[Bâtiment] Le Conservatoire de Lumenis

[Morgana LeFay]

La sorcière regarda Draclord s'éloigner avant de retourner dans son laboratoire. Elle eut un sourire amusé.

Pour elle l'incident était oublié. On ne vivait pas aussi longtemps qu'elle en s'attardant sur les menus accidents de la vie...

Elle pénétra dans son étude et en ferma la porte. Elle devait tout d'abord étudier avec soin les résidus d'enchantements de la sphère avant d'entamer sa restauration.

[Morgana LeFay]

L'étude des résidus de la sphère lui avait pris trois bons jours à l'issu desquels la sorcière s'était reposé pour reprendre des forces. Puis, après avoir réunis les ingrédients nécessaires, elle était retournée dans son atelier pour entamer le sort de restauration qui réparerait l'artefact endommagé.

Suivant le même rituel que celui qu'elle avait utilisé sur le globe que lui avait demandé de réparer les présidente quelques mois plus tôt, la sorcière enflamma les herbes et poudres composants la part active du sort, puis, lorsque les fumée lui semblèrent correspondre à ce qu'elle attendait, elle éleva les débris de la sphère au dessus du brasero. Elle ferma les yeux et se concentra fortement. Le sort était plus puissant que le précédent, la sphère étant de taille plus importante, et sa magie résiduelle encore très présente.
Elle resta comme immobile un long moment, murmurant des paroles incompréhensibles alors qu'une énergie semblait émaner de son corps. Elle rouvrit soudainement les yeux en prononçant les dernières paroles du sort. Une lumière vive envahit le petit cabinet de travail. Lorsqu'elle fut dissipée, la sorcière posa avec soin un orbe de clairevision sur l'établi avant de s'effondrer sur une chaise, épuisée.

Morgana du attendre une bonne demie-heure avant que ses forces ne reviennent. Lorsqu'elle put enfin se lever, elle alla boire de l'eau fraîche. Puis elle regagna son bureau son bureau après avoir soigneusement enveloppé l'orbe dans un tissu et l'avoir rangé dans un coffre. Elle rédigea rapidement une note pour le seigneur Draclord et la fit porter à l'Université de Magie pour le prévenir que son artefact était prêt.

[Morgana LeFay]

Vitrine n°3

Grimoire : Précis d'Extermination des Démons, par Sire Chansondenfer.

Cet étonnant grimoire à l'habillage plus qu'original est la seule copie restante du célèbre De Daemonicis, du grand guerrier chasseur de démons, Sire Arthur Chansondenfer. Ce combattant à l'illustre renommée qui vécu dans les années 1250 dans la région des Vaux, était connu pour son ardent combat contre les démons de toutes sortes venus des profondeurs des Abysses. Il avait mis au point bon nombre de techniques pour les piéger et les renvoyer d'où il venait. Vers la fin de sa vie il entreprit de rédiger un manuel à l'usage de ses élèves. Il en fit 5 dont 4 connurent une disparition tragique en même temps que leurs propriétaires.

Le premier brûla dans un étrange incendie dans une maison de passe d'Eauprofonde (mais qu'y faisait-il?). Le second finit dans l'estomac d'un bébilith. Le troisième est, dit-on, scellé dans la Tour de Garde, en Amn, et le quatrième est au fond de la mer de Lune suite au naufrage du navire transportant son propriétaire. Reste celui-ci. Il semblerait que ce soit l'exemplaire du maître lui-même, ce qui expliquerait sa taille (un ouvrage assez imposant, trop pour être emmené en voyage), et son apparence étrange. Il est d'ailleurs intéressant de voir que Sire Chansondenfer lui-même disparu très mystérieusement après s'être fait livrer son exemplaire par l'artisan peaussier qui devait le relier (et dont l'identité reste inconnu à ce jour).

Les plus folles rumeurs courent sur cet ouvrage que personne n'a jamais pu ouvrir. On dit que le visage démoniaque gravé dans le cuir avec tant de réalisme vous suivrez des yeux, et que le livre serait maudit. D'autres disent qu'en fait Sire Chansondenfer était un charlatan, et que la fin de ses 4 apprentis prouve que les méthodes exposées dans ce livre ne sont que foutaise (même si personne ne les a jamais vu). Les plus superstitieux disent que les démons ont tout simplement pris leurs précautions en éliminant leur pire ennemi et sa potentielle relève, et que Sire Chansondenfer serait enfermé à jamais dans cet ouvrage comme châtiment démoniaque...

[Perdigan Foxglove]

Perdigan entra dans le Conservatoire de la Magie, tenant à la main un petit sac. Elle venait tout juste de rentrer de la clairière enchantée où elle avait trouvé des cailloux noirs, ceux-là même qui avaient causé la folie révolutionnaire qui s'était emparée d'un tiers de la population lumenienne il y a quelque temps.

Soucieuse que personne ne tombe plus sous l'influence maléfique de ces cailloux, mais également d'en garder quelques unes dans un but scientifique, la Présidente de Lumenis décida de les ammener au Conservatoire de la Magie pour qu'elles soient enfermées au secret.

L'ensorceleuse s'approcha du comptoir et attendit Morgana qui était probablement occupée à l'arrière-boutique.

[Morgana LeFay]

Morgana émergea de son atelier, où elle préparait une nouvelle vitrine, quand elle entendit du bruit. Elle eu la surprise de trouver la Présidente elle-même. Elle la salua avec un air interrogateur.

Bonjour à vous dame Foxglove. Que me vaut le plaisir de votre visite dans ce lieu si peu fréquenté?

Un frisson parcourru Morgana. La désagréable sensation de la présence d'une magie négative flottant dans l'air. Elle regarda la présidente avec un air interloqué.

[Perdigan Foxglove]

La Présidente ne portait que 16 pierres sur elle, bien assez pour faire sombrer un mortel dans la folie, mais une quantité bien inférieure à celle qu'il avait fallu pour la faire sombrer dans la rage paranoïaque, pourtant, elle en ressentait les effets. Elle parvenait à conserver le contrôle d'elle même mais elle avait hâte de se débarasser de ces maudits cailloux.

- Bonjour Morgana. Au cours d'une promenade avec Goldy, ma fée, j'ai trouvé plusieurs de ces fameux cailloux noirs qui ont fait sombrer un tiers de la population lumenienne dans la folie meurtrière.

La morte-vivante déposa le sac sur le comptoir et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvaient les 16 cailloux noirs, brillant d'une lueur profondément maléfique. Alors qu'elle contemplait ces cailloux, une idée germa dans le cerveau de Perdigan.

- Il conviendrait de tenir ces pierres dans un lieu isolé pour éviter que leur influence ne se répende, mais j'ai une question à vous poser.

L'idée se cristalisa dans l'esprit de la dame vampire. Ces cailloux pourraient éventuellement constituer une arme de guerre redoutable.

- Penser vous pouvoir insérer ces pierres dans des bagues, des pendentifs ou des amulettes ?

[Morgana LeFay]

La sorcière observa d'un oeil précis les pierres posées sur le comptoir. Elles étaient manifestement très dangereuses. Elle percevait pleinement leur émanation et sa tête lui tournait légèrement. Elle regarda la vampire.

Je pense que leur place serait d'être remisées dans un coffret scellé magiquement... Pourquoi les insérer sur des bijoux? Pour en faire des "armes"? La sorcière poussa un soupir et observa de nouveau les pierres. Je ne suis pas orfèvre, mais si on me fournit les bijoux et en travaillant les pierres une par une, en isolant leur composé magique, je peux peut-être arriver à faire ce que vous demandez. Mais je doute de pouvoir me servir des 16. Peut-être 4 ou 5, mais guère plus. Au-delà leurs effets pourraient aussi m'atteindre.

Avec précautions Morgana referma la bourse contenant les pierres. Elle nota que leur "présences" s'atténuait une fois le tissu refermé. C'était une bonne chose à savoir. Elle leva les yeux vers la présidente :

Une préférence pour la taille des pierres?

[Perdigan Foxglove]

Perdigan était soulagée de pouvoir se débarasser de ces cailloux. Elle n'avait pas oublié ce qu'elles pouvaient faire et elle ressentait encore clairement leur pouvoir. Pourtant, utilisées correctement, ces pierres pouvaient être une arme redoutable. Bien qu'hésitante, elle s'était décidée a les faire monter dans des bijoux. Qui sait, cela pouvait peut-être servir un jour.

- Pas de préférence pour la taille des pierres, tout ce que je veux c'est qu'elles aient l'air d'être des bijoux de grande valeur. Quatre ou cinq bijoux suffiront amplement pour le moment. Vous conserverez ces bijoux et les pierres restantes en lieu sûr et au secret, nul ne doit savoir qu'il existe encore de ces pierres et nul ne doit savoir que certaines d'entre-elles formeront désormais des bijoux. Personne hormis moi-même, Goldy ou une personne mandatée expressément par moi-même ne doit avoir accès à ces bijoux ou au reste des pierres.

[Morgana LeFay]

Parfait. Je dois d'abord m'occuper d'une autre affaire. Mais dès que je serais libre je m'en chargerai. A moins que vous ne soyez pressée. De toute façon, je dois attendre les bijoux. Ou bien dois-je me les procurer quelque part?

La sorcière jeta un coup d’œil à la bourse posée sur le comptoir.

En tout cas ne vous en faites pas. Bijoux et pierres seront en sécurité. Par contre je crois que nous devrions convenir d'un signe de reconnaissance sûr au cas ou vous m'enverriez un messager. Je fais confiance à votre fée depuis cette malencontreuse histoire, mais je me méfie quand même des étrangers. N'importe qui peut imiter votre sceau.

[Draclord]

Draclord (ou plutot son double) se rendit donc au conservatoire pour y récupérer son artecfact qu'il avait laissé ici il y a de cela quelque temps. Il se présenta et attendit la venu de Morgana.

[Morgana LeFay]

La sorcière émergea une nouvelle fois de son étude l'air soucieux, attirée par la sensation d'une présence dans le Conservatoire. Elle venait de passer un certain temps à tenter d'éclaircir ses idées quand au lourd ouvrage sur les ordres saints de Féérûne.
Elle vit le seigneur Draclord qui l'attendait dans le hall. Un bref examen lui appris qu'il ne s'agissait que d'un simulacre, mais elle prit la peine de le saluer avec grâce malgrè ses traits tirés.

Bien le bonjour seigneur, vous venez chercher votre orbe de claire vision?
En effet, répondit la mage.
Veuillez patienter.

Morgana disparu dans un couloir puis revint quelques instants plus tard en tenant un objet précautionneusement enfermé dans un tissu sombre. Elle le tendit à Draclord.

La voici. Elle est comme neuve et ses pouvoirs ne sont en rien altérés.

[Draclord]

Le sorcier souria de toutes ses dents:
"Magnifique, tout simplement merveilleux, je n'aurais pas fait mieux moi meme, merci beaucoup, combien vous dois-je pour ce merveilleux travail ?"
Demanda l'elfe, rayonnant.

[Morgana LeFay]

La sorcière rendit son sourire à Draclord.

J'ai du utiliser des ingrédients rares dans cette contrée hélas pour achever mon travail... Je dois vous demander 350 po pour l'opération...

[Draclord]

Draclord eu l'air fort surpris et sorti de sa bourse 450 PO.

"Je pense que votre travail vaut bien un peu plus, tenez j'ajoute 100 PO... et ce n'est meme pas la peine de penser à refuser :rigoler: ."

Puis l'elfe salua Morgana et quitta le Conservatoire luménien.

[Morgana LeFay]

La nuit tombait sur Lumenis.

Kerdès finissait de mettre de l'ordre dans de vieux ouvrages consultés quelques heures plus tôt par un groupe d'étudiants de l'Université. Le vieil homme ronchonnait après la détestable habitude que certains avaient de corner les pages des précieux ouvrages ou de tracer un léger trait de plume en suivant les lignes. A croire qu'ils n'avaient aucun pouvoir de concentration, pour de futurs mages...

Le petit homme au visage ratatiné descendit de son échelle avec lenteur et précautions, autant éviter de tomber, la conseillère LeFay en serrait mortifiée, même si Kerdès estimait que cela faisait parti des risques du métier. Mais la sorcière était très attentive au seul membre du personnel du Conservatoire. Le vieux Kerdès veillait à tout, savait où se trouvait chaque chose et avait souvent de bonnes idées pour agencer les nombreuses vitrines du Conservatoire.

En trottinant il sorti de la salle de lecture et en referma la porte de bois sculptée avec précaution. Puis il alla faire un tour dans la salle d'exposition, pour vérifier que tout était en ordre, jeta un coup d’œil au laboratoire pour voir si tous les creusets et cornues étaient bien froids, verrouilla la porte du bureau de la dame LeFay, et ne laissa que quelques torches qui apporteraient une chiche lumière durant la nuit mais qui éviteraient, en cas d'intrusion, de perdre du temps à en allumer.

Il sortit sur le perron, fermant avec une aisance surprenante pour quelqu'un de son âge les lourdes doubles portes du bâtiment, puis il prononça le mot de pouvoir que lui avait appris la directrice des lieux et qui protégeait le Conservatoire durant la nuit. Satisfait, et après un dernier tour du bâtiment, Kerdès rentra chez lui de sa démarche trottinante, satisfait de cette nouvelle et calme journée de travail. Quand dame Morgana reviendrait, elle serait très contente, il en était sûr.