Sable. Rocaille. Soleil accablant dans un ciel d’azur profond. Tel était l’environnement auquel Kerdän et Taliesin étaient confrontés depuis qu’ils avaient quitté les agréables contrées du Corridor du Souffle. Ils suivaient péniblement la piste qui les menait vers le nord ouest, vers la cité du Chaos nichée au cœur de ce désert ardent. Leur allure était lente mais constante : ils ménageaient leurs forces et celles de leur montures, faisant parfois halte à l’ombre d’une dune pour boire avec parcimonie quelques gorgées de leurs réserves d’eau, précieusement stockées dans de grandes outres achetées dans le dernier village qu’ils avaient traversé.
Ils étaient absolument seuls parmi ces vastes étendues arides. Nulle caravane marchande n’avait croisé leur chemin, nulle tribu de bédouins ne s’était approchée des parages de la route. Tout juste les deux voyageurs avaient-ils quelques fois entraperçu l’ombre d’un petit animal détalant à leur approche ou, plus rarement encore, les cercles aériens décrits par un charognard en quête de pitance, rompant parfois le silence d’un cri rauque et lugubre. Le rôdeur et le barde, quant à eux, ne prenaient que rarement la parole : la solitude environnante poussait d’avantage à l’introspection qu’aux grandes envolées lyriques.
Et ainsi, heure après heure, s’égrenaient les lieues qui les séparaient encore de leur sombre destination.
[TD] De Glain à Melandis (partie 2)
- Taliesin
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"Sois gentil, pas méchant, c'est pas gentil d'être méchant, c'est mieux d'être gentil..." (La chanson de Dewey)
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- Garance Trégastelle
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Désolé du retard... bonne résolution pour 2006 : prendre plus soin de mon RP
L'enfer jaune succédait àl'enfer vert qui lui-même succédait à l'enfer bleu... Enfer, car cette route, même si elle était agréable jusqu'ici, menait droit à la ville du Mal. Enfin... peut-être pas, et Kerdän faisait tout pour s'en convaincre, mais cette dernière partie du voyage ne faisait rien pour le rendre plaisant, et n'importe quelle personne, avec un minimum de bon sens, éviterait de s'établir dans une ville située dans un tel endroit. Les minutes s'écoulaient comme des heures, et lorsque Kerdän sentit une fraîcheur monter, et la luminosité décroître, il comprit vite que le répit n'était pas encore venu. Car la nuit fut glaciale, comme dans tous les déserts de roche et de sable, et le rôdeur le découvrit bien assez tôt.
Ils décidèrent de changer de tactique, en marchant de nuit, éclairés par les étoiles et réchauffés par un feu magique créé par Taliesin, et se reposer en journée, à l'ombre de quelque massif rocheux, ainsi que Taliesin l'avait appris dans les voyages de sa jeunesse, mais qu'il avait oublié depuis faute de pratique. Le périple fut tout de suite moins pénible, mais un désert n'est jamais agréable à traverser.
Vers la nuit du 4e jour, Solinab, qui volait de plus en plus loin, vint se poser en revenant non pas sur l'épaule de Kerdän, mais sur celle de Taliesin, ce qui surprit légèrement le barde.
- Qu'est-ce qu'il y a encore ?
- Croâak !
- C'est pas vrai ! tête de cochon, va...
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Taliesin qui ne comprenait pas grand chose.
- Il se passe que môssieur a des crises de jalousie à cause de Rossinante. Le point positif, c'est qu'apparemment il t'aime bien...
Et, donnant un petit coup de rênes, il s'éloigna de son corbeau ainsi que du barde, continuant la route un peu à l'écart.
Aux premières lueurs de l'aube, ils se mirent à chercher un abri convenable pour la journée à venir. Ils trouvèrent une formation rocheuse assez large pour pouvoir abriter le groupe, celui-ci pouvant profiter de son ombre en se déplaçant de temps à autre autour.
Une fois de plus, Solinab partit de son côté, sans donner plus de raisons...
Et le ciel se couvrit à toute allure, le vent commença à hurler dans les sinuosités de la formation rocheuse tandis que une poussière orangée filait de toutes parts, obligeant les quatre petits êtres vivants perdus dans la tourmente à s'abriter en refermant la tente improvisée montée pour la journée. Ce fut une fois la tente close que Kerdän remarqua l'absence de son corbeau.
- NON !
Il serait sorti si Taliesin ne l'avait retenu à temps avant qu'il commette l'irréparable, et après s'être débattu, il resta prostré, là, au milieu de leur abri contre la tourmente extérieure, mais sans recours face à sa tourmente intérieure... Un sentiment de vide...
Une fois la tempête terminée, et la nuit venue, Taliesin replia l'abri, aida Kerdän à se remettre en selle et monta sur sa jument, les rênes de Rossinante dans la main. Peu après, il distingua des lueurs à l'horizon.
L'enfer jaune succédait àl'enfer vert qui lui-même succédait à l'enfer bleu... Enfer, car cette route, même si elle était agréable jusqu'ici, menait droit à la ville du Mal. Enfin... peut-être pas, et Kerdän faisait tout pour s'en convaincre, mais cette dernière partie du voyage ne faisait rien pour le rendre plaisant, et n'importe quelle personne, avec un minimum de bon sens, éviterait de s'établir dans une ville située dans un tel endroit. Les minutes s'écoulaient comme des heures, et lorsque Kerdän sentit une fraîcheur monter, et la luminosité décroître, il comprit vite que le répit n'était pas encore venu. Car la nuit fut glaciale, comme dans tous les déserts de roche et de sable, et le rôdeur le découvrit bien assez tôt.
Ils décidèrent de changer de tactique, en marchant de nuit, éclairés par les étoiles et réchauffés par un feu magique créé par Taliesin, et se reposer en journée, à l'ombre de quelque massif rocheux, ainsi que Taliesin l'avait appris dans les voyages de sa jeunesse, mais qu'il avait oublié depuis faute de pratique. Le périple fut tout de suite moins pénible, mais un désert n'est jamais agréable à traverser.
Vers la nuit du 4e jour, Solinab, qui volait de plus en plus loin, vint se poser en revenant non pas sur l'épaule de Kerdän, mais sur celle de Taliesin, ce qui surprit légèrement le barde.
- Qu'est-ce qu'il y a encore ?
- Croâak !
- C'est pas vrai ! tête de cochon, va...
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Taliesin qui ne comprenait pas grand chose.
- Il se passe que môssieur a des crises de jalousie à cause de Rossinante. Le point positif, c'est qu'apparemment il t'aime bien...
Et, donnant un petit coup de rênes, il s'éloigna de son corbeau ainsi que du barde, continuant la route un peu à l'écart.
Aux premières lueurs de l'aube, ils se mirent à chercher un abri convenable pour la journée à venir. Ils trouvèrent une formation rocheuse assez large pour pouvoir abriter le groupe, celui-ci pouvant profiter de son ombre en se déplaçant de temps à autre autour.
Une fois de plus, Solinab partit de son côté, sans donner plus de raisons...
Et le ciel se couvrit à toute allure, le vent commença à hurler dans les sinuosités de la formation rocheuse tandis que une poussière orangée filait de toutes parts, obligeant les quatre petits êtres vivants perdus dans la tourmente à s'abriter en refermant la tente improvisée montée pour la journée. Ce fut une fois la tente close que Kerdän remarqua l'absence de son corbeau.
- NON !
Il serait sorti si Taliesin ne l'avait retenu à temps avant qu'il commette l'irréparable, et après s'être débattu, il resta prostré, là, au milieu de leur abri contre la tourmente extérieure, mais sans recours face à sa tourmente intérieure... Un sentiment de vide...
Une fois la tempête terminée, et la nuit venue, Taliesin replia l'abri, aida Kerdän à se remettre en selle et monta sur sa jument, les rênes de Rossinante dans la main. Peu après, il distingua des lueurs à l'horizon.
"Tu ne tueras point. Les morts ne peuvent rien t'acheter."
[LEFT]Proverbe Tolnedrain
[/LEFT]
[LEFT]Proverbe Tolnedrain
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- Taliesin
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Mélandis ! Enfin... Ou déjà ? Le barde songea que ce qui se tapissait derrière les murs de la cité du Chaos pourrait bien lui faire regretter le voyage qui l’y avait mené, aussi éprouvants qu’avaient été les derniers jours au cœur du désert. Mais c’était là, parmi les lueurs qu’il distinguait dans le lointain, que se terminait la piste qu’il remontait depuis plusieurs mois. Il n’y avait donc pas à tergiverser.
Taliesin, tenant toujours les rennes de Rocinante, pressa doucement le flanc de sa propre monture et la petite caravane se remit en marche. L’aube était encore distante d’un ou deux heures lorsque les voyageurs arrivèrent à proximité immédiate de Mélandis. Les portes devaient être encore closes et aller y toquer n’était sans doute pas le meilleur moyen de passer inaperçus. L’elfe décida donc qu’une halte s’imposait. Il mit pied à terre et aida Kerdän à en faire autant. Le jeune rôdeur n’avait toujours pas prononcé un mot. Taliesin tenta de le réconforter de son mieux.
-Ne te te tourmente pas tant, Kerdän... Je suis certain que Solinab ne pourra pas longtemps se passer de toi. Sa crise de jalousie finira bien par s’apaiser ! Quant à la tempête de sable... Les animaux sont plus malins que nous, il se sera mis à l’abri !
Le jeune homme ne répondit pas et c’est en silence que les deux compagnons virent pâlir les étoiles et apparaître les premières lueurs à l’est. Lorsqu’un soleil rougeoyant eut embrasé l’horizon, ils se remirent en selle et s’avancèrent vers les portes de la cité et le Poste du Loup Hurlant. Les dés étaient jetés.
Taliesin, tenant toujours les rennes de Rocinante, pressa doucement le flanc de sa propre monture et la petite caravane se remit en marche. L’aube était encore distante d’un ou deux heures lorsque les voyageurs arrivèrent à proximité immédiate de Mélandis. Les portes devaient être encore closes et aller y toquer n’était sans doute pas le meilleur moyen de passer inaperçus. L’elfe décida donc qu’une halte s’imposait. Il mit pied à terre et aida Kerdän à en faire autant. Le jeune rôdeur n’avait toujours pas prononcé un mot. Taliesin tenta de le réconforter de son mieux.
-Ne te te tourmente pas tant, Kerdän... Je suis certain que Solinab ne pourra pas longtemps se passer de toi. Sa crise de jalousie finira bien par s’apaiser ! Quant à la tempête de sable... Les animaux sont plus malins que nous, il se sera mis à l’abri !
Le jeune homme ne répondit pas et c’est en silence que les deux compagnons virent pâlir les étoiles et apparaître les premières lueurs à l’est. Lorsqu’un soleil rougeoyant eut embrasé l’horizon, ils se remirent en selle et s’avancèrent vers les portes de la cité et le Poste du Loup Hurlant. Les dés étaient jetés.
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