[Manostienne] Erszebeth

[Erszebeth]

Née à Padhiver il y a bien longtemps, rien ne semblait destiner la jeune Erszebeth à mener une vie d'aventure. Demi elfe, issue d'une famille relativement aisée, la jeune femme se destina très tôt aux études magiques qui lui venaient quasi naturellement. Pourtant, l'étrange dualité qui existait chez elle la poussa à suivre parallèlement une autre voie : celle des ténèbres et de la roublardise, bref, le chemin du voleur.

C'était un caractère étrange que celui d'Erszebeth, fait d'ombre et de lumière. Sous des abords avenants et cultivées, la demi elfe cachait un humour sarcastique qu'elle n'hésitait pas à faire surgir brutalement dans la conversation, telle une lame aiguisée. Pour cela et son étonnante culture, la jeune femme bénéficiait d'une certaine aura dans la ville de Padhiver.

Mais cela, la demi elfe s'en moquait. Les chemins du pouvoir et du savoir empruntent des voies impénétrables et Erszebeth était bien décidée à les obtenir, quel qu'en soit le prix. Elle choisit donc volontairement de devenir un assassin, utilisant ses pouvoirs magiques pour améliorer encore ses talents en matière de discrétion et se complaisant dans la vie souterraine des guildes de Padhiver, tout en prenant soin de conserver sa neutralité.

Mais bien sûr, la langue un peu trop pointue de la demi elfe lui attira des inimitiés et un jour, elle se vit assignée une proie bien trop coriace pour elle… Son destin la rattrapa au fin fond d'une catacombe, sous la forme d'un ancien vampire du nom de Kagami. Le combat fut long, mais le vampire lui n'en avait cure, doté d'une constitution bien supérieure à la moyenne qui lui permettait de jouer avec sa proie. Quand enfin Erszebeth s'écroula, humiliée, à bout de forces et de sorts, le vampire la fixa dans les yeux. Rarement il avait rencontré une telle résistance dans le bétail de la surface. Si la voleuse/mage était effectivement vaincue, la volonté à l'état pur qu'il pouvait lire dans les yeux gris vert lui prouvait qu'elle ne se rendait pas.

Approuvant en lui-même son orgueil et sans doute essayant de vaincre l'acier inflexible qu'il sentait en elle, il décida de lui donner le baiser du vampire et enchaîna la jeune femme dans son antre jusqu'à ce que la transformation se produise. Pendant des jours, Erszebeth résista à l'hémophilie porphyrique qui tentait de consumer son âme avant de réaliser qu'elle ne pourrait ni fuir les catacombes, ni sa destinée. Elle accepta donc sa malédiction comme une croix à porter, non pas par résignation, mais dans le but d'améliorer encore ses capacités et surtout, dans celui de battre Kagami à son propre jeu.

Et lorsque pour la première fois elle goûta au sang humain, il n'eut pas pour elle la saveur du pouvoir mais celle amère des cendres. Elle savait que le chapitre de sa vie finissait et que celui de sa non vie commençait.

On ignore combien de temps Erszebeth passa sous les catacombes à raffiner sa culture magique, à contrôler et à connaître parfaitement ses nouveaux pouvoirs de morte vivante ainsi qu'à aiguiser sa lame préférée afin de la planter un jour dans le cœur de celui qui avait réussi une fois à la vaincre. Hédoniste de nature, longtemps Kagami avait espéré faire d'elle sa compagne, mais jamais il ne parvint à son but, finissant par lui donner le surnom de vierge d'acier. Il aurait pourtant été facile à la nouvelle vampire de le séduire et de l'abattre dans son lit mais elle souhaitait battre Kagami comme lui l'avait vaincue : en face à face.

Après quelques décennies de luttes intestines parmi les vampires à saper progressivement l'influence de Kagami dans l'ombre et à augmenter sa propre force, Erszebeth parvint à son but ultime : séparer Kagami de ses partisans.

Le combat qui eut lieu alors fut aussi long que le premier. Certes, Kagami était un vampire ancien de grand pouvoir, mais il n'avait jamais essayé de le contrôler jusqu'à ses limites extrêmes, ni même prévu chaque détail tactique du combat comme la vampire l'avait fait et c'est ce qui fut sa perte. Bien que de force moindre, se furent sa maîtrise et son intelligence qui permirent à Erszebeth de gagner.

Sentant son heure venir, elle avait en effet fait bénir quelques jours plus tôt sa lame préférée contre les morts vivants par un prêtre de Helm et ce fut cette même lame qu'elle planta sans pitié dans le cœur noir de Kagami. La magie de la bénédiction faisant un pont entre l'acier froid et le sang du vampire, la lame s'imprégna profondément de ses pouvoirs, transformant le simple katana en arme de grande puissance.

Nul ne sait exactement ce qu'il advint d'Erszebeth après sa victoire contre son arch-ennemi. Ce qui est sûr, c'est que la mort de Kagami laissa un grand vide en elle. Peut-être avait elle porté un certain amour au vampire dépravé ou peut-être le respectait-elle juste en tant qu'ennemi de valeur, elle seule pourrait répondre à cette question.

Lassée des luttes entre vampires et refusant catégoriquement de prendre la suite de celui qu'elle avait tué, Erszebeth quitta Padhiver où plus rien ne la retenait. Voyageuse infatigable et toujours solitaire, elle parcourut les routes du pays de long en large, cherchant toujours à approfondir ses connaissances, parfois aidant les gens du cru sans rien demander en échange et souvent leur jouant des tours pendables, comme le voulait sa nature chaotique. La seule chose qu'elle laissa derrière elle fut la traînée des cadavres de ceux assez fous pour s'opposer à elle.

L'âge et les connaissances affinant encore ses qualités et sa maîtrise d'elle-même, il vint un jour où Erszebeth en eut assez de sa vie d'errance et décida de s'installer quelque part. Mais y avait-il une ville sur cette terre où elle pourrait vivre en paix avec elle-même et où on ne la jugerait pas en la considérant selon le cliché que tout le monde se fait du vampire ?

Aspect : En tant que vampire, Erszebeth a la peau très pale et de longs cheveux argentés. Elle est plutôt bien faite et petite de taille (1m65), ce qui fait que ses ennemis ont tendance à la sous estimer. Ils n'ont généralement pas le temps de regretter, du moins de leur vivant.

Age : 23 ans d'aspect, un peu plus de trois siècles d'age réel.

Classe : Voleur/Mage

Niveau : Inconnu. Erszebeth tient à garder ses compétences secrètes afin de mieux tromper l'ennemi. De toute façon, de part son caractère, elle préfère maîtriser ses techniques à l'extrême plutôt que de posséder trop de pouvoir. Cette maîtrise lui permet par exemple de marcher au grand jour sans être affectée par les rayons du soleil, même si elle se protège toujours d'une cape noire.

Caractéristiques : Inconnues, mais supposées être élevées en dextérité, intelligence et charisme. Si on en juge par sa carrure, elle n'est pas très puissante physiquement ni même très résistante, mais le fait qu'elle soit un vampire doit certainement l'aider dans ces domaines.

Alignement : Chaotique neutre. Elle ne se soucie ni du bien ni du mal. Seuls comptent ses propres intérêts et ceux des personnes qui l'intéressent.

Capacités : Celles d'un vampire, même si elle à tendance à ne les utiliser que contrainte et forcée. Comme tous les vampires elle est extrêmement charismatique et assez résistante à la plupart des armes et à la magie.
En matière de sorts, elle à une préférence pour les écoles d'illusion et de nécromancie.

Arme préférée : Kushana, lame noire vampirique +1 : Bien qu'étant à l'origine un katana d'acier sombre certes bien équilibré, Kushana n'avait pas de propriétés magiques jusqu'à ce qu'Erszebeth ne la plante dans le cœur de Kagami le vampire. Depuis ce jour, Kushana détient les pouvoirs de base de ce mort vivant, c'est-à-dire l'absorption d'énergie qu'elle transmet directement à sa maîtresse, ce qui évite à Erszebeth d'avoir à utiliser son toucher vampirique. Kushana est également une épée semi-consciente capable de donner des conseils à Erszebeth.

Arc court de vitesse +1 : Cette arme permet à Erszebeth de tirer des flèches deux fois plus vite.

Armure : Côte de maille drow en adamantine enduite d'un vernis noir pour éviter sa corruption à la surface et comportant une puissante protection contre la foi. Cape de la même sombre couleur pour mieux se fondre dans les ténèbres.

Familier : Erszebeth est accompagnée par une étrange petite bête, mi chaton mi chauve souris qu'elle appelle affectueusement "Gluck".
D'où vient le Gluck ? C'est une bonne question. Un jour qu'elle peignait sur les bords d'une rivière, Erszebeth vit un sac descendre le long du courant. Entendant des miaulements désespérés qui semblaient en provenir, elle récupéra le sac. Elle trouva à l'intérieur quatre chatons morts et un dernier, plus noir que la suie, qui était le seul à être resté en vie. Jetant un coup d'œil critique à la bestiole et reconnaissant l'intelligence qu'elle voyait briller dans ses yeux, Erszebeth décida de le sécher et d'essayer de lui trouver un foyer mais le chat avait d'autres idées en tête. Il avait décidé que personne d'autre que la vampire ne serait son maître. Il fit tant et si bien qu'Erszebeth n'eut pas le courage de l'abandonner, mais il faut dire aussi qu'elle avait toujours adoré les chats.

Quant à la manière dont Gluck a obtenu ses ailes et son caractère de cochon, elle est tout sauf orthodoxe : un jour que Erszebeth était en train de convoquer un démon des abysses à des fins expérimentales, Gluck surgit tout d'un coup dans la pièce en poursuivant l'une de ces balles qui bondissent partout. C'est alors que la collision eut lieu dans le cercle de convocation alors que l'invocation en était à son stade méta-magique. Un gros *boooom* plus tard, il n'y avait plus ni démon des abysses ni même de balle bondissante… Juste un chaton très étonné muni d'ailes de diablotin dans le dos et se demandant où était passée sa balle.

La plupart du temps le Gluck n'a l'air que d'un chat un peu bizarre mais il ne faut pas le sous estimer. Quand sa maîtresse est en danger, il retrouve très vite sa nature de démon croisé avec une balle bondissante et un chaton têtu.

Autre petit avertissement : ne vous mettez jamais entre lui et sa nourriture… vous le regretteriez.