[Lieu] Rohan

[Arthur de Faisanlys]

Mais Arthur n'avait aucune certitude quant à la liberté qu'il conserverait une fois à Rohan : si Othon et les autres étaient rentrés, il pourrait s'estimer heureux d'avoir le droit de circuler de sa chambre aux écuries et le retour, s'ils ne rentraient pas manu militari à Luménis. Bref, autant profiter de ce qu'il avait dans l'instant.
Il salua donc Alurtil puis se mit en quête de la tieffeline (il ne revenait toujours pas sur son nom), d'Enora et/ou d'Hoël. Il faudrait qu'il les croise tous les trois de toute façon, l'ordre avait peu d'importance.

[Elzen]

On le renseigna assez facilement sur l'endroit où se trouvait Hoël – un camp de secours provisoire avait été monté pour les soldats blessés par les fiélons, et c'est là qu'on l'avait déposé. Enora, fidèle à sa parole, s'était jointe au combat sitôt assurée que le rôdeur était bien entouré. Personne, en revanche, ne semblait pouvoir dire ce qu'il était advenu de la tieffeline, qui semblait avoir simplement disparu.

Lorsqu'il parvint au camp de secours, un sort heureux lui fit apercevoir la prêtresse, qui venait justement dans cette direction. Le rôdeur, pour sa part, était sur le point d'être transporté en ville – il grommelait d'ailleurs qu'il pouvait parfaitement s'y rendre seul –, mais on les laisserait sans doute discuter ensemble avant le départ, ou Arthur pourrait, au pire, l'accompagner. Il avait donc deux des personnes qu'il souhaitait revoir à sa portée, et pourrait sans doute même leur parler à toutes deux en même temps.

[Arthur de Faisanlys]

Ainsi la tieffeline s'était volatilisée... Ce n'était pas surprenant, et sans doute de bonne guerre, même s'il aurait voulu la remercier et lui demander d'arrêter de raconter n'importe quoi. Il faudrait qu'il allume lui-même les contrefeux... Mais d'abord saluer Enora et Hoël. Guidant Phénix par la bride, il se dirigea vers eux.
" Je venais vous saluer avant de rentrer, annonça-t-il. Ça a été un honneur de combattre à vos côtés. Et j'ai votre arbalète, d'ailleurs, Hoël. Je vous la rends..."
Ce qu'il fit.
" J'espère que vous n'aurez pas de séquelles de votre mésaventure... Qu'Artheolis avait vraiment trouvé un antidote à ses malversations."

[Elzen]

Hoël le remercia pour l'arbalète, qu'il récupéra avec plaisir.

« J'espère aussi. Pour l'instant, en tout cas, ça a l'air d'aller.
– Nous veillerons à ce que tout aille pour le mieux. »

Perspective qui ne semblait guère emballer le rôdeur… sans doute parce qu'une chambre dans un temple n'était pas spécialement l'environnement qui lui convenait le mieux.

« Quoiqu'il en soit, je doute qu'il y ait quoi que ce soit d'honorifique à se battre à mes côtés, mais c'était intéressant de vous avoir aux miens. Je n'ai pas l'habitude de faire équipe avec des paladins. »

[Arthur de Faisanlys]

" Je ne sais pas ce que vous avez trouvé d'intéressant, dit Arthur. Je me suis... battu comme n'importe qui. Certains de mes pairs font ça avec plus de... panache. Et de sortilèges. Moi je fonce dans le tas. Je suppose que les barbares font la même chose, sauf qu'ils crient avant, ça je ne fais pas."
Il sourit.
" Ma spécialité, c'est le combat à cheval... J'ai pratiqué pas mal, en Dorrandin, pendant ces maudites années... Mais c'est une autre histoire. Remettez-vous bien, Hoël. Quoi que vous en pensiez, c'était un honneur. Et je suis sûr qu'Enora veillera sur vous... avec joie."

[Elzen]

La dernière remarque ne manqua pas d'attirer un sourire de la part de la prêtresse, qui acquiesça vivement.

« Un barbare n'aurait sans doute pas tenté de discuter avec ce type comme vous l'avez fait quand il tenait Enora en otage. J'aurais peut-être dû vous laisser parlementer, d'ailleurs : il paraît que c'est pour “m'apprendre les bonnes manières” qu'il m'a choisi comme cobaye. Bah, c'est terminé, de toute façon. »

La prêtresse voulut-elle couper court aux souvenirs douloureux du rôdeur ? Elle enchaîna rapidement, aussi enjouée qu'une lliirane pouvait l'être.

« J'aimerais vraiment voir de quoi vous êtes capable avec votre cheval, un jour. »

Le ton de sa voix sonnait clairement comme une question portant sur les chances qu'avait Arthur de repasser dans la région.

[Arthur de Faisanlys]

" Ah misère, je n'aurais jamais dû parler de compétences de cavalier avec des gens de la Trouée ! Je ne peux pas rivaliser, évidemment. Mais je pense que... pour un Luménien, je m'en tire bien. Je crois. Peut-être. Je raconte sans doute n'importe quoi."
Il eut un léger sourire.
" Bon... Ben je vais y aller. Si ça se trouve, je serai encore à Rohan pendant trois mois, le temps que le reste de mon groupe revienne de Lunaros... et sinon... à une prochaine fois ? C'est difficile de savoir de quoi l'avenir sera fait."

[Elzen]

Le rôdeur sourit à la tentative de rectification du paladin.

« Ce n'est pas parce que quelqu'un vit par ici qu'il est nécessairement très doué avec les chevaux, vous savez. Et il arrive que les luméniens s'en tirent très bien. »

La prêtresse, pour sa part, sembla davantage s'intéresser aux dernières paroles.

« Si vous restez encore un moment dans le coin, n'hésitez pas à passer nous voir au temple de temps en temps, d'accord ? Je suis sûre que ça égayera le séjour de Hoël. »

Ce dernier se rembrunit à l'évocation dudit séjour.

« Ne vous en sentez pas obligé. En ce qui me concerne, en tout cas : rester en ville un moment sera déjà assez pénible, je n'ai pas envie qu'on me rende en plus visite comme à un malade. Mais si vous pouvez venir distraire ma gardienne de temps en temps, mon goût pour la solitude vous en saura gré. »

Enora parut sur le point de rétorquer quelque chose au début de la phrase, mais cette envie parut lui passer avec la dernière phrase.

Si tu en as fini avec eux, il ne se produira rien de spécial avant ton retour à l'auberge.

[Arthur de Faisanlys]

Alors c'est parti !

Arthur les salua une dernière fois, puis remonta en selle et repartit sur la piste qui menait à Rohan. Durant le trajet, il laissa son esprit vagabonder, prit le petit galop — Phénix en avait envie — et profita de la campagne roussie par l'été. Il ne savait pas bien quoi penser des dernières heures, de sa propre vocation, du futur de manière générale. Il n'était pas mort — c'était déjà un premier point — mais il ne devait sa survie qu'à l'intervention d'autrui, plusieurs interventions d'autrui, même, ce qui soulignait bien le danger qu'il y avait à affronter les choses en solitaire. Et il ne semblait pas clair qu'il ait été déterminant : n'importe quel autre guerrier (relativement) bien entraîné serait arrivé au même résultat, affublé des mêmes alliés, Enora, Hoël et surtout la tieffeline. Il s'en voulut de ne pas avoir demandé son nom à la Lliranne. Du coup, justifier d'avoir désobéi aux ordres formels d'Othon semblait compliqué. Othon était un lunarien, ils étaient formé au combat dans les tumulus des Landes, vivaient une forme de chevalerie beaucoup plus... frontale que les paladins luméniens. Il devrait apprécier qu'il se soit rué dans la mêlée. Mais dans le même temps, il était puni, avec interdiction de faire n'importe quoi. C'était compliqué.
Il fallait croiser, les doigts, très fort, pour qu'ils ne soient pas rentrés à l'auberge en son absence.

[Elzen]

Ils n'étaient pas rentrés. Arthur parvint à l'auberge au coucher du soleil ; et pu tranquillement prendre soin de son cheval, profiter de son repas, ou toute autre occupation qui pouvait lui venir en tête pour profiter de ce qui restait de la soirée. Personne ne lui chercha noises au cours de ces diverses occupations.

En revanche, alors qu'il s'apprêtait à se coucher, il entendit qu'on frappait doucement à sa porte.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur était soulagé, mais pas complètement apaisé par la situation. Il sentait qu'il lâcherait le morceau dès le retour d'Othon, car mentir n'était pas dans sa nature, et même s'il prenait la décision (absurde) de le faire, il se connaissait assez pour savoir qu'il vendrait le morceau dans les deux heures, par inadvertance, ce qui serait encore pire.
Lorsqu'on frappa à sa porte, il se glissa hors de ses couvertures, conscient d'offrir une image peu respectable dans sa tunique de nuit, mais plus ou moins persuadé d'être sollicité par l'aubergiste pour quelque question mineure.
Il ouvrit donc la porte.
" Oui ?"

[Elzen]

Il ne s'agissait pour autant pas de l'aubergiste, mais d'une certaine jeune femme cornue de sa connaissance.

« Je me suis dit que c'était plus poli de frapper que de crocheter votre porte, ce coup-ci. »

Elle le regardait d'un air espiègle.

[Arthur de Faisanlys]

" Ah misère." fit-il simplement.
La laisser entrer n'était absolument pas convenable : un paladin ne pouvait pas conférer avec le démon, aussi sympathique soit-il. En plus, c'était une jeune fille, et il était un jeune homme en chemise de nuit, ce qui doublait le degré de scandale, au bas mot. Mais il ne pouvait pas lui fermer la porte au nez — elle lui avait vraisemblablement sauvé la vie, deux fois — et bavarder sur le pas de la porte était la garantie d'attirer des curieux somnambules. Il s'effaça donc pour qu'elle puisse entrer dans la chambre, le moindre des deux maux.
Mais il ne trouva rien à dire, là, comme ça, ni "merci", ni "pourquoi", ni "comment vous vous appelez, déjà ?", ni "franchement vous auriez pu dire la vérité à tous ces gens qui imaginent que je suis un héros, tout ça parce que je suis un humain mâle avec une armure". Il était un peu trop déstabilisé par cette incompréhensible apparition.

[Elzen]

La jeune femme entra sans faire de manière, semblant se soucier de la tenue du paladin comme d'une guigne.

« Je suis désolée d'avoir filé sans rien dire, mais s'ils peuvent éviter de se rappeler que j'existe, ça m'évitera sûrement des soucis plus tard. N'empêche qu'il fallait quand même que je vous dise merci. »

Elle s'installa tranquillement sur un siège, semblant considérer que les raisons en étaient évidentes.

[Arthur de Faisanlys]

Et Arthur n'était pas certain que poser la question soit la bonne chose à faire.
" Pourquoi voulez-vous vous faire oublier ? C'était une bonne occasion de redresser une partie des préjugés que les gens ont à votre égard... Je sais que vous débarquez mais... tous les Hélonniens ne sont pas aussi hostiles qu'Alurtil. De manière générale, nous avons plutôt tendance à accueillir tout le monde. Même les Mélandiens, c'est dire, alors franchement, une fille à cornes... Vous n'êtes sûrement pas la seule dans le coin... Mais bon, vous faites ce que vous voulez. Moi je refuse de prétendre que j'ai fait ce que vous avez fait. Mais je veux bien ne pas trop mentionner les cornes quand je rétablirai la vérité."

[Elzen]

« Je ne doute pas qu'ils seraient très sympas si j'étais arrivée dans d'autres circonstances, mais là, je suis quand même surtout le truc qui est tombé du portail du gros vilain. Il y en a certains qui vont continuer de se méfier de toute façon, peu importe à quoi je ressemble. Et les autres qui vont me traiter, comme… je ne sais pas, un genre d'héroïne, peut-être. Ça, c'est votre boulot, pas le mien. Honnêtement, je me fiche un peu de ce que les gens pensent des tieffelins en général : ce que je veux, c'est qu'on me fiche la paix à moi. »

Elle avait, en cet instant, l'air d'une personne sans défense, ce qui n'était pas sans contraster avec l'aplomb avec lequel elle était, un peu plus tôt, entrée dans la pièce où se trouvait Artheolis.

« Et de quelle vérité vous parlez, au juste ? »

La question paraissait sincère.

[Arthur de Faisanlys]

Mais Arthur n'était pas du genre à se fier aux apparences... ni dans un sens, ni dans l'autre. Enfin si, en général, il était du genre à... mais pas avec les jeunes filles. Il avait appris à bonne école : elles étaient capables de maîtriser leurs expressions avec un brio dont il n'imaginait même pas commencer à saisir la première ficelle. Bref, il savait qu'elle pouvait le manipuler, et il n'avait aucune intention de se laisser faire.
" Rien, dit-il finalement. Vous voulez qu'on ne vous juge pas sur les cornes, et bien moi je ne veux pas qu'on me juge sur l'armure. C'est le même combat. Vous ne voulez pas être une héroïne, et moi non plus. Enfin, un héros en ce qui me concerne. Je n'ai rien fait de plus qu'Enora ou Hoël ou Alurtil et certainement rien de plus que vous. C'est de cette vérité-là, que je parle. Elle est très importante, pour moi. Mais je ne m'attends pas à ce que vous puissiez vraiment comprendre. Comme vous l'avez dit, vous voulez qu'on vous fiche la paix, et c'est plus important que la vérité. Ce n'est pas grave. Il faut de tout pour faire un monde et vous n'êtes pas mauvaise, vous l'avez prouvé. En cela, nous pouvons, l'un et l'autre, marcher dans la lumière. Pas la même, mais encore une fois, ce n'est pas très important."

[Elzen]

« Vous avez choisi l'armure, vous. Ça ne fait pas partie du boulot d'un paladin, d'être un héros ? »

Elle porta sa main à ses cornes un instant, pensive.

« Puis, ne vous sous-estimez pas non plus. Déjà, je ne serais jamais allée parler comme ça à ce type si vous n'aviez pas été là pour couvrir mes arrières. Et puis, c'est vous qui l'avez battu. Je sais : c'est moi qui ai terminé le boulot. N'empêche que c'est vous qui lui avez tenu tête le temps que votre prêtresse dégomme toutes ses protections. C'est vous qui lui avez cogné dessus jusqu'à ce qu'il arrête de lancer des sorts dans tous les sens. C'est même vous qui avez esquivé le sort qui est du coup allé dégommer son diablotin. Moi toute seule, le diablotin aurait largement suffi à m'empêcher de faire quoi que ce soit, vous, vous avez pu vous occuper du type. Et vous étiez parti pour le finir vous-même, si Beshaba n'avait pas décidé d'intervenir au dernier moment. »

Elle se leva et fit un pas vers le paladin.

« Qui est le héros, ce sont les gens qui décident, après. La vérité, c'est que c'est vous qui avez fait le taff. »

[Arthur de Faisanlys]

" Et bien, quoi que vous en disiez, j'ai moi aussi tout intérêt à ce que rien de tout ceci ne s'ébruite, dit le paladin avec un sourire las. Mais c'est hors de mes mains, et hors des vôtres : il y avait trop de témoins, trop d'oreilles curieuses, et les gens aiment trop raconter des choses mirobolantes. Tout ça va être colporté, déformé, pour que ce soit le plus passionnant possible, à la veillée, au comptoir, sur le marché, et il ne restera plus rien de ce qui s'est réellement passé."
Il haussa les épaules.
" Mais vous avez raison, j'ai choisi l'armure."
Il n'était pas certain de vouloir la garder, mais il n'allait pas s'en ouvrir à une étrangère : c'était un chemin qu'il devait arpenter seul, à tête reposée, dans les jours prochains.

[Elzen]

La tieffeline sourit, reprenant son air espiègle.

« Si ça se trouve, ils vont finir par décider qu'il s'est fait dégommer par ses bestioles et qu'on est seulement arrivés juste à temps pour voir ça. »

Elle s'étira.

« Enfin, il est tard, et j'ai cru comprendre que vous vous leviez tôt, dans votre branche. »

Elle s'approcha encore d'Arthur, et lui déposa un baiser marqué sur la joue.

« Merci, en tout cas. Si tous les prêtres et compagnie pouvaient être comme vous, il y a plein d'endroits qui seraient nettement plus chouettes à visiter. »

Et elle s'éloigna en direction de la porte, sans toutefois se presser et en laissant assez de temps au paladin pour la retenir, s'il avait encore quelques mots à échanger.

[Arthur de Faisanlys]

" Bonne route à vous, dame. Merci aussi." dit simplement Arthur en la raccompagnant jusqu'à la porte.
Il n'était pas certain que cette rencontre changeait vraiment sa perception des tieffelins. Celle-ci avait été... héroïque et les avait sauvés... mais elle restait peu fiable, dans le fond du fond. La mort d'Artheolis était une libération pour elle. Mais il fallait arrêter de se casser la tête... et dormir à présent.
La nuit porte conseil. Mais, se connaissant, Arthur savait qu'il aurait besoin de dix nuits avant de commencer à trouver des réponses acceptables...

[Elzen]

Arthur ne fut, en tout cas, pas davantage dérangé cette nuit-là. Le lendemain, l'attente put reprendre tranquillement, sans qu'un nouvel incident ne vienne la perturber : le magicien à l'origine des troubles était mort, et la crise était passée. On avait commencé à réparer l'étable qui avait brûlé le premier soir, et il pouvait, s'il le souhaitait, y apporter son concours, pour occuper le temps qui lui restait à attendre avant le retour de ses confrères luméniens ou l'arrivée des autres paladins qu'ils devaient rencontrer. Mais il savait également pouvoir aller jusqu'au temple de Lliira où il serait sans doute bien accueilli. Throd Alurtil devait être reparti, la tieffeline – Lina Richardsan, finit-il par se souvenir – avait disparu de la circulation, mais il avait gagné au moins une amie facile à retrouver.

Ainsi qu'un niveau. Félicitations, cette quête est terminée

[Arthur de Faisanlys]

Ouais ! Merci Elzen

Le surlendemain, alors qu'Arthur aidait à la reconstruction de cette fameuse écurie, les paladins de Luménis revinrent, en file indienne sur la piste qui descendait du nord. Ils ramenaient six jeunes destriers avec eux, et aussi quelques récits d'aventure car, bien entendu, ils avaient trouvé une veuve éplorée sur la route, des paysans aux prises avec des zombies, un enfant perdu et des brigands mal inspirés. Certains se moquèrent d'Arthur, resté bien au chaud, et celui-ci ne pipa mot, espérant que son implication dans les événements des derniers jours resterait secrète.
Evidemment, les vestiges de l'incendie n'aidaient pas, mais Othon, leur chef d'escouade, avait d'autres soucis : les paladins de Lunaros étaient retenus chez eux et il fallait qu'ils aillent, eux-mêmes, jusque là. C'était un sacré changement de programme, la promesse de nombreux jours de randonnée dans la Trouée, sous le soleil implacable de l'été, et le risque qu'ils ne soient pas rentrés à Luménis avant l'automne. Othon était de Lunaros, cependant, et peut-être y avait-il chez lui un semblant de nostalgie...
Toujours est-il qu'il renvoya trois paladins vers Luménis avec les destriers fraîchement acquis, et conserva-t-il cinq preux avec lui, dont Arthur, pour poursuivre vers Lunaros.