[Lieu] Les Rocheuses du Dragon

[Galathée]

Elle n'entendit rien sinon le souffle du vent, qui se faisait parfois plus sifflant lorsqu'il s'introduisait dans l'ouverture entre les rochers. Puis elle se pencha pour regarder sous la pierre écroulée. Le passage était sombre sur une dizaine de mètres, mais la lumière surgissait ensuite, aveuglante, signe qu'il y avait un espace dégagé — et enneigé — au-delà de l'allée couverte. Il ne serait pas possible d'en savoir davantage sans aller jusque là... ou envoyer quelqu'un en reconnaissance.

[Voyageuse]

Elle avait envisagé de se transformer en animal si elle avait découvert un long couloir sombre sans la moindre source de lumière. Mais ce ne serait apparemment pas nécessaire : on y voyait suffisamment clair. S'il y avait eu ici un bâtiment, son toit s'était écroulé. Ou peut-être n'était-ce qu'une simple allée couverte.
Il ne lui semblait pas y avoir ici le moindre danger. Mais par prudence, elle demanda à Prince s'il voulait aller y jeter un oeil le premier, de préférence sous sa forme d'abeille, plus discrète -même si c'était tout à fait relatif : les elfes avaient le regard acéré.

[Galathée]

Prince n'en avait aucune envie, mais il accepta. En écureuil, cependant : la perspective d'être gelé sous forme d'abeille ne l'enchantait guère et sa confiance en la capacité d'Astrée à lui venir en aide si les choses tournaient mal était quelque peu limitée, depuis ses déboires de l'avant-veille. Mais il promit d'être discret et se faufila le long des rochers en les escaladant avec dextérité. Astrée le perdit de vue — il faisait trop noir — mais elle conserva aisément son contact mental avec la petite créature. Elle l'aperçut ensuite, sa silhouette se découpant sur la lumière, tête en bas, au bout du tunnel. Il partagea avec elle ce qu'il voyait : un cercle de neige menant jusqu'à une nouvelle ouverte dans la roche, dans le flanc de la montagne, cette fois. La neige semblait dérangée, comme si plusieurs personnes l'avaient arpentée, ou une seule qui aurait fait beaucoup d'allers-retours. Mais il n'y avait personne, pas un bruit, pas une odeur.

[Voyageuse]

C'était sans doute par là que les archéologues avaient disparu. Elle ne pouvait pas en être certaine, bien sûr. Elle songeait que les traces ne devaient pas leur appartenir : ils avaient disparu avant la première chute de neige. Ces traces étaient postérieures. Il pouvait s'agir des mercenaires, cherchant les disparus. Ou de Kalju, qui aurait fait plusieurs allers-retours, mais elle ne voyait guère pourquoi. Il pouvait s'agir d'autres créatures, elfes noirs ou autres, venues des profondeurs. Ou encore d'autre chose. Mais s'il s'agissait de créatures venues des profondeurs, alors elles pouvaient revenir...
Elle demanda à Prince de faire prudemment le tour de la flaque de neige, aussi discrètement que possible, et de s'approcher de l'ouverture dans le flanc de la montagne pour tenter de voir à l'intérieur. Elle vérifia machinalement que personne n'approchait derrière elle : les traces, après tout, pouvaient dater du jour même....

[Galathée]

Personne n'approchait derrière elle, sauf le vent sifflant, qui prenait de la vitesse dans le couloir rocheux avant de déboucher dans l'espace découvert en hululant. Prince resta agrippé aux rochers pour contourner l'espace découvert, bondissant de l'un à l'autre pour ne pas toucher le sol, et atteignit sans peine l'ouverture dans la roche : Astrée devina un remblai en contrehaut, comme une sorte de toit naturel, avant l'ouverture. L'écureuil se pencha par l'ouverture mais n'y vit goutte : créature diurne, sa vision dans le noir était limitée et il n'y avait aucune source de lumière à l'intérieur. Cela semblait se prolonger sur un couloir étroit, au moins sur les quelques premiers mètres.

[Voyageuse]

Astrée hésita. Il ne semblait pas y avoir de danger... Mais elle se méfiait, cependant. C'était presque trop facile. Quels que soient ceux qui avaient emmené les archéologues, et peut-être Kalju, auraient-ils laissé une ouverture évidente sans protection ? Certes, il fallait une sacré dose de chance pour tomber dessus dans ce dédale...
Même si Prince ne décelait aucune présence, peut-être y avait-il un glyphe, ou au moins un sortilège d'alarme, à l'entrée. A la réflexion, elle imaginait assez bien les elfes noirs placer des glyphes un peu partout pour accueillir les intrus. Et même des siècles plus tard, ils pouvaient encore être actifs. Elle se demandait si un sort de détection de la magie pouvait les détecter.
Tout en réfléchissant, elle se glissa dans le tunnel pour s'approcher, à son tour, de cette plaque de neige. Elle voulait voir les traces de ses propres yeux, et chercher s'il y avait un endroit où dissimuler ses affaires. Car si elle décidait d'explorer le tunnel, il était plus sage de se transformer : une lumière serait peu discrète.

[Galathée]

Elle parvint en bordure de l'espace de neige. C'était un cercle irrégulier, d'environ trois toises de diamètre, bordé de pierres dressées, certaines toujours d'aplomb, d'autres renversées ou brisées. Elles avaient cependant dû, autrefois, tenir toutes droites mais le temps et les intempéries avaient fait leur oeuvre. Astrée en compta onze mais il en manquait une sur la droite. Ou alors il n'y en avait jamais eu, impossible de le savoir. Certaines des pierres paraissaient plus propres et plus lisses que d'autres, comme si on les avait récemment frottées. Les traces qu'avait vues Prince étaient loin d'être de nettes empreintes. La neige les masquait partiellement mais il y avait des dénivelés, des bosselures et des creux, des endroits où elle paraissait plus tassée qu'à d'autres. Il était possible, cependant, que ce soit le sol en dessous qui était inégal, et non la surface de neige. Le surplomb au-dessus de la porte pouvait aussi jouer avec la chute de neige. Difficile de le déterminer.

[Voyageuse]

Elle pouvait imaginer qu'une équipe d'elfes noirs soit venue explorer les lieux, lustrant au passage certaines colonnes, en laissant des traces recouvertes par la neige, la nuit précédente. Ou alors, les archéologues avaient nettoyé certaines colonnes pour les examiner, avant de s'enfoncer dans le tunnel souterrain pour n'en jamais ressortir... mais les traces n'étaient pas les leurs. On pouvait aussi, de façon très pragmatique, supposer qu'il n'y avait pas de traces, que le sol était simplement inégal, et que certaines colonnes étaient tellement lisses que la poussière et la mousse n'y adhérait pas ; dans ce cas, il était fort possible que personne ne soit passé ici depuis des lustres...
En réalité, il lui était impossible de conclure quoi que ce soit de ses maigres observations. Mais des personnes avaient été attaquées et avaient disparu, et la prudence recommandait de tenir compte de la première option : la possible présence d'elfes noirs.
Elle décida de contourner l'espace dégagé par la gauche, en longeant les colonnes, et en effaçant ses empreintes trop nettes. Une fois à proximité de l'ouverture, elle lancerait un sort de détection de la magie. Même s'il ne lui apprendrait sans doute pas grand-chose.

[Galathée]

Il ne lui apprit effectivement rien. Prince en profita pour regagner son épaule, puis la capuche de son manteau. Comme l'écureuil le lui avait appris, on n'y voyait goutte à l'intérieur. Les quelques premiers mètres semblaient de pierre nue, mais il était difficile de savoir si les parois étaient nues ou ornées, si le couloir se prolongeait, jusqu'où et vers quoi. Un animal doté d'une meilleure vision nocturne se débrouillerait sans doute mieux, mais en l'absence de lumière, même l'acuité d'un loup se réduisait rapidement à rien.

[Voyageuse]

Astrée décida très vite qu'il lui fallait se transformer. Elle n'était pas arrivée jusqu'ici pour faire demi-tour : cela ne rimerait à rien. Sa seule hésitation était de choisir en quel animal. Un loup ou une panthère n'étaient pas très discrets et leur vision serait limitée, mais ils étaient capables de se défendre. Un rat serait plus discret, et y voyait mieux dans l'obscurité, mais était moins adapté au froid. Il fallait espérer que celui-ci soit moins vif sous terre... Mais elle ne comptait pas s'éterniser, juste faire une reconnaissance : si elle était assurée qu'il ne s'y trouvait aucun elfe noir, elle pourrait revenir avec une source de lumière.
Elle creusa un trou dans la neige, à la périphérie de la zone dégagée, pour y dissimuler ses armes. Puis en creusa un autre, plus près de l'entrée, sur la gauche, pour y dissimuler ses vêtements dans son sac, et ses bottes, les recouvrant soigneusement de neige. Elle avait décidé de tenter de se transformer en gardant une légère tunique sur elle, doutant de parvenir à garder l'ensemble de ses vêtements. Si elle échouait et que sa tunique restait tunique, elle s'efforcerait de la cacher sous la neige.

Astrée --> transformation en rat

Restait le problème de Prince : elle lui suggéra de se faire abeille et de s'accrocher à elle.

[Galathée]

Elle n'eut pas de difficultés à se faire rat et à conserver sa tunique au cours de la métamorphose. Il ne lui resta plus qu'à pénétrer dans le tunnel. Il mesurait environ deux toises avant de bifurquer vers la droite et de donner dans une petite pièce nue, ronde, sans la moindre issue. Il n'y avait rien dans cet espace, pas de signes d'un passage récent, pas de traces particulières, juste la pierre, le silence et les ténèbres.

[Voyageuse]

Astrée déboucha dans la pièce avec une certaine déception. Elle avait cru voir des traces de passage dans la neige, et ne s'attendait absolument pas aboutir à un cul-de-sac. Peut-être ces traces supposées n'en étaient-elles pas... ou peut-être y avait-il une autre issue à cette pièce, un passage secret. Cela ne rimait à rien de creuser un tunnel pour aboutir à une seule pièce... Mais s'il y avait une issue, elle ignorait comment la trouver.
En réfléchissant, elle songea que si les disparus étaient passés par là, elle aurait dû trouver des traces de sang séché. Un rat devait sentir ce genre d'odeur. Elle décida de chercher encore un peu, de faire le tour de la pièce en flairant l'air et en observant mieux le sol et les parois. Mais sans guère d'espoir.

[Galathée]

Il n'y avait aucune odeur de sang... Juste la poussière, ancienne, la neige que le vent soufflait parfois vers l'intérieur, un vague relent d'humidité, et peut-être autre chose, de plus âcre, mais qui n'évoquait rien à Astrée et rien au rat. Peut-être était-ce le parfum d'un visiteur, mais il était en tout cas parti et n'avait rien laissé derrière lui. La salle avait sans doute été occupée autrefois, des siècles plus tôt, lorsque les ruines n'en étaient pas. Mais aujourd'hui, ce n'était plus rien d'autre qu'un trou inhabité.

[Voyageuse]

Elle se dirigea vers la sortie, dépitée. Il n'y avait rien ici... Il ne lui restait donc plus qu'à reprendre le chemin de l'abri où devait l'attendre Kimik, en effaçant soigneusement toutes les traces qu'elle avait pu laisser. Elle avait fait ce qu'elle pouvait, et elle ne pouvait tout de même pas passer la nuit dehors. Après tout, il pouvait y avoir du danger.
Elle resta sous forme de rat jusqu'à être de retour sur la petite place dégagée. Elle comptait écouter attentivement, et flairer l'air autour d'elle, pour être sûre qu'il n'y avait personne, avant de se retransformer et de récupérer ses affaires.

[Galathée]

Il n'y eut pas davantage de surprises lors de son retour vers l'air libre. Quand elle déboucha sur l'espace dégagé, elle nota que la neige avait recommencé à tomber. Le rat pourrait aisément se creuser un tunnel sous la neige, au prix de pattes gelées, peut-être, mais ces bestioles étaient résistantes, tandis que l'humaine devrait se frayer une nouvelle tranchée. Il n'y avait pas d'odeur nouvelle, juste la sienne, très perceptible, signe que n'importe quel animal doté d'un peu de nez pourrait la suivre sans se soucier de traces visibles. Personne n'avait touché à ses tas, à gauche et à droite de l'entrée.

[Voyageuse]

Elle se retransforma à l'entrée du tunnel, en frissonnant. Elle se hâta de récupérer son sac sous la neige et d'enfiler ses vêtements, sans parvenir à se réchauffer efficacement. Elle rêvait d'un bon feu. Mais un petit feu était plus prudent, juste de quoi faire bouillir de l'eau pour un thé : si quoi que ce soit venait hanter les lieux, il ne fallait pas que la fumée puisse le guider jusqu'à elle. Sa propre odeur était déjà bien trop perceptible à son goût.
Elle n'avait plus qu'à retraverser l'espace dégagé et l'allée couverte, puis à regagner ses pénates. Elle continuerait à rester à l’affût du moindre indice, le long du trajet, mais sans y croire. La chute de neige lui permettait de se contenter d'une dissimulation sommaire de ses traces. Et puisque la neige masquerait son passage, elle comptait en profiter pour traverser l'espace dégagé sans le contourner, histoire de sentir si vraiment le sol était irrégulier sous ses pieds. Ces traces continuaient à l'intriguer.

[Galathée]

Rhabillée, équipée, Astrée reprit donc le chemin de l'allée couverte, cette fois en traversant l'espace découvert. La neige semblait avoir été dérangée, mais ce n'était pas clair qu'il s'agisse de traces de pas. L'auvent de pierre qui coiffait l'ouverture était hérissé de stalactites et il n'était pas impossible qu'une partie des irrégularités soient dues à des gouttes d'eau, mais certaines zones étaient complètement tassées, d'autres beaucoup moins, et à certains endroits, la couche de neige semblait n'avoir que quelques pouces.
Examinant la surface, la jeune femme se déplaça lentement, attentivement... et soudain, le sol céda sous ses pieds. La chute fut brutale, imprévisible, et il lui fut impossible de se raccrocher à quoi que ce soit. Elle tomba violemment, de plusieurs mètres, et atterrit sur le dos, à moitié sonnée. Au-dessus d'elle se dessinait le trou blanc du ciel. Une certaine quantité de neige était tombée, glaciale, avec elle, et avait sans doute amorti sa chute.

[Voyageuse]

Le choc lui coupa brutalement le souffle. Elle poussa un gémissement de douleur et se redressa lentement, se frottant le bas du dos avec une grimace. Elle songeait qu'elle aurait dû se méfier, deviner qu'il pouvait y avoir un complexe souterrain, et, puisqu'il semblait y avoir un plafond effondré, deviner que le sol pouvait s'effondrer lui aussi... mais non, en réalité, elle ne pouvait pas le prévoir : elle s'était d'ailleurs promenée sans méfiance toute la journée dans le complexe. Il était inutile de se faire ce genre de reproche.
Elle tourna sur elle-même, lentement, pour observer ce qui l'entourait, et accessoirement déterminer s'il y avait un moyen simple de remonter sur le plancher des vaches. Mais elle comptait d'abord explorer les lieux -si toutefois il y avait quoi que ce soit à explorer.

[Galathée]

Même si elle n'avait rien de cassé, Astrée comprit rapidement que la douleur ne passerait pas en quelques minutes : toute sa carcasse avait été ébranlée par la chute et elle avait la vision un peu floue. Le conduit au-dessus d'elle se résumait à un puits de lumière, qu'elle ne pourrait atteindre aisément, en tout cas sous forme humaine. Un animal plus léger, aux griffes acérées, comme un rat ou un écureuil pourrait cependant l'escalader sans trop de difficultés, en grimpant le long des murs. Une bête plus grosse, comme un loup ou une panthère, en serait par contre incapable.
Pour le reste, elle était dans un couloir, qui partait sous le complexe d'un côté, et retournait vers la montagne de l'autre. Les deux extrémités étaient obscures, de pierre noire, sans traces de passage récent, mais dans le même temps, le sol était luisant, sans poussière, peu propice à se marquer d'empreintes.

[Voyageuse]

Astrée choisit d'y voir la main de Tymora plutôt que celle de Beshaba. Puisqu'elle était tombée là, elle allait donc en profiter pour explorer un peu les lieux. Peut-être trouverait-elle de traces de Kalju ou des archéologues ? Ensuite, elle pourrait toujours ressortir en se transformant en rat, quitte à revenir chercher ses affaires plus tard avec une bonne corde. Il n'y avait pas d'urgence.
Mais elle avait mal et ne voulait pas gaspiller sa magie sans nécessité, surtout dans ces circonstances. Elle décida donc d'attendre quelques minutes assise sur place, le temps de reprendre ses esprits, son souffle. Elle avait du baume pour les contusions dans sa sacoche de soins, mais idéalement, il faudrait une bonne nuit de sommeil pour que son organisme récupère. Malheureusement, cela devrait attendre encore un peu...

Une fois que sa vue serait moins trouble, elle partirait à la recherche de traces, en privilégiant d'abord la direction du complexe. Elle songeait que les archéologues avaient dû être emmenés côté montagne, mais pas forcément par ce couloir : elle devait découvrir par où ils étaient entrés et suivre leurs traces. Et puis, Kalju pouvait être encore sous le complexe.
Sa principale inquiétude était de devoir le faire sous forme humaine, et donc de devoir créer une flamme visible de loin. Et elle espérait ne pas déclencher de glyphe ou autre mécanisme de défense.

[Galathée]

Astrée, encore percluse, put se mettre debout. Une fois la flamme créée au creux de sa paume, elle put s'enfoncer sous le complexe. Le couloir se poursuivait, pierre luisante, nue, sur de longues toises. De temps en temps, elle notait une rune inscrite dans la pierre, parfois complexe et enluminée, parfois réduite à quelques traits gravés. Toutes paraissaient anciennes, mais sous terre, elles étaient nettement moins usées que celles qui parsemaient les ruines à l'extérieur. Par contre, en matière de traces, il n'y avait absolument rien. Le sol humide était un peu glissant par endroits, il y avait des flaques là où l'eau avait percolé au travers de la pierre, et Astrée devait surveiller où elle posait les pieds.
Reflet incertain de ce qui existait au-dessus, son tunnel se divisa bientôt en trois... et elle se retrouva face à une première décision.

[Voyageuse]

Astrée observa la bifurcation d'un air incertain, sans noter le moindre indice l'encourageant à privilégier une direction plutôt qu'une autre. Elle se demandait si l'un des tunnels menait sous le lac et rejoignait l'île, et s'il était prudent de vouloir aller voir dans cette direction. Évidemment, non, tout comme il n'était pas très prudent de se promener par ici. Il lui semblait avoir entendu dire que les archéologues eux-mêmes ne comptaient pas explorer sous terre. Bien sûr, elle prenait ses précautions, et masquait de son mieux la lueur de sa flamme vers l'avant, la laissant briller juste assez pour voir où elle mettait les pieds et chercher des traces sur le sol. Mais s'il y avait le moindre elfe noir dans les parages, elle risquait d'être repérée. Malheureusement, sa forme de rat, bien plus adaptée, ne pouvait durer qu'une heure... et elle en avait besoin pour ressortir.
Elle opta, au hasard, pour la droite. Après deux pas, elle se retourna brièvement pour mémoriser l'aspect de l'intersection, pour ne pas se perdre au retour, puis elle décida de laisser une minuscule marque au ras du sol avec son couteau, sur le mur de gauche, pour indiquer la direction d'où elle venait.

[Galathée]

La marque était plus que nécessaire : dans la pénombre, vu ce qu'elle parvenait à distinguer de l'environnement, il était plus que probable qu'elle ne reconnaîtrait jamais cette intersection juste en la voyant. D'autant qu'elle dut bientôt se rendre à l'évidence : le conduit qu'elle suivait se divisait à nouveau en trois un peu plus loin, et les angles empruntés par les nouveaux couloirs étaient loin d'être rectilignes. Le couloir qu'elle avait arpenté n'était lui-même pas parfaitement droit, s'incurvant légèrement vers la droite au fur et à mesure de sa longueur. Mais nouvel embranchement, nouveau choix à poser...

HRP : et un D20.

[Voyageuse]

HRP : 14

Astrée grimaça. Ces couloirs semblaient un dédale inextricable. Les explorer, surtout seule, n'était peut-être pas une très bonne idée. Elle n'avait trouvé pour le moment aucune trace intéressante, et se trouvait peut-être très loin de l'itinéraire suivi par les archéologues ou par Kalju. La nuit allait tomber au-dehors, et elle ferait mieux de ne pas s'obstiner indéfiniment. Elle décida qu'elle ferait demi-tour au bout d'une bonne demi-heure -pour autant qu'elle parvienne à estimer le temps qui passait.
Et puisque le couloir semblait avoir bifurqué vers la droite, elle opta pour la gauche. En laissant, à nouveau, une marque sur le mur, exactement à la même hauteur que la première fois, pour indiquer d'où elle venait.

[Galathée]

Au moment où elle gravait son trait dans la pierre, Astrée ressentit comme un petit courant d'air froid, lui frôlant un moment la nuque, avant de s'éteindre. Il venait clairement de la direction opposée à celle qu'elle venait de décider de prendre. Cela dit, rien ne distinguait ce couloir des autres : il n'y avait aucune lumière, pas de marquage particulier. Et plus de courant d'air.

[Voyageuse]

Elle hésita, et observa les différents couloirs que rien ne distinguait. Elle choisit finalement le côté d'où venait le courant d'air, laissant une nouvelle marque sur le mur.
Peut-être trouverait-elle là-bas une autre issue à ce dédale. Kalju avait pu vivre la même mésaventure qu'elle, après tout. Il pouvait y avoir eu d'autres effondrements. Ou, tout simplement, une entrée quelque part.
Elle prenait garde à masquer partiellement la lueur de sa lampe, et elle s'arrêtait régulièrement pour écouter, de toutes ses oreilles, si elle entendait quoi que ce soit de suspect. C'étaient les seules précautions qu'elle pouvait prendre, et elle n'était pas sûre qu'elles soient efficaces. Le plus grand danger, lui semblait-il, était la présence possible de glyphes non désactivés. Et contre cela, elle ne pouvait pas grand-chose...

[Galathée]

Elle avança un moment dans le couloir, cherchant des signes tout en masquant sa lampe, un exercice difficile qui lui demandait souvent de favoriser une tâche au détriment de l'autre, sans compter qu'il lui fallait en plus guetter le silence et scruter les ténèbres alentours. Elle dépassa une alcôve dans laquelle se trouvait un piédestal vide. Des inscriptions alambiquées y figuraient, aucune en commun ni en elfique qu'elle aurait pu reconnaître (elle avait, après tout, déjà vu cette écriture). Mais il n'y restait rien. Elle progressa encore. Le bruit de ses pas sur la pierre résonnait par moments et à d'autres, provoquait un bruit humide, quand elle devait traverser une flaque. Elle manqua glisser — la roche était dénuée de mousse mais elle était lisse et traître, il lui fallut s'appuyer sur la paroi, délaissant un moment la protection de sa flamme. Elle ne croisa pas de nouveau couloir mais elle devina, petit à petit, que le couloir s'enfonçait, lentement, sous le sol.

HRP : un nouveau d20

[Voyageuse]

HRP : 13

Astrée n'était pas très rassurée. Il lui semblait qu'elle allait maintenant droit sous la montagne. Et si le couloir s'enfonçait ainsi, peut-être rejoignait-il l'ombreterre. Elle se demandait à quelle distance elle se trouvait, et si elle risquait de s'y retrouver sans s'en apercevoir... ou y avait-il une sorte de portail ? Non. Elle n'imaginait pas trouver de borne ou de panneau l'indiquant. On devait y arriver insensiblement, à force de descendre. Et puis, à un détour du chemin, on apercevait des constructions habitées...
Elle frissonna. Elle aurait certainement fait demi-tour bien avant d'en arriver là, elle l'espérait du moins. L'ombreterre était certainement à au moins une journée de marche sous terre, voire davantage. Enfin... c'était ce qu'elle supposait.
Puis elle se souvint du courant d'air qu'elle avait senti. Il y avait fatalement une issue quelque part. Elle s'arrêta, mouilla son doigt et le leva au-dessus de sa tête, espérant le ressentir à nouveau.

[Galathée]

Elle ressentit à nouveau un petit filet d'air froid, mais cette fois au sommet du crâne, bien trop ténu pour qu'il ait le moindre effet sur son doigt mouillé. En fait, c'était davantage comme si quelqu'un lui avait soufflé sur la tête que comme si un réel courant d'air avait parcouru le sous-sol. Pendant une seconde, elle aperçut, très clairement, son ombre sur le sol, comme si une brusque lumière l'avait éclairée de derrière. Puis plus rien. Juste les ténèbres tout autour de la flamme qu'elle conjurait dans sa paume.

[Voyageuse]

Elle cessa tout mouvement, stupéfaite, tétanisée. Venait-elle bien de voir.... son ombre ? Avait-elle imaginé cet effet de lumière ? Tout cela n'était pas normal. Il y avait là quelque chose de non naturel, une magie quelconque.
Elle frissonna, et observa à nouveau tout autour d'elle. Elle songeait que continuer ainsi n'était pas prudent. Puisqu'il n'y avait aucune trace de passage, les archéologues n'avaient pas pris cette voie. Elle ferait sans doute mieux d'en essayer une autre. Loin de cette étrange magie...
Elle prit quelques instants pour écouter attentivement, à nouveau, se demandant quelle pouvait bien être l'origine de ces étranges phénomènes. Un fantôme, peut-être ?
Sur le point de faire demi-tour, elle hésita, et, à tout hasard, elle chuchota, très bas :
" Est-ce qu'il y a quelqu'un ?"