[Solarcis] Le Port, Les Halles et les Hauts Quartiers.

[Voyageuse]

Le teint du serveur avait viré au verdâtre et il était resté un instant paralysé, fixant les yeux de la jeune pirate avec un regard vide, avant de bondir d'un coup vers l'arrière. Son bond l'amena malencontreusement contre une table où on venait d'installer un jeune couple endimanché. La table fit une embardée, éclaboussant de vin rubis la belle robe blanche de la jeune demoiselle qui poussa un cri suraigu, tandis que son compagnon, à son tour, se dressait d'un bond, prêt à en découdre.
" Quel est le malotrus... ?!"
Il s'arrêta net, cependant, en apercevant le gabarit du malotrus en question -ou peut-être par galanterie, n'osant pas s'en prendre à une femme? A défaut, il se tourna vers Zaïu, son expression indiquant clairement qu'il le décapiterait volontiers d'un coup d'épée bien placé -épée qu'apparemment, il ne possédait pas.
" Oh là!, intervint le barman. Messieurs... Je vous prie de régler vos différents dehors !"
Son courage n'allait pas jusqu'à le pousser à s'interposer. Il préféra se diriger vers la porte qu'il tint grande ouverte.
Bien évidemment, toute l'assemblée avait les yeux fixés sur eux.

[Zaiu]

Venlitia avait l'air encore plus grande du point de vu de Zaïu qui était resté assis. Les poses que prenaient son imposante sauveteuse ne manquaient pas de charmes et deviner les muscles rouler sur cette ossature solide étincela étrangement l'esprit du jeune elfe. C'est qu'il n'avait jamais vu de telle créature ainsi charpentée. Et l’observer sous cet angle nouveau lui permit de découvrir de nouveaux horizons auquel sont esprit n'avait pas encore deviné l'existence. L'expression 'chevauchée de Walkyries' venait de prendre une nouvelle dimension. Ainsi n'avait-il prêté aucune attention à la nervosité du client sans doute incommodé par le cri strident de sa compagne.

Il fut tiré de ses rêveries par la géante rousse qui lui proposait de profiter que la porte soit courtoisement ouverte. Il vida d'un trait son verre.

Mais avec un immense plaisir ! Zaïu te suivra !

hrp : je reviens lundi !

[Venlitia]

Vanny, qui n'avait pas touché à son propre verre de vin, hocha la tête en souriant.
[color="80000"]À la bonne heure![/color]

Elle allait lui ouvrir la marche lorsqu'elle surpris le regard assassin du client envers l'elfe qui n'avait pourtant pas ouvert la bouche. Au terme d'une brève et intense bouffée de colère qui l'amena en deux pas à lui, elle le souffleta sèchement et lui attrapa le menton entre deux doigts.
[color="80000"]Un conseil, ne joue pas à ça messire de la couille molle![/color]

Elle le retourna vers le serveur, toujours avec deux doigts.
[color="80000"]Le voilà ton bougre de bousculeur! [/color]

La pirate le laissa choir de son étreinte et, faisant claquer la base de son arme sur le sol, tourna les talons et ouvrit la marche vers la sortie.
[color="80000"]Allons nous remplir la panse Zaïu! [/color]

[Voyageuse]

Toutes les têtes étaient tournées vers eux, et il y eut un léger mouvement de certains songeant peut-être à s'interposer ou à polémiquer d'une façon ou d'une autre. Ils surprirent un signe de dénégation du barman en direction du jeune homme endimanché, qui semblait se demander s'il devait s'en prendre au serveur ou aux fauteurs de trouble si clairement indésirables en ces lieux.
" Vous n'avez pas réglé..., commença-t-il en les voyant passer devant lui, avant de s'interrompre. Non, non, rien."
Finalement, personne ne se leva, personne ne s'interposa, et les deux aventuriers se retrouvèrent dans la rue.

Le quartier était calme, rangé, personne n'y circulait à cette heure-ci. On devinait la mer, quelque part vers le nord, apportant dans les rues un air chargé d'embruns. Il y avait certainement, là-bas, des bars animés, du bruit, des rires, de la musique.
Derrière eux, ils entendirent la porte du restaurant trop chic s'ouvrir à nouveau, se refermer. Et des pas se diriger vers eux -ou dans la même direction.

[Zaiu]

Ce que le mépris de classe fait faire ! Heureusement pour l'établissement que Zaïu ne joue pas un SJW nv 3.

C'était. Tellement. Nul. Les rupins sont vraiment étrange : ils parlent notre langue mais c'est pas la même. En tout cas, c'était un bien joli soufflet. Zaïu sait le reconnaître au bruit. C'est que tu as du en distribué pas mal. M'apprendras-tu ta technique lorsqu'on aura à manger ? On va où d'ailleurs ?

[Venlitia]

La jeune femme afficha un sourire goguenard.
[color="80000"]Le secret c'est de ne pas laisser le coude mollir, sinon tu perd en résonance à l'arrivée! Mais tu as raison, c'était vraiment minable.[/color]

Elle jeta un coup d'oeil rapide vers la porte et la personne qui venait de sortir et entraina Zaïu avec elle d'une tape dans le dos.
[color="80000"]Bon, tu veux aller où boucanier? Les tavernes du port ou bien on se fait les ruelles jusqu'à trouver notre point de chute selon l'odeur de cuisson et la justesse des chants?[/color]

[Voyageuse]

" Si je puis me permettre un conseil..."
L'intervention d'un homme, juste derrière eux, les surprit en pleine discussion.
" Si vous voulez vous éloigner de la mer tout en restant près de l'eau, vous pouvez trouver une petite guinguette qui ne paie pas de mine, au bord de la Lumineuse, à l'ouest de la ville. On y boit, on y danse, on y mange pas mal aussi... C'est peut-être davantage ce que vous recherchez ?"
L'homme leur était vaguement familier, comme s'ils l'avaient déjà rencontré... mais c'est à ses vêtements chics, et au ton un peu guindé de sa voix, qu'ils le reconnurent : il était quelques minutes plus tôt à la Broche Gaillarde, de triste mémoire. Assis à une table isolée, il n'avait sans doute rien perdu de l'échange un peu musclé qui avait eu lieu.

[Zaiu]

Bigre ! Ce bon samaritain nous aurait-il sauver la soirée ? Son adresse colle à ce que tu viens de dire.

D'un mouvement souple, il attrapa les bras de Venlitia et de l'homme et, bras dessus bras dessous, il commença à marcher dans la direction conseillée.

Escortez-nous cher Monsieur, un verre vous attends si nous arrivons à bon port. Zaïu ne veut pas prendre le risque d'échouer dans une nouvelle échoppe de malheur.

C'est qu'il commençait à parler comme un marin se dit-il en son fort intérieur. Fort intérieur qui s'exprima au travers d'un large sourire radieux.

[Venlitia]

Vanny allait rétorquer que s'il était question de les garder à l'œil en attendant la garde à cause de la gifle et des consommations non payées, ça allait barder. Mais Zaïu, plein de son allant naturel, les mena dans la direction dans laquelle l'homme venait de pointer le doigt.

Elle fronça les sourcils en observant l'étranger par dessus la tête de l'elfe et se contenta de grommeler.
Ben tient! La famille s'agrandit!

[Voyageuse]

L'inconnu ne se fit pas prier pour les suivre... mais se dégagea tout de même du bras un peu envahissant de Zaïu, préférant marcher librement à leurs côtés.
Il adressa un sourire apaisant à Venlitia, tout en les entraînant sur la droite dans une rue plus importante -et un peu plus fréquentée.
" Jeune Dame... Ne vous méprenez pas, je n'ai nulle intention belliqueuse ou suspecte à votre égard. Mais... j'ai pu admirer votre... votre... hum... magnifique soufflet. Votre poigne. Et... il se trouve que je recherche justement quelqu'un de votre... carrure... "
Il ralentit.
" A gauche, là, il faut tourner dans cette ruelle. Vous sentez le fumet ?"
Le délicieux parfum d'un agneau rôti embaumait l'atmosphère. On devinait de la musique au bout de la rue, et le joyeux brouhaha d'un repas en plein air. Tout au bout de la ruelle, il n'y avait plus rien, juste la masse sombre de la Lumineuse. Mais au bord de la rivière, sur leur droite, il y avait de la lumière, des guirlandes de lumignons suspendus au-dessus de longues tables dressées.

[Zaiu]

Effectivement ça sent bon !

Zaïu était affamé. Même si après le dégagement de l'inconnu, il avait Venlitia pour lui tout seul. Mais la vie est une question de priorité et manger est tout en haut de la liste.

Alleeeeeeer ! Zaïu a faim ! Qu'est-ce qu'on attend ! 2 places ? 3 places ? Du mouton surtout !

[Venlitia]

Venlitia, bien qu'abondant dans le sens de Zaïu, maugréa tout de même.
[color="80000"]Généralement, lorsque ma "carrure" est le sujet de l'intérêt de quelqu'un, ça finit souvent par une paire de claques...[/color]

Se radoucit en humant, effectivement, un fumet plus qu'agréable alors qu'ils achèvent de réduire la distance entre leurs estomacs et un fastueux festin festif.
[color="80000"]... Mais je ne parle pas affaire le ventre vide! [/color]

[Voyageuse]

L'inconnu eut la sagesse de ne rien ajouter avant qu'ils soient tous attablés.
La terrasse était immense, recouverte d'une vaste pergola, ombragée durant la journée par une treille dont les raisins encore verts pendaient à portée de main des plus grands -en l’occurrence, Venlitia n'avait qu'à lever le bras pour se servir.
Ils furent accueillis par une jeune demi-elfe souriante qui les installa au bout d'une des grandes tables, à côté d'un petit groupe de nains, bruyants et joyeux, qui avaient certainement déjà descendu plusieurs litres de bière. Ils étaient un peu loin de l'estrade où jouait un duo de musiciens, l'un armé d'une petite flûte et l'autre d'une cornemuse, mais ils se trouvaient tout près du feu où un agneau entier, grillé à point, était en train d'être découpé par deux habiles cuisiniers.
" Je vous offre une bière, bien sûr ?", proposa l'inconnu.

[Zaiu]

Papi Gambi me disait qu'il faut toujours accepter un cadeau. Et si d'aventure il ne plaît, et ben c'est pas grave. Toi, tu n'as rien de mandé à la base. Zaïu vous remercie pour votre générosité cher illustre inconnu.

Séant était bien mieux que l'autre auberge de rupin. En plus, il y avait des nains. Zaïu aime bien les nains : ils font à peu prêt sa taille.

Eh donc ! Monsieur, à qui avons nous affaire et quel genre de service requiert la sensuelle sauvagerie de ma géante amie ?

[Venlitia]

Rangée à l'avis de son optimiste compagnon, elle ne lâcha son bras que pour lui donner une gentille bourrade dans le dos.
Bien parlé Zaïu! Il n'est nul repas offert que je ne saurais mériter à cause de chicaneries!

Elle s'attabla en décrochant une poignée de raisins et s'appuya du coude, en avant sur la table, pour entendre les confidences de leur futur généreux pourvoyeur de panse bien remplie.
En quoi ma "sensuelle sauvagerie" pourrait bien vous être utile messire... hum, messire qui?

[Voyageuse]

" John. Appelez-moi John. Et... hum...."
Il regarda autour de lui, et baissa la voix.
" Vous n'êtes pas d'ici, ça se voit et ça m'intéresse. J'ai besoin de quelqu'un de costaud et qui ne soit que de passage... Vous êtes là ce soir, vous serez ailleurs demain, personne ne se demandera où vous êtes passé, c'est normal que vous partiez. Bref. Il s'agit simplement... d'une livraison. Une livraison un peu spéciale, très bien payée à condition que le colis arrive intact... sans avoir été ouvert, cela va de soi."

[Zaiu]

Il fallut toute la volonté de Zaïu pour rester droit et ne pas gémir alors que sa géante amie le gratifiait d'une cordiale tape dans le dos. A l'écoute de John, Sa sagacité légendaire lui permit de remarquer qu'il ne tiqua pas lorsque Venlitia évoqua un repas tout entier offert en lieu et place d'un simple bière. Mais il avait des doutes quant à cette mission. Jamais de sa vie il n'avait eu à faire ni le messager, ni le livreur. Ne voulant pas se laisser gagner par la perplexité, il jeta un regard aux nains un peu plus loin pour s'inspirer. Un nain, c'est sûr de soi. Zaïu redressa le dos, bomba le torse, croisa ses bras sans doute un peu trop haut et demanda avec une voix grave et les sourcils froncés.

Volume du colis et destinataire ?

Dans ses souvenirs d'histoires flottait la silhouette trapu d'un héro au crâne rasé, élégamment vêtu, doté d'une charrette dernier cris et convoyant divers colis secrets : le transporteur.

[Voyageuse]

" Et bien, le volume... vous le verrez quand vous irez le chercher. J'avoue que je n'ai encore pas va la chose moi-même, je recrute pour un ami à moi. C'est lui aussi qui vous donnera la destination exacte, mais c'est assez loin d'"ici, c'est tout ce que je peux dire. Par voie de terre, probablement une veille, mais je crois qu'on peut l'atteindre aussi par voie de mer. Comme vous êtes marins, enfin, vous semblez l'être... je présume que ça peut vous tenter. Et, bien sûr, nous vous fournissons charrette et cheval, ou barque et rame si vous préférez, ça va de soi !"

[Venlitia]

Vanny écouta la proposition attentivement en croquant dans sa grappe de raisins, avec un sourire en coin pour Zaiu qui venait d’endosser un nouveau rôle, au terme de ce qu’elle commencait à voir comme une formidable (et amusante) adaptabilité par observation immédiate.

Gobant d’un jet son dernier grain de raisin, elle se mit en position de nain intraitable à son tour.
[color="80000"]Ça en fait des mystères pour une simple livraison. Soit c’est légal, secret et important. Soit c’est illégal... Et nous, on est sur la route de la gloire, pas des embrouilles.[/color]

La guerrière décroisât les bras et fit un signe à une serveuse qui passait la porte de la terrasse, ajoutant pour leur interlocuteur :
[color="80000"]On fera ce transport, par voie de terre, mais il va falloir nous prouver que vous ne nous faites pas faire du traffic ou que l’on ne transporte pas une de ces bombes magiques vers un «*ami à qui vous voulez du bien*»[/color]

Sorry for being this late!

[Voyageuse]

Leur interlocuteur secoua vivement la tête en signe de dénégation, tout en levant une main apaisante.
" Oh, je vous rassure, il n'y a rien d'illégal dans ce transport, il ne s'agit pas de trafic ni de quoi que ce soit qui puisse vous valoir des ennuis. Je tiens à m'excuser si je vous parait faire des mystères... C'est juste que je n'en sais pas davantage moi-même. Mon ami m'a juste dit "trouve-moi un gars costaud, le genre à qui on ne cherchera pas de noises"... Bon, vous êtes pas un gars, mais pour le reste vous correspondez, et il ne verra pas d'inconvénient à ce que vous soyez deux."
Il soupira.
" Et mon ami est un gars honnête. Mais il tient à ce que cette mission reste secrète, à cause de la concurrence, d'après ce qu'il m'a dit..."

[Zaiu]

Quand Venlitia évoque le voyage par voie de terre, Zaïu se détendit ostensiblement. Il en avait soupé de la mer et les risques terrestres, eux, ne risquent pas d'engloutir le quidam, de mettre tout plein d'eau dans des poumons qui ne sont pas prévus pour, se faire croquer le mollet par un monstre à écaille, voire pire avec un monstre à tentacules. Pour lui, cette histoire de transaction secrète pour cause de concurrence n'avait pas vraiment de sens mais ne semblait pas malhonnête pour autant. Il décida de ne pas poser de question en ce sens pour conserver son aspect de professionnel qui s'y connait trop bien.

Rien ne nous empêche d'aller rencontrer votre ami. Nous aurons sans doutes plus de précisions et nous pourrons discuter de nos émolutions compensatoire forfaitaire et prime de risque éventuellement.

Il but une grande gorgée de bière, reposa bruyamment le broc sur la table et fit une vilaine grimace à cause de l'amertume.

[Venlitia]

Venlitia se détendit également. Finalement, ça n’était peut-être pas si compliqué que ça.
Elle resterait prudente face à la cargaison, mais rien ne les empêchait de profiter de la soirée en compagnie de leur commanditaire.
Bien dit Zaiu! Mangeons maintenant!

Elle héla la serveuse qui passait tout près et, alors qu’elle approchait, regarda messire John.
Nous partons demain, où se retrouve-t-on?

[Voyageuse]

" On ne se retrouve pas, déclara leur interlocuteur, un peu abruptement. Enfin, je veux dire... Moi, je ne vous reverrai pas. Je vais prévenir mon ami de votre arrivée, simplement. Il habite en-dehors de la ville, dans un petit hameau à l'ouest d'ici, dans la campagne. Roquebrune. Il suffit de suivre la route qui longe la côte, et il y aura une borne qui l'indiquera sur la gauche, à deux bonnes lieues de Solarcis, peut-être trois. Je pense que vous pourriez y être demain en fin d'après-midi..."
Il s'interrompit comme la serveuse approchait.
" Commandez ce que vous voulez, bien sûr, c'est un acompte sur votre paie. Mais je crois qu'il n'y a qu'un menu..."
Ce que confirma la serveuse : c'était méchoui, méchoui, ou méchoui. Ils pouvaient choisir le morceau qu'ils préféraient, cependant.

[Zaiu]

Mais comment allez-vous prévenir votre ami avant qu'on arrive ? Ferez-vous la route de nuit ?

Zaïu se demandait si leur interlocuteur n'était pas une sorte d'athlète très fort en endurance. Il n'avait pas penser à regarder ses mollets lorsqu'ils cheminaient de concert : une faute impardonnable ! Le jeune elfe mangea modérément ne voulant pas gâcher sa deuxième nuit de sommeil dans un lit avec un ventre tout gonflé et luttant pour dissoudre le gras de la viande. Entre deux bouchées, il regardait sa grande et nouvelle comparse. Une rencontre étonnante qui allait déboucher sur il ne savait trop quoi. Puisqu'il n'avait rien d'autre à faire ni de connaissance dans ce coin du monde, il prendrait sans doute la commission. Il faut parfois se laisser porter.

Partirons-nous à la fraîche demain ? Ou quand on se lève ?

//HRP : holà les gens ! Je m'absente jusqu'à samedi prochain. Des bisous !

[Venlitia]

Venlitia sourit à la réponse de messire John.
[color="80000"]Bien, cela signifie donc que vous avez l'objet sur vous? Peut on voir le paquet?[/color]

Ce faisant, les plats arrivèrent et une fois la serveuse partie, les deux comparses mangèrent de bon coeur. Elle répondit à Zaïu après un instant de réfléxion.
[color="80000"]Il fait bon le matin, on se prépare à partir au point du jour, ce sera plus agréable.[/color]

Elle fixa ensuite leur interlocuteur, un sourcil levé en signe d'interrogation. Qu'attendait-il pour sortir ce paquet? Il ne semblait pourtant pas autant occupé qu'eux par son assiette.

[Voyageuse]

John leva les yeux au ciel, et reprit d'un air patient.
" Le paquet, c'est chez mon camarade que vous le récupérez ! Il va me contacter magiquement demain, je vais l'avertir de votre arrivée. Il s'appelle Julian. Il habite la dernière maison de Roquebrune, en suivant la route qui longe la côte, à un quart de lieue du reste du hameau... Et il vous expliquera exactement ce qu'il faut faire. Moi, je suis juste chargé de recruter un gars costaud, le reste ne me concerne pas. Ah, je dois quand même vous prévenir que c'est une mission assez longue. Il m'a dit qu'il fallait compter au moins quinze jours de trajet par voie de terre, peut-être plus. Mais je ne sais pas la destination, il ne m'a rien dit de plus... Juste une chose : vous ne devez en parler à personne."

[Zaiu]

Zaïu repoussa son assiette d'une main, l'autre sur son ventre tout gonflé. La bonhommie illuminait son visage.
Cette mission lui paraissait plutôt facile. Pas la plus noble des tâches mais il fallait bien commencer quelque part. Il récapitula.

Un quart de lieu après Roquebrune, une maison isolée sur la route de la côte. Très bien. Nous quitterons Solarcis à l'aube donc. Et notez que j'essaye de ne pas pleurer rien qu'à l'idée de se lever aux horreurs.

Et n'ayez craint ! Zaïu sera aussi volubile qu'une ombre !

Surtout qu'il serait souvent dans celle de Venlitia vu leur différence de gabarit.

Du coup, on va se coucher... Ensemble ?

Il offrit à la pirate son regard de tombeur n°42.

Chikichikaaaa.

[Venlitia]

La guerrière se frappa le front de sa main libre, l'autre tenant un appétissant gigot qu'elle avait rudement entamé.
Ha! Oui, on doit livrer depuis chez lui...

Vanny hocha la tête à la question de Zaïu tout en achevant le gigot, puis capta le regard de l'elfe, qui arquait un de ses sourcil très haut sur son front.
Esquissant un sourire, elle attrapa son verre et adressa un clin d'œil à son entreprenant compagnon.
Évidemment, puisqu'on rentre ensemble! Une marche digestive, on se débarbouille et au lit tous les deux, à une chambre près.

Après une gorgée, elle reprit toutefois, évasivement.
Mais si tu veux admirer ma musculature, on m'a prescrit à partir de demain une crème à appliquer dans mon dos tous les soirs pendant une quinzaine de jours, ce que je serais bien en peine de faire toute seule.

Une gorgée de plus et elle reposa le verre à l'envers sur la table, bombant le torse et toisant "messire John" d'un regard acéré.
Bien! Vous avez trouvé votre équipe! Personne ne peut me chercher des noises sans risquer la symétrie de son visage ; et Zaïu est capable de survivre n'importe où, jungles, grottes, océans. Alors veillez bien à prévenir votre ami que nous sommes deux sur l'affaire.

Le repas étant terminé, Venlitia se leva, attrapa sa hallebarde et tourna les talons pour retourner à l'auberge.
Et merci pour le repas!

[Voyageuse]

Pendant leur petit échange privé, le regard du dénommé John avait erré de l'un à l'autre, un peu perplexe peut-être. Mais il ne fit aucun commentaire -la vie privé de ses transporteurs lui était totalement indifférente-, et se contenta de les saluer, assurant à Venlitia qu'il préciserait bien à son ami que le livreur était une livreuse, et qu'elle était accompagnée.
Il ne leur restait plus qu'à rejoindre leur auberge.