[Commerce] L'Ombre de l'Arbre

[Althéa]

Angèle s'en voulut d'avoir soustrait le jeune homme à ses obligations et en tant qu'avocate chercha à le défendre.

"Ne lui en voulez pas trop. Il m'a très bien accueilli."

Elle se demanda si elle devait lui parler du couvre-feu avant de décider que non. Elle ne voulait pas lui occasionner plus d'ennuis. Par contre, elle voulut savoir mine de rien.

"Avez-vous une directive particulière quant aux horaires de soirée ?"

[Galathée]

" Ah, je vois que Sam vous a parlé de ses inquiétudes. Rentrez quand vous voulez, dame. Je me chargerai de la veille, ce soir. C'est l'été à Luménis, c'est bien normal de vouloir en profiter. Simplement, quand vous rentrerez... Songez à ceux qui dorment déjà. L'Ombre de l'Arbre est une auberge tranquille... et je tiens au confort de mes pensionnaires. Faites la fête toute la nuit si vous le voulez... mais une fois rentrée... Soyez silencieuse comme le chat."
Elle sourit.
" Et si vous pensez que vous allez dîner ici ce soir, prévenez-moi au plus vite, que je m'assure qu'il reste une table."

[Althéa]

Quelque part, Angèle se sentit rassurée. En cas d'aléa qui les feraient rentrer tard, elles ne trouveraient pas porte close. Néanmoins, elle ne souhaitait aucunement en abuser. Pour ce qui était du repas du soir, elle attendrait de connaître l'état d'esprit d'Amélie avant d'envisager quoi que ce soit. Même si elle voulait croire qu'Amélie se remettrait rapidement du choc de la révélation de ses origines, elle n'avait pas l'optimisme de Soren. Elle même aurait mis longtemps à s'en remettre, si tout du moins, elle s'en serait remise. Mais elle et Amélie avaient des caractères différents, voire parfois totalement opposés. De toute façon, elle ne pouvait qu'attendre.

"Merci beaucoup. Ne vous en faites pas. Comme je l'ai dit à votre fils, nous avons plutôt l'habitude d'aller dormir tôt. Pour ce qui est du dîner, je reviendrai rapidement pour vous informer."

Il lui restait maintenant l'étape la plus difficile : se rendre au temple de Tymora.

[Aramus Korvin]

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Et La,Très important!: lacouronne/les-outils-du-rp/31472-role- ... rdits.html

Début Uktar 1384...La toute fin d'après midi/Début de soirée...

La jeune drow commença a avancer vers l'ombre de l'arbre...Suivie de prêt par le croisé Bainite qui était semblable a un spectre invisible...Certes..Il pouvait se déplacer sans être voir ni entendu...Bien que,certaines personnes manipulant la magie des arcanes ou divine pouvait un instant très court sentir comme une présence prêt d'eux...Sans doute le fait d'être dans une sorte de demi plan qui fait que ces personnes doivent sentir comme une perturbation ou quelque chose de semblable...Pourtant ce n'était pas cela qui préoccupait le croisé...C'était surtout comment entrer a l'intérieur de la dite pension...Pouvait t'il manipuler les objets ou non?Il pensait par la négative...Mais il le serait sans doute et très vite bien assez tôt...

Alors que la dénommée Adrastia entre dans la pension...Aramus essaye de prendre la porte au vol...Mais sa main passe au travers et la porte se ferme...Il avait de fait la réponse a sa question...Cela va être une expérience unique...être un passe muraille de façon temporaire...Bien des larcineurs et autres coupes bourses donneraient cher pour une telle capacité...avec une bonne respiration...Le paladin noir s'avança vers la porte et essaya de passer au travers...Et c'est ce qu'il fit...Quelle sensation...Aussi étrange...Qu'assez peu agréable...Il ne croit pas qu'il pourrait s'habituer ainsi a passer a travers la matière...Il s'imagina un instant de passer a travers un être vivant...Et chassa promptement cette pensée...Et scruta son environnement immédiat: ...Effectivement,Cette petite auberge était cossue et pour le moins coquette...En cette heure semblait se trouver moins d'une dizaine de clients ou d'habitués...A vrai dire ils étaient a peine six clients attablés a diverses tables,C'était clairement une sorte de pension et visiblement pour des clients elfiques ou du moins aimant le calme et la tranquillité,Quelques habitués se tournèrent vers la drow...a peine gênés de sa présence,Alors qu'elle semblait se diriger vers le comptoir et que non loin se trouvait un demi elfe assez solidement charpenté selon les critères de l'Anti paladin,c'était le gérant de l'auberge?C'était probable,Du moins c'était ce que pensait Aramus qui tel un fantôme observait la scène...Après tout,personne ne pouvait ni le voir...Ni l'entendre.

[Aramus Korvin]

Début Uktar 1384..

Le demi elfe se tourna et fût surpris de revoir la jeune drow,étonnamment seule,Cette dernière semblait plutôt avenante et douce alors qu'il venait a elle pour la servir,Il semblait plutôt sympathique pour un sang mêlé...Bah!Pensa Aramus,Ce mulâtre n'est pas important,L'elfe noire l'est...Le croisé bainite continua d'observer la scène a quelques mètres de distance.

"Oh,Vous voici de retour,Dame Adrastia c'est bien ça?ça fait déjà quelques lunes que vous êtes partie,Dame Sylveneige n'est pas avec vous?"*Sam qui s'étonne que Sylveneige ne soit pas présente.*

"Bonsoir Sam,Et non,Sylveneige n'est pas avec moi..Dites moi,j'aimerais louée une chambre pour un temps indéterminé...En pension complète bien sur j'ai particulièrement appréciée ma première visite en ce lieu,Si il vous reste des chambres bien évidemment."

"Oh bien sur,Vous comptez rester en pension complète?Bien je vais vous préparer une clé,Mère s'occupe de tout ce qui est pension complète."

"Je vous remercie."*Adrastia.*

La drow allait rester dans cette petite pension complète,Au moins il savait qu'elle allait demeurer en cette cité...Maintenant savoir comment leur rencontre allait prendre place et quel événement particulier en serait le déclencheur,Le croisé quitta alors l'ombre de l'arbre pour en retourner dans la ruelle ou l'attendait sans surprise Madame Irma...Décidément elle se trouvait au bon endroit au bon moment....

"Je vois que tu estime en savoir assez sur la jeune drow."*Madame Irma qui semblait assez peu surprise.*

"En effet...Maintenant montre moi quels seront les circonstances qui feront qu'elle et moi seront liés,L'ancienne."*Aramus.*

"Bien...Il faudra passer trois nouveaux mois,Vers la fin D'Alturiak pour découvrir l'événement qui va sceller votre rencontre a toi et a elle."

"Trève de bavardage...Fait ton office."*Aramus assez impatient.*

"Hi hi,Alors prépare toi."*Irma qui se mets a incanter de nouveau.*

Et a nouveau la perception d'Aramus vola en éclats...

[Althéa]

Comme elles l'avaient promis à la maîtresse des lieus, elles avaient été plus discrètes que des souris en revenant à l'Ombre de l'Arbre. Elles s'étaient mises au lit sans attendre. Angèle avait proposé de veiller à leur réveil ce que la plus jeune avait accepté avec une certaine reconnaissance. Mais juste avant l'aube, c'est Amélie qui la réveilla en criant. Inquiète, elle était venue frapper à sa porte. Elle lui avait ouvert, les yeux encore chargés de sommeil et le visage marqué par une inexplicable inquiétude.

"Un soucis ?, chuchota-t-elle pour ne pas déranger les autres dormeurs.
- Un cauchemar surtout.
- Tu veux en parler ?
- Pas vraiment non. Sur le moment, ça avait l'air terrible mais réveillée, je le trouve idiot."

Et pour preuve, elle sourit mais Angèle se rendit compte que le coeur n'y était pas vraiment.

Hrp : je poste à l'embarcadère

[Béroalde Voix-d'Airain]

En provenance de : lacouronne/le-complexe-portuaire/9100-c ... post502716

Quête : Ailleurs, une autre vie

Béroalde et Perline toujours flanquée de son petit chien arrivèrent face à une jolie bâtisse fleurie, mais cependant discrète, en retrait du joyeux tapage du marché. Un petit écriteau mentionnait le nom poétique*: l’Ombre de l’Arbre. L’écriture, ronde et quelque peu irrégulière, donnait le ton*: une maison familiale et tranquille.

Elles entrèrent et saluèrent une dame elfe à l’irréprochable tenue.

[Voyageuse]

" Entrez, entrez !" s'exclama l'elfe avec un large sourire.
Comme souvent pour les êtres de sa race, il était impossible de lui donner un âge. Elle n'était plus toute jeune, mais ne semblait pas pour autant âgées.
" Installez-vous à une table ! Vous prendrez..."
Elle aperçut le chien, se figea un instant, puis reprit comme si de rien n'était, mais en surveillant l'animal du coin de l'oeil.
"... une part de tarte aux pommes ? Quelque chose à boire ? J'ai du jus de pommes bien sûr mais aussi d'autres fruits, du thé, et du lait de chèvre si besoin".

[Béroalde Voix-d'Airain]

Perline fronça légèrement les sourcils et ne put se retenir.

- Hé*! Il est mignon, mon chien*! Et bien élevé*! Mieux que…
- Perline*! Si l’aubergiste ne veut pas d’animaux dans son établissement, ce n’est pas la peine de discuter. Encore moins d’argumenter de manière agressive.

La jeune naine prit un air boudeur et serra son petit chien contre elle. Béroalde se tourna vers la tenancière de l’Ombre de l’Arbre et sourit aimablement.

- Mais j’espère que cela n’est pas le cas… Je suis dame Béroalde Legris. Un jeune demi-ogre, Roetir, devait me rejoindre ici pour réserver trois chambres*dont deux contigües ; il est avec ma petite fille et de deux costauds qui portaient les bagages. Les avez-vous vus*?

HRP*: je te laisse le choix*! Arrivés ou retardés*!

[Voyageuse]

" Ah... c'est vous ! Hum... Ils sont passés il y a une dizaine de minutes. Je ne les ai pas pris très au sérieux, je crois. Un demi-ogre, et des costauds, c'est pas tout à fait le genre de clients qu'on a d'habitude d'avoir ici, j'ai pensé qu'on les avait mal conseillé. Mais bref... je leur ai dit que je n'avais que deux chambres libres. Je leur ai proposé de vous attendre ici en mangeant une part de tarte, mais ce ne semble pas leur genre, ils ont refusé. Je crois qu'ils ont surtout voulu chercher autre chose pour vous loger."
Elle eut une grimace désolée.
" Mais vous pouvez tout à fait dormir là, en réalité. Certes, je n'ai que deux chambres de libres ce soir, qui sont contiguës et peuvent même communiquer entre elles si je vous donne la clé. Mais j'en aurai une troisième qui se libère demain... et en attendant je peux mettre un matelas de plus dans la plus grande des deux chambres. C'est à vous de voir si ça vous intéresse..."

[Béroalde Voix-d'Airain]

Un éclair d’impatience passa dans le regard de Béroalde. Sa réponse fut à l’image de sa pensée, d’ailleurs.

- Eh bien, signe que votre établissement est couru, si vous refusez du monde*! Fort bien. Moi-même je vous réserve ma réponse… Si je ne trouve pas mieux ailleurs. Viens, Perline.

Royale, Béroalde tourna les talons et sortit.

- Mais…

Perline était inquiète.

- Comment va t-on les trouver*?
- Je ne sais pas. Mais il y a beaucoup de monde, suffisamment pour nous indiquer une autre auberge.
- Oui. Ce n’était pas trop rapide, alors.
- Trop rapide*?
- D’envoyer bouler l’aubergiste et ses chambres.
- Bouler l’aubergiste*?

Béroalde s’arrêta net. Un jeune homme, qui était juste derrière elle, la heurta légèrement et s’excusa en rougissant. Elle lui sourit, d’un sourire narquois, et reprit sa conversation avec la jeune naine.

- Je n’ai pas envoyé «*bouler l’aubergiste*», comme tu dis si peu élégamment, je lui ai juste dit que… Oh*!

Saisissant soudain l’âcreté de sa réponse à Poikarea, elle hésita puis reprit la direction de l’Ombre de l’Arbre.

- Ma Dame, je pense qu’il vaut mieux que j’y retourne, pendant que vous demandez dans quelle direction Roetir et les porteurs sont partis.
- Pourquoi pas*?

Béroalde soupira, agacée.

- Va, nous nous retrouvons sur cette petite place quand tu seras ressortie de l’auberge.

Perline remit la petite Eldine dans les bras de sa mère adoptive et repartit vers l’Ombre de l’Arbre. Poussant la porte, souriante, elle entra.

- Dame aubergiste*?

[Voyageuse]

L'elfe était repassée derrière son comptoir, et un jeune homme l'y avait rejoint, un demi-elfe. Ils interrompirent leur conversation. Laubergiste adressa à Perline un sourire paisible, sans laisser paraître la moindre once de contrariété ou de mauvaise humeur. Les elfes savaient dissimuler leurs sentiments à la perfection.
"Oui jeune dame ? Vous avez oublié quelque chose peut-être?"

[Béroalde Voix-d'Airain]

- Eh bien… Dame Béroalde s’est rendue compte… Je veux dire… Est-il encore possible de louer les chambres*?

Perline réfléchit intensément. Dame Béroalde perdrait la face si je m’excusais pour elle, comment faire*?

- Dame Béroalde est dans un grand embarras… Et dans l’inquiétude… Euh… Aucun de nous ne connaît la ville, ni ses usages…

Advienne que pourra, pensa t-elle. Elle attendit patiemment, un sourire hésitant flottant sur ses lèvres.

[Voyageuse]

Ce fut le jeune demi-elfe qui répondit.
"Je peux vous guider si vous avez besoin d'aller quelque part! Ou vous indiquer les bonnes adresses... C'est un peu mon boulot... heu... quand j'ai fini mon service bien sûr ! ajouta-t-il après un bref coup d'oeil à la patronne.
Celle-ci gardait une expression neutre.
"Et bien... en ce qui concerne les chambres... depuis votre départ il y a une minute, dix clients au moins se sont précipités!
Elle sourit largement.
" Non. Bien sûr qu'elles sont encore libres. Mais vous serez serrés cette nuit..."

[Béroalde Voix-d'Airain]

Ces gens sont vraiment différents de nous autres Mélandiens, pensa Perline. Quelle idée de vouloir aider, comme ça, sans idée derrière la tête… Hé là*! Dame Béroalde est très jolie, c’est vrai… Elle finit par répondre, après quelques longues secondes.

- Eh bien… Je suppose que oui, ce serait vraiment plus simple. Pourrais-je juste voir les chambres, s’il vous plaît ?

Elle sourit aimablement à l’aubergiste. J’en profiterai pour demander si ce trop aimable jeune elfe est fiable, ou s’il a besoin d’argent – ou les deux.

[Voyageuse]

"Les chambres sont tout en haut. Au deuxième. La bleue et la jaune. Vous y serez tranquilles. Celle qui se libère demain est au premier. "
Tout en parlant, elle lui fit signe de la suivre dans l'escalier, prenant deux clés au passage.
La chambre jaune était spacieuse, équipée d'un grand lit, d'une armoire, d'une petite table, et d'un broc d'eau sur un guéridon. Tout y était dans des camaïeux de jaunes et d'or, depuis le grand tableau représentant une scène de moisson jusqu'à l'édredon jaune pâle brodé d'or. La chambre bleue, plus petite, était décorée d'une aquarelle marine et son lit, un peu moins grand, avait des draps azur. Les deux pièces communiquaient par une porte discrète, fermée à clé, que l'aubergiste ouvrit pour elle.
" Ah, j'oubliais : n'hésitez pas à recourir à l'aide de mon fils pour vous guider. Sam. Vous l'avez vu en bas. Il cherche toujours un moyen de se faire quelques pourboires et il connaît la ville comme sa poche "

[Béroalde Voix-d'Airain]

Perline se sentait étrangement inquiète. Le comportement des Luméniens était si éloigné de la sévérité mélandienne qu’elle faillit tout refuser, les chambres et l’aide proposée. Elle dut faire un effort pour articuler une réponse.

- Oui… Ah… Eh bien, je crois qu’il serait judicieux de prendre ces chambres. Serait-il possible de placer un matelas à terre dans la grande chambre ? Ainsi je pourrai m’y installer et la chambre bleue sera pour Roetir, avant que la chambre du premier étage soit libérée… A moins que dame Béroalde en décide autrement, bien sûr.

Ce sont des chambres trop belles pour moi… Si ça se trouve, dame Béroalde décidera de ne pas louer… Oh*! On verra bien*! songea t-elle.

- Dame Béroalde sera certainement fort aise d’avoir l’aide de votre fils. Je vous remercie.

La jeune naine sourit, d’un sourire un peu forcé. L’inquiétude, malgré l’affabilité de l’aubergiste, ne parvenait pas à la quitter.

[Voyageuse]

"Ne vous faites pas de souci pour le matelas, sourit l'aubergiste, affable, se méprenant sur son inquiétude. J'en ai un petit en réserve, même si ce sera un peu dur sur le sol... c'est que pour une nuit et vous êtes jeune. Mais vous devriez dire à dame Beroalde d'attendre ses compagnons ici : ils reviendront tôt ou tard puisque c'est votre point de rendez-vous. A courir la ville au hasard à leur recherche, elle va s'épuiser et son enfant aura faim... J'ai du lait de chèvre si vous voulez.

[Béroalde Voix-d'Airain]

- Eh bien… Dame Béroalde m’attend sur une petite place non loin d’ici. Mais elle doit avoir retrouvé Roetir et les deux costauds… Si ces derniers n’ont pas opté pour un séjour à la taverne la plus proche, évidemment. Je vais la chercher.

Perline quitta l’auberge et, au bout de quelques minutes, revint avec dame Béroalde et le reste de la petite troupe.

- Alors quoi*? Là, on peut boire*?

Béroalde parla, avec quelque sévérité.

- Vous porterez d’abord nos effets dans les chambres que dame Poikarea va vous montrer. Ensuite je vous ferai servir.

Les valises enfin montées dans les chambres, les costauds s’attablèrent pour un (ou deux) pichets de bière fraîche.

- Dame Poikarea, je vous remercie. Nous prendrons aussi l’autre chambre dès qu’elle sera libre. Perline, ma fille et moi-même logerons dans la grande chambre, Roetir dans la chambre bleue. Celle-ci deviendra celle de Perline quand l’autre chambre sera libérée. Je vous remercie de m’indiquer le prix des chambres pour la semaine, que je vais immédiatement payer.

[Voyageuse]

" Le tarif, c'est une pièce d'or par jour. Cela comprend le petit déjeuner et le dîner. Si vous préférez dîner ailleurs, dans une taverne plus animée... -elle jeta un coup d'oeil à l'enfant, qui dans son esprit paraissait rendre très improbable cette possibilité-, je peux vous faire une petite réduction. Simplement, il faut me prévenir, que je ne prépare pas à dîner pour vous. Ah, il y a aussi un petit salon qui est réservé aux clients de l'auberge, si vous voulez vous installer confortablement au calme, pour lire ou broder. On y accède par la porte que vous voyez là. Il est souvent inoccupé donc vous y serez tranquille. J'ai un seul de mes locataires qui s'y installe parfois, un professeur de l'université très aimable."
Elle désigna du menton une porte discrète, au fond de la pièce.
"Et comme je le disais à votre... heu... à Mademoiselle Perline, si vous avez besoin d'un guide, mon fils que vous voyez derrière le comptoir peut vous aider... enfin, en-dehors de ses heures de service ici. Donc plutôt en matinée ou au début de l'après-midi, quand j'ai moins de monde."

[Béroalde Voix-d'Airain]

Béroalde sortit une élégante bourse de fourrure précieuse et paya. Elle eut un sourire à l’adresse du jeune homme et répondit*:

- Bien volontiers. Dans un premier temps, je pense que nous allons juste nous contenter de sillonner la ville, afin de faire sa connaissance en quelque sorte. Pour le moment nous allons nous installer et nous reposer.

Ils montèrent rejoindre les chambres. Bientôt tout fut rangé et organisé et le calme s’installa.

Seul le jeune Roetir redescendit.

- Pardon, dame Poikarea*? Auriez-vous des livres à disposition*?

[Voyageuse]

Pendant leur pause, l'auberge s'était un peu remplie, et un groupe de jeunes gens, en majorité des elfes, accaparaient l'aubergiste. Elle leur échappa néanmoins quelques instants pour satisfaire à la demande du jeune apprenti barde.
" Il y en a dans le petit salon que je vous ai indiqué... J'ai un peu de tout, du livre de recettes au roman de chevalerie en passant par le traité d'herboristerie ou des récits de voyages. Venez, je vais vous montrer."
Elle l'entraîna vers la porte du fond, et il se retrouva dans une petite pièce meublée de quelques fauteuils et d'une table basse, autour d'une petite cheminée. Une grande bibliothèque occupait tout un mur. Un vieil homme, petit et un peu grassouillet, était installé sur le fauteuil le plus proche du foyer. Il leva les yeux d'un parchemin et dévisagea Roetir avec une expression de surprise qu'il masqua rapidement pour afficher un sourire poli de circonstance. Sa peau ridée trahissait son âge, que démentaient son regard vif et des tâches de rousseur étrangement juvéniles.
" je vous présente le Professeur Gargouille, un de mes locataires. Il enseigne à l'université de la magie."
Le professeur se leva pour lui tendre une main chaleureuse.

[Béroalde Voix-d'Airain]

Roetir s’efforça de paraître civil. Même si sa formation de barde auprès de Béroalde Voix-d'Airain avait grandement contribué à lui apprendre à avoir confiance en lui en société, il n’en restait pas moins un grand adolescent timide. Il sourit enfin et serra la main tendue.

- Enchanté, professeur.

Brusquement sa timidité s’envola*; le jeune homme ne chercha pas longtemps un sujet de conversation et demanda*:

- Peut-être auriez-vous la gentillesse de me conseiller, parmi tous ces livres, les plus intéressants*?

En son for intérieur, Roetir se sentait heureux de rencontrer un érudit. La connaissance, au village des Ogres des Montagnes du Nord, restait peu accessible malgré la gentillesse de Dame Hazuni – seule clerc du village – qui s'était occupée de son éducation.

[Voyageuse]

" Un livre ?..."
Le vieux professeur se gratta la tête.
" Je ne vous imaginais pas plongé dans un livre, voyez-vous. Les lecteurs sont chose rare... Mais... qu'aimez-vous lire ? Si vous êtes adepte des romans à l'eau de rose, je ne saurai pas vous renseigner... Ni d'ailleurs en roman de chevalerie. Mon domaine à moi c'est la magie, plus précisément la métamorphose... et je lis aussi des traités sur les créatures de Toril, je m'intéresse un peu à l'herboristerie et à l'alchimie... mais tout ça est sans doute un peu trop sérieux pour un jeune homme de votre âge. Car vous ne semblez pas très vieux... hum... cela n'est peut-être pas une remarque très polie, veuillez m'excuser. Pour en revenir à votre question... peut-être aimeriez-vous des récits de voyage ? Dites-moi vos goûts..."
Le tout fut débité quasiment d'un trait, d'une voix un peu trop flûtée pour un homme de son âge.

[Béroalde Voix-d'Airain]

Roetir se mordit la lèvre pour retenir un rire, de crainte d’offenser l’aimable professeur.

- Non, pas de livres à l’eau de rose*! Mais une belle histoire d’amour peut m’inspirer… Je suis barde. J’ai encore beaucoup à apprendre, bien sûr, et j’ai l’honneur d’être actuellement sous la direction de dame Béroalde Voix-d’Airain. Cependant mes goûts vont plutôt vers les livres historiques. J’aime aussi les récits de voyage.

Roetir rougit légèrement. J’espère que Béroalde ne m’en voudra pas de parler de sa présence ici… Je ne suis pas sûr qu’elle recherche la publicité, en tous cas en ce moment.

[Voyageuse]

" Dame Béo... Béroalde... Voix d'Airin, répéta le professeur Gargouille, pensif. Ben... ça ne me dit rien, j'avoue. Mais je ne connais pas grand-chose dans le domaine de la musique. Ni en romans d'amour. Mais vous pouvez trouver de quoi écrire de belles épopées à chanter dans un bon récit de voyage. Par exemple... Celui-ci, de Joachim l'Amniteux, "Voyage en Calimshan". Ou "Mémoires d'Halruaa". Je ne vous présente pas les guides de Volo Geddarn, vous connaissez sûrement... Parfois un peu excessifs mais très bien écrits, je dois reconnaître. Joachim est plus rigoureux, plus scientifique... Hum, mais vous êtes barde, c'est peut-être pas ce que vous aimez. Essayez plutôt... Ah, celle-ci. Johan Jolie. "Une sorcière chez les sauvages..." Plus romantique, moins rigoureux... ça devrait vous aller. Moi, les histoires d'amour impossible, c'est pas mon fort, même sous prétexte de découvrir le sud du continent. J'ai sauté la moitié des pages !"
Tout en parlant, le vieux mage sortait, en connaisseur, une demi-douzaine de livres épais, à la couverture de cuir usée. Il semblait totalement ravi de pouvoir partager ses connaissances.

[Béroalde Voix-d'Airain]

Quelqu’un venait de mettre le nez à la porte. Béroalde entendit écorcher son nom et eut un léger rictus d’agacement. Où a donc vécu cet homme, pour ignorer mon nom*?
Restée à la porte de la pièce, elle remarqua que Roetir semblait très intéressé par la discussion avec le vieil homme et repartit aussi discrètement qu’elle était arrivée.

Roetir ne la vit pas, tournant le dos à la porte. Il ne put s’empêcher de réagir à la méconnaissance de la grande barde mélandienne.

- C’est étrange – si vous me permettez cette remarque – que vous ignoriez l’existence de la plus grande barde de Dorrandin. Dame Béroalde est une grande compositrice et interprète. Elle joue de plusieurs instruments avec un égal succès. Sa beauté touche les coeurs autant que sa voix puissante, qui est capable des nuances les plus raffinées.

Le jeune demi-ogre rougit légèrement. Au lieu de faire l’éloge de ma protectrice, je devrais plutôt lui faire honneur en travaillant ce qu’elle m’a enseigné… Il se reprit et dit aimablement*:

- Je vous remercie des livres que vous me conseillez. Je vais commencer par ces deux-là, de Joachim l’Amniteux. Puis-je vous demander ce que vous-même lisez*?

[Voyageuse]

" Oulà... Vous n'allez rien y comprendre. C'est un traité sur les effets de la Pierre de Lune dans les sortilèges de métamorphoses, qui explique la façon de l'utiliser dans les potions pour tirer le meilleur de son pouvoir. Très technique. Je ne le conseillerais même pas à mes élèves avant au moins le troisième cycle... Mais je me charge de leur résumer l'essentiel dans mes cours."
Il regagna son siège.
" Et je suis désolé de mon ignorance concernant votre maîtresse. Mais je ne suis jamais allé sur Dorrandin. Je voyage essentiellement à travers les livres, et les rencontres que je fais. Par exemple, vous, vous pourrez m'apprendre beaucoup sur votre continent au fil des discussions, si vous demeurez là plusieurs jours. Vous avez déjà commencé : là, vous venez de m'apprendre que vous avez des bardes de qualité. J'avais l'idée idiote qu'à Manost, on n'entendait que des chants martiaux et que l'art était mal vu. Je pensais que tout Dorrandin était un peu sur ce modèle... quant à Mélandis, mon imagination trop limitée ne peut rien inventer : leur façon de fonctionner, de penser, me semble bien trop éloigné de mes valeurs et même de ma rationnalité."

[Béroalde Voix-d'Airain]

Roetir était surpris.

- J’ai dû mal comprendre… Je pensais que les livres de Joachim l'Amniteux, "Voyage en Calimshan" et "Mémoires d'Halruaa" étaient des livres de voyages.

Le jeune demi-ogre se dirigea vers la bibliothèque et tira un livre relié de cuir fauve au hasard. Il l’ ouvrit*; un épais feuillet en tomba, avec un bruit mat. Un bruit qui ne paraissait pas être celui d’un morceau de papier.
Il ramassa l’objet et le posa sur la table basse.

[HRP*: hop, je te laisse dire ce que c’est!]

[Voyageuse]

" Mais ce sont des livres de voyage, répondit le vieux mage. Je parlais de ce que je suis en train de lire, là, en ce moment ! C'est... moins palpitant !"
Il observa avec intérêt le choix du jeune homme, et poussa une exclamation en voyant l'objet tombé du livre. Il se précipita pour le contempler, une fois que Roetir l'eut posé, avec presque une forme de révérence.
L'objet en question était un simple feuillet de métal un peu épais, gravé de signes incompréhensibles. Il avait une couleur inhabituelle, un peu bleutée. Il ne s'agissait apparemment ni de fer, ni de bronze, ni d'or, ni d'argent... ou du moins, pas ordinaires
" Bravo ! Vous avez retrouvé ma Table du Destin ! Vous devez être guidé par Tymora : ça fait plusieurs mois que je l'avais égarée. Vous n'imaginez pas à quel point c'est important..."