[Kmir Tailleroc]

HRP : ha, celle-là, je la connaissais pas !

Encore une énigme ? Il ne pouvait pas se contenter de mettre tout cet or dans son sac ? Un rien contrarié, Kmir fixa le tas d’or, ainsi que la balance. 81 pièces... une plus lourde... le moins de pesée possible. Le fait de se mettre à réfléchir chassa sa contrariété. Après tout, si on utilisait des tas de pièces juste pour les énigmes, ce qui se trouvait au bout serait, au minimum, un tas bien plus gros. Finalement, il divisa le tas de pièces en 3 parts équivalentes, soit des tas de 27 pièces. Il compara le poids des deux premiers tas à l’aide de la balance et laissa le troisième de côté.

[Voyageuse]

HRP : je l'ai trouvée avant-hier seulement (je l'avais déjà lue quelque part mais sans jamais prendre le temps de la résoudre... et je ne mets que des énigmes que j'ai su résoudre sans aide, sinon c'est qu'elles sont trop dures)

Au moment où Kmir posa ses deux tas sur la balance, on entendit un grondement sourd dans la roche. Et Kmir, vit, subitement, les deux murs des côtés de l'alcove se rapprocher. Bruno recula vivement, quittant l'alcove pour se réfugier dans la petite salle où ils avaient eu affaire aux deux spectres.
" Ici c'est le mur du fond qui bouge... Toute la pièce va se refermer sur nous !", s'écria-t-il, alarmé.
Mais il n'en fut rien : les murs s'arrêtèrent au bout de quelques coudées, alors que la balance s'immobilisait, parfaitement en équilibre. La pièce que Kmir devait trouver se trouvait donc dans le troisième tas.

[Kmir Tailleroc]

« Ne vous en faites pas, Bruno, c’est une nouvelle énigme. On doit trouver la bonne pièce et je sais comment m’y prendre. À chaque fois que je vais faire une pesée, j’imagine que les murs vont se remettre en mouvement. Selon mes calculs, on aura la pièce avant d’être enfermés ou écrasés. »
Il mit les 54 pièces de la balance de côté et divisa le tas de 27 pièces restantes en trois nouveaux tas de 9 pièces. Comme précédemment, il en mis deux sur la balance, laissa le dernier de côté. Au bout de la quatrième pesée, il trouverait la pièce.

[Voyageuse]

Les murs se mirent en mouvement lorsqu'il posa les deux tas de 9 pièces sur la balance. Ils avancèrent davantage, cette fois-ci, réduisant la pièce à moins des deux tiers de son volume initial. Mais ils s'arrêtèrent, à nouveau, lorsque la balance s'immobilisa, désignant le tas de droite comme étant le plus lourd.
Kmir put à nouveau séparer son tas de 9 pièces en trois tas de 3 pièces, dont il posa deux tas sur la balance... et les murs avancèrent à nouveau. Lorsque la balance s'immobilisa, désignant à nouveau le tas de droite, l'alcove ne faisait plus qu'un tiers de son volume initial, et Bruno, dans la petite pièce qui avait elle aussi rétréci, avait reculé jusqu'à la porte, prêt à bondir au-dehors.
" Vous êtes sûr que vous savez ce que vous faites ? Et puis, pourquoi faut-il cette pièce d'ailleurs ?"

[Kmir Tailleroc]

« Parce qu’elle sera probablement utile pour avancer. C’est ce que le gardien m’a dit. »
Pourquoi ces tests ? Quel était la fonction précise de ce lieu ? Quel était le but des drows ayant résidés ici ? Peu, si ce n’était aucun aventurier n’avait dû découvert cet endroit. Sans quoi il y aurait des traces de leur passage, forcément.
Tant de questions, obtiendraient-elles des réponses ? Ce qui était certain, c’était que tout cet or n’allait pas rester là.
« Monsieur Desplaces, franchissez la porte et laissez-là libre. Juste par précaution. »
Il récupéra la pièce un peu plus lourde et la mit précieusement dans sa poche. Puis, il ouvrit son sac et commença à mettre le reste de l’or dedans. Si jamais les murs se remettaient en mouvement, il tenterait de prendre un maximum de pièces avant de courir se mettre à l’abri. Sinon, il prendrait tout et sortirait prudemment.

[Voyageuse]

Il eut le temps de transférer une poignée de pièces d'or dans son sac, avant que subitement, la balance disparaisse et les murs reprennent leur place habituelle. Lorsqu'il prit la poignée de pièces suivantes, il s'aperçut qu'il ne tenait plus que du sable entre ses doigts. Seule la pièce qu'il avait mise dans sa poche était toujours là.
Bruno avait assisté à la scène depuis l'extérieur, sa torche en main, et ses yeux effarés disaient clairement son incompréhension.
" Je me méfie de ce genre de magie... dit-il simplement. Tout a l'air d'être redevenu normal, mais... On ferait peut-être mieux de s'éloigner."

[Kmir Tailleroc]

Quoi ? Du sable ? Ha mais non, ce n’était pas du jeu ! Kmir, contrarié, se redressa et quitta cet endroit. Que les drows aillent au diable avec leur magie débile !
« Je ne pense pas qu’il y ait de danger, Monsieur Desplaces, mais nous n’avons de toute manière plus rien à faire ici. On va jeter un coup d’œil au passage en hauteur, celui avec l’étrange lueur rouge. »
Si rien n’avait changé dans la caverne où ils avaient dû combattre les créatures à tentacules, alors le gnome se servirait de sa corde magique. En prononçant le mot de commande, la corde allait se mouvoir, comme mue par une vie propre. Il suffirait de lui dire de grimper jusqu’à l’entrée puis de s’attacher quelque part. Bien sûr, pareille manœuvre était limitée par la taille de la corde.

[Voyageuse]

Rien n'avait changé dans la pièce. Le passage en hauteur, deux toises à peine au-dessus de leur tête, n'était a priori pas inaccessible. Ils n'en voyaient que son ouverture, rectangulaire, trop régulière pour être naturelle.
Sous les yeux ébahis de Bruno, la corde magique se mit en mouvement.Elle atteignit le passage, s'y engouffra... et avança encore. A la recherche d'un point d'accroche sans doute. Un point qu'elle mit quelques temps à trouver, et qui se révéla totalement instable : lorsque Kmir tira sur la corde, celle-ci ne résista que quelques instants avant de céder, ramenant avec elle... un squelette en armure drow, qui chuta lourdement au sol.

[Kmir Tailleroc]

Kmir se demanda brièvement si Bruno pensait encore faire équipe avec un simple marchand de vin. Mais cette interrogation fut chassée par l’apparition du squelette.
« C’est fâcheux. »
Le gnome leva la tête, réfléchit brièvement et déposa son sac au sol.
« Faites-moi la courte échelle. Je vous préviens, je suis plus lourd que j’en ai l’air. »
Il allait tenter d’escalader. Il avait une certaine expérience en la matière. S’il y parvenait, il pourrait appeler à lui la corde et la tenir pour aider Bruno à le rejoindre. Dans le cas contraire, il faudrait faire demi-tour et se rendre dans le premier couloir, celui qu’il avait commencé à explorer avant de faire demi-tour.

[Voyageuse]

Ses projets, plein de bon sens, furent hélas retardés par un fait imprévu : le squelette, subitement, se mit à bouger, se relevant lentement. Bruno s'en aperçut le premier, et frappa aussitôt la créature de son épée -celle qu'ils avaient trouvé au début de leur exploration. Il n'eut guère de difficulté à venir à bout de son adversaire, déjà sérieusement amoché par sa chute.
" Je vais vous faire la courte échelle, fit-il alors. Mais méfiez-vous, une fois là-haut. Il pourrait y en avoir d'autres. Prenez au moins l'épée."
Il mit ses mains à hauteur de genoux, et souleva avec quelque difficulté le poids de Kmir, suffisamment pour que celui-ci puisse se mettre debout sur ses épaules.
Même ainsi, il n'atteignait pas tout à fait le sol de la galerie. Il lui fallut prendre appui sur quelques anfractuosités pour monter encore, et réussir à amener son regard au niveau du sol.
Il découvrit un simple couloir, mais au sol et aux murs parfaitement lisses, faits de ce marbre aux veines rougeâtres phosphorescentes. Et surtout, il distingua trois squelettes en armure, barrant le passage, prêts à en découdre. L'un d'eux s'avança immédiatement dans sa direction.

[Kmir Tailleroc]

« Trois squelettes, va falloir s’en débarrasser. Décalez-vous, je vais redescendre », déclara-t-il, avec son stoïcisme coutumier.
Il se laissa retomber, pris ses distances et dégaina son épée, prêt à réceptionner le monstre. Si jamais il ne venait pas, alors il réutiliserait la corde magique pour qu’elle trouve un des squelette auquel s’attacher, puis il le tirerait en bas. Il s’agirait ensuite de l’éliminer puis de recommencer jusqu’à ce que le chemin soit libre.