[Quête] Sur la Sylvestre...

[Galathée]

" C'est une ancienne nécropole elfe. Que ces gens pillent depuis plus d'un siècle, sans aucun respect pour ceux qui y sont enterrés, dit Voronwë. Ils y ont établi une sorte de comptoir... un hangar qui dissimule leurs excavations, en réalité..."
Il secoua la tête puis lâcha une insulte dans un dialecte que Taliesin ne comprenait pas, mais à voir son expression, cela devait être salé.
" Je n'aide pas les pilleurs de tombes."

[Taliesin]

Il chercha ses mots puis désigna les enfants visibles sur la berge.
-Capitaine, pensez-vous vraiment que ces gosses ont déjà participé à ce pillage indigne ? Pensez-vous vraiment qu'ils méritent de mourir pour les crimes de leurs aînés ? Pensez-vous vraiment que le meilleur moyen de les amener à davantage de respect pour ces tombes elfiques est, pour eux, de se voir refuser le soutien d'elfes qui ont pourtant les moyens de les aider ? Avec tout le respect que je vous dois, je suis pour ma part persuadé du contraire. Je suis même convaincu que la meilleure moyen pour que ce cimetière cesse d'être profané, c'est... que ces gens aient des motifs de reconnaissance envers les elfes. Car même dans l'hypothèse où ils seraient tous massacrés... D'autres reviendraient s'installer ici et reprendraient leurs activités.

[Galathée]

" Les humains sont comme les tigres. Leurs petits sont adorables et innocents, et en grandissant, ils deviennent des tueurs. Vous ne savez pas de quoi vous parlez. J'ai vu grandir la majeure partie de ces gens. Je suis sur la rivière depuis trente ans. Je les connais... Le forgeron, la lavandière, le porcher, les pêcheurs... Ils étaient aussi charmants et curieux, étant gosses. Et puis ils sont devenus adultes... comme toutes les créatures de leur espèce, le gain et le pouvoir sont devenus des valeurs maîtresses... les mains tendues, serrées autrefois... Tout cela est réduit à rien. J'aide cette génération, la suivante aura tout oublié. Les humains n'ont pas de mémoire. Et ils pensent avec leur bourse et leur estomac, toujours à demain, jamais à plus tard."

[Taliesin]

Il s'efforça de ne pas lever les yeux au ciel, de ne pas répliquer que tout cela n'était que des stéréotypes racistes. Cela n'aurait pas été très constructif.
-J'ai vécu cent-cinquante ans parmi les humains. J'en ai vu beaucoup être totalement conformes à ce que vous décrivez. J'en ai vu plus encore être l'exact opposé. Tout petit, j'ai été recueilli par des forestiers humains qui respectaient et protégeaient la nature et qui n'ont pas hésité à m'élever comme leur fils malgré nos différence, malgré leur famille déjà fort nombreuse. Plus tard, j'ai vu des druides et des rôdeurs s'efforcer de préserver les zones sauvages des déprédations tant des monstres que des êtres intelligents de toutes sortes ; j'ai vu des chevaliers donner leur vie pour protéger des innocents ; j'ai vu des clercs se dévouer pour le bien commun, sans rien attendre en retour... J'ai vu, aussi, des gens tout ce qu'il y a de plus ordinaire essayer de faire le bien autour d'eux, de vivre en bonne harmonie avec les autres.
Il soupira.
-Mais soit : vous avez votre expérience, que je respecte, et je sais qu'il est vain pour moi d'espérer vous convaincre, d'autant que vous devez me considérer comme une victime acculturée, ce que je suis, en tout cas pour l'aspect acculturation. J'espère simplement que ces gens préféreront se souvenir du fait qu'un elfe a accepté de les aider et... qu'ils oublieront le reste.

[Galathée]

Le discours de Taliesin semblait avoir eu peu d'effet sur le capitaine. Cependant, plutôt que de se lancer dans un réquisitoire contraire, il capitula.
" Oh, mais ils n'oublient que ce qui les arrange, bien évidemment. Mais dans le fond, ça m'est égal. Je préfère être honni des humains que trahir mon peuple. Vous m'avez demandé mes conditions, vous les avez obtenues. Si elles ne vous conviennent pas, tant pis pour vous. Vos amis vous attendent, ne les décevez pas."

[Taliesin]

Il prit une profonde inspiration.
-Capitaine, puis-je me permettre de vous poser une question ? Si, dans les veilles à venir, vous appreniez que... des elfes de votre connaissance ont été massacrés par des monstres après que des personnes parfaitement conscientes du risque qu'ils courraient aient malgré tout choisi de ne pas leur prêtre main forte... Comment réagiriez-vous ? De manière générale et vis-à-vis desdites personnes en particulier ?

[Galathée]

Le capitaine soupira et secoua la tête d'un air désolé.
" Je vous dirais, si ces personnes sont des humains, que cela ne me surprendrait pas une seule seconde. Que je n'en attendais pas moins d'elles. Que les monstres ont été, à plus d'une reprise, de leur propre espèce, et que j'en ai été témoin. Mais vous êtes comme eux, vous n'avez pas de mémoire. Vous allez me dire que je devrais... en profiter pour prouver la supériorité de ma race sur la leur, les surprendre en pardonnant, en présentant mon dos pour la millième fois, histoire qu'ils puissent y plonger leur glaive ? Pourquoi ferais-je une chose pareille ? Pour le salut de dix morveux ? Mettre en danger mes hommes, mon bateau ? Réalisez-vous l'ampleur de ce que vous me demandez, sans la moindre contrepartie ?"

[Taliesin]

Comment expliquer posément ce qu'il avait à l'esprit ? Pas simple mais... il fallait qu'il y parvienne.
-La contrepartie, c'est un avenir meilleur ou moins pire, répondit-il. Les Hélonniens d'hier ont commis de graves offenses envers votre peuple. Les Hélonniens d'aujourd'hui continuent, pour certains. Mais le gouvernement central de l'île... essaie de faire moins mal. Il respecte l'autorité des cités de la Lorien, il tente de préserver les sites elfiques... En faire des musées, comme vous les avez appelés lors de notre première rencontre, ne compense en rien les invasions et les destructions de jadis ; mais cela préserve ces lieux, sans compter que c'est, pour les humains, un moyen de compenser leur tendance à oublier le passé, un moyen... de garder la mémoire. Tout cela est peu de choses, j'en conviens. Mais admettez qu'aussi modeste que ce soit, cela va... dans le bon sens. Malheureusement, je crains que tous les Hélonniens ne voient pas cette politique d'un bon œil : certains doivent avoir très enveie d'exploiter ces vestiges et... les ressources de la Lorien.
Il se tut un instant, cherchant les bonnes formulations pour exprimer ses idées.
-Voilà pourquoi je pense qu'il faut encourager les autorités centrales et ne surtout pas donner du grain à moudre aux gens dont je parlais à l'instant. Or, capitaine, si vous n'aidez pas ces villageois... Cela ce saura. Si le village s'en tire malgré tout, je n'ose imaginer l'accueil qui vous sera fait la prochaine fois que vous passerez à proximité. Et même si le village est annihilé : les survivants colporteront l'information. La colporteront loin. Dans les deux cas, toutes les communautés humaines depuis l'orée de la Lorien jusqu'à Togorria en auront connaissance, et j'ai peur que vous et vos hommes... ayez affaire à des velléités vengeresses. De manière générale, cela risque de nuire à tous les elfes : les humains, et ils ne sont pas les seuls, sont prompts à faire d'actes individuels des généralités. Des stéréotypes stupides circulent déjà : je pourrais, par exemple, vous parler de ce petit garçon persuadé que les elfes mangent les enfants... A cela s'ajoutera désormais la rumeur que les elfes n'aident pas les gens dans le besoin.
Il soupira.
-La situation des elfes sur cette île est moins bonne que dans certains pays. Mais elle est aussi meilleure, et de loin, que dans beaucoup d'autres. En partie grâce aux nouvelles dispositions des autorités de la capitale. Mais s'il commence à se répéter que les elfes d'Helonna ne font jamais montre de la moindre solidarité envers les autres habitants... Combien de temps ces bonnes dispositions resteront-elles de mise ? Combien de temps les humains bien intentionnés garderont-ils la main face à ceux poussés par la cupidité ?

[Galathée]

Voronwë parut moitié décontenancé, moitié atterré.
" Vous êtes en train... de me menacer. De me dire que... je n'ai pas le choix." murmura-t-il, stupéfait.

[Taliesin]

-Je ne vous menace pas, dans la mesure où nous sommes dans le même bateau et où les implications de ce qui va se passer aujourd'hui pourraient très bien m'impacter, moi aussi : j'ai beau être acculturé, je n'en suis pas moins un elfe. Pour le reste, vous n'avez pas le choix uniquement dans la mesure où les humains sont là, où ils ne cesseront de se multiplier et où nous devrons bien faire avec, que cela nous plaise ou non. En revanche, le choix, nous l'avons complètement en ce qui concerne la suite des événements, la manière dont les relations entre notre race et la leur évolueront sur cette île.

[Galathée]

" Je refuse de me résigner comme vous le faites." dit le capitaine.
Il se détourna et resta silencieux un moment.
" Nous allons amarrer l'Ecureuil en amont. Nous reviendrons par la berge."

[Taliesin]

Il lui aurait bien dit que si les elfes d'Helonna entraient en guerre contre les humains, ils finiraient vaincus. Il lui aurait bien dit, aussi, que trouver le meilleur modus vivendi possible, ce n'était pas se résigner. Mais le moment était mal choisi.
-Merci. Et sachez quand même que je leur toucherai un mot à propos de la Nécropole. Je n'aime pas non plus que l'on malmène les lieux sacrés.
A moins que le capitaine n'ait quelque chose à ajouter, il rejoindrai le quai.

[Galathée]

Mais Voronwë n'ajouta rien. Il fit signe à l'équipage de se rassembler pour tenir conseil. Pendant ce temps, Taliesin redescendit sur la berge. Une quinzaine d'adultes étaient désormais rassemblés autour de l'homme à la hache et de la première femme qu'avait interpelée le capitaine de l'Ecureuil. Ils le regardèrent descendre avec crainte et espoir.
" Qu'est-ce qu'il a dit ?" demanda finalement le villageois qui avait envoyé le barde négocier.

[Taliesin]

-Qu'il allait amarrer l’Écureuil en amont puis qu'il reviendrait avec ses hommes par la berge, répondit Taliesin.
Du regard, il fit le tour de l'assistance et des lieux, essayant déjà de se faire une idée de la situation. Il espérait qu'on l'interrogerait quant aux conditions mais n'aborderait pas le sujet de lui-même dans l'immédiat : cela lui paraîtrait par trop indigne. Néanmoins, comme il l'avait dit au capitaine, il en parlerait tôt ou tard.

[Galathée]

Il y eut un murmure dans l'assemblée, qui finit par s'éteindre.
" Il y a vraiment plus d'une centaine de gobelins ? demanda finalement une jeune femme. Ils viennent jamais autant dans l'coin. Vous êtes sûrs que c'est pas juste une histoire pour nous faire quitter l'village ?"
Il y eu des marques de soutien.
" Une vingtaine, on saurait gérer. On leur a déjà fait la peau plus d'une fois, ajouta une matrone plus âgée, bras croisés sur son tablier.
— C'est p't'être rien qu'un mensonge pour qu'on leur soit red'vable ensuite." grommela un vieux, pliant sa canne sous son poids.

[Taliesin]

Décidément, il n'y avait pas un groupe pour rattraper l'autre.
-Dites, vous croyez vraiment que je me serais imposé des négociations avec le capitaine si la raison n'était pas vraiment sérieuse ?
Il soupira;
-De toute façon, vous avez le choix entre nous croire et prendre les mesures qui s'imposent, avec notre aide, ou ne pas nous croire et... découvrir la vérité quand les gobelins arriveront. Sachez cependant que dans le deuxième cas, je ne m'attarderai pas : je n'ai pas envie que ces créatures qui ont déjà massacré l'équipage de la Bergeronnette s'en prennent à mes fils.
Et de jeter un regard en direction des garçons.

[Galathée]

Victor et Baptiste avaient l'air un peu perdus, au milieu de toute cette agitation.
" Ils ont massacré l'Ferdinand et ses hommes ? Comment vous savez ça ?
— Ils sont passés hier soir, partis c'matin, encore... Ils étaient en pleine forme !"
A nouveau, les murmures bourgeonnèrent, chacun se perdant en conjectures.
" Vous dites vrai, je le pense, reprit l'homme à la hache, plus fort, ce qui réduisit ses compatriotes au silence. Mais on va faire comment ? S'ils sont si nombreux... On est un peu démunis."

[Taliesin]

Ne connaissant nullement la région, il était un peu mal placé pour les aider...
-S'il se trouve à quelques lieues d'ici une garnison susceptible de venir nous aider, je peux convoquer un coursier capable d'y mener un messager en seulement quelques minutes, dit-il. Dans le cas contraire... il faudra mander du secours dans la ville la plus proche et, dans l'intervalle, se replier dans un endroit plus aisément défendable que celui-ci, au cas où les gobelins ne se contenteraient pas de passer leur chemin mais suivraient nos traces.

[Galathée]

" Il n'y a pas de garnison proche, dit un des pêcheurs.
— Il y a les hommes de Sire Fangar.
— Ah ! Une bande de poltrons avinés. Il préférera les garder sur sa motte. Aucune chance qu'ils nous aident.
— La ville la plus proche, c'est Togoria. Enfin... A mon avis, dans les hameaux voisins, il n'y a pas des masses de soldats. Faudrait qu'il y ait justement une patrouille... mais six ou sept hommes, ça changera quoi ?"

[Taliesin]

Pas grand chose.
-Vous parliez d'une motte. Ce serait déjà un bon endroit où se replier, non ?
Les gobelins, à son avis, n'étaient pas du genre à se lancer dans un siège.
Restait à savoir si le seigneur local ouvrirait ses portes...

[Galathée]

" Fangar ne nous laissera jamais entrer ! s'exclama une jeune femme. Il préférera nous regarder nous faire étriper depuis le haut de ses remparts.
— Si on veut se réfugier dans la motte, il faudra la prendre ! renchérit un jeune homme.
— Tu parles, on se fera massacrer plus vite que si on attend les gobelins."

[Taliesin]

Bigre, mais où étaient donc passés les hommes de bonne volonté ? Avaient-ils tous fui la région au grand galop ?
Il aurait eu du mal à le leur reprocher...
-Vous êtes certains qu'il vous refusera son aide ? Si vous apportez vos propres vivres, vous l'accorder ne lui coûterait rien... Bon, mais y a-t-il d'autres lieux atteignables en quelques heures ?

[Galathée]

" Il y a le vieux moulin, proposa quelqu'un.
— Ils le torcheront en moins de deux.
— Il y a le vieux temple ?
— On rentrera pas tous dedans.
— Il y a la mine...
— Hé ! On va pas leur laisser nos maisons, quand même ! Ils sont une centaine, c'est des gobelins, bouse ! Nous on est vingt. Ça fait cinq chacun !"
L'intervention de ce dernier villageois, un vieillard osseux à la barbe blanche, suscita de nombreux murmures d'approbation.

[Taliesin]

La mine... Ce devait être la nécropole, en réalité.
Voronwë allait adorer.
Mais avaient-ils vraiment le choix ? C'était soit ça, soit prendre la motte d'assaut...
-Je crois que le mieux est que vous commenciez à rassembler vos possessions les plus précieuses ainsi que des vivres, dit-il calmement. Ainsi pourrons-nous réfléchir aux différentes possibilités qui s'offrent à nous sans perdre de temps.
En réalité, il voulait attendre le capitaine pour avoir son avis. Mais cela passerait mal s'il le verbalisait...

[Galathée]

Les femmes et les enfants se dispersèrent pour répondre à l'injonction du barde, mais les hommes demeurèrent en arrière, jeunes et vieux. Ils étaient en tout et pour tout treize, en comptant deux adolescents d'environ seize ans et trois vieillards courbés, dont le vindicatif barbu. Restaient huit hommes entre vingt et cinquante ans, de carrures diverses, qui paraissaient tout prêts à écouter les consignes de Taliesin. Baptiste les observait d'un air un peu effaré, tandis que Victor avait mené Minuit jusqu'à une berge couverte d'herbe grasse. Le capitaine Voronwë n'était toujours pas revenu.

[Taliesin]

Il était encore trop tôt, cependant, pour envisager la possibilité qu'il ne tienne pas parole : amarrer un bateau, ça ne se faisait pas en trente secondes.
-Vous devriez vous équiper, dit-il aux membres de la petite troupe. Prendre de quio vous défendre, voir s'il sera nécessaire d'amener de quoi barricader l'entrer de la mine si nous optons pour cette voie... Il y a peut-être aussi des animaux que vous souhaitez préserver...
Autant qu'ils s'activent...
De son côté, il fit signe à Baptiste de le rejoindre : celui-là avait besoin d'être un peu rassuré, manifestement.

[Galathée]

Les hommes rechignèrent un peu, puis finirent par obtempérer. Taliesin entendit l'un des vieux ronchonner qu'il faudrait lui passer sur le corps avant qu'il abandonne le village. Un autre lui répondit qu'il allait voir son voeu s'exaucer sous peu s'il ne bougeait pas son derrière osseux. Ils se dispersèrent entre les maisons. Baptiste, lui, s'était approché, et prit la main du barde.
" On va défendre ce village, alors ? murmura-t-il, avant de frissonner. J'imagine qu'on n'avait pas trop le choix."
Il n'avait pas l'air convaincu.

[Taliesin]

Il soupira.
-J'ai essayé de savoir s'il n'y avait pas d'autre option, tu sais. Mais aucune garnison n'est installée à proximité, le seigneur local semble du genre à laisser tout le monde mourir sous ses murs... Bref, on était la seule aide sur laquelle ils pouvaient compter. Mais on ne va pas se livrer à une bataille rangée : on va se réfugier dans la nécropole elfe qui se trouve non loin et attendre que cela passe.
Il serra un peu plus fort sa main.
-Courage, mon grand. La situation est effrayante, c'est sûr, mais on va s'en tirer.

[Galathée]

" Mais si on attend que ça passe... Il ne va rien rester du village, si ? demanda le gamin. Alors à quoi ça sert ?"
Minuit leva la tête comme le capitaine Voronwë et les deux jeunes elfes surgissaient le long de l'eau. Ils portaient leurs arcs, leurs épées, et avaient revêtu des armures de cuir typiquement elfes, très ajustées, aux motifs végétaux. Le capitaine vint vers le barde et lorgna le village autour de lui.
" Ils se sont déjà tous enfuis ?"

[Taliesin]

-Mais ils seront tous vivants et auront de quoi subsister le temps de reconstruire, avait-il soufflé à Baptiste. C'est à ça que ça sert.
Il sourit en apercevant Voronwë : il avait eu raison de ne pas douter de lui.
-J'ai demandé aux hommes de s'équiper et aux autres de rassembler ce qu'ils jugeaient important en vue une évacuation, car celle-ci semble être la seule solution : nous ne sommes qu'une poignée, nous ne pouvons compter sur aucun renfort... Et comme il est apparemment impossible de se réfugier dans le castel voisin... J'en suis désolé, capitaine, mais il semble que la nécropole soit le seul refuge probant. Néanmoins, si vous avez d'autres idées de lieux ou même de stratégie, je m'en remets à vous : je ne suis pas du tout un spécialiste de ce genre de situations.