[Commerce] À la Noire Épée

[Walar]

Cette fois-ci, le gobelin était seul dans le hall d'entrée de la boutique, sans compter les deux massifs golems. Il reconnut Duorok et quitta quelques instants la pièce, laissant le visiteur sous la "protection" des deux colosses rocailleux. Il ramena finalement une hache à la lame reluisante, plusieurs runes châtoyantes avaient été inscrites sur le fourreau. De l'ensemble se dégageait l'aura habituelle des objets magiques.

Voilà Messire dit le gobelin en posant l'arme sur le comptoir. Cela vous fera 1800 pièces d'or...

Le petit être scruta le demi-orc, doutant du fait que celui-ci put posséder une telle somme.

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Le vampire leva la tête vers Ilang.

Dame Ilang, vos flèches sont prêtes...

Walar déposa sur le comptoir un carquois contenant une bonne quarantaine de flèches. Les points des projectiles arboraient une gamme de couleurs diverses, certaines possèdaient un bout doré, d'autres divers tons d'argenté.

Cela vous fera 500 pièces d'or...

[Oan]

Oan rentra rapidement dans la boutique; on voyait sur son visage que l'heure n'était pas à la plaisanterie. Son humeur massacrante n'alla pas en s'améliorant quand elle eprçut près du comptoir Duorok. Ne lui adressant même pas un sourire ou un regard, elle passa devant lui et demanda sèchement au vendeur, lui faisant comprendre du regard que le moment était mal choisi pour tenter de l'amadouer ou fort peu aproprié à un rictus quelconque.

Avez vous ma bague. J'ai de l'or dont j'aimerais me débarasser en insistant bien sur le "J'ai".

[Walar]

Le gobelin s’empressa de sortir la commande de la fougueuse drow. Il faut dire qu’il ne crevait pas d’envie d’affronter son courroux. Il déposa la bague sur la table, l’améthyste du chaos trônait fièrement dessus, solidement sertie par un méticuleux travail de forge.

« Voilà ma Dame, le prix du sertissage de votre anneau s’élève à 100 pièces d’or… C’est vraiment une très belle pièce, un rare artefact à la gloire de Talos… »

Le petit être lui jeta un coup d’œil étrange…

[Duo]

Duorok était surpris de la somme exigée, mais il possédait pas mal d'argent qu'il avait dérobé au Temple de Helm en quittant Atkathla. Il sortit un sac de Pièces d'Or qu'il posa sur le comptoir.
Payez vous.
Puis il se tourna vers Oan.
Bonjour Madame, je voudrai que vous m'excusiez de ma remarque de tout à l'heure, je n'étais pas à ma place et cela ne se reproduira plus.

[Chaos]

Chaos entra dans la bâtisse, voyant le monde qui attendait déjà, il décida d'attendre et alla se poser dans un coin attendant son tour, en esperant que sa ne sera pas trop long.

[Walar]

Le gobelin était estomaqué, jamais il n’avait vu un rustre adopter un pareil comportement. Il avait il y a bien longtemps entendu un dicton parlant d’un sentiment qui rendait aveugle, mais il n’arrivait pas à s’en souvenir exactement… :oops:

Il prit honnêtement l’argent dans la bourse et la reposa, passablement amaigrie, à l’extrémité du comptoir en murmurant un vague merci. Son attention était captivée par la joute oratoire qui allait avoir lieu dans l’entrée même de la forge.

[Duo]

Duorok prit sa hache, et son sac d'Or.
Merci, messire, c'est un plaisir de faire des affaires avec vous, je reviendrai.
Cependant, il ne sortit, il attendait une réponse, ou une quelconque réaction d'Oan.

[Oan]

Oan ne réagit pas immédiatement, trop occupée à observer la bague; c'était en effet un travail remarquable. Elle s'apperçut que le petit être attendait impatient qu'elle réponde à Duorok, ce qui ne fit qu'accroitre son irritabilité. Elle posa une bourse peine de 200 pièces d'or

Merci, c'est du beau travail. Elle regarda avec insistance le gobelin. Prend le surplus de ma bourse, et félicite ton maître de son travail; prend garde je saurai si tu m'as menti. J'y tiens.

Puis elle se retourna vers Duorok et répondit sèchement.

Je ne suis point sure de rester encore ici. Mais sachez à l'avenir qu'on ne s'occupe pas d'une drow comme d'une catin, et si un quelconque masculin poussait encore l'un des êtres misérables de cette cité sans que je ne lui ait autorisé à le faire, il se pourrait que certains de mes talents se dévoilent. En ombreterre, vous seriez déjà pendu par la chair puante qui entoure certaines parties de votre corps. Je ne souhaite point m'énerver ici, mais retenez que je ne suis pas un paquet de chair Duorok, allez donc déchargez votre virilité sur une catin des bordels adjacents. Sur ce, je vous laisse messieurs; des mâles tels que vous doivent avoir maints exploits à relater.

Oan observa quelques instants la personne qui venait de rentrer dans la boutique; encor un mâle stupide... Elle lui accorda un regard puis sortit sans autre mot dire, mais en révélant négligemment tout de même, bien que cela soit en totale contradiction avec ses propos précédents, certaines parties voilées de son anatomie cachées par des vêtements soyeux.

[Duo]

Duorok ne comprenait plus rien, il ne reconnaisait plus Oan. Et que voulait-elle dire ? Il n'avait rien, il lui avait toujours montré le respect qui lui est dut. Il avait surement fait une erreur en lui montrant son affection, mais enfin il n'y pensa plus, il était à nouveau seul dans cette maudite ville. Il se dirigea vers la sortie et grommela quelque chose qui ressemblait à un "Au revoir" puis il sortit de la boutique.

[Chaos]

Chaos observa la drow et soupira, leur arrogance était amusante, alors qu'elle sortait il ne la regarda même pas , des choses plus importantes l'attendait. Même si pour quelqu'un de normal, elle était jolie, mais il avait vendu son âme donc il n'avait plus ses sentiments faibles tel que l'amour ou la beauté, ceci ne le préoccupait guère maintenant. Il se dirigea vers le gobelin.

Qu'avez vous comme armures lourdes, armures de plates magiques de préférence.

Chaosattendit la réponse du gobelin qui cherchait dans ses registres.

[Walar]

Le gobelin haussa des épaules en énumérant la liste des armures.

Nous pouvons vous fabriquer :

- armure matelassée
- armure de cuir
- armure de cuir cloutée
- chemise de maille

- armure de peau
- armure d'écailles
- cotte de mailles
- cuirasse

- clibanion
- crevice
- armure à plaques
- harnois

Chacun de ces types d'armure a des propriétés très différentes. Ensuite avec la variété des métaux et des activités alchimiques, il est impossible de vous donner une liste précise de propriétés magiques. Mais le moindre de vos souhaits pourra certainement être réalisé tant que votre bourse suivra... Nous avons aussi un ou deux artefacts, mais ils sont incroyablement chers...

Gwihaaa fixa passivement l'étrange personnage en attendant une réponse.

[Chaos]

Chaos réfléchit quelques instants et répondit.

Je vais prendre un harnois, j'aimerai qu'il soit amélioré avec de l'argent si ceci est possible. Pour le prix, ceci ne devrait pas trop poser de problèmes.

Chaos attendit la réponse du gobelin.

[Banshee Sangdelune]

*Un bruit se fit entendre et soudain la porte de la forge se referma. Gwiha et Chaos virent une frêle silhouette drapée dans un manteau sombre qui semblait avoir vécu bien des vies. Son capuchon rabattu cachait les trais de l'inconnu de petite taille. La silhouette s'avança vers le comptoir.*

Veuillez m'excuser, *lança une voix féminine aux accents harmonieux,* je ne vais pas être longue. Je désire voir le maître Walar et personne d'autre. C'est une affaire personnelle qui ne souffre aucun intermédiaire. Donne-lui ceci et dis-lui que celle qui est en possession des neuf autres désire les lui rendre en mains propres, au nom du bon vieux temps.

*L'inconnue posa sur le comptoir une fine lame si effilée qu'elle aurait pu pénétrer une armure comme une simple feuille d'arbre. Gwiha regarda le couteau. Il reconnaissait la "patte" de son maître. En tremblant un peu il le prit et se dirigea vers l'arrière boutique.

L'inconnue se recula un peu et regarda Chaos depuis les ténèbres de son capuchon...*

[Chaos]

Chaos regarda le nouveau venue, il devina qu'elle ne devait pas être d'ici ou c'était encore une nouvelle habitante ce qu'il doutait fort. Mais cela ne le préoccupait pas vraiment, il avez déjà assez à faire rien qu'avec sa guilde. Il attendait toujours la réponse du gobelin qui lui venait de partir et se dit qu'il n'était pas prêt d'avoir sa commande.

[Walar]

Le vampire déboucha dans la pièce, suivi par le petit gobelin, encore trépidant d’inquiétude d’avoir dérangé son maître. Walar jeta un vague coup d’œil à Chaos, puis il s’approcha de la frêle silhouette revêtant un manteau aux teintes sombres. Ses yeux noirs miroitaient d’un éclat inquiétant, analysant rapidement la situation. Il s’arrêta quelques pas en face de l’elfe de Lune.

« Voilà une étonnante surprise… » Fit-il d’un ton neutre

Il semblait jouer d’un air nonchalant avec la sinistre dague que la visiteuse avait confiée au gobelin. Mais il n’en était rien, son esprit, aussi acéré que tortueux, était sur le qui-vive. Après tout il avait en face de lui une roublarde renommée…

[Banshee Sangdelune]

*D'un geste souple l'elfe retira son capuchon, libérant un flots de cheveux sombres aux reflets argentés. Elle fasait une tête de moins que le vampire mais le regardait avec un air calme, ses yeux mordorés plantés dans les siens... Elle sourit et fit apparaître de sous son mateau un paquet étroit enveloppé dans du tissu.*

Je n'en ai plus besoin finalement, *fit-elle d'une voix douce,* alors je préfère vous les rendre. Ils sont de belle facture, ils vous rapporteront sans doute beaucoup... Ou alors des services appréciables... Peut-être de la part de cet homme qui sait?

*D'un geste du menton elle désigna Chaos, puis repris sur un ton soudainement plus froid.*

Plus sérieusement, je ne pars pas avec des objets qui ne m'appartiennent pas. Du moins, pas toujours. C'est une erreur de ma part, ou plutôt de Basile qui ne savait pas où nous allions, il a cru que ces armes pourraient être utiles... Il s'est trompé. Je n'en ai plus besoin. Pas là où je me suis installée maintenant...

*Un étrange silence s'installa soudain dans la boutique. L'elfe et le vampire se toisaient...*

[Ilangilang]

Elle observa la scène qui se déroulait:le vampire et la roublarde restèrent chacun sur leur position.Une situation un peu embarrassante.Ilang pensa alors qu'il était grand temps de prendre congé.Elle se dirigea vers le comptoire afin de déposer son dû ,récupéra ses flèches puis regarda la sortie de l'échoppe...Elle s'en alla discrètement.

[Walar]

Le mort-vivant laissa planer quelques secondes son regard envoûtant sur la roublarde, mais des reflets flamboyants scintillaient fermement au fond de la nuit de ses pupilles. Horrible signe, marquant à jamais le Mal de la créature vespérale.

« Votre acte est fort louable… Il prononça le dernier mot avec une ironie glaciale. Mais je dois dire que l’argent n’est rien pour moi. Je pensais que vous saviez que de telles considérations avaient bien peu d’importance… »

Walar n’acheva pas sa phrase, il fixa Banshee soudainement.

« Mais je dois dire que je ne savais pas que vous vous étiez reconvertie à quelque hypothétique divinité de l’honneur et de la générosité… »

Un sinistre rictus se forma sur son visage cadavérique.

[Banshee Sangdelune]

*L'elfe plissa le nez et ses yeux mordorés se durcirent.*

Je pense que quelqu'un vous a induit en erreur à mon sujet. Talos n'a jamais été mon dieu, loin de là. Il n'était pour moi qu'une... Commodité. Sinon je n'aurais pas eu à quitter cette ville. Tout comme je ne vénère aucun dieu de l'honneur et de la générosité...

*A ces mots un sourire passa brièvement sur son visage, et le vampire pu voir de la malice dans ses yeux, malice qui disparut aussitôt.*

Je ne veux pas avoir de dette envers vous. C'est une question de confort, pas de générosité. En gardant ces armes je vous devais toujours un paiment, maintenant je ne vous dois plus rien. A moins que vous n'estimiez le contraire... Dans ce cas, autant me dire tout de suite ce que vous désirez...

[Walar]

Un léger rictus amusé se dessina sur le lugubre faciès du suceur de sang.

« Voyons, ne me faites pas dire ce que je n’ai point dit… Qui parle de Talos ? Nous voyons clair dans le jeu des opportunistes, et il est vrai qu’ils ont leur utilité… » Jusqu'à un certain point... finit-il silencieusement dans son esprit.

L’atmosphère de la pièce semblait devenir de plus en plus sombre, et une étrange tension planait dans l’air, comme si tout allait soudainement éclater dans une funeste explosion de malséance. Le moindre petit bruit prenait des proportions dantesques dans le mutisme glacial.

Le vampire brisa finalement l’horrible et pourtant captivante mélodie du silence.

« Enfin, quand aux dagues, si vous y tenez, laissez-les ici. Il vaut mieux en effet ne dépendre de personne. Mais cela en vaudra-t-il réellement la peine ? Les dès sont jetés, nous verrons bien… »

Walar paraissait friser avec une ténébreuse démence oratoire. Il continua rapidement de parler, empêchant la roublarde de rétorquer.

« Et sinon, que venez-vous faire dans notre charmante cité ? Je doute que vous ayez accompli le périlleux voyage uniquement pour me rapporter quelques armes… »

[Banshee Sangdelune]

*Un frisson glacé parcourru l'échine de l'elfe. Autant elle savait que la seule chose à faire était de se débarasser de ces armes, autant elle sentait qu'elle venait, en les rendant, de déclencher autre chose qui pourrait s'avérer tout aussi contraignant...

Elle avait hai Talos dès le premier jour pour l'avoir contrainte à vivre ici et à forcer sa propre nature. Même si elle n'était pas un parangon de vertu elle n'était pas non plus un être froid et sans coeur voué au Chaos. D'un autre côté elle en voulait profondément à Lathandre pour la façon dont il l'avait abandonée. Même maintenant Helm ne pouvait réellement prétendre à sa foi...

Par contre savoir qu'au moins quelqu'un l'avait percée à jour lui faisait un choc... Mais expliquait aussi bien des choses passées...

Elle essaya de repousser cette sensation délétère pour se reconcentrer sur la conversation en cours. Le vampire avait pris le dessus, indéniablement. La voleuse se mordit les lèvres et se maurigéna en silence.

Idiote, ce n'est vraiment pas le moment...

L'atmosphère était glaciale, même si la conversation roulait sur un sujet somme toute banal. L'elfe cilla pour la première fois. Puis elle sourit.*

Hé bien, puisque j'ai réussi à entrer en ville, je vais en profiter un peu. Voir comment elle s'est finalement rebâtie... *Et vérifier une ou deux choses que j'ai entendu aussi, ajouta-t-elle mentalement.*

[Walar]

Le vampire sentit le trouble de l’elfe de Lune, ce qui eut pour effet de faire luire des éclats malveillants au fond de ses prunelles opaques. La dernière réponse de la roublarde lui paraissait bien superficielle, il n’avait encore jamais vu de touriste à Melandis. C’était bien plus qu’une visite de courtoisie. Durant un bref instant, il se demanda comment l’elfe pouvait avoir l’arrogance de venir le narguer sur son propre terrain. Il percevait les immondes miasmes de la Cité Bénie qui avaient imbibés ses vêtements et sa chair. Il se prit soudain à haïr son interlocutrice. Se ressaisissant, il reprit la parole en dardant son insoutenable regard vespéral droit dans les yeux de l’elfe.

« Vous verrez que de nombreuses choses sont différentes désormais, soyez prudente dans les rues, les morts inexpliquées dans les ruelles sordides sont en fortes hausses depuis ces dernières années… Et même une ancienne habitante pourrait avoir de mauvaises surprises... »

Il avait prononcé cela sur un ton aussi glacial que le sang circulant dans ses veines, mais ses paroles semblaient exhaler des relents de perfidie et de sournoiserie. Brusquement et sans aucune raison apparente, le gobelin disparut dans l’arrière boutique. Le vampire n’y prêta même pas attention, un rictus confiant gravé sur le visage, totalement pris par ce qui était pour lui un horrible jeu aux allures morbides…

[Banshee Sangdelune]

*Loin au fond de la conscience de l'elfe une voix familière la mit en garde. Les paroles du vampire n'étaient pas anodines, loin de là. Maintenant l'elfe savait que quelque chose avait été mis en mouvement par sa "visite", probablement un processus que son départ avait stoppé net.

Elle soutint sans rien dire le regard du mort-vivant. Tout autour l'air était froid comme dans un tombeau. Soudain elle vit le gobelin détaller. Son cerveau enregistra le mouvement alors que ses yeux ne bougèrent pas. Ils restèrent immobiles encore de longues minutes dans un silence absolu sans qu'aucun ne soit capable de discerner une ombre des pensées de l'autre.

Puis l'elfe de lune sourit. Un étrange sourire terriblement froid, sans âme, détonnant chez une créature vivante. Elle se recula d'un pas, dans un mouvement souple...*

Merci pour cette gracieuse mise en garde "ami", je saurais en tenir compte... Mais je doute que Mélandis soit plus dangereuse qu'à l'époque où j'y vivait... Et même si c'était le cas... je sais parfaitement me défendre. J'ai toujours su le faire, toujours...

*Elle murmura presque la dernière phrase. Puis d'un geste vif elle s'enroula de nouveau dans sa cape et rabaissa son capuchon sur ses fins traits elfiques. Elle jeta un dernier regard des profondeurs de son capuchon au vampire et à ses clients et se dirigea vers la porte.*

Adieu, *lança-t-elle d'une voix susurrante,* peut-être au plaisir...

*Et elle franchit la porte sans préciser à qui étaient adressées ces dernières paroles...*

[Walar]

Une expression amusée s’était gravée sur le visage du mort-vivant, mais elle n’exhalait qu’une froideur abyssale, glaçant les os de quiconque croisait ce sombre regard. Il murmura silencieusement une parole maudite, suivant d’une façon inquiétante la silhouette de l’elfe sortant de la forge.

« Mais Dame Sangdelune, comme vous, tout change… Et malheureusement je crains que cet éclairage mental se produise d’une façon brutale dans votre esprit… Au plaisir ! » dit-il assez fort pour que l'elfe, qui venait de sortir de la forge, l'entende le temps que la lourde porte se referme.

Un rictus maléfique déforma ses traits cadavériques, le vampire plissa les lèvres, laissant apparaître quatre canines démesurément longues et pointues, d’une blancheur meurtrie à jamais par l'assassinant d'innombrables innocents.

Mais le problème, du moins pour vous, c'est que cela ne sera pas un plaisir mutuel. acheva-t-il dans le chaotisme de son esprit...

Le mort-vivant se retourna alors brutalement, comme mû par une idée diabolique. Il s’arrêta brièvement et fixa Chaos d’un œil torve.

« Au moins je sais quoi faire désormais de ces dagues ! »

Il éclata d’un rire abominable, qui résonna d’une façon sinistre dans les salles de la boutique, paraissant ne jamais vouloir s’éteindre. Alors son corps se désagrégea progressivement, se muant en une fine brume aux teintes sépulcrales. Puis, le mortel brouillard se glissa entre les interstices du plancher dans un souffle glacial. Immédiatement après le départ du mort-vivant, l’atmosphère sembla s’alléger.


Un des apprentis nains de la forge sortit peu après de l’arrière-boutique, visiblement averti psychiquement par le buveur de sang, car ses yeux luisaient d’un lugubre éclat rougeâtre, marquant le contact mental avec un mal pervers et sans scrupules. Il s'adressa à Chaos.

« Pouvez-vous répéter votre commande s’il vous plait Messire ? »

[Chaos]

Chaos avait regardé la scène d'un oeil amusé, voyant qu'ils avaient fini, et qu'un des apprentis venait de lui redemandé ce qu'il voulait. Et après avoir réfléchi, il décid& de prendre une armure moins lourde.

Alors, je voudrais une armure de plates +1, et est ce que votre maître pourrait la renforcer avec de l'argent si ceci est possible.

Chaos attendit la réponse de l'apprenti en espérant que cela ne sera pas trop long.

[Walar]

L'apprenti griffonna la commande dans majestueux grimoire siégant sur le comptoir. Il était particulièrement fier de savoir écrire, ce qui selon lui le séparait de nombre de rustres.

"Bien, c'est noté. Repassez dans quelques lunes, votre commande sera prête."

Un léger sourire avide se dessina sur le faciès brutal du nain. Au besoin il pourrait revendre à la communauté lycanthrope l'information que quelqu'un s'était fait une jolie armure blindée à l'argent.

[Chaos]

Chaos regarda le nain et lui répondit.

Bien, je repasserai d'ici quelques temps. Voila un accompte déjà.

Chaos déposa une bourse sur la table contenat une centaine de PO.

[Walar]

Le vampire mélangea les deux mixtures avec circonspection, plusieurs vapeurs noirâtres se dégagèrent lors de la réaction, embaumant la pièce de leur odeur âcre et mortelle, chose qui n’allait pas gêner l’être ne respirant plus depuis bien des lustres… Contemplant à nouveau les inquiétantes inscriptions du poussiéreux grimoire trônant sur la massive table d’expérimentation, le mort-vivant se dirigea vers l’une des nombreuses étagères de son laboratoire d’alchimie, pièce secrète située en haut de sa forge.

Il se saisit d’un bocal, les lambeaux de l’inscription décrépie que ce dernier exhibait ne permettaient pas, fort heureusement, de connaître la nature de son contenu. Le verre lui-même semblait exhaler la corruption, et il avait pris une vilaine teinte verdâtre.

Le vampire ouvrit prudemment le bocal et versa le liquide visqueux qu’il contenait dans la mixture principale. Au contact du fluide pestilentiel, le mélange devint noir comme le jais. Un rictus se dessina sur le faciès diabolique du mort-vivant. Tout se déroulait comme prévu, le marchand n’avait pas menti, le liquide avait été extrait du corps d’un ange en putréfaction, puis macéré durant plusieurs siècles au contact d’engeances maléfiques. Il préleva une petite dose de la potion à l’aide d’une seringue rudimentaire, puis il s’approcha d’une petite cage de bois adossée à l’un des murs de la pièce circulaire. Une kyrielle de rats s’agitait à l’intérieur, poussant de petits cris plaintifs, comme pour chasser l’ombre de la mort qui planait jour et nuit sur eux. Walar en saisit un et lui injecta le produit dans la cavité buccale, immédiatement les yeux du rats s’animèrent d’une lueur morbide. Le vampire reposa l’animal dans la cage et contempla le résultat de son expérience démoniaque…

Le rat fut soudainement pris de violentes convulsions incontrôlées, puis on entendit un immonde bruit organique, des muscles grossissaient sous une influence maléfique, déchirant l’épiderme du rat. Ses gémissements aigus étaient devenus rauques. Bientôt le pelage hirsute de la bête avait totalement disparu, laissant place aux tissus musculaires, directement à l’air libre. Alors, les griffes de l’animal se mirent à croître, l’opération fut ponctuée par les horribles craquements des os se développant à une vitesse surnaturelle. Le rat était presque deux fois plus gros qu’au départ maintenant, mais il n’avait plus rien d’un rat, c’était un affreux quadrupède sanguinolent. On apercevait à peine ses petits yeux injectés de sang, situés juste au dessus de sa prodigieuse mâchoire, garnie de rangées de dents autant acérées qu’hideusement cariées. Mais il brûlaient d’une rage aveugle.
Le vampire était au comble de l’exaltation, il commençait à trouver ce qu’il cherchait depuis bien longtemps…

Le lendemain, le rat mourut dans d’atroces souffrances après avoir tué une trentaine de ses congénères.

[Chaos]

Chaos rentra dans la forge pour savoir si sa commande était prête, il se dirigea vers un des apprenti du vampire.

Bonjour, je voudrais savoir si ma commande est prêtre, il s'agit d'une armure de plates renforcé a l'argent.

Chaos attendit la réponse de l'apprenti.

[Walar]

Le nain arbora une mine pensive avant de se plonger dans l’étude du grimoire siégeant sur le comptoir.

« Hmmm… Oui je vois, une armure de plaques +1 renforcée avec de l’argent… Oui elle est prête. Je reviens. »

Il disparut dans l’arrière-boutique en fredonnant un air traditionnel. Peu de temps plus tard, il réapparut, portant difficilement une massive armure qui scintillait sous l’éclat des bougies disposées dans la pièce. Elle semblait posséder un revêtement argenté.

« Voilà. » dit-il en déposant l’objet sur le comptoir avec peine « Cela vous fera 2'400 pièces d’or tout compris, Messire. »

Le nain griffonna quelque chose sur le large grimoire en attendant que son interlocuteur réponde.