[Lieu] Les Rocheuses du Dragon

[Galathée]

" Non. On a juste retrouvé le campement sans dessus dessous. Mais ça date d'avant la neige et tout est recouvert. Ce serait peut-être plus simple s'il n'y en avait pas."
Il haussa les épaules.
" De toute façon, ce n'est pas à nous trois qu'on se frotterait à ce qu'il risque d'y avoir dans les parages. On n'est pas fous."
Il sembla réaliser qu'il avait dit un mot de trop.
" Enfin. Sans vouloir vous manquer de respect."

[Voyageuse]

Astrée sourit plus largement.
" Hey, je ne suis ni folle, ni suicidaire, je vous assure. Juste trop curieuse, sûrement... mais capable de fuir très efficacement en cas de danger. Bien sûr, j'ai envie de comprendre ce qui s'est passé, et ça a sûrement un lien avec cette histoire de faille qui s'est ouverte. Mais je n'ai aucune intention de me frotter à quoi que ce soit venu d'Ombreterre s'il s'avère que tout ça vient bien de là-bas. Il faut juste qu'on vérifie s'il n'y a pas une autre explication à ce qui s'est passé, et que Kalju sonde la stabilité du sous-sol. Mais je le convaincrai de redescendre si on a le moindre indice confirmant qu'un danger est toujours présent. Ne vous faites pas de souci."
Ces paroles étaient certainement trop optimistes. Elle doutait de réussir à convaincre Kalju de quoi que ce soit, et elle n'était pas certaine de savoir se montrer aussi prudente qu'elle l'affirmait.

[Galathée]

Elle ne réussit en tout cas certainement pas à rassurer Jeroen, mais, comme les autres avant lui, il ne tenta pas de lutter, la salua et sortit pour rejoindre le reste du groupe sur le départ. Seul Kalju était encore à l'intérieur, auprès de Kimik. On entendait le vent souffler et quelques flocons de neige franchirent le seuil de la porte. A voir le matériel qui restait entassé dans la petite pièce obscure, soit ils avaient récupéré pas mal de choses dans le campement dévasté, soit ils avaient opté pour voyager au plus léger.

[Voyageuse]

Astrée se faisait presque davantage de souci pour les voyageurs contraints de redescendre à la va-vite, sans avoir pris de repos suffisant et sans guère de matériel, que pour elle-même et Kalju. Félicie, en particulier, allait en baver. Il aurait été tellement plus simple qu'ils acceptent d'attendre un peu que Kalju mène son enquête, et qu'ils redescendent tous ensemble...
Mais ils étaient libres d'opter pour le choix qui leur semblait le plus sage, et elle ne pouvait qu'espérer que tout se passerait bien pour eux.

Elle rangea rapidement ses propres affaires, et saisit délicatement Prince pour le glisser au chaud dans sa poche, en essayant de ne pas le réveiller. Elle avait envie de l'interroger sur ce qu'il s'était passé avec Dimitri lors du sauvetage, et en particulier de connaître la nature de la créature ailée qui l'avait ramené, de savoir s'il s'agissait bien de Dimitri transformé ou s'il avait trouvé l'aide d'un allié... mais tout cela devrait attendre le réveil de l'écureuil. Elle soupçonnait que les choses ne s'étaient pas passées aisément, vu les allusions de Dimitri, et irait peut-être s'en excuser auprès de lui lorsqu'elle en saurait davantage.

En attendant, ils avaient une enquête à mener.
" Kalju... Tu veux commencer par quoi ?"


HRP : bon, j'ai toujours rien compris au moment où elle est censée mémoriser de nouveaux sortilèges, je comprenais mieux l'ancienne version. Donc dis-moi : doit-elle aller méditer un peu dehors pour ça ? Ou considérer qu'elle l'a fait au réveil ? Ou attendre le lendemain matin ?

[Galathée]

HRP : elle ne l'a sûrement pas fait au réveil, donc oui, on peut dire qu'elle doit méditer un moment pour faire le changement.

Kalju revint vers elle, une fois satisfait du confort de Kimik.
" Hum. Il faut que je fasse le tour du site. Pour constater les dégâts. Trouver la source. Il fait toujours très froid dehors... La neige va me ralentir."
Il chercha son manteau et le remit, avant de s'emmitoufler dans une large écharpe. Il y avait apparemment des vêtements adaptés à l'hiver en surplus, des gants et des chapeaux, qui avaient dû appartenir à l'équipe de fouilles ou à son escorte. Ils ne les avaient manifestement pas emportés, qu'ils n'en aient pas eu besoin ou qu'ils n'en aient pas eu le temps.

[Voyageuse]

Astrée acquiesça.
" D'accord. Moi, je vais aller méditer un moment pour mémoriser quelques nouveaux sortilèges, notamment pour pouvoir nous nourrir tous les deux. Et même Dimitri s'il veut. J'ai juste besoin de m'installer dehors quelque part... Et ensuite, je te rejoindrai, je devrais réussir à suivre tes traces dans la neige."
Elle n'avait pas observé grand-chose des lieux la veille, trop préoccupée. Elle se souvenait qu'ils étaient sur une sorte de petite place. Elle devrait pouvoir s'adosser quelque part à un rocher quelconque pour sa séance de méditation.
Elle s’emmitoufla dans son manteau, son écharpe, ses gants, rabattit sa capuche sur son bonnet, et quitta la petite pièce, prête à affronter le froid.

[Galathée]

Et froid, il faisait. La petite place sur laquelle débouchait la porte était recouverte d'un bon pied de neige épaisse. Le ciel était sombre, masquant le soleil, et s'il ne tombait plus rien, pour l'heure, il ne fallait pas être élémentaliste pour deviner que les flocons retomberaient très bientôt. La bise, elle, soufflait toujours, sifflant dans les corridors de pierre noire. Même en plein jour, il était impossible de prendre la mesure du site : il était trop encaissé pour se laisser appréhender, l'horizon bouché par des roches taillées, effondrées, peut-être simplement tombées des hauteurs, pour certaines. La neige n'arrangeait rien, coiffant chaque roc d'un bonnet blanc. Les traces de ceux qui étaient sortis avant Astrée étaient encore visibles dans la neige, cependant : tout le monde s'était dirigé vers la gauche, mais là encore, il n'y avait pas moyen de voir au-delà.

[Voyageuse]

Elle partit vers la gauche, elle aussi, parce qu'il fallait bien se diriger quelque part. Les lieux étaient un fouillis dont elle avait du mal à se faire une idée d'ensemble. Il faudrait qu'elle songe à escalader la montagne, peut-être, pour y voir plus clair...
Elle songea à la chance que ce serait de pouvoir se faire pousser des ailes, et cette idée la ramena à Dimitri. Il faudrait qu'elle en sache plus. Et qu'elle lui parle, à l'occasion. Mais s'il y avait là un secret bien gardé, elle se surprit à être soulagée que Mathieu parte et ne risque pas de le découvrir.

Elle avait cependant plus important à faire que se questionner. Elle décida de s'éloigner des bâtiments ou de ce qui en faisait office, et de se chercher un recoin un peu abrité du vent, entre deux rochers, et si possible avec peu de neige, pour s'asseoir sur les talons et méditer. Évidemment, elle n'allait pas passer des heures à chercher le coin idéal, mais juste limiter l'inconfort autant que possible.

[Galathée]

Astrée n'eut aucun mal à trouver un petit coin abrité. Il n'y avait pas de "nature" à proprement parler, seulement du roc et de la terre battue. C'était même étrange : la végétation aurait dû reprendre ses droits sur ce site abandonné de longue date, mais il semblait n'y avoir que des lichens et des moisissures. Sans doute y avait-il là l'oeuvre de quelque magie ; Astrée était bien placée pour savoir que la vie s'installait même dans les endroits les plus hostiles.
Elle put s'installer sous une arche accidentelle, formée par un bloc tombé en travers de deux autres et profiter d'une alcôve où ni le vent ni la neige ne la dérangerait. Ce qui ne voulait pas dire qu'il ne faisait pas glacial.

[Voyageuse]

Mais elle avait appris depuis longtemps à faire abstraction du froid, du vent, et autres aléas climatiques, pour se plonger en transe lorsque c'était nécessaire.
Elle fit le vide en elle, et laissa son esprit s'emplir de la force de la Nature omniprésente autour d'elle, source de la rigidité et de la solidité des rocs comme des maigres étincelles de vie qui s'y enracinaient. Elle sentait la montagne alentour comme une présence tangible et bienveillante, et la neige n'était qu'un manteau doux et protecteur, qui deviendrait plus tard eau et source de vie. Elle se sentait parfaitement sereine, consciente d'être juste là où elle devait être, et de faire exactement ce que son cœur lui dictait. Elle devinait en elle la puissance de la Nature, force de vie et de mort, de création et de destruction, et y puisa, d'instinct, les pouvoirs qui lui seraient utiles.

Elle rouvrit les yeux un certain temps plus tard, s'efforçant de revenir au moment présent. Elle caressa Prince dans sa poche, machinalement, en se demandant s'il était réveillé et s'il se souvenait des événements de la veille.


HRP : sorts de druide mémorisés : baies nourricières, onde de choc, enchevêtrement, brouillard, détection de la magie (à la place de détection des poisons et maladies)

[Galathée]

Sous toute cette Nature rayonnante, Astrée avait quand même pu percevoir une pulsation différente, sauvage mais d'une autre manière, affleurant dans le site sans y être complètement. Elle se souvenait que Maximilien, l'archéologue croisé sur la route de la Lorien, lui avait parlé d'une magie se défiant des lois ordinaires de la Nature, renversant le flot des cours d'eau, le pouvoir des vents, et la croissance du vivant. Astrée n'était pas suffisamment versée dans les arcanes pour la comprendre ou en mesurer la force, mais elle pouvait la percevoir, ne fut-ce qu'au travers de la résistance qu'elle lui opposait. Une véritable communion devrait attendre qu'elle quitte le site, mais sa connexion avec la nature était suffisamment forte pour qu'elle ait pu se ressourcer.
Quand elle émergea de son songe, Prince l'écureuil était réveillé, assis sur son genou, se nettoyant les oreilles. S'il avait été blessé, cela ne se voyait plus. Mais il lui communiqua clairement qu'il avait faim et qu'elle était priée d'y remédier rapidement.

[Voyageuse]

Astrée caressa doucement l'écureuil et remisa à plus tard ses interrogations sur la nature de cette force dont elle avait senti l'existence. Interrogations vaines auxquelles elle n'aurait certainement jamais de réponse, à moins d'avoir l'occasion d'échanger avec un druide expérimenté sur ce sujet... et encore. Elle soupçonnait un lien avec l'Ombreterre, d'une façon ou d'une autre, et se demandait si Maximilien avait pu en savoir davantage. Et ce qu'il était devenu....
Elle revint vers le bâtiment qui les avait abrités pour la nuit, espérant trouver quelques restes du petit déjeuner pour Prince, et peut-être même pour elle, histoire d'avoir une dernière portion de nourriture ordinaire avant de devoir se contenter de baies magiques.

[Galathée]

La pièce n'avait guère changé : il restait de quoi petit-déjeuner, pour l'un et pour l'autre. Les rations de nourriture ordinaire avaient été entreposées contre un mur et il restait de quoi tenir deux ou trois jours, vu qu'ils n'étaient plus que deux, peut-être trois si Dimitri décidait de se montrer. Ce qui n'était pas certain : difficile de savoir ce qui appartenait à qui dans le fatras d'équipement qui gisait dans la salle. Kalju était sorti mais Kimik les accueillit d'un mugissement étouffé. Il allait falloir trouver de quoi la nourrir, elle aussi, mais sans doute les baies magiques feraient-elles l'affaire.

[Voyageuse]

Etant donné le manque de végétation dans les parages, nourrir Kimik pouvait s'avérer problématique. Mais Astrée ne désespérait pas de trouver un bâtiment ayant fait office d'écurie et où subsisterait un peu de fourrage. Elle décida d'attendre d'avoir exploré les lieux avant de recourir à la magie.
Elle déjeuna tranquillement, et laissa Prince grignoter ce qui lui faisait envie. Ensuite, elle se mettrait à la recherche de Kalju pour lui proposer son aide... Mais elle pouvait perdre quelques minutes de plus, et s'autorisa à assouvir d'abord sa curiosité en demandant à Prince s'il se souvenait de la créature ailée qui l'avait transporté.

[Galathée]

C'était une grande créature ailée, hippogriffe ou griffon, mais affolé, Prince n'en avait pas vu grand chose. Emporté dans le ciel, à grande vitesse, il avait vu Eyri et son cerf rapetisser sous lui. Par réflexe, pour échapper aux serres qui lui meurtrissaient les flancs, il s'était métamorphosé en abeille. Mais si haut, il faisait glacial et le vent sifflait avec violence. La petite abeille, cramponnée à son ravisseur, n'avait pas pu prendre le risque de s'en détacher. Le froid l'avait engourdie peu à peu et... c'était tout. Il n'avait pas de souvenir de ce qui s'était passé ensuite, jusqu'à son réveil près d'Astrée, bien au chaud. Il s'était manifestement transformé en écureuil à un moment ou un autre, mais il ne savait plus quand et comment. Il n'avait pas vu Dimitri, pas vu Eyri ou son cerf, ou alors cela s'était perdu dans sa conscience engourdie par l'hiver. Les abeilles et les écureuils hibernent, Astrée le savait bien, ils n'étaient pas adaptés à pareilles températures, et c'était peut-être déjà miraculeux que Prince ait survécu.

[Voyageuse]

Tout cela ne lui apportait pas la moindre information susceptible de répondre à sa curiosité. Il y avait manifestement un lien entre Dimitri et la créature ailée, mais elle ne savait pas s'ils étaient une seule et même entité -elle pouvait imaginer que Dimitri ait un artefact quelconque lui permettant de se transformer- ou si l'une était le compagnon animal de l'autre, ou assimilé. Elle décida que la seconde option était la plus probable, mais elle n'en saurait pas plus avant de revoir le mercenaire, si toutefois elle le retrouvait. Il lui suffisait pour cela de retrouver ses traces dans la neige, tant que celle-ci ne se remettait pas à tomber. Mais elle devait d'abord rejoindre Kalju pour voir comment elle pouvait lui être utile.
Elle reposa Prince au chaud dans sa poche, après une dernière caresse, et ressortit dans le froid à la recherche du génasi -et, si l'occasion se présentait, des traces de Dimitri.

[Galathée]

Il avait recommencé à neiger, comme prévu. Les flocons étaient encore légers, ne comblant pas les traces déjà dessinées dans la neige. Celles de Kalju étaient parties vers la droite, le reste du groupe — Dimitri compris, probablement — vers la gauche. Il était difficile de faire sens de ces dernières : ils avaient tracé un chemin unique dans la neige, profitant chacun de la tranchée ouverte par les précédents, et toutes leurs empreintes se recouvraient. Suivre la piste de Kalju n'était pas très compliqué, mais le génasi avait déjà parcouru un bon bout de chemin dans le dédale des roches et elle ne le retrouva qu'après une bonne dizaine de minutes de marche rapide. Il était presque à la limite du site, du côté où ils étaient arrivés la veille. On distinguait, sur le plateau, des taches plus sombres, sans doute les trolls. Ils paraissaient plus nombreux que la veille mais sous la neige, à pareille distance, il était difficile de les distinguer des rochers.
Kalju accueillit Astrée d'un sourire las.
" Je suis soulagé que tu m'aies retrouvé. A présent, je suis certain que nous pourrons retrouver l'abri, même si mes traces ont disparu. Mais à ta question à venir, la réponse est non. Le site est tellement perturbé qu'il m'est très difficile de percevoir quoi que ce soit. Tous ces rochers sont... déplacés. Je ne sais pas comment le dire autrement. Déplacés."

[Voyageuse]

Astrée hocha la tête.
" J'ai senti en méditant la présence d'une force extérieure à la nature. Je suis incapable de t'en dire davantage, je ne sais pas ce dont il s'agit. Et l'archéologue que j'avais croisé m'avait parlé d'une magie présente par ici, une magie bizarre, qui bouleversait les lois de la nature."
Elle fronça les sourcils, en s'efforçant de se remémorer la conversation avec Max, sans grand succès.
" Il me semble qu'il mentionnait une histoire de magie drow et de conjonctions avec des astres, et un lien avec le niveau du lac, qui rendait parfois le site inaccessible. Je n'y ai rien compris. Mais quand tu dis que les rochers ont été déplacés... Tu as l'impression que c'est quelque chose de très récent ?"

[Galathée]

" Récent, c'est un grand mot, à l'échelle de la roche... dit Kalju, pensif. Donc, non. La plupart de ces roches... sont ainsi depuis longtemps. Mais pas toutes. Certaines se sont affaissées plus récemment, mais elles sont peu nombreuses... et dispersées ça et là. Les trouver, surtout avec la neige, va prendre du temps. Beaucoup de temps."
Il jeta un oeil autour d'eux, mais la pierre et la neige offraient un décor encaissé, noir et blanc, presqu'irréel.
" La magie, je ne la perçois pas du tout. Mais ce n'est pas mon registre."

[Voyageuse]

Astrée était songeuse.
" Comment tu peux savoir quelles roches ont bougé ? Il faut que tu les touches ? Ou est-ce que c'est quelque chose qu'on pourrait voir à distance si on trouvait un point de vue plus élevé, avec une vue d'ensemble du site ? En fait... Je ne comprends pas vraiment ce que tu cherches, ce que tu espères trouver... Et je ne sais pas comment t'aider."

[Galathée]

" Tu ne peux pas m'aider... et la chose est invisible à l'oeil nu. C'est dans la disposition... les angles... et le ressenti. Ici, il y en a une. Celle-là."
Il désigna un rocher massif, retenu en diagonale par un autre, tous deux gris sombre, marbrés de veinules plus claires, gris bleuté, et couverts de neige.
" Mais je ne sais pas ce qui l'a ébranlée : un mouvement dans le sol, quelqu'un, cette magie dont tu parles... Peut-être que si j'en trouvais davantage, rassemblées..."
Il parut un moment désemparé.
" Il faudrait dessiner un plan, pour bien faire. Cela me permettrait de voir exactement où sont placées les roches qui ont bougé... peut-être que ça donnerait quelque chose."

[Voyageuse]

" Pour faire un plan, le plus simple serait peut-être de grimper là-haut pour voir tout le site..., fit Astrée en désignant les montagnes qui les surplombaient. Ou peut-être que Dimitri pourrait nous aider. Il doit connaître les lieux."
Et surtout, il pouvait utiliser la créature ailée qui avait ramené Prince. Elle leva les yeux vers le ciel, espérant l'apercevoir, mais consciente que c'était très improbable.
" Je peux essayer de le trouver... et sinon, je peux escalader la paroi pour voir les choses d'en haut et te dessiner un plan. Mais je suppose qu'il faut que tu voies par toi-même... Et tu ne peux le ressentir qu'en les voyant de près ? Est-ce que ça t'aiderait si je te fais un plan global vu d'en haut, pour que tu y positionnes tes rochers ? Ou est-ce que tu préfères qu'on explore le terrain et qu'on le dessine au fur et à mesure ?"

[Galathée]

" Cela m'aiderait sûrement d'avoir un plan global des lieux... Je dois approcher les pierres pour percevoir ce qu'il en est mais j'imaginais dessiner le plan au fur et à mesure... C'est vrai que ce n'est pas forcément pratique."
Il poussa un bref soupir, regarda la montagne.
" Mais ça doit être dangereux de monter par là, par ce temps, et c'est hors des limites des glyphes de protection... Le faire depuis le sol est sûrement plus long, mais plus sûr."

[Voyageuse]

Astrée acquiesça, songeuse.
" C'est en-dehors des glyphes, sûrement. Mais au pire, je peux me faire panthère pour grimper, ça ne me prendra pas très longtemps et je peux revenir très vite en cas de pépin. Par contre, je dois être revenue en moins de deux heures... Et je ne sais pas si j'arriverai à dessiner de mémoire. Ou je peux essayer de trouver Dimitri, c'est sans danger mais plus aléatoire : je ne sais pas s'il voudra nous aider."
Elle secoua la tête.
" Bon. Je te propose qu'on se sépare un moment. Je vais essayer d'obtenir un plan global. Pendant ce temps, histoire de ne pas perdre de temps, tu commences à dessiner un plan de ce que tu vois. Si je n'arrive à rien de mon côté, je viendrai te prêter main-forte. Qu'en dis-tu ?"

[Galathée]

" Je ne suis pas certain que dessiner va être très facile dans ces conditions." murmura Kalju, un peu maussade.
La neige et le vent ne faisaient certes pas bon ménage avec le parchemin. Mais il y avait moyen de s'abriter, ici et là, dans le chaos de roches.
" Mais ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix. Faisons ça, oui."
Il lui fallait cependant d'abord retracer leur chemin à l'envers, car le génasi n'avait pas ce type de matériel sur lui.

[Voyageuse]

" Si tu veux juste mémoriser les emplacements et attendre que je t'amène un plan, ou de quoi le dessiner, tu peux aussi rester là, c'est comme tu préfères. Moi, je vais commencer par chercher Dimitri."
Si elle retrouvait le mercenaire, et s'il voulait bien coopérer, elle gagnerait un temps fou et éviterait d'avoir à se transformer dans le froid -la saison n'étant pas vraiment adaptée à ce genre de chose. Encore fallait-il qu'il soit encore dans les parages... Mais elle réussirait peut-être à repérer ses traces.

[Galathée]

Kalju préféra rebrousser chemin et ils retournèrent ensemble jusqu'à leur abri, qu'ils retrouvèrent en grande partie grâce au bon sens de l'orientation d'Astrée. Leurs traces terminaient de disparaître sous une nouvelle couche de neige. Le ciel s'était assombri comme s'il faisait nuit et lorsqu'ils entrèrent dans la pièce taillée dans la roche, il y eut un tel contraste de température qu'ils en suffoquèrent un instant. Kalju se mit en quête de parchemin dans le fatras d'équipement — il faudrait sûrement, à leurs heures perdues, qu'ils en fassent un semblant d'inventaire et de rangement — tandis qu'Astrée ressortait pour chercher la piste de Dimitri. Il ne restait plus rien des traces qu'avaient laissées Kalju plus tôt, mais on devinait encore la tranchée tracée par le groupe plus imposant qui avait quitté le site. Sans doute Astrée pouvait-elle la suivre : il n'y avait eu, à son souvenir, aucune autre piste quittant l'abri.

[Voyageuse]

Astrée suivit donc la tranchée. Tous les pas devaient aller dans la même direction, a priori, sauf la piste de Dimitri qui devait s'en écarter à un moment ou un autre. Et même si la neige avait recommencé à tomber, elle espérait détecter une légère différence de niveau, quelques traces presque effacées. Sans compter qu'il pouvait avoir laissé des traces plus récentes aux alentours.
Bien sûr, il pouvait aussi avoir précédé le petit groupe pour vérifier que la voie était libre, et ne s'écarter de la "tranchée" que loin au-delà des glyphes. Elle songea qu'elle aurait probablement agi ainsi à sa place, en espérant trouver du ravitaillement sur le chemin du retour... Mais elle n'allait pas s'avouer vaincu avant même d'avoir commencé ses recherches.

[Galathée]

Elle ne trouva rien. Deux fois, il lui sembla qu'une nouvelle piste s'écartait du chemin principal, mais chaque fois, elle la perdit au bout d'une vingtaine de mètres laborieux dans une neige profonde et humide qui lui montait jusqu'aux genoux. Peut-être était-ce le vent, qui avait tracé son propre parcours en dispersant les flocons. Peut-être était-ce le niveau du sol en dessous, ou sa température, qui lui jouaient des tours. Toujours est-il qu'elle finit par suivre la piste jusqu'aux limites du site, repéra les rochers jaunes qui signalaient les glyphes, et se trouva face à un chaos de rochers blanchis, grimpant en pente assez raide vers le nord. Vu les conditions climatiques, ses yeux ne percevaient pas le passage à plus de quelques toises. Elle pouvait décider de quitter la protection des ruines, ou rebrousser chemin.

[Voyageuse]

Elle décida de rebrousser chemin. Si elle voulait s'aventurer au-delà des glyphes, elle avait intérêt à être sous forme animale pour fuir plus rapidement. Et pour se transformer, elle préférait s'organiser pour se déshabiller et se rhabiller à l'abri, idéalement là où ils avaient leurs affaires.
Mais elle savait que son temps était compté sous forme animale. Elle pouvait en profiter pour utiliser son odorat et chercher à nouveau la piste de Dimitri dans le campement, mais elle ne devrait pas s'éterniser si elle voulait avoir le temps de grimper au-dessus du campement pour observer le site dans son ensemble. Et pour mener à bien ce projet, encore fallait-il que la neige ne bouche pas trop sa visibilité.
Elle observa donc attentivement la montagne au-dessus d'elle : si elle la voyait nettement, alors elle saurait qu'elle pourrait voir le site depuis là-haut. Sinon, elle lancerait un sortilège de druidisme pour connaître l'évolution des conditions météorologiques avant de rejoindre leur cabane pour se transformer.