[Lieu] Une ruine perdue dans la forêt

[Voyageuse]

Il lui fallut réutiliser la corde magique qui ramena au sol un premier squelette, dont Bruno vint à bout sans difficulté, ne lui laissant pas le temps de se relever. Il en fut de même du second et du troisième.
" Je garde son épée, ça m'en fera deux, fit-il en s'emparant de l'arme du dernier. Dites-moi... Il n'y avait rien d'autre que des squelettes là-haut ? Ça ressemble à quoi ?"

[Kmir Tailleroc]

Voilà une affaire rondement menée. Kmir laissa la corde magique à Bruno et rangea son épée courte à la ceinture. Il avait décroché son arme ordinaire pour la caller dans son sac, il n’en aurait à priori plus besoin tant qu’il ne retournerait pas à la surface.
« En haut, le couloir est fait de cette étrange marbre rouge lumineux et parfaitement lice. Vous ne tarderez pas à pouvoir aller examiner ça de vous-même. Refaite-moi la courte échelle, je remonte. Une fois en haut, j’appelle à moi la corde. Je la tiendrai et vous pourrez vous en servir pour grimper. Je vais manquer d’appui, alors essayez de ne pas trop peser sur la corde. »
Il allait sensiblement reculer par rapport à l’entrée du couloir afin de faciliter le maintient de la corde.

[Voyageuse]

Bruno lui fit la courte échelle, à nouveau, et il parvint, après un peu d'escalade, à se hisser sur le sol de la galerie. Il n'y avait plus de squelette en vue, ni, a priori, le moindre adversaire. La lumière rouge du marbre phosphorescent était omniprésente, formant comme des filaments lumineux qui s'entrelaçaient dans les murs, le sol, le plafond, brouillant les sens au point qu'il était incapable d'estimer la longueur du couloir ou d'en apercevoir la fin.

La corde obéit à son injonction et il put attraper son extrémité. Il n'y avait nulle prise où l'accrocher, et il dut s'arc-bouter de toutes ses forces pour supporter le poids du rôdeur. Celui-ci, s'aidant des rares prises qu'il trouvait pour ses pieds dans la paroi rocheuse, finit par le rejoindre, passablement essoufflé.
" Ça fait mal aux yeux... ", constata-t-il avec une grimace.
Mais au moins pourraient-ils se passer de torche.

[Kmir Tailleroc]

« C’est assez perturbant, je le concède. »
Kmir rangea la corde magique et fit face au couloir.
« On avance doucement. Laissez-moi deux mètres d’avance, que je puisse reculer sans vous heurter. »
Il avait l’épée au poing. Cet endroit lui inspirait autant de méfiance que de curiosité. Tant de squelettes pour le protéger, il ne pouvait mener qu’à quelque chose d’intérêt. En tout cas, il ne tarderait pas à être fixé.

[Voyageuse]

Les zébrures phosphorescentes du marbre s'entrelaçaient dans tous les sens, au point qu'il était difficile de distinguer les parois du sol ou du plafond. Le couloir paraissait plus large qu'il n'était en réalité, et semblait ne pas avoir de fin. Leurs pas y résonnaient étrangement, le son se répercutant sur les murs à l'infini. C'était le seul bruit perceptible. Il semblait n'y avoir personne d'autre qu'eux.
Et puis, subitement, Kmir eut conscience d'être devant un mur. Il ne le vit qu'une fois qu'il fut à moins de deux toises, tant les entrelacs de filaments rouges lui embrouillaient la vue. C'était la fin du tunnel, un simple mur de marbre. Une impasse.
Mais en observant ce mur de plus près, en luttant contre l'effet hypnotique des marbrures, il distingua un motif, comme en arrière-plan. Un dessin d'au moins une toise de large et presque autant de hauteur. Quelque chose qui lui évoqua la forme d'un masque. Une sorte de masque de carnaval, aux orbites vides, qui cacherait les yeux et le nez de son propriétaire.

[Kmir Tailleroc]

Cet endroit était stupéfiant... Vraiment stupéfiant...
Kmir ne pouvait bien sûr pas se contenter de ce genre de découverte, il lui fallait de l’or, des bijoux, des choses rares et précieuses, voir magiques avec de la chance, mais ce genre d’expérience singulière participait indéniablement au plaisir de la découverte.
« Il y a... comme un masque sur ce mur », déclara-t-il à Bruno.
Il commença prudemment à palper le masque de ses doigts, y cherchant un bouton, un mécanisme. Il comptait ensuite essayer d’utiliser la fameuse pièce d’or obtenue avec l’épreuve de la balance. En dernier recours, il appliquerait son visage sur le masque.

[Voyageuse]

Le dessin était grand, prenant plus de la moitié de la largeur du mur. Mais à tâtons, il lui semblait deviner le dessin en relief du masque, se détachant sur la paroi de marbre. Il finit même, au bout d'un long moment, par repérer, juste entre les deux yeux, à la naissance de ce qui correspondait au nez, une anfractuosité dans la paroi. Ou plutôt un petit trou. Juste de la taille... d'une pièce d'or.
Mais au moment précis où il l'effleurait, et réalisait qu'il en avait peut-être la clé dans sa poche, il se passa un phénomène étrange. Le contour du dessin se mit à briller. Et une voix forte s'éleva.
" Étrangers, que venez-vous faire ici ?"
Elle s'exprimait en commun, mais avec un fort accent drow.

[Kmir Tailleroc]

Kmir se recula de quelques pas et fixa le masque, comme si c’était l’auteur de cette voix.
« Nous sommes venus chercher un remède à une malédiction », répondit-il, toujours placide.
Et voler les secrets ainsi que les richesses de ce lieu, ça allait de soi pour le voleur qu’il était, mais inutile de donner ce genre de détails.
Il attendit la suite, prudent. Tout le couloir pouvait être vecteur d’un piège, le masque également, le masque surtout.

[Voyageuse]

La voix éclata d'un rire cruel.
" La malédiction qui vous affecte tous les deux est la punition de ceux qui ont profané de ce temple il y a quelques centaines d'années. Ils en avaient la clé, tout comme vous. Mais ils n'étaient pas drow. Tout comme vous. Ils en ont payé le prix. Et leurs successeurs également.
- Mais nous n'avons rien profané du tout, protesta Bruno, et ce n'est pas notre intention !
- Tout étranger qui profane ces lieux doit en payer le prix, répondit la voix. De pierres, ou d'or..."

[Kmir Tailleroc]

Quoi ? Lui aussi, il était maudit ? Kmir n’était qu’à moitié surpris, mais en obtenir la confirmation n’était pas pour le rassurer.
« Vous savez, ce n’est pas en maudissant les gens comme ça que vous préserverez cet endroit. C’est à cause justement de la malédiction que je suis venu, pour aider. Et d’autres viendront car cette histoire va se répandre. Et tout ce que vous chercherez à protéger sera piller. »
Il n’espérait pas faire changer d’avis la voix, d’autant plus qu’elle n’avait probablement aucun pouvoir sur ladite malédiction, mais la voix allaient peut-être donner, sans le vouloir, des indices.

[Voyageuse]

" Je ne suis pas responsable de cette malédiction. Elle touche, simplement, tous ceux qui ont osé poser leur main sur la statue de notre dieu. Ils finissent par devenir de pierre, comme ce sera le cas de votre ami. Ou d'or, comme vous le serez bientôt. Vos descendants feront fortune en revendant votre corps..."
La voix ricana, désagréablement.
" Je n'ai pas le pouvoir de l'en empêcher, tout comme je n'ai pas le pouvoir d'empêcher que d'autres viennent ici, et subissent le même sort. "

[Kmir Tailleroc]

Lui ? Finir en or ? C’était cruellement ironique.
« Je n’ai posé la mains sur aucune statue, objecta Kmir. Mais peu importe. Vous avez peut-être une idée sur la manière de briser cette malédiction. C’est notre unique but. Il se pourrait même qu’on garde le secret sur cet endroit. Personne d’autre ne viendra, personne à cause de nous en tout cas. »
Si la voix les avertissaient, ce n’était peut-être pas sans raison. Peut-être n’était-ce qu’une nouvelle épreuve. De toute manière, il fallait tenter.

[Voyageuse]

" Si vous êtes en train de vous transformer en or, c'est que vous avez posé la main sur son sceptre, son épée ou son masque. Et si votre ami devient pierre, c'est qu'il a touché à ses yeux," répondit durement la voix.
Kmir, tout en écoutant, crut apercevoir une silhouette toute proche, si translucide qu'elle en devenait invisible dans cet environnement qui troublait la vue. Une silhouette humanoïde, drow sans doute. Mais il avait toutes les peines du monde à fixer son regard dessus.
" Et le seul moyen de briser la malédiction serait, peut-être, de réparer ce que vos prédécesseur ont détruit... Si toutefois cela suffit à apaiser la colère de Vhaeraun. Ce dont je ne suis pas certain. Mais cela me semble la seule voie possible."

[Kmir Tailleroc]

« Vhaeraun... »
Ce nom n’était pas inconnu à Kmir qui connaissait une bonne partie du pantéon drow. Il comprenait mieux pourquoi cet endroit était si proche de la surface. Mais tout ceci n’avait que peu d’importance. Si la malédiction était bien d’origine divine, alors il faudrait plus qu’un simple clerc pour en venir à bout. Les choses se présentaient mal... Seulement, il semblait y avoir une piste. Le gnome s’était tourné vers cette silhouette à la limite du discernable.
« Réparer ce que nos prédécesseurs ont détruits, vous dites ? De qui parlez-vous exactement ? Ces gens sont probablement morts depuis des années. Et s’ils ont emportés des choses, peut-être ont-elles fait d’immenses voyages depuis. Moi, je veux bien donner un coup de main, mais encore faudrait-il que ce soit possible. Sans cela, Vhaeraun risque fort de ne jamais pouvoir obtenir réparation. Il ne fera que punir. »

[Voyageuse]

" Entrez, si vous l'osez, répondit la voix, et vous verrez de vos yeux ce qu'ils ont pris. Notre présence était insupportable pour les elfes qui vivaient autrefois dans ces parages et ils ont voulu détruire notre temple. Ils l'ont amèrement regretté... Ils ont d'ailleurs tenté de ramener ce qu'ils avaient volé quand ils ont compris. Mais la porte leur est restée fermée. Notre dieu n'est pas miséricordieux."
La voix se tut.
" Et vous, qui êtes-vous ?" questionna Bruno, fixant approximativement le même endroit que Kmir, bien que ne distinguant probablement rien.
" J'étais l'un des prêtres de ce temple, l'un des gardiens. J'ai échoué dans ma tâche."

[Kmir Tailleroc]

Les éléments commençaient à se mettre en place. Les squelettes dans les couloirs... des gardiens tombés.
« J’ai le morceau du sceptre. Il était dans la première salle. Si les elfes de jadis n’ont pu sortir d’ici, peut-être que tout peut-être encore réparé. Mais que faut-il réparer exactement ? Vous avez mentionné le sceptre, l’épée, le masque et les yeux. Faut-il tout remettre sur une statue ? »
Lui et Bruno, selon toute vraisemblance, allait franchir cette porte. Plus ils en sauraient, mieux ce serait.

[Voyageuse]

La voix répondit, froidement.
" Entrez, puisque vous en avez la clé. Je ne vous en empêcherai pas, et vous verrez de vos yeux ce qu'il est possible de faire. Vous savez ce qui vous attend si vous échouez. Peut-être sera-ce une motivation suffisante pour que vous réussissiez. Cela m'importe peu, à présent."

[Kmir Tailleroc]

Kmir, après un instant de réflexion, finit par se tourner vers le mur au masque gravé. Il sortit la pièce et la mit en place dans l’anfractuosité prévue à cette effet. Dans le fond, aider un dieu drow maléfique à reconstruire quelque chose n’était pas pour lui plaire, loin s’en faut, mais après tout, sa propre existence était en jeu si le gardien fantôme avait dit vrai. Son intérêt personnel prévalait, mais cette histoire, désormais, l’inquiétait plus qu’elle ne l’enthousiasmait.
Il se tint prêt à une mauvaise surprise, sitôt la pièce mise en place.

[Voyageuse]

Sitôt qu'il eut déposé la pièce d'or dans l'emplacement prévu pour elle, le masque dessiné dans la paroi se mit à briller, juste un instant. Puis la paroi disparut tout à coup, le laissant face à une salle de grande dimension, dont le contenu avait de quoi éveiller la convoitise.
Un grand coffre, sur la droite, s'ouvrait sur un monceau de pièces d'or, tandis qu'un autre, à gauche, débordait de bijoux et pierres précieuses. Au milieu de la pièce se trouvait ce qui avait dû être un autel de marbre, brisé. Au fond trônait une statue représentant certainement le dieu Vhaeraun. Entièrement faite de marbre à l'exception du masque d'or, elle semblait, au premier regard, presque intacte. On notait cependant deux trous béants là où avaient dû se trouver ses yeux, et deux mains vides qui avaient dû tenir un sceptre et une épée.
" Ils n'ont pris aucune richesse matérielle, commenta l'être évanescent. Ils voulaient juste s'attaquer à la représentation de notre Dieu pour nous affaiblir, estimant que notre pouvoir venait de là."

[Kmir Tailleroc]

Tant de richesse...
Kmir n’en avait jamais vu autant ! Il fut incapable de cacher son émerveillement.
Si seulement il y avait un moyen d’en obtenir ne serait-ce qu’une partie...
Mais il penserait à cela plus tard. Il s’avança dans la pièce et chercha des yeux ceux qui avaient brisés l’autel et volés les artéfacts du dieu. Le fantôme avait dit que les portes ne s’étaient pas rouvertes pour eux. Sans doute devaient-ils être changés en statue, quelque part...

[Voyageuse]

" Ils nous ont combattus, et vaincus, puis sont repartis, poursuivit la voix. Ils sont revenus, beaucoup plus tard... Eux, ou peut-être des amis à eux qui voulaient les sauver du maléfice. Mais les portes s'étaient refermées, c'est le dernier acte que j'ai pu faire avant de mourir. Ils n'ont pas su les rouvrir. Ou peut-être n'ont-elles pas voulu s'ouvrir devant eux. Je les ai entendu supplier, en vain, à l'entrée du complexe... et je sais qu'ils ont déposé tout ce qu'ils avaient pris quelque part dans les premières pièces, en espérant que cela suffirait à vaincre le maléfice. Il n'en était rien, bien sûr. Ils ont payé pour leur forfait.
- Mais nous, on n'a pas à payer pour eux !, protesta Bruno.
- Sans doute. Peu m'importe. Vous avez touché les objets maudits, vous êtes donc maudits. Et vous le resterez tant que la profanation n'aura pas été réparée."

[Kmir Tailleroc]

Voilà qui expliquait pourquoi le morceau de sceptre était dans la première salle. Kmir fit face à Bruno.
« Bien. Les choses sont clairs à présent. Maître Desplaces, il se peut fort que nous ayons une chance de nous sauver, nous, mais également votre frère et votre ami archéologue. Tous les objets sont là, dans le complexe, il suffit de les trouver. L’épée, le masque, les yeux, et le manche du... Bon sang, les yeux, vous les avez touchez lors de votre premier voyage ici. Et votre frère également. Ils doivent se trouver chez vous. »
C’était fâcheux car s’il avait vu juste, il allait falloir aller les chercher.

[Voyageuse]

" Les yeux, c'est peut-être tout simplement.... des rubis, fit Bruno, pensif, en observant la statue de marbre au fond de la salle. On dirait que c'est un peu la même taille. Puis ça correspondrait à cette histoire de pierre pour moi et d'or pour vous. Si c'est bien ça, ça nous en ferait un objet déjà trouvé... plus le sceptre... Il resterait à trouver un oeil, le manche du sceptre, l'épée... le masque n'a pas été emmené, juste décroché, il est là... Mais malheureusement... il n'est pas exclu que Maëvion ait trouvé et emmené certains objets à Luménis."
Tout en parlant, il s'était approché de la statue et avait sorti le médaillon de sa poche. Ils purent constater que le support en or rentrait parfaitement dans la cavité, fixant le rubis en son centre, comme la prunelle d'un oeil.
Mais le médaillon retomba au sol sitôt qu'ils l'eurent lâché.

[Kmir Tailleroc]

« Sans doute, oui. Nous avons un œil. Il n’en manque plus qu’un. Mais si Maëvion a trouvé des objets... c’est encore pire que si vous les aviez chez vous. »
Kmir se tourna vers Bruno.
« Le temps joue contre nous. Ne ferions-nous pas mieux d’envisager le pire tout de suite pour l’enticiper ? Vous pourriez dés à présent partir pour Lumenis. Vous voyagez plus vite que moi, à pied en tout cas. Et votre ami vous confira ce qu’il a trouvé, à vous. Il pourrait même obtenir l’aide d’un magicien pour revenir ici plus rapidement. Moi, de mon côté, je pourrai finir d’explorer et trouver tout ce qu’il y a à trouver. »

[Voyageuse]

Bruno ne semblait pas convaincu.
" Je ne suis pas sûr de voyager plus vite que vous : il suffit qu'on se loue deux bonnes montures et on avancera à bonne vitesse. Quant à explorer ici... avec Maevion, on a déjà visité toutes les pièces extérieures, et trouvé tout ce qu'il y avait à trouver, je pense... Peut-être qu'il faut juste revoir la ruine se trouvant sur la falaise, on ne s'y est pas beaucoup attardé, on n'a pas cherché à dégager le passage qui descendait. Sinon, ici, à l'intérieur, il ne reste plus qu'un couloir à explorer. Et je crains qu'il ne s'y trouve d'autres squelettes... dans ce cas il vaudrait mieux être deux."

[Kmir Tailleroc]

« Vous avez raison. Alors en route. On va finir ce qui se trouve à l’intérieur, puis on passera à l’extérieur. »
Inutile de tergiverser d’avantage. Maintenant, il fallait agir et voir si tous les objets se trouvaient sur place où non. Le gnome en doutait fort. Si le second œil ressemblait au premier, il était très peu probable que le demi-elfe ne l’ait pas emporté. Or il semblait lui-aussi atteint par la malédiction. Il avait forcément toucher le second œil car il n’avait pas vu le premier selon Bruno.

[Voyageuse]

Le rôdeur hocha la tête. Après un instant d'hésitation, il reprit l'oeil de rubis qui était tombé au sol et suivit Kmir vers l'entrée de la pièce.
" J'ai juste une dernière question, fit-il subitement, s'adressant à la silhouette quasi invisible. Si on parvient à restaurer la statue... qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que ça veut dire... qu'on fait renaître votre temple ?
- Hélas non, répliqua la voix d'un ton amer. Un temple ce n'est pas une statue dans une pièce vide. Sans prêtres, sans fidèles, un temple n'existe pas. Et les elfes nous ont tués jusqu'au dernier...
- Alors... quelle importance ça peut avoir pour votre dieu ?, questionna Bruno. Est-ce que ça suffira pour qu'il lève la malédiction ?
- Cela lavera l'affront. C'est un dieu fier, comme toutes les divinités. De toute façon... vous n'avez aucun autre choix."

[Kmir Tailleroc]

Bruno était titillé par sa morale. Kmir avait été mal à l’aise à l’idée de reconstituer la statue de ce dieu maléfique, mais ça ne l’aurait pas dérangé plus que cela. Sa vie n’avait pas de prix. Il hocha cependant la tête, satisfait par la réponse. Plus de cas de conscience à avoir, il "suffisait" de retrouver tout les morceaux. Le chemin était tracé, pourvu qu’ils aient le temps d’arriver jusqu’au bout avant d’être rattrapé par la malédiction.

[Voyageuse]

Ils quittèrent le temple, et la porte se referma derrière eux. Kmir put récupérer la pièce d'or servant de clé, et ils parcoururent le couloir de marbre en sens inverse, sans entrave. Descendre dans la grande salle où ils avaient affronté les étranges monstres à tentacules fut un peu plus délicat : ce fut Bruno, le plus grand, qui proposa de tenir la corde pour aider Kmir à descendre. Lui-même tenta d'utiliser quelques prises de la paroi, et finit pas sauter d'un bond, se réceptionnant moins souplement qu'il l'aurait espéré. Trop raide, déjà.
Il leur restait à suivre un couloir sinueux qui les ramènerait dans la grande salle d'où partaient les quatre ouvertures.
" La malédiction évolue lentement chez moi..., remarqua Bruno. Chez vous, ce sera sans doute la même chose. On aura le temps d'aller à Luménis, de revenir... Je me fais davantage de souci pour mon beau-frère. Mais bref. On commence par le couloir restant ? Vous passez devant ?"

[Kmir Tailleroc]

Kmir acquiesça et se mit en mouvement sans attendre. Il songeait vaguement, une fois cette histoire terminée, à partir à la recherche des elfes ayant participés au massacre et au saccage du temple. Une bonne partie d’entre eux devaient avoir été changés en or. Il y avait moyen de se faire une véritable fortune. Le gnome avait peu d’espoir de pouvoir se servir dans les coffres qu’il venait de voir. Ce serait un coup à se choper une nouvelle malédiction.
Mais chaque chose en son temps. Ils allaient en finir avec ce complexe souterrain. Et s’ils avaient le temps d’aller à Lumeinis, alors les choses ne se présentaient pas si mal.