Arcades Sabboth

[Arcades Sabboth]

Arcades Sabboth, après mainte réflexion,se résolut à raconter les grandes lignes de son passé, il entama ainsi son récit:

"Manost, Luménis… Ces villes ne me rappellent que mon village, mon détestable "village" situé dans un autre plan, et je ne pense pas qu’indiquer son nom vous aide a le situé, vos connaissances dans les plans primaires ne doit pas s’étendre au de la de votre misérable île… Les temps que j’y ai connus étaient des plus troublés. Une guerre de longue haleine ravagée notre sombre paysage depuis des décennies. Je suis né durant une accalmie, bizarrement, je n’ai pas connu mes parents. Elevé tout abord par un tuteur, je ne me posais aucune question quand a leur disparition, et si le sujet était évoqué, ils étaient mort lors du dernier assaut subi par notre village, avant que des renforts n’arrivent. Toutefois, l’attitude des villageois à mon égard ne pouvait que m’inciter à réfléchir sur la réputation de ma famille, même mon tuteur me traitait comme un chien… Tant de haine dans le regard des adultes, transmise a leurs enfants qui m’écartaient de leur groupe et ne cessaient de me chahuter… Lors des enseignements, les professeurs préféraient me mettre au coin, plutôt que de m’apprendre quoi que ce soit… Un seul garçon de mon age, nommé Asmadi, se moquait des on-dit et ne craignait pas ma présence, bien au contraire. Peut-être est-ce grâce à lui que j’ai eu envie de savoir la cause de mon exclusion de la communauté… C’est pourquoi, à l’age de douze ans, j’ai commencé à voler des registres et des grimoires dans les archives communales. J’ai ainsi découvert le système hiérarchique de mon village, et aussi qu’il n’avait pas toujours été ainsi. La ville était sous la main mise d’un ordre de fier paladin, les vétérans régissant le village et les autres appliquant la loi de tous les jours. Ils menaient sous le couvert du bien et de la justice une dictature forcé, soi disant protégeant le village d’un nouvelle assaut. Tout ceci n’était que peu intéressant et des plus visibles. Non, ce qui m’intéressa au plus au point, ce fut tous les décrets interdisant toute forme de connaissance profane, bannissant tout mage ou sorcier des murailles du village. De plus, d’après les registres et la défiance des habitants, j’ai découvert qu’avait eu lieu une immense "chasse au sorcière" … Je compris un peu plus tard que lors du dernier assaut, les mages qui a l’époque régnait de main de maître, avait repoussé les assaillants grâce a une puissante magie, quitte a sacrifier un paladin pour éradiquer 2 ou 3 ennemis. La victoire fut facile, mais les Paladins avait mal accepté leur rôle de chair à canon, et le jour même ils profitèrent de la fatigue mentale engendrée par les combats pour renverser l’ordre des mages. Mes parents en faisaient parti, mais les paladins ne put se résoudre à tuer ma mère enceinte, et la laissèrent accoucher avant de la condamner. Du coup, il se méfie de ce fils de sorcière, il pense peut être que l’on devient mage de père en fils… J’avais donc compris la vraie nature d’un paladin, et leur vision du bonheur m’incita à penser que le malheur serait mieux. J’en fit par a mon unique interlocuteur, qui sembla très affecté de ces nouvelles, car étant issu d’une "glorieuse" famille de paladin, il été rentré dans les ordres. Il reconsidéra toutes ses choses, se sentant différent depuis le début des autres "bienveillants guerriers". Je le laissai à ses pensées, car des choses plutôt grave me préoccuper. En effet, tout indiquer que le dernier assaut avait été repoussé par les mages, les cavaliers et autre guerrier n’ayant servi qua très peu de choses, or un autre assaut semblé imminent… Etaient-ils conscients qu’ils allaient tous se faire massacrer ? Ne faudrait-il pas s’enfuir du village avant l’inéluctable ? J’arrivai bien a commettre de petits larcins de-ci delà, et j’avais appris a éviter les coups, mais je n’étais moi même pas des plus costauds, et en ces temps de guerres, je ne savais pas sur quoi je pouvait tomber hors des barrières protectrices du village…

Mais à force de réfléchir, on n’agit plus, j’étais prêt à partir à tout moment, mais je n’osais prendre l’initiative de ce long exode. Et ainsi les événements me mirent au pied du mur, les troupes ennemis étaient de nouveau en vue du village, tout le monde était sur le pied de guerre, interdiction d’entrer ou de sortir du village, le premier assaut allait être imminent et décisif pour la tournure de la bataille… Je n’avais pas le droit au port d’arme, ni aux distinction de l’armée, donc je fus muré chez moi par mon tuteur, l’écho des batailles nous arrivaient distinctement, aucun moyen de savoir qui avait le dessus, juste des râles, des cris, des choc en dehors du village, l’intérieur étant dominé par les pleurs des femmes et des enfants trop jeunes pour aller au combats. Les heures s’écoulaient lentement, mais les bruits ne s’estompaient guère, mauvais signe pour nous ? Un bruit sourd interrompit mes pensées, suivi d’une puissante déflagration, accueillie par des cris d’effroi de toute part. Le bruit d’une armée en déroute, pourtant aucun cri de victoire n’accompagnait la fuite des soldats, comme si tout le monde fuyait peut importe leur bord. Les portes de la ville s’ouvrirent, les paladins avaient repoussé la première vague, mais leur mine blafarde ne s’accordait pas avec cette pseudo victoire… Mon ami avait l’air sévèrement blessé, il n’avait plus d’arme à la main, mais était entouré par quatre soldats au regard dur. Je ne pus l’approcher, car il fut directement conduit dans la salle où les jugements sont habituellement prononcés… Il n’en sortit pas pendant plusieurs heures, que je mis à profit pour glaner quelques informations par-ci par là, mais les rescapés n’étaient pas bavard sur la bataille, l’ennemi aurait fuit devant leur farouche détermination d’après ceux qui s’aventurait a dire quelque mots.

J’avais rassemblé mes maigres affaires, il fallait partir au plus vite, les garde ont les yeux rivés sur l’horizon, il ne prêteraient pas attention à ma fuite, il me suffisait de ne pas attirer les regards, art dans lequel je m’étais exercé mainte fois dans le village pour ne pas que l’on me montre du doigt… Je me retournais une dernière fois pour vérifier que nul ne me suivais, et je vis une ombre s’approchait de moi, je sursauta, prêt a saisir ma dague pour en découdre ! Je reconnu a temps mon unique interlocuteur de tous les jours, il semblait avoir changer, mais pas en surface, de plus, il avait l’air aussi déterminé que moi a partir, lui aussi étant chargé de quelques besaces rempli du strict nécessaire.
Je ne posa pas de question, l’heure ne s’y prêtait pas, et il me suivit hors de l’enceinte du village, je me sentais plus léger au fur et a mesure que l’on s’en éloignait, et la présence de mon unique ami me rassurait, il avait ses armes avec lui, de plus il était réputé comme étant le meilleurs guerrier du village. Je ne pensais plus au danger potentiel et cela me permit de me concentrer sur notre itinéraire. Nos pas nous conduisirent dans une petite bourgade, loin des guerres car déjà en territoire conquis. Ce fut la que Asmadi se décida enfin à parler.
Il parla longuement devant les bières que mes petits larcins avaient pu nous payer, très longuement, il me conta tout d’abord beaucoup d’élément sur sa vie au sein de l’ordre, ses désaccords avec les supérieurs, notamment avant l’assaut, il n’arriva pas a les persuader d’évacuer le village, pour eux, évacuer aurait été synonyme de défaite… Il en vint petit à petit à la bataille… Pour comprendre ce qui c’est passé, il faudrait que vous connaissiez plus amplement l’histoire d’Asmadi, mais disons que durant la bataille, inconsciemment, il a fait appel a un genre de magie profane non maîtrisée qui mis en fuite tout le monde, il avait été gravement blessé, et son esprit avait eu une sorte de réaction automatique qui avait déchaîner les éléments… L’ordre l’a donc jugé après la bataille et l'a banni du village. Comme il avait remarqué mon envie de partir, il m’avait rejoint après être sorti du conseil. Il n’avait jamais cru dans les valeurs que les paladins prétendaient défendre, comme ils appelaient cela "le bien", Asmadi me rejoignit sur la voie du Mal… Quitte à laisser tout un village se faire massacrer pour sauver un concept d’honneur, autant faire cela en l’honneur de Talos, non ?
Le discours de mon ami avait duré longtemps, et la nuit était déjà bien avancée… Dans la pénombre, Asmadi se trompa de chambre à coucher et atterrit face à face avec ses parents, qui avaient quitté le village pour échapper à l’hécatombe. Il vint frapper à ma porte, ses yeux sombres me réclamaient un service, il n’eut peu de mot à dire pour que je le comprenne…

Morts… Oui… Tous morts… Les gens de notre village qui n’avaient pas périt à la guerre ont trouvé la mort durant leur étape à cette auberge… Ils sont morts dos au combat, sans même avoir pu dégainer leurs épées de leurs fourreaux… Une dizaine de fuyard se trouvait en effet dans cette auberge, et je ne remercierais jamais assez Talos de m’avoir apporter une telle offrande !
La colère d’Asmadi et son désarroi l’avaient empêché d’agir, mais je ne lui en tiens pas rigueur… Par la suite, nous eurent nombre d’aventures où il put révéler sa vraie nature… Oui, nous avons vraiment traversé bien des périodes ensembles… Toujours "gagnants" en quelques sortes.
Jusqu'à notre dernière mésaventure. Cette fois-ci nous avons contrarié par mégarde un puissant mage, ce qui n’arrangea pas nos affaires, c’est la haine profonde que porte Asmadi a la magie… sans doute parce qu’il lui arrive de l’utiliser sans la contrôler… En tous les cas, cette haine des lanceurs de sorts l’incita a braver d’autant plus l’autorité de ce sorcier, sans se soucier de sa réelle puissance. Bien mal nous en pris, durant la dernière confrontation, le mage essaya de nous maudire, sans succès pour moi, pour Asmadi je ne saurais trop que dire…
En effet, juste après cette malédiction, il nous envoya dans des "portails", ces portes qui s’ouvrent sur d’autres plans. C’est ici que se sépara nos chemins, par je ne sais quel rituel ou incantation, le mage nous avait éloigné de son domaine, chacun dans des plans différents. Commença alors pour moi une longue période d’errance. Le dernier portail que j’ai réussi à dénicher m’amena non loin de votre île. Mais j’ai bien vu lors de mes précédentes expériences, des gens devenu fou à force de fréquenter ces portes, les être humains en particulier ne sont pas fait pour supporter tous ces sauts dimensionnels, et je n’ai guère envie de devenir comme eux, des fous furieux qui n’ont plus aucun but, qui n’ose plus faire un pas de peur de changer de plan… C’est pourquoi, après avoir appris l’existence d’une ville réservée à Talos, je décidai d’arrêter mon voyage et de m’établir suffisamment longtemps pour trouver une solution à mon errance."

[Peut encore être amené à être compléter]