[Ambre] Utopia, un monde idéal...

[Voyageuse]

Eleina ne chercha pas à savoir s'il y avait d'autres assaillants sur le point d'attaquer à leur tour. Elle n'avait pas l'intention de se laisser prendre, et elle préférait éviter qu'ils aient trop le temps de détailler ses traits. Dans le feu de l'action, bien sûr, elle n'avais pas songé à dissimuler son visage -et puis elle n'avait pas de cagoule à portée de main au moment où elle avait dû combattre.
Dès qu'elle entendit l'appel de Katharina, elle fit demi-tour et se précipita vers la sortie à son tour, espérant avoir suffisamment désorganisé les policiers pour avoir le temps de quitter les lieux avec ses jeunes compagnons.

[Vel Cheran]

Les balles continuèrent de fuser dans la direction d'Eleina, sa torche étant un bon point de repère pour les assaillants. Elle vit brièvement Katharina s'engager dans un couloir menant vers des chambres. Eleina ignorait s'il y avait une sortie de ce côté-là, mais elle ne connaissait pas tous les recoins du repaire. Elle manqua de trébucher sur un sac, avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'un corps - celui de l'un des jeunes résistants qui discutaient avec Katharina à son arrivée.

Maintenant qu'elle leur tournait le dos, elle entendit les policiers aboyer quelques ordres, et les tirs s'arrêter momentanément, sans doute pour effectuer une manœuvre.

[Voyageuse]

Eleina hésita un instant. Sa torche permettait aux assaillants de viser et les guiderait dans leur poursuite, mais si elle se privait de lumière, ils auraient un avantage indéniable sur elle. Elle garda donc sa torche allumée et se précipita à la suite de ses jeunes compagnons, repositionnant son arme autour de sa taille en forme de ceinture, en croisant les doigts pour qu'il y ait bien une issue par là-bas. Ils allaient sûrement les poursuivre, ou, pire, tenter de leur barrer la route s'ils possédaient un plan des lieux.
Du regard, elle chercha des objets, les plus lourds et encombrants possibles, pour tenter de gêner l'avancée des policiers dans le couloir. Dès qu'elle aurait réussi à mettre quelques obstacles suffisants, elle fuirait aussi vite que possible

[Vel Cheran]

Deux grandes étagères métalliques, encombrées d'outils et semblant assez lourdes - en tous cas pour un être humain normalement constitué - attirèrent son regard. Devant elle, les derniers résistants s'enfuyaient dans le serpentin de couloirs donnant accès aux chambres. Si l'architecture avait été contrainte par des économies de place et semblait très peu pratique à l'origine, il semblait désormais qu'elle venait de montrer tout son intérêt.

Derrière Eleina se fit entendre un bruit d'objets métalliques rebondissant au sol, suivi d'un chuintement de gaz.

[Voyageuse]

Une lueur rouge d'avertissement s'alluma dans son esprit. Grenades. Ou bombes du même acabit.
N'ayant aucune envie de vérifier si sa protection magique s'étendait à ce genre de dégâts, elle abandonna son idée de renverser l'étagère en travers du couloir et accéléra subitement l'allure, décidée à se mettre à l'abri avant que l'engin n'explose. Heureusement, les autres étaient loin devant.
Et puis, après tout, l'explosion retarderait les assaillants, et elle trouverait d'autres obstacles plus loin.

[Vel Cheran]

Une odeur caractéristique atteignit brièvement les narines d'Eleina alors qu'elle s'éloignait en courant : du gaz lacrymogène. D'autres grenades tombèrent près d'elle pendant sa course, mais elle réussit à en éviter les vapeurs. Néanmoins, cela signifiait que la police comptait enfumer tout le complexe.

Après quelques virages dans l'enchaînement de couloirs, Eleina atteint un premier groupe de résistants. Ceux-ci avaient commencé à établir une barricade avec des meubles trouvés dans les chambres. Et ils avaient des armes.

Pistolet pour certains, fusil de chasse pour d'autres, et même quelques fusils mitrailleurs.

On ne se laissera pas faire, annonçait l'un d'entre eux à la cantonade.

Katharina était derrière eux et semblait désemparée.

[Voyageuse]

Eleina, avant de prêter main-forte aux poseurs de barricades, préféra se diriger droit vers Katharina.
" Est-ce qu'il y a une issue par là ? Ou ailleurs ?", questionna-t-elle sans ambage.
Elle espérait qu'ils avaient eu l'intelligence de prévoir une issue de secours dans cette base secrète. Ne pas avoir prévu l'éventualité d'une descente de police serait absurde... mais hélas pas totalement impossible, connaissant l'inexpérience du petit groupe d'insurgés.

[Vel Cheran]

Avant que Katharina ait eu le temps de réagir, l'un des résistants armés lui répondit.

Il y a une vieille sortie de secours, condamnée depuis un moment. Les autres sont en train de casser la cloison, on est restés ici pour leur en laisser le temps.

L'odeur des gaz lacrymogènes avait rattrapée Eleina, et quelques résistants commencèrent à tousser. Au bout du couloir, des bruits de martèlement se firent entendre, indiquant qu'ils avaient attaqué le mur à l'aide d'une masse.

[Voyageuse]

" L'urgence, c'est de fuir..., marmonna Eleina pour elle-même. Je vais aider à dégager l'issue de secours...."
Étant donnée sa force, il ne lui faudrait que quelques minutes pour en venir à bout. Et pour gagner ces quelques minutes... elle se ravisa, jeta un coup d'oeil aux obstacles que ses compagnons amassaient, y ajouta pour faire bonne mesure deux portes qu'elle ôta de leurs gonds sans grand effort, gardant une expression totalement naturelle -comme si les*portes étaient légères- et qu'elle cala en travers du couloir avec des étagères, espérant faire un peu obstacle aux gaz. Puis elle fila vers l'issue de secours, bien décidée à la dégager en quelques coups de pied et d'épaule bien placés..

[Vel Cheran]

En voyant Eleina ajouter les deux portes aux barricades, Katharina ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, avant de se raviser. Sentant manifestement qu'elle n'était d'aucune utilité ici, elle suivit Eleina vers la sortie. Quelques détours plus loin, ils rejoignirent le reste des survivants - bien moins nombreux qu'espéré, puisqu'ils n'étaient qu'une quinzaine. Ajoutés à la dizaine restés à la barricade, cela faisait peu pour un mouvement dont l'effectif dépassait la centaine de membres à l'origine - mais peut-être que tous n'étaient pas à l'abri aujourd'hui.

Trois personnes, apparemment plus fortes ou moins fatiguées que la moyenne, tapaient à la masse pour dégager une sortie ; en fait de cloison, il s'agissait d'une porte condamnée par un mur en ciment. Le mur était bien entamé, mais le temps de dégager une sortie, la police serait sans doute déjà sur eux. Sans l'aide d'Eleina, tout du moins.

[Voyageuse]

Eleina se précipita vers l'un des briseurs de mur et lui prit d'autorité la masse des mains, baragouinant quelque chose d'à peine compréhensible au sujet de forces fraiches. Il lui semblait que ce n'était pas l'outil idéal pour cela : un marteau-piqueur aurait peut-être été plus adapté, sans doute.... mais tout dépendait de l'épaisseur de ciment. Il lui fallait constater par elle-même. Aussi cogna-t-elle de toutes ses forces contre la paroi avec la masse. Si l'outil lui paraissait trop inefficace, elle s'éloignerait à la recherche d'un outil plus adapté, et conjurerai quelque chose une fois à l'abri des regards. Mais si la paroi était suffisamment fine, quelques coups de toutes ses forces en viendraient à bout.

HRP : est-ce que c'est long de conjurer un outil ? Ou, si on en arrive là,un gros engin de creusement de tunnel ?

[Vel Cheran]

Le jeune homme à qui Eleina prit la masse des mains semblait épuisé, à la fois par l'effort physique et la peur, et parut donc soulagé de passer son tour, mais plusieurs résistants, en la voyant empoigner la masse, émirent des protestations. Celles-ci furent néanmoins réduit à néant après son premier coup de masse, qui projeta des éclats de ciment un peu partout. Hypnotisés par ses résultats, les résistants autour d'elle oublièrent qu'il s'agissait d'une femme d'apparence pas du tout musclée et reprirent espoir.

Malgré le poids de la masse, Eleina ne faiblissait pas, et au dixième coup, un trou fut clairement visible dans le mur, de la largeur d'une main, ce qui fut accueilli par quelques cris de joie. Mais quelques détonations provenant du couloir derrière eux retentirent au même moment, douchant l'enthousiasme du public.


HRP : et pourquoi pas une armée de tractopelles, pendant que tu y es ? Un marteau-piqueur, par exemple, te prendrait quelques instants car ça coïncide technologiquement avec l'Ombre où tu te trouves, et c'est pour une utilisation très ponctuelle (donc tu pourrais te contenter d'une conjuration dite rapide).

[Voyageuse]

" Ça sert, l'entraînement quotidien des sportifs de haut niveau", fit-elle d'un ton léger pour tenter de justifier ses performances surprenantes.
En réalité, très peu d'entre eux connaissait son identité, et elle ne précisa pas le*sport en question pour éviter que les autres*en tirent la moindre déduction.
Elle continua à frapper, agrandissant le trou, croisant les doigts pour que les policiers leurs laissent quelques minutes de répit.
" Dès que le trou est assez grand, filez. Je leur mettrai quelques obstacles de plus..."
Ne craignant pas les balles, elle serait l'arrière-garde.

[Vel Cheran]

Devant l'avancée opérée par Eleina, et à l'aide de l'adrénaline procurée par le rapprochement des tirs, les autres rebelles se relayèrent à la masse pour aider à l'agrandissement du trou. Bientôt, il fut suffisant pour laisser passer une personne, et tous se précipitèrent pour le traverser.

Il était temps : trois résistants armés arrivèrent en courant sur ces entrefaites, suivis par un nouveau nuage de gaz lacrymogène. Leurs yeux étaient injectés de sang, ils toussaient et étaient chacun blessés à divers endroit. L'un des trois vomit contre un mur.

Où sont les autres ? s'enquit Katharina, et l'un des deux encore debout lui fit un geste de la main sans équivoque quant à leur survie.

Je ne sais pas comment font les flics pour voir à travers ça, mais pour nous, c'est même pas la peine d'essayer. On a tiré un peu au pif pour se couvrir, mais eux ne tiraient pas du tout au pif : chacune de leurs balles a touché. Il faut qu'on se barre d'ici, et vite !

Allez, Nico, debout, tu gerberas dehors ! lança-t-il à son camarade plié en deux. On ne sait même pas à quelle distance ils sont, si ça se trouve ils sont juste à l'angle du couloir !

[Voyageuse]

Eleina se tourna vers le couloir, anxieuse, guettant l'apparition de silhouettes.
" Filez par là, vite... Et on va barricader derrière nous."
Elle hésita un instant.
" Vous êtes sûrs qu'ils sont morts, les autres ?"
S'ils étaient vivants, en fuite, elle ne voulait pas leur barrer le chemin de la sortie. Mais si leur mort était certaine... elle cherchait déjà du regard des obstacles susceptibles d'entraver leurs poursuivants.

[Vel Cheran]

Oui, ils sont morts, ou quasiment. On s'est pris des balles après avoir pris deux tournants donc même s'ils sont encore en vie il y a les flics entre eux et nous désormais.

Le plus bavard des trois rebelles armés examina Eleina de la tête aux pieds, avisa la masse qu'elle tenait à la main et fronça les sourcils.

On passe en dernier, tu ne vas pas leur faire grand-chose avec un marteau.

Il repéra un bureau dans une chambre et commença à le tirer vers le couloir, mais ses forces l'abandonnaient.

Si quelqu'un peut juste me donner un coup de main avec ça... Vite, leur saleté de gaz se rapproche ! pesta-t-il en se remettant à tousser.

Les autres survivants continuaient de sortir un par un, ce qui prenait un peu de temps.

[Voyageuse]

Eleina se précipita à son aide, faisant mine de forcer un peu tout de même pour tirer le meuble.
" Tu commences à fatiguer, fit-elle remarquer pour justifier son efficacité, alors que je suis encore en forme, je n'ai pas respiré de gaz... Donc je reste en arrière avec vous. Et si quelqu'un a une arme à me passer, je sais très bien m'en servir... enfin, si j'arrive à les distinguer au milieu de leur gaz."
Une arme à feu serait plus pratique que son sabre dissimulé à sa ceinture, moins original aussi. Elle pouvait en conjurer une mais ça prendrait de précieuses minutes...

[Vel Cheran]

À eux deux, ils parvinrent à mettre le meuble en place pour obstruer partiellement le couloir. Le "bavard" prit une inspiration, et désigna le pistolet à côté de leur compagnon qui venait de vider son estomac.

Ok, on n'est pas en position de refuser les bonnes volontés, t'as qu'à prendre l'arme de Nico vu qu'il n'est plus en état. Je t'ai dit de sortir, reste pas là ! lança-t-il à l'attention de ce dernier.

Quelques détonations retentirent depuis le bout du couloir, accompagnés d'éclairs lumineux, et Eleina sentit une balle rebondirent sur son bras - fort heureusement protégé par l'enchantement de son sabre.

Les voilà, à couvert ! lança le "bavard" d'un ton résigné en se baissant derrière le bureau.

[Voyageuse]

Eleina se précipita vers le jeune homme intoxiqué, lui prit le pistolet sans lui laisser le loisir de discuter, et rejoignit d'un bond son compagnon de combat derrière le bureau renversé. Puis elle s'efforça de viser au milieu de la fumée des gaz lacrymogènes, cherchant à estimer la position exacte de leurs assaillants en se basant sur les éclairs de lumière qui accompagnaient les détonations. Elle savait qu'il lui fallait être précise dans ses tirs : leur stock de munitions n'était sûrement pas illimité. Quelques blessés sérieux dans les rangs des policiers freineraient efficacement leur ardeur, juste le temps pour le petit groupe de fuir...

[Vel Cheran]

D'instinct, Eleina parvint à estimer la position des tireurs et tira. Il lui sembla entendre des cris de douleur indiquant qu'elle avait fait mouche, bien qu'il lui fût difficile d'en être sûre. En tous cas, les tirs s'atténuèrent quelque peu avant de reprendre de plus belle. Il était évident que leur assaillants étaient bien plus nombreux, néanmoins cette résistance avait donné le temps nécessaire à leurs camarades pour s'enfuir par la sortie, et il ne resta bientôt plus qu'eux trois.

Les deux autres tireurs étaient trop sous le coup de l'adrénaline et de la peur pour remarquer que les balles semblaient ne pas faire la moindre égratignure à Eleina, ou s'ils le remarquèrent, ils ne firent aucune remarque.

[Voyageuse]

Eleina était certaine que, dans l'obscurité, ils ne pouvaient pas deviner qu'elle aurait dû être touchée. Et puis, n'était-elle pas protégée par le bureau renversé ? Bien sûr, elle était bien obligée d'en sortir le haut du corps pour tirer...
Elle attendit quelques secondes après que les derniers résistants aient franchi l'étroit passage, puis suggéra à ses compagnons d'en faire autant.
" Faut qu'on file à notre tour. Je vais tirer une ou deux balles de plus une fois la porte franchie. Si on trouve de quoi obstruer l'ouverture, on essaie de les retarder au maximum..."
Elle songeait qu'ils étaient trop nombreux pour être retardés efficacement : ils viendraient facilement à bout de tous les obstacles. Elle aurait pu tenter de refermer l'ouverture -ou conjurer une porte blindée juste derrière-, une fois ses compagnons éloignés, mais elle n'en aurait sûrement pas le temps. Mieux valait fuir.

[Vel Cheran]

"On se tire", acquiesça le troisième larron qui n'avait pas encore ouvert la bouche.

Le "bavard" fit un signe de tête affirmatif.

"Ok mais faites gaffe, ils visent juste, en face."

Jetant un coup d'oeil circulaire, il ajouta :

"Je ne vois pas trop ce qu'on pourrait utiliser pour boucher le trou à part ce bureau, et à mon avis ça nous fera plus perdre de temps qu'autre chose de le tirer jusqu'à la sortie. Il vaut peut-être mieux partir rapidement et compter sur l'effet de surprise, non ? Dès qu'ils ne nous entendront plus tirer, ils se poseront des questions."

Et, comme pour souligner son propos, il tira deux balles au jugé vers l'autre bout du couloir.

[Voyageuse]

Eleina acquiesça après une seconde d'hésitation.
" De toute façon, ils ne pourront franchir le trou qu'un à un... Et ils vont vouloir dégager d'abord le passage à coup de lacrymo pour pas se faire canarder en sortant, ils sont pas suicidaires."
Tout en parlant, elle avait reculé vers leur issue de secours, courbée en deux, essayant de rester plus ou moins à l'abri de la protection offerte par le bureau. Elle attendrait que ses jeunes compagnons passent les premiers. Que cela leur plaise ou non, elle comptait bien fermer la marche.
Elle tira une balle de plus, puis une autre, au juger, pour "occuper" leurs assaillants et empêcher qu'ils se croient libres d'avancer.
" On sera loin quand ils passeront", conclut-elle.

[Vel Cheran]

L'heure n'était pas aux politesses, et les deux autres rebelles passèrent par la sortie sans se faire prier, non sans avoir également tiré une ou deux fois pour donner le change. Une salve de tirs atteignit Eleina sans la blesser alors qu'elle pénétrait à leur suite à travers le mur. Ils se retrouvèrent dans un long couloir obscur, d'une quarantaine de mètres, dont l'extrémité était visible grâce à une lampe verte indiquant une issue de secours, surplombant une porte coupe-feu.

[Voyageuse]

Eleina saisit son téléphone pour éclairer un instant le couloir et s'assurer qu'il n'y avait pas d'obstacle à leur course, avant de se précipiter vers l'issue de secours. La porte devait s'ouvrir, puisque les autres étaient passés par là... et ils pourraient peut-être la bloquer une fois de l'autre côté.
Déjà, elle réfléchissait à la suite, essayant d'estimer l'endroit où ils se trouvaient et l'endroit où ils sortiraient, songeant qu'il leur faudrait dissimuler leur visage en sortant au cas où il y ait des caméras de surveillance. Au pire, elle avait un foulard dans son sac en bandoulière...

[Vel Cheran]

Aucun obstacle n'était en vue, et les trois purent ouvrir la porte de secours sans souci, pour se retrouver dans un endroit sombre, sans doute abandonné. En tous cas, d'après son sens de l'orientation, pourtant sérieusement mis à mal par les tours et détours des couloirs de leur repaire, Eleina supposait se trouver à un endroit inutilisé du centre.

Une voix qu'Eleina connaissait retentit alors dans le silence.

"Pas un geste !"

Une lumière aveuglante jaillit des plafonniers, éclairant ce qui semblait être un parking. Eleina ne put alors que contempler que les autres résistants avaient été agenouillés au sol, mains derrière la tête, tous mis en joue par une trentaine de policiers armés.

Et, au milieu de ces policiers, elle vit la personne qui venait de parler, confirmant ce que ses oreilles venaient de lui apprendre : Joachim Musin, gilet pare-balles et arme au poing, la regardait d'un air détaché.

"Posez vos armes à terre, sans faire de geste brusque, et allez rejoindre les autres sans faire d'histoires."

[Voyageuse]

HRP : je l'savais, pour Joachim
Par contre, j'ai une question : peut-elle conjurer un document dans son sac ? Ou, mieux, peut-elle modifier un document existant ? Ou bien est-ce que la conjuration se fait au contact de la main ? (auquel cas elle fourrera sa main dans son sac à main juste quelques secondes)


Eleina ne prononça pas un mot, et observa rapidement les lieux, détachant son regard de la scène juste devant elle pour balayer le parking des yeux. Il y avait forcément une issue, et sa résistance magique aux armes la rendait téméraire. Elle voulait fuir, à toutes jambes, le plus vite possible. Elle dut se faire violence pour ne pas foncer immédiatement droit devant elle. Mais elle savait que si elle échappait aux balles de tous ces policiers, cela allait finir par paraître suspect. Elle s'obligea donc à temporiser. Il y aurait une autre occasion, plus propice... Peut-être même dans quelques minutes seulement, quand la tension serait retombée. Au cas où, elle nota mentalement la configuration des lieux.
Restait le problème de Joachim, dont elle avait évité de croiser le regard. Bien sûr, elle avait depuis longtemps imaginé une explication pour protéger ses parents si on la découvrait en mauvaise compagnie. Mais peut-être ne serait-ce pas nécessaire : les sosies, ça existait, non ? Elle pouvait très bien ne pas être Chloé. Immobile, elle se concentra sur son sac : il lui fallait une nouvelle carte d'identité. A un nom qu'elle avait choisi depuis des années déjà : Aline Dumont, une fille qui lui ressemblait vaguement et qui étudiait les jungles sauvages à l'autre bout du continent.
Au bout de quelques secondes, elle obtempéra tout de même à l'ordre donné, très très lentement, posant son pistolet au sol, tout en restant concentrée sur cette carte à conjurer.

[Vel Cheran]

HRP : pas de souci pour conjurer un objet sans le toucher directement.



Un policier dont la tenue différait des autres s'approcha de Joachim et fit un geste d'agacement.

"C'est mon opération, Musin, et ce sont mes hommes ! Vous outrepassez vos prérogatives !"

Joachim lui répondit par un sourire méprisant, sans quitter Eleina des yeux.

"Mais je vous en prie, lieutenant Schmid, je ne faisais que vous préparer le terrain."

Schmid lui tourna délibérément le dos et pointa son arme vers les trois nouveaux venus d'un air menaçant.

"On vous a dit de poser vos armes, alors grouillez-vous avant qu'on n'ouvre le feu ! Et n'essayez pas de jouer aux héros ou on flingue vos potes avec !" leur aboya-t-il.

Les deux compagnons d'infortune d'Eleina hésitèrent, avant de se résigner en voyant leurs amis pris en otages. Ils posèrent eux aussi leurs armes au sol et allèrent s'agenouiller à côté des autres.

La scène donna le temps nécessaire à Eleina pour se concentrer sur la conjuration de nouveaux papiers d'identité. Impossible pour elle de vérifier si le résultat était convaincant ou non.

[Voyageuse]

Elle avait pleinement confiance en ses capacités magiques -une confiance sans doute excessive compte tenu du peu d'entraînement qu'elle avait en la matière- et estima que ses papiers feraient illusion. Elle n'était pas Chloé. Elle s'appelait Aline. Elle ne connaissait pas Joachim, elle ne l'avait jamais rencontré, et, si elle jetait un coup d’œil vers lui, c'était uniquement pour comprendre le sens de l'altercation qui venait d'avoir lieu. Et peut-être pour s'étonner qu'il la regarde si fixement... Mais il pouvait juste la trouver jolie, non ? Elle devait se couler dans cette nouvelle identité, dans son nouveau rôle.

Le souci serait de trouver un alibi pour Chloé. Mais d'abord, le problème le plus urgent était de fuir. Allaient-ils vraiment tirer sur ses compagnons d'armes si elle prenait la poudre d'escampette, là, tout de suite ? Tout de même pas, non ? Si ? Peut-être....
Mais de toute façon, ils comptaient les éliminer, d'une façon ou d'une autre... Qu'elle s'enfuie ou non, ça ne changerait rien. Elle devait s'en persuader.

D'un pas hésitant, elle rejoignit les autres, continuant d'observer les lieux en cherchant l'issue la plus proche. Il serait sans doute préférable d'attendre qu'on les déplace... mais elle se tenait prête à tout. Il fallait juste, avant de fuir, veiller à ce qu'ils sachent sa fausse identité. Elle envisagea la possibilité d'éliminer Joachim en usant de son sabre, avant qu'il la dénonce, mais elle n'était pas sûre de faire le poids face à trente hommes, et puis, elle n'avait jamais tué personne ainsi -le combat dans les couloirs ne comptait pas vraiment- et l'idée la mettait mal à l'aise. Et puis, il y aurait une fusillade, ses compagnons seraient tués. Ce serait payer trop cher le prix de son anonymat.

Edit - HRP : tu pourrais me dire si les flics sont plutôt en arc de cercle face aux résistants, ou s'ils les entourent vraiment totalement ? (je penche pour la première solution, je voudrais être sûre)

[Vel Cheran]

Les policiers étaient alignés en rang serré, formant un cercle a priori sans faille autour des résistants. Il n'était pas fermé du côté de l'issue de secours qu'Eleina avait empruntée, mais il lui suffit de constater cela pour que la porte s'ouvre et laisse passer l'équipe d'intervention qui leur avait donné la chasse dans les couloirs.

L'un d'entre eux leva la visière de son casque, l'air déterminé, et s'adressa à son supérieur.

"Mon Lieutenant, lesquels étaient armés ?"

"Baissez votre arme, Caillot", ordonna Schmid d'un ton sévère. "Ces terroristes ont été appréhendés, votre rôle est désormais terminé."

"Sauf votre respect, mon Lieutenant, vous ne savez pas combien d'entre nous y sont passés ! Ces gens ne méritent pas de vivre !"

Le résistant "bavard" leva la tête à ces mots.

"Et vous, combien de gens sans défense avez-vous tué d'une balle dans le dos ? On n'a fait que nous défendre, bouchers !"

Il ne put dire un mot de plus, Schmid l'ayant frappé au visage.

"Prisonniers, taisez-vous !" lança-t-il aux résistants. "Et vous, Caillot, rejoignez les rangs sans discuter !"

La scène avait arraché un sourire en coin à Musin.