[Lieu] Peyregorde - maison de Martha

[Kasumi]

Il allait peut-être falloir se rendre en ville pour être fixé mais Kasumi jugeait que ce n'était certainement pas le moment : Luménis représentait un voyage en soi et sa prochaine installation rendrait la chose très difficile. Il ne s'imginait tout simplement pas laisser Sylvia seule pendant un long moment. D'autant qu'ils avaient à finir leur emménagement et entamer les préparatifs pour leur mariage.

Mais peut-être était-il possible d'obtenir l'information sans se déplacer : en envoyant une missive en ville, par exemple. Pourquoi pas au tenancier de la Bienveillance avec qui il avait entretenu d'excellents rapports pendant la période de la résistance. Kasumi suggéra cette idée à Bertrand et lui demanda de le prévenir si un messager se présentait au village ou si un voyageur projetait un passage prochain à la capitale.

[Voyageuse]

Bertrand se gratta la tête.
" On a des échanges réguliers avec Lumenis, en cette saison. Le plus simple, ce serait de voir Lucien et ses fils. C'est eux qui se chargent de négocier nos fruits et légumes avec les grossistes de la ville. Ils accompagnent parfois un chargement, quand ils veulent tenir un stand au marché ou voir leur acheteur. Ils pourraient sûrement faire les démarches à votre place, si vous expliquez bien ce que vous voulez. Et sinon, ils connaissent bien les transporteurs qui viennent chercher notre production, ils peuvent vous mettre en relation. Il y a deux transports par veille. Ou si c'est pas urgent, dans quinze jours, il y a un chargement de planches qui partira de la scierie. C'est Matthieu qui s'en charge."
Il désigna du menton l'un des bûcherons.

[Kasumi]

Voilà qui laissait plusieurs pistes à explorer et Kasumi était bien décidé à aller parler aux deux villageois pour examiner comment il était possible de procéder. Et puisque le dénommé Matthieu était présent, il ne voyait pas de raison de remettre la conversation à plus tard. Il s'approcha donc du bûcheron et le salua avant de lui demander :

- Bertrand m'a confié que vous vous rendrez bientôt à Luménis. Seriez-vous disposé à vous renseigner pour moi ? Je cherche à savoir s'il est possible d'envoyer un courrier jusqu'à Féérune et plus précisément Everaska ou la Haute-Forêt à partir du port de Luménis. Je pensais que si vous aviez le temps de passer demander à la capitainerie, ils auraient ce genre de renseignement.

[Voyageuse]

Le dénommé Matthieu était un gaillard d'une trentaine d'années, à la carrure impressionnante, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. En l'observant, Kasumi lui trouva un petit air de famille avec le ferronnier qui lui avait argenté ses armes.
Il grimaça en entendant la requête de Kasumi.
" Heu... Vous voulez envoyer un courrier de l'autre côté du continent ? Et ça passerait par la capitainerie ?"
Il s'exprimait avec une certaine lenteur.
" Et bien... Heu... j'sais pas trop à quoi ça ressemble, la capitainerie. Je suis allé voir le port une fois ou deux, mais c'est pas trop mon truc, la mer. Bon, 'fin, j'suppose qu'on saura m'indiquer. Je peux essayer en tout cas. Mais je n'y vais que dans quinze jours... Et je suppose qu'il faut avancer de l'argent, là-bas, quelque chose comme ça..."

[Kasumi]

Kasumi tint à le rassurer sur le fait que l'on saurait le renseigner sans lui réclamer de frais pour cela mais qu'il était tout disposé à participer à ceux qu'occasionneraient le voyage et le séjour dans la capitale. Il rappela, par des mots simples que, pour le moment, il n'avait besoin que de se voir confirmer que l'opération était possible et, si oui, à quelle fréquence des courriers pouvaient partir : il se rendrait lui-même en ville par la suite si cela s'avérait possible.

[Voyageuse]

Matthieu promit de s'en occuper, mais il suggéra à Kasumi de mettre sa demande par écrit, en précisant la destination exacte du courrier, pour qu'il puisse montrer l'adresse à ses interlocuteurs. Il s'en retourna ensuite travailler, après un bref salut de la tête. Ombrage, qui attendait non loin, piaffait d'impatience : les bruits de hache semblaient l'inquiéter un peu et il préférait certainement retourner en terrain dégagé -en direction de la cabane par exemple.
De son côté, Kasumi ne ressentait aucune trace de la présence de Première Neige. Si elle était auprès de la meute, ce qui était probable, il faudrait plusieurs heures de marche vers le sud, à travers les bois, pour la rejoindre.

[Kasumi]

Kasumi remercia le bûcheron et lui promit d'apporter le texte de sa demande avant son départ. Il prit ensuite congé pour retourner auprès d'Ombrage avec l'intention de lui permettre de se dégourdir les jambes. Une cavalcade jusqu'à la cabane devrait lui plaire avant qu'il ne renouvelle sa tentative de communication avec sa louve. Ceci étant, il ne pourrait sans doute pas se permettre de se rendre jusqu'au dernier emplacement de la meute : l'aller-retour lui prendrait bien trop de temps d'autant qu'il n'avait pas prévenu Sylvi de cette longue absence. Non, si une heure de marche dans la forêt n'y suffisait pas, il faudrait remettre l'opération au lendemain. Et consentir à régler deux autres affaires en suspens : voir comment sa jeune apprentie se remettait de leurs aventures et parler au père d'Yvan...

[Voyageuse]

Ombrage s'en donna à coeur joie sur les petits chemins de terre qui menaient à la cabane. Bien sûr, il fallut réfréner son ardeur : il manqua renverser un paysan tirant une charrette à bois pleine de petit bois d'allumage, lequel les arrosa d'une floppée de jurons fleuris, puis dut faire un brusque écart pour éviter une vieille femme sur son âne. Mais une fois à l'écart du village, il galopa de toute sa vitesse en direction de la future demeure de Kasumi.
La maison était telle qu'il l'avait laissée la veille : les menues réparations à effectuer attendaient toujours son bon vouloir, et un peu de chaux ou de peinture la rendrait ensuite comme neuve.
Première Neige n'était toujours pas joignable -la distance à laquelle se trouvait la meute, depuis la cabane, était sensiblement la même que depuis le village. Il il eut beau s'enfoncer un peu dans les bois, en direction du sud, rien n'indiquait la proximité de sa louve. Il ne trouva que des champignons à profusion et les premières noisettes de la saison.

[Kasumi]

Cette absence de contact commençait à le préoccuper et il commençait à se demander, à regrets, si sa louve se détachait de lui à mesure qu'elle s'attachait à sa nouvelle meute. Il faudrait y remédier mais l'expédition que cela impliquait devrait attendre le lendemain et qu'il ait prévenu Sylvia qu'il allait devoir s'éloigner durant quelques jours pour installer la meute.

Comme il lui restait du temps et qu'il était sur place, il décida de cueillir quelques champignons et des noisettes : Sylvia en était friande. Puis il retournerait à la cabane pour entamer les travaux les plus urgents ne nécessitant pas des métériaux dont il manquait encore, comme la chaux.

[Voyageuse]

Il eut le temps de consolider la porte qui en avait bien besoin, en vue des frimas prochains, mais il n'avait pas assez de vieilles planches pour procéder de même avec les volets : il lui faudrait revenir avec plus de matériel. Le toit de chaume était en bon état, les murs solides, mais l'intérieur avait besoin d'être remis à neuf.
Il n'y aurait pas de gros travaux à faire, cependant. Le vieil évier de pierre, dans la salle d'eau attenant à la pièce de vie, était ébréché et semblait même fêlé, mais il ne laissait pas fuir l'eau qu'il y versa, qui s'écoula dans de vieux tuyaux vers l'arrière de la maison. Un plancher, qui avait été posé autrefois dans l'immense chambre, grinçait un peu et avait besoin d'être ciré, mais était globalement en bon état si on faisait abstraction de la saleté incrustée depuis des années. Les tomettes de la pièce de vie devraient être brossées à l'huile de lin et certaines étaient fêlées, mais l'ensemble était parfaitement habitable. Les murs de rondins étaient doublés à l'intérieur par des planches, autrefois blanchies à la chaux, qui avaient grand besoin d'un rafraîchissement, et quelques-unes avaient commencé à pourrir, abîmées par l'humidité suintant par la porte d'entrée mal fermée : ce serait certainement l'une de ses priorités.
Il lui faudrait donc revenir avec de nouvelles planches, des clous et des vis, de la chaux, de l'huile de lin, du savon noir, de la cire d'abeille... et en garder un bon stock sur place pour avancer dans ses travaux au fur et à mesure de ses passages.

L'après-midi était maintenant bien avancé, et il n'avait toujours aucune nouvelle de sa louve, mais il serait bientôt temps de rentrer. La présence de Vif-Argent dans le ciel, tournoyant au-dessus de la maison, lui rappelait qu'il était attendu.

[Kasumi]

Il aurait bien passé encore un coup de ménage sur le plancher qui en avait bien besoin mais il était plus raisonnable de remettre cette opération pour la fin des travaux, quand il aurait renouvelé les planches qui devaient être remplacées. Il entreprit d'ailleurs d'écrire la liste de tout ce qui serait nécessaire, matériaux comme matériel pour achever les travaux, même si ceux qui n'impliquaient pas l'isolation pourraient en partie être repoussés après leur emménagement : il suffirait pour cela de bouger quelques meubles au fur et à mesure de la remise en étant des parois.

Satisfait malgré son inquiétude pour Première Neige, il décida enfin de reprendre la route, constatant que Vif-Argent avait attendu qu'il se remette en selle pour retourner faire son rapport à tire d'aile.

[Voyageuse]

Il ne lui fallut que peu de temps pour rejoindre le village au grand galop -pour le plus grand plaisir de sa monture. Sylvia l'attendait dans le jardin, assise sur un vieux banc de pierre à l'ombre d'un noyer -une mauvaise ombre, disaient les anciens, mais elle ne semblait pas s'en inquiéter. Elle se leva pour l'accueillir d'un baiser, souriante mais moins exubérante que d'ordinaire. Elle lui avoua n'avoir rien fait de la journée à part dormir. Il faisait chaud, le temps était lourd et orageux, et son état l'y rendait particulièrement sensible.
" Et toi ?, finit-elle par questionner. Tu as pu avancer un peu ? Je m'attendais à demi à apprendre que tu rentrerais plus tard que prévu, voire demain..."

[Kasumi]

Kasumi lui adressa une grimace comique et un clin d'oeil avant de démentir d'un ton plus sérieux :

- Je ne voulais pas trop m'éloigner sans avoir pu te prévenir. Je n'ai pas trouvé Première Neige aujourd'hui mais je me suis arrangé pour qu'un villageois prenne des renseignements sur la façon d'envoyer du courrier chez les nôtres. Et j'ai aussi fait quelques petits travaux chez nous. Je n'avais pas tout ce qu'il fallait mais on avancera pas à pas.

[Voyageuse]

" J'ai hâte que ce soit fait. Ça fait trop longtemps qu'on se fait héberger, j'ai besoin d'un chez-nous... Même si je sais bien qu'il faut d'abord que tu ailles régler cette histoire de loups."
Elle soupira.
" Ça me fait penser que j'ai croisé Marco, le père d'Yvan... Et je me suis sentie un peu mal à l'aise de discuter comme si de rien n'était. Il ne sait rien ?"

[Kasumi]

Kasumi grimaça : il avait trop longtemps remis cette discussion et il s'en voulait d'avoir générer ce malaise. Il confirma à sa compagne qu'il n'avait pas encore pris le temps d'annoncer la nouvelle de la survie de son fils à Marco. Cela aurait dû être sa priorité mais il n'avait jamais été à son aise pour ce genre de démarches.

- Je vais aller lui parler, j'espère qu'il ne m'en voudra pas trop... Sinon, as-tu vu Mylène : je crois qu'elle m'évite depuis notre retour, je ne pense pas qu'elle ait déjà digérer la nouvelle de son côté.

[Voyageuse]

Sylvia secoua la tête.
" Non, je n'ai pas vu Mylène. Mais j'ai vu sa mère. Elle m'a dit que sa fille était épuisée par son expédition et qu'elle se reposait. Elle l'aide un peu aux travaux ménagers mais n'est pas sortie de la maison et ne parle pas beaucoup. Elle s'en inquiète un peu... Mais bon, je l'ai rassurée, j'ai dit que c'était normal que Mylène ait besoin de quelques jours de repos, et qu'une adolescente de cet âge n'a pas toujours envie de tout dire. Mais... hum... Elle commençait à se demander si elle ne cachait pas quelque chose de l'ordre amoureux... en pensant à toi, bien sûr. Ça m'a fait rire, j'avoue...".

[Kasumi]

Kasumi avait acquis assez de sagesse pour savoir prendre ce genre de remarques innocentes avec prudence. Il ne s'était pas départi de son air soucieux, absolument pas feint - Mylène ne l'ayant pas habitué à être aussi casanière - et répondit simplement :

- La vérité est que ses retrouvailles avec Yvan l'ont beaucoup affecté. Je pense qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. Idéaliste comme elle est, elle ne doit pas digérer son exil. J'ai choisi le moindre des deux maux mais il lui faudra du temps pour me pardonner d'avoir briser ses illusions. Et vu sa réaction, je crains aussi celle de son père. Va-t-il me reprocher de l'avoir tenu à l'écart ?

[Voyageuse]

Sylvia grimaça.
" Ça, sûrement. Il m'a 'air d'avoir son caractère... En tout cas, moi, à sa place, je n'aurais pas apprécié qu'on ne me dise rien."
Elle haussa les épaules.
" Mais ce qui est fait est fait. Après, je pense qu'il admettra que tu as choisi la meilleure solution, quand il aura digéré l'affaire. Mais l'avoir tenu à l'écart... Hum... peut-être qu'il faudrait enjoliver un peu les choses... ne pas dire que tu savais déjà que le loup-garou était son fils, par exemple..."

[Kasumi]

Kasumi se fit songeur mais esquissa tout de même un sourire reconnaissant :

- Il y avait des indices dans la grotte des Malarites. Mais c'est sûr que je ne voulais pas lui donner de faux espoirs, de même qu'à Mylène. A dire vrai, je n'étais pas certain qu'il reste une once de ce qu'il avait pu être autrefois avant de parvenir à le capturer. Et alors il était trop tard pour tergiverser. Il reste une possibilité pour qu'il recouvre une partie de son contrôle, de son humanité. Des retrouvailles dans de meilleures conditions sont encore possibles. Du moins je ne peux m'empêcher de l'espérer.

[Voyageuse]

" Au fond, tu es bien un lathandrite, commenta Sylvia avec un petit sourire en coin. Et comme tout le monde ici l'est un peu... je crois que le vieux Marco voudra espérer, lui aussi. Tant qu'il ne se met pas en tête d'aller le voir par lui-même en Lorien... avec Mylène, par exemple..."
Elle haussa les épaules.
" Je crains que tu ne sois obligé d'y aller toi-même pour leur éviter de prendre ce genre d'initiative. Cela dit, ça doit être magnifique là-bas. Ce serait un chouette voyage..."

[Kasumi]

Kasumi connaissait suffisament Sylvia pour comprendre combien elle était désireuse d'entreprendre ce voyage. Ou plus exactement qu'elle ne voudrait pas entendre qu'il se rende aussi loin et aussi longtemps sans elle à ses côtés. Le demi-elfe mesurait à quel point il aurait encore à effectuer des choix et des compromis cornéliens, surtout maintenant que la présence d'un enfant en bas âge nécessiterait toute leur attention et limiterait grandement leurs mouvements. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir démuni devant tous ces défis à relever. Que la vie était plus simple, autrefois, quand il Sylvia et lui pouvaient s'appuyer sur toute une communauté pour endosser le poids des responsabilités.

- Dans tous les cas, je n'ai pas le droit de repousser plus longtemps cet entretien. Je crois que Mylène en souffre également de ne pas pouvoir partager ce qu'elle a découvert. A cet âge, garder un secret est une gageure.

[Voyageuse]

" Oui, on a vite les nerfs à fleur de peau...", acquiesça Sylvia.
Ils furent interrompus par le crissement de pas sur le gravier de l'allée. Martha était de retour, l'air un peu lasse mais souriante, poussant devant elle une brouette de courgettes, tomates et autres légumes de saison.
" Ah, vous voilà de retour ! Vous tombez bien, je vous embauche pour descendre tout ça à la cave... Et pendant ce temps, je vais nous préparer à dîner. Ah, tant que j'y pense, vous êtes dans le coin demain ou bien vous retournez là-bas ?"

[Kasumi]

Kasumi s'était levé pour offrir son aide avant même que Martha n'ait fini de la lui demander. Il était ravi de pouvoir se montrer utile les rares fois où il était présent. Martha avait été plus que généreuse de les accueillir en cette période de grands bouleversements et c'était un bien faible retour des choses. Quant à sa question épineuse, il n'avait pas encore pu aborder la question avec Sylvia aussi prit-il soin de prendre quelques pincettes :

- J'ai des petites choses à finir au village mais je ne veux pas trop remettre mon dernier voyage pour installer les loups non plus. En quoi pourrais-je vous aider si je remets mon dernier trajet à après-demain ?

[Voyageuse]

" Oh, ce n'est rien d'urgent, vraiment. Si vous n'êtes pas là demain, ça peut attendre un autre jour. Mais à l'occasion.... j'ai du bois à rentrer pour l'hiver. Tout un tas qui attend en bordure de forêt. Bien sûr, Marco m'aide toujours à le rentrer, en même temps que le sien. Mais si vous êtes dans le secteur, ça irait sûrement plus vite à deux. Et j'me disais, comme il devrait faire enfin plus frais... parce que l'orage va péter ce soir, ça se sent, et ça va faire retomber un peu toute cette chaleur..."
Un coup d'oeil au ciel confirmait ses prévisions : un voile de nuage avançait à vive allure, en provenance de l'ouest.
" Bref... puisque le temps fraîchit, c'est le bon moment. Donc si dans les jours qui viennent, vous avez une demi-journée à nous consacrer, ça serait une aide bienvenue. Mais je répète, ça peut attendre quelques jours de plus si vous n'êtes pas là !"

[Kasumi]

Kasumi promit d'apporter son aide pour cette tâche que ce soit le lendemain s'il ne pouvait pas repartir immédiatement achever sa mission avec les loups ou à son retour dans le cas contraire. Au final, la décision dépendrait de la longueur et des conséquences de son entretien avec le père d'Yvan qu'il ne pouvait plus se permettre de repousser mais aussi de l'avis de Sylvia, restée étonnament silencieuse jusque-là. Il se doutait qu'elle n'était pas ravie de l'entendre parler de repartir aussitôt mais plus il attendait, plus il repoussait le moment de leur emménagement définitif.

[Voyageuse]

HRP : Marco est le père d'Yvan (comme l'a rappelé Sylvia quelques posts plus tôt -je savais que tu aurais oublié) ; c'est aussi le frère de Martha, à toutes fins utiles ; c'est lui qui les a accueillis à leur arrivée au village... Mais ça date de trop longtemps pour que tu te souviennes.
Notre rythme n'est plus adapté à ce genre de RP...

Sylvia ne fit aucun commentaire, et son expression restait trop neutre pour que Kasumi puisse en déduire quoi que ce soit. Elle savait, certainement, qu'il devait achever sa mission auprès des loups avant de songer à emménager, mais elle attendrait sans doute qu'ils soient seuls pour aborder le sujet.
Pour l'heure, il avait une brouette de légumes à décharger, et sa compagne n'allait certainement pas se proposer pour l'aider sous peine de s'attirer les foudres de leur hôtesse. Elle préféra offrir son aide à Martha pour la préparation du dîner -tâche nettement plus adaptée à son état.
Les deux femmes disparurent à l'intérieur de la maison, le laissant seul avec son chargement devant la petite porte qui donnait accès à la cave par l'extérieur. Il entendit la discussion reprendre à l'intérieur, d'un ton léger, et reconnut le rire de Sylvia.

[Kasumi]

Il n'avait aucune idée de la teneur de la conversation, mais il s'en moquait, même si elle était probablement à ses dépens. Entendre rire Sylvia suffisait à rendre son humeur légère et il entreprit de ranger les victuailles de son mieux. Il s'agissait là d'une activité toute simple à laquelle il pouvait s'adonner en laissant de côté les choix et les responsabilités qui lui pesaient encore. Il ne fut néanmoins pas long à en finir et à retourner vers la maison de Martha où une soirée paisible s'annonçait. Il serait temps de régler ses affaires dès le lendemain. Voir Marco, peut-être prendre des nouvelles de Mylène puis retrouver Première Neige et les loups. Ah, s'il pouvait fendre les airs comme le faucon de Sylvia, tout serait plus simple...

HRP : merci pour le rappel.

[Voyageuse]

La soirée fut aussi paisible que prévue. Il fut mis à contribution pour cuisiner, pour mettre la table, pour débarrasser, pour la vaisselle, tandis que Sylvia avait interdiction totale de s'activer... et semblait presque y prendre goût.
Ils allèrent se coucher tôt, pour profiter d'un peu d'intimité autant que pour permettre à Sylvia de se reposer. Il sentait surtout son soulagement d'être un peu seule avec lui : malgré la gentillesse de leur hôtesse, ils avaient besoin d'être chez eux...
" Demain... tu vois Marco, c'est ça ? Tu l'aides à faire le bois, tu en profites pour discuter... Et ensuite tu retournes à la cabane finir de tout préparer ? Ou tu pars voir la meute ? Je sais que ça va t'éloigner encore, mais plus vite tu auras fini, plus vite on sera chez nous... donc n'hésite pas. Je sais que tu veux me ménager, mais je n'en suis plus à quelques jours près. je sais que je t'aurai tout à moi ensuite..."

[Kasumi]

Comment avait-il pu se passer tant d'années de quelqu'un qui le comprenait si bien ? Kasumi savait qu'il n'avait pas besoin de répondre pour que Sylvia sache qu'elle avait visé juste. Il se sentait néanmoins le coeur plus léger sur ses objectifs à court terme. Il esquissa un sourire :

- Oui, il est temps d'en finir avec cette histoire : je vais retrouver Première Neige et tâcher de convaincre les loups de se déplacer. J'en aurai encore pour quelques jours. Mais je dois te confier une mission. Je vais te faire une petite liste de matériaux et d'outils qu'il me manque pour les réparations. Comme ça, je pourrai m'y mettre sans perdre davantage de temps à mon retour.

[Voyageuse]

Sylvia lui adressa un sourire lumineux.
" Ça marche ! Je te trouverai tout ce dont tu as besoin. Ça me fera une bonne raison pour bouger un peu d'ici..."
Elle se blottit contre lui avec un soupir d'aise.
" J'ai hâte d'être chez nous... Bonne nuit mon amour..."
Dans son état, la fatigue la faisait sombrer dans le sommeil en quelques battements de coeur.
Et Kasumi dut s'endormir très vite lui aussi, car le petit jour lui parut survenir quelques minutes seulement plus tard.
Sylvia dormait encore, et Martha s'affairait en cuisine. Il se sentait parfaitement reposé, plein d'énergie pour la suite de son programme.