Percevan a été créé par Jean Léturgie et Philippe Luguy en 1982, et était alors précurseur dans le créneau de la fantasy : Thorgal n'existait que depuis 5 ans, La Quête de l'oiseau du temps sera publiée l'année suivante.
Si le dessin rond de Luguy et l'humour de Léturgie laissent au premier abord penser à une série comique, les histoires ont néanmoins leur lot de dramaturgie, qui culmine lors du "Cycle de Malicorne", une histoire en trois tomes qui représente sans doute le chef d’œuvre de la série.
Ce qui marque le plus, à la lecture de la série, est l'évolution du dessin, Luguy prenant de plus en plus ses aises au fil des tomes et se livrant à d'impressionnants effets graphiques, témoignant d'une grande minutie dans le dessin. J'adore en particulier le tome 7, Les Seigneurs de l'Enfer, lors duquel la région où se déroule l'action est en permanence noyée sous une pluie diluvienne : malgré cela, l'action reste lisible en permanence.
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Déjà, le départ de Xavier Fauche, co-scénariste du 2e au 8e tome, laissait présager une baisse de qualité, qui ne s'est cependant pas faite sentir tout de suite (les 4 tomes qui ont suivi étant de bonne voire très bonne facture). Puis, entre les tomes 12 et 13, 6 ans ont passé, et pas pour le meilleur : le scénario des trois tomes qui ont suivi est de qualité moyenne, l'histoire filant en ligne droite sans véritables rebondissements ni surprises, la couleur est faite par ordinateur et ça se voit (et c'est beaucoup moins beau qu'avant), et l'apparence des personnages n'est plus aussi stable qu'avant, certains d'entre eux étant parfois méconnaissables.
Mais tant pis, j'attends quand même le tome 16 avec impatience (sortie prévue pour la fin de l'année), en espérant que les nouvelles six années d'attente auront cette fois-ci replacé la série sur de bons rails.
