[Lieu] Dans les profondeurs du parc verdoyant

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres

[En provenance de la bordure du parc]

Que les patrouilles de Morfea soient corruptibles était plutôt une bonne nouvelle. Encore fallait-il que la résistance ait les moyens et l'envie de se servir de cette ouverture. Galathée pensait aussi qu'il serait utile de savoir d'où émanaient ces patrouilles, combien d'hommes les composaient au total (toujours trop, sans doute), mais comme elle n'avait aucune idée de ce que la résistance savait déjà, et de quels étaient leurs objectifs premiers, elle hésitait sur la marche à suivre... Voulaient-ils mener des opérations de guérilla? Etaient-ils assez nombreux pour organiser une réelle révolution? Ou planifiaient-ils plus simplement d'aller assassiner Morfea, voire libérer Taliesin? Elle n'en savait rien.
Elle soupira et se laissa glisser le long du tronc, ruminant les maigres informations qu'elle avait et surtout le monceau de choses qu'elle ignorait.
Son estomac criait famine; il était temps qu'elle se trouve quelque chose à manger. Le parc pourvoirait sans problèmes à ses besoins, mais poussée par la curiosité, elle décida d'aller à la rencontre des corbeaux pansus qui prenaient leurs aises un peu partout.
Repus et peu farouches, ils étaient très certainement ravis de la tournure qu'avaient pris les événements, ce qui les rendait plutôt amicaux. Ils s'étaient rassemblés sur plusieurs pelouses, constellant la verdure de leurs sombres atours. Galathée avait la même affection pour toutes les créatures, qu'elles soient blanches colombes ou noirs vautours, et ne considérait pas les corbeaux comme plus mauvais que le faon timide au creux de son buisson. Ils étaient tels que les avaient voulu les Dieux, il n'y avait pas à leur en vouloir.
Elle s'avança parmi eux, tranquille, consciente qu'un tel groupe pouvait la tuer en une seconde, consciente qu'il n'en serait rien. Par son attitude, elle reflétait bienveillance et curiosité, espérant attirer l'attention d'un oiseau plus téméraire, serviable ou bavard, qui voudrait bien échanger quelques instants avec elle.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

La plupart des corbeaux ne prêtaient pas attention à Galathée : celle-ci ne représentaient visiblement aucune menace, et ils se contentaient généralement de la fixer d’un regard vaguement curieux avant de retourner à leurs occupations. Un individu, cependant, se comportait d’une manière différente : c’était un très vieux mâle, au plumage d’un noir de geais mêlé de gris, à l’œil pétillant d’intelligence. Il avait remarqué la jeune femme dès son arrivée et, depuis, il la surveillait sans en avoir l’air, la suivant de loin, progressant en sautillant sur l’herbe ou bien, lorsqu’elle s’était un peu trop éloignée à son goût, se rapprochant d’un vif battement d’ailes.

Galathée ne manqua pas de remarquer son étrange manège, et lorsque le volatile se sentit découvert, il abandonna toute discrétion pour venir se poser à quelques pas de la rôdeuse. On racontait que les corbeaux savaient parler : à regarder celui-là, la tête penchée de côté, l’œil brillant, on aurait naturellement eu tendance à prêter foi à cette histoire. Cependant, lorsqu’il ouvrit le bec, ce fut pour émettre un croassement. Interrogatif, peut-être. Mais un croassement tout ce qu’il y avait de plus normal pour son espèce.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée s'accroupit dans l'herbe et regarda l'oiseau droit dans ses yeux noirs. Doucement, elle laissa aller son esprit à la rencontre de celui du volatile. Un vieux corbeau de légende, symbole de longévité... Certains prétendaient qu'ils pouvaient vivre jusqu'à 100 ans. Celui-là en savait probablement bien plus sur le monde qu'elle. Mais il semblait déborder d'une curiosité juvénile, à moins qu'elle ne soit intéressée. Galathée n'en avait cure.
Elle sentit qu'elle entrait en contact avec lui, sans qu'il ne prenne peur. Sans doute n'était-ce pas non plus la première fois qu'un bipède venait à sa rencontre... Il devait avoir tout vu, tout entendu...
" Bonjour maître Corbeau." songea-t-elle à son intention. " C'est une vision bien saisissante de vous découvrir, vous et vos frères, en si grand nombre. J'imagine que le nouvel ordre qui règne en ville vous sied particulièrement..."

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le corbeau pencha la tête de l’autre côté, le regard toujours rivé sur la rôdeuse, et lui répondit à sa manière, comme l’avaient fait jusqu’ici tous les animaux avec lesquels Galathée était rentrée en contact. Non pas avec des mots intelligibles, mais avec des images, des sons, des sensations. Et celles qu’il renvoya n’avaient rien d’agréable, du moins pour la jeune femme. Il s’agissait de visions de charniers, de corps entassés, de ripailles au milieu de dizaines d’autres oiseaux. Puis les images changèrent : ce ne furent plus des monceaux de cadavres, mais quelques dépouilles isolées, abandonnées dans une ruelle, sur la plage, dans un recoin du parc. Le temps n’était plus au massacres, aux combats de masse. Mais le nouveau régime continuait à fournir, sans doute malgré lui, de la nourriture aux corbeaux, grâce aux exécutions sommaires qui avaient encore fréquemment lieu.

Ainsi, le corbeau avait-il répondu sans détours à la question qu’on lui avait posé, signe qu'il n'avait nullement peur de son interlocutrice. Oui, au point de vue alimentaire, la situation actuelle lui était plutôt profitable.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Bien que Galathée se doutât de ce que l'oiseau avait à lui dire, la violence des impressions qu'il lui transmit lui retourna l'estomac. Rompant une seconde le contact, elle fit quelques pas de côté, et rendit le peu qu'elle avait encore dans les entrailles. Elle s'était crue blindée, mais apparemment, on ne l'était jamais vraiment. Bien sûr, on lui avait raconté ce qui s'était produit à Luménis. Mais le voir donnait une toute autre dimension au déferlement de haine qui avait frappé la cité.
Ce que les hommes ont en eux, songea-t-elle, non sans amertume.
Encore barbouillée, elle revint vers le corbeau, espérant qu'il serait toujours disposé à échanger avec elle. Il n'avait pas bougé, mais elle crut lire dans son attitude comme une moquerie feinte, les humains sont si douillets, si facilement impressionnables. Ou pas. Difficile de lire un corbeau. Sasquatch avait eu des expressions tellement plus éloquentes, avec ses froncements de sourcils et le mouvement de ses plumets. Mais elle tendit à nouveau l'esprit vers lui.
" L'humain n'est pas charognard, la mortalité le choque souvent."
Elle sourit une seconde, réalisant qu'elle avait eu besoin de se justifier.
" Les pourvoyeurs abondent sans doute... Les suivez-vous à la trace, toi et tes frères? Comment faites-vous pour savoir où trouver votre pitance?"
Elle n'était pas certaine de pouvoir tirer quoi que ce soit d'intéressant du volatile, mais il fallait tout tenter, et au pire, il pourrait certainement lui indiquer où trouver un déjeuner qui ne soit pas composé de cadavres.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le corbeau, décidément bien serviable, s’empressa de répondre à la question de Galathée. Il évoqua des images d’hommes en armes, d’abord des gens du peuple, puis des soldats, signe indiscutable que la présence d’une épée, d’une pique ou même d’une simple armure était devenu pour lui et ses congénères un signe annonciateur de ripaille prochaine. Puis, comme s’il tentait de répondre à l’interrogation non formulée de la rôdeuse, les visions qu’il lui offrit changèrent de registre : il lui montra des bouchers, des équarrisseurs, pourvoyeurs souvent de carcasses tout aussi savoureuses pour les volatiles. Ce furent ensuite des gens distribuant des miettes de pain aux canards ou aux oiseaux qui abondaient près des plans d’eau du parc. Mais ces visions paraissaient plus anciennes, comme si de telles scènes ne s’étaient pas reproduites depuis bien longtemps. Il y ensuite des images d’arbres et de buissons aux branches couvertes de fruits. Enfin, fugitive, il y eut une vue aérienne de la terrasse d’une taverne où étaient attablés maints convives.

Le vieux corbeau, semblait-t-il, avait compris que la rôdeuse ne serait pas contre un repas. Que ce soit par soucis d’exhaustivité, afin de trouver les aliments qui pourraient lui convenir, ou bien par malice, pour ne pas lui donner directement une réponse qu’il connaissait pertinemment, il s’était efforcé d’évoquer toutes les opportunités de se sustenter qu’offrait la cité de Lathandre. Lorsque ce fut fait, il demeura parfaitement immobile, les yeux rivés sur Galathée, guettant visiblement une réaction de sa part.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée sourit et secoua la tête. On lui avait dit de ne pas quitter le parc et elle ne voulait pas manquer un hypothétique retour de son contact. De plus, la compagnie des hommes ne lui manquait pas encore. Ils étaient danger, toujours danger, souvent ténèbres. Errer parmi les corbeaux était bien plus sûr.
" Va pour les arbres fruitiers..." indiqua-t-elle à l'oiseau, et elle lui proposa son bras, s'il désirait l'accompagner.

[Taliesin]

Quête : L'invasion des ombres.
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L’oiseau parut tenté par le perchoir qu’on lui offrait. Il fit même quelques pas sautillants en direction de la rôdeuse, puis se ravisa au dernier moment.
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A le voir, on sentait que la jeune femme ne lui inspirait aucune crainte. Mais il avait passé sa longue existence à côtoyer les humains, et il avait appris à s’en méfier, malgré leurs apparences parfois inoffensives. Voilà sans doute pourquoi il préférait encore garder ses distances. Néanmoins, il ne l’abandonna pas et, au contraire, la guida jusqu’à un point du parc où poussait toute une rangée de petits arbustes aux branches couvertes de baies appétissantes.
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Comme pour montrer à Galathée qu’elles étaient comestibles, il en avala goulûment quelques unes, avant de s’écarter pour la laisser profiter du festin. Il alla se poser sur une pierre moussue, un peu plus loin, et attendit de voir si la rôdeuse trouvait le met à son goût.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

HRP: intéressant, cette invasion de smilies...

Galathée se restaura sans attendre, gardant un oeil sur les environs. Elle n'avait pas particulièrement envie d'être assimilée à une vagabonde (ce qu'elle était pourtant), imaginant sans peine le destin peu enviable que le nouvel ordre établi devait réserver à ce type de malheureux. Mais les fruits étaient délicieux à défaut de constituer un réel repas, et la rôdeuse s'en remit bientôt à la veille tranquille de l'oiseau, comptant sur lui pour l'avertir en cas de visite imprévue. Elle se prit à réfléchir à nouveau à la situation, mais elle avait beau retourner la mission qu'on lui avait fournie dans tous les sens, elle n'arrivait pas à imaginer comment la remplir sans quitter le parc.
Un interlude bien agréable, voilà tout, songea-t-elle.
Il lui fallait regagner la cité pour en savoir plus, et elle finit par se relever, déterminée.
Elle s'inclina légèrement devant le corbeau, lui remettant d'aimables salutations, et lui souhaitant bombance, hauts vols et joyeuse descendance. Puis soudain, une pensée traversa son esprit. Le début d'une idée. Une possible stratégie. Elle se tourna vers l'oiseau.
Vous n’êtes pas sans savoir que la ville a connu des bouleversements importants ces derniers temps, commença-t-elle, trouvant un auditeur attentif dans le volatile grisonnant. Les anciens maîtres de la cité ont été renversés par la populace. Beaucoup de sang a coulé. Les vôtres avez profité de cette subite abondance avec grande félicité, j’imagine...
Comme le corbeau se contentait de la regarder d’un oeil malicieux, elle continua.
Et j’imagine que le changement de régime doit vous satisfaire. Exécutions nombreuses, de nouveaux corps chaque jour... Le paradis pour les charognards.
Mais que pensez-vous que ce tyran fera lorsqu’il aura tué tous les opposants ? Lorsqu’il aura le champ libre ?

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
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L’oiseau pencha la tête de côté et fixa longuement Galathée, comme s’il peinait à comprendre le sens de la question que lui avait posée la rôdeuse. A moins qu’il ne s’interrogeât sur sa pertinence : les préoccupations humaines paraissaient souvent bien étranges et dénuées d’intérêt pour les animaux.
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Finalement, le corbeau consentit à répondre. Il évoqua l’image de ses congénères planant au dessus de la campagne, à la recherche de charognes. Il y eut également des vues aériennes des lieus où les équarrisseurs de Luménis transportaient leurs carcasses. Mais elles furent fugitives, immédiatement remplacées par des visions de nature sauvage. Comme si le corbeau voulait dire : "Nous n’avons pas besoin des humains pour vivre. Fréquenter les lieux où ils habitent peut s’avérer profitable. Mais on peut très bien s’en passer, et nous n'avons que faire de leurs manigances."

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée sourit. L'oiseau avait raison. Bien sûr, il était un peu présomptueux, car la colonie de corbeaux avait prospéré grâce à l'abondance de nourriture facile dans l'ombre des humains. Dans la nature, malgré la luxuriance d'Helonna, ils auraient été moins nombreux et moins gras. Ils auraient dû compter avec les prédateurs, les aléas du temps, des créatures rivales leur disputant carcasses, fraises sauvages et petits coléoptères.
Mais le vieux corbeau était sage, et il savait certainement que la profusion succède à la disette dans une ronde sans fin, que tôt ou tard l'essaim de volatiles noirs se réduirait à un petit groupe vagabond, pour proliférer à nouveau plus tard. Quelle importance.
Elle hésita un instant.
Elle avait pensé lui parler du danger que Morféa pouvait représenter pour toute forme de vie, pour toute forme de liberté, pour la verdure d'un parc agréable, pour ses allées trop touffues, trop complexes, impossibles à contrôler.
En réalité, elle ne savait rien du Noir Seigneur de Luménis, sinon qu'il retenait un ami cher et qu'il avait de mauvaises intentions. Pour elle, c'était amplement suffisant. Mais elle ne pouvait jurer qu'il en viendrait un jour à s'en prendre aux oiseaux. Pour autant qu'elle le sache, haine des hommes et amour des animaux n'étaient pas inconciliables.
De toute façon, cet angle d'attaque n'était plus opportun. Le corbeau avait clairement signalé son mépris des affaires humaines, et ses ailes lui garantissaient la liberté en cas de besoin.
Pourtant, ils auraient constitué une telle force de frappe...
Elle soupira, s'étendit dans l'herbe, les yeux dans les nuages.
J'aimerais avoir ton insouciance, Corbeau, songea-t-elle.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

L’oiseau sautilla sur sa pierre, observa à nouveau la rôdeuse, puis poussa un long croassement. Un cri identique lui répondit dans le lointain ; un troisième et un quatrième lui succédèrent rapidement. Bientôt, ce fut une véritable cacophonie de croassements rauques sous les frondaisons épaisses des arbres ; dans un bruissement de plumes, une foule de corbeaux surgirent et vinrent se poser tout autour de la rôdeuse, qui sur les branches basses des arbres, qui sur le faite des buissons, qui dans l’herbe haute. Ils dardèrent sur Galathée leurs yeux avides, comme s’ils voyaient en elle une proie potentielle. N’était-elle pas étendue, presque immobile, au cœur des bois ?
<o></o>
L’un des oiseaux, plus téméraire que les autres, s’approcha en sautillant de la rôdeuse et fit mine de lui piquer la main du bec. Peut-être voulait-il voir si elle était encore suffisamment vivante pour réagir. Le vieux corbeau, cependant, ne lui laissa pas le loisir de terminer son geste. Dans un battement d’ailes, il fondit sur le jeune présomptueux qui battit en retraite sans demander son reste. Piteux, celui-ci alla se percher à bonne distance et se mit à lisser ses plumes ébouriffées.
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Le vieux corbeau croassa à nouveau, en guise d’avertissement aux éventuels audacieux. Puis il se tourna vers la rôdeuse et la fixa droit dans les yeux.
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[font=&quot]Insouciants ? semblait-il dire. Voyez comme nous le sommes ! Mes frères accourent à la moindre annonce de ripaille, car ils ne savent pas s’ils mangeront demain, ni même dans la semaine à venir. Festin un jour, disette l’autre, voilà notre vie. Dès lors, peut-on vraiment parler d’insouciance ?[/font] <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]-->

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres

Galathée se releva et contempla les oiseaux qui l’entouraient, tenus en respect par leur ancêtre.
Insouciance était sans doute un mot mal choisi... Mais vous vous laissez porter par les occasions... pas les aléas de l’existence... J’envie votre philosophie.
Philosophie était sans doute un mot mal choisi lui aussi, mais l’attention de la rôdeuse avait été attirée par un jeune oiseau maigrichon, qui sautillait d’une patte sur l’autre en secouant la tête avec frénésie. Elle fronça les sourcils, puis finit par étendre la main.
« Viens... Allons... Viens... » lui dit-elle, à haute voix.
Le corbeau la contempla d’un oeil interdit, puis s’ébroua et reprit son curieux manège. Galathée tendit son esprit vers le sien, et le trouva perturbé, anxieux, souffrant, comme elle se l’était imaginé. Doucement, elle le caressa, tentant de le rassurer quant à ses intentions. L’animal, obsédé par sa souffrance depuis plusieurs jours, fut surpris de ce contact amical, et se laissa aller. Sans cesser d’agiter sa petite tête, il voleta jusqu’à elle, et se posa sur son poignet. La rôdeuse sourit, lui caressa le menton d’un doigt, puis saisit son bec entre le pouce et l’index, et l’ouvrit. Le charognard s’immobilisa, comme hypnotisé par la jeune femme, et lui présenta son gosier ouvert. Sans surprise, Galathée y découvrit un os pointu, fiché en travers de la gorge, qui devait l'empêcher de s'alimenter. Elle le dégagea délicatement, sans cesser de flatter l’esprit inquiet de son patient, puis le libéra.
Le corbeau sautilla à droite, à gauche, saisit un fruit tombé dans son bec et l’avala tout rond. A cet instant, la rôdeuse crut discerner un éclat dans son oeil noir, et il la regarda, en inclinant la tête, comme le font souvent les oiseaux. Il émit un petit croassement, et la jeune femme lui répondit d’une légère révérence.
Avec plaisir, songea-t-elle, en le regardant s’envoler, croassant à pleins poumons.

Mais une minute plus tard, les conséquences de son acte désintéressé lui apparurent dans toute leur démesure. Une multitude de corbeaux se pressaient autour d’elle, tous éclopés, impatients de bénéficier des soins du bon docteur.
Non loin, le vieux Corbeau observait la scène avec nonchalance, mais la rôdeuse aurait juré qu’il se moquait amicalement.
Elle se mit donc au travail, palpa des poitrails, des pattes, des ailes, pansa des os brisés, nettoya des plaies infectées, soulagea douleurs et démangeaisons, sans se décourager malgré le nombre impressionnant de volontaires. Et il en venait toujours plus. Etrangement, ils semblaient faire la file avec une certaine discipline, sans doute fruit d’une hiérarchie instinctive. Elle retira un dard de guêpe planté dans le coin d’un oeil, coupa ras une griffe gangrenée, arracha des moignons de plumes qui empêchaient la repousse de nouvelles rémiges, et donna même des conseils culinaires à une jeune femelle qui avait tendance à manger tout et n’importe quoi. Pour finir, elle suivit plusieurs mâles dans les hauteurs de grands arbres, pour aller jeter un coup d’oeil sur la santé des nids.
Le soleil déclinait discrètement, et lorsque la rôdeuse en eut terminé, elle fut surprise de constater que le crépuscule avait pris ses quartiers entre les arbres. Elle se leva et s’étira doucement. Il était temps de rejoindre le monde des humains. Mais son labeur improvisé l’avait étrangement revigorée. Comme si elle avait retrouvé son identité, après tous ces mois d’errance. Elle sourit au ciel.
Le vieux corbeau la rejoignit, la dévisageant de ses yeux ronds. Ils échangèrent alors de polies salutations. L’oiseau ne promit rien, ne la remercia pas vraiment, mais lorsque Galathée quitta le parc, quelques heures plus tard, pour se rendre au rendez-vous des conspirateurs, un corbeau vint se poser sur son épaule. C’était son premier patient, le gosier enfin soulagé, et il s’arrima joyeusement à sa tunique, comme si ça avait été sa place depuis toujours. La rôdeuse eut une pensée furtive pour le hibou qui s’y était perché autrefois. Puis elle se glissa dans la ville.

[Kasumi]

[Quête ! l’invasion des ombres]

Galathée dirigea les soldats jusqu’à un endroit à couvert. Les corbeaux les avertiraient de toute approche. Une fois à l’abri, Kasumi fit signe aux Manostien d’installer le prisonnier près d’un arbre. Il lui retira ensuite son bandeau et se tourna vers Galathée.

- Madame, prenez un instant de repos je vous en prie. Je vais à la chasse aux nouvelles : l’escorte de Dame Lies doit être de retour et j’aimerais voir si un message nous attend. Ce calme m’inquiète aussi je vous promets d’être prudent.

A peine arrivée, le rôdeur blessé s’en retourna vers les parties plus exposées du Parc laissant Galathée en compagnie des gardes et du prisonnier.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : désolé pour le double post aller-retour.

Kasumi rejoignit la position de ses acolytes aussi rapidement que la discrétion l’autorisait. En arrivant dans la petite clairière, il reprit un instant son souffle avant de chercher du regard les soldats assemblés sous un arbre massif. En approchant, il vit que Galathée s’était assoupie. Elle en avait bien besoin et il restait quelques heures avant el nouveau rendez-vous fixé par Ravestha. Il se dirigea vers le prisonnier et lui défit son bâillon avant de le regarder dans les yeux :

- Votre famille habite-t-elle dans le quartier ouest ? Répondez : il en va de leur sécurité !

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
Le sergent observa Kasumi avec attention. Il n’avait perçu nulle menace dans sa voix. Seulement de l’urgence. Et de l’inquiétude. Mais il se pouvait aussi que le rôdeur soit très bon comédien...

-Cela se pourrait, finit-il par dire, estimant que la réponse n’était guère dangereuse pour les siens. Pourquoi me demandez-vous cela ?

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le prisonnier tergiversait encore une fois. Kasumi pouvait comprendre la méfiance de l’homme mais dans ce cas précis, cela confinait à l’entêtement. Il lui répondit d’une voix autoritaire :

- Si vous avez de la famille dans le quartier ouest, elle court un grave danger. Morféa a prévu de mettre toute la zone à feu et à sang. Ne me demandez pas comment je l’ai appris. Une dernière fois : où habite votre famille si vous voulez que je la sauve ?

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

La véhémence de l'échange arracha Galathée à son somme, déchirant la trame d'un rêve obscur, traversé de silhouettes familières, de plaintes, de fracas. Elle ouvrit des yeux troubles sur la clairière, devina les Manostiens, puis fixa son regard sur Kasumi, dont le ton chargé d'urgence l'avait rappelée au réel. Etouffant un bâillement, elle se remit d'aplomb, fit quelques pas incertains, et rejoignit son homologue.
" Que se passe-t-il ?" murmura-t-elle, la voix encore cassée par le sommeil.
L'expression du rôdeur, comme celle de son vis-à-vis, n'avaient rien de rassurant, et Galathée regretta une seconde, rien qu'une seconde, d'avoir quitté le domaine des songes.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi détourna le regard du prisonnier pour le poser sur une Galathée encore quelque peu marquée par le manque de sommeil. Son expression s’adoucit un peu à l’intervention de la rôdeuse.

- Galathée, je ne voulais pas vous réveiller mais les nouvelles sont graves : Morféa dépêche ses troupes dans le quartier du port. Nos opérations pourraient en pâtir sans parler des civils qui y vivent. Il va falloir détourner l’attention du haut commandement si nous voulons sauver les uns et les autres.

S’adressant cette fois au prisonnier :

- Vous comprenez maintenant l’urgence de la situation. Allez-vous enfin vous décider à parler ? Croyez-vous que vous êtes si irremplaçable que je cherche à vous manipuler ? Interrogez-vous mais faites-le vite, sergent !

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
Si l’officier était demeuré calme pendant l’échange, il avait indéniablement pâli, et une ombre de peur avait traversé son visage, fugace mais explicite. Il ne faisait aucun doute qu’il croyait les dires du rôdeur, au moins en ce qui concernait l’opération préparée par Morféa.
<o></o>
-C’est de votre faute, dit-il après un instant de silence. Le calme était en train de revenir, on pouvait espérer que le couvre feu soit levé sous peu, que les contrôles se fassent moins lourds, que les gens puissent à nouveau vivre normalement... Et il a fallu que vous et vos amis passiez à l’offensive... Après les attaques de la semaine dernière, j’étais déjà inquiet quant aux mesures qui pourraient être décidées en représailles. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse en arrive à un tel point...
<o></o>
Il s’interrompit et son regard se perdit dans le vague. Il aurait aimé ajouter que seuls seraient visés les résistants, que des ordres seraient donnés pour épargner les honnêtes citoyens, que les familles des soldats avaient sans doute déjà été prévenues et mises à l’abri... Il aurait aimé ajouter cela, mais il n’en eut pas le courage. Ç’aurait été un vœu pieu plutôt qu’autre chose. Le Seigneur Noir n’avait pas jusqu’ici montré de grandes dispositions pour la modération, et le sergent craignait que l’exemple qu’il voulait donner se traduise par la destruction complète des quartiers ouest et de leur population. Oh, bien sûr, on avait peut-être autorisé les gardes à prévenir les leurs... Toutefois, même si c’était le cas (ce qui n’étais pas une certitude absolue), quelqu’un aurait-il pensé à passer chez lui ? Le caporal Brasc l’aurait certainement fait...Mais avait-il survécu à l’embuscade ?
<o></o>
L'homme faisait de considérables efforts pour garder bonne contenance, mais le doute affreux qui le tenaillait était de plus en plus visible. Se mordant les lèvres, il posa un regard désespéré sur ses geôliers. Le visage de Kasumi était franc, dur, décidé ; quant à celui de Galathée, il était encore marqué par l’horreur de la nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Et c’est ce qui décida le sergent à parler. Ces gens n’avaient décidément pas l’air de monstres sanguinaires. Ils étaient peut-être décidés à abattre le régime, mais il les voyait mal massacrer des enfants pour y parvenir... Et puis, avait-il vraiment le choix ?
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-Nous habitons au deuxième étage d’une maison, rue de l’Orme Creux... Juste en face d’une petite corderie. murmura-t-il. A cette heure-ci, ma femme et mon fils devraient s’y trouver... Pour qu’il vous suivent, dites-leur... parlez leur du cormoran à une patte, ils comprendront.

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Peu à peu, le voile d’urgence qui avait recouvert leur opération de la veille s’estompait, lui révélant la triste réalité des actes posés, le visage des morts, et les retombées probables de leur initiative étaient un abîme supplémentaire qui s’ouvrait juste sous ses pieds.
« J’y vais. » lâcha Galathée.
Les images qu’avaient évoquées Kasumi et le sergent lui rappelaient les ombres de son rêve, comme s’il eut été étrangement prémonitoire.
Qui sème le vent..., songea-t-elle avec amertume.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

La rôdeuse ne laissa pas le temps à Kasumi de répondre et s’éloigna de quelques pas. Le demi-elfe la suivit et la rattrapa hors de portée de voix du prisonnier. Il lui posa une main sur la manche pour la retenir.

- Seule vous aurez toutes les chances de ne pas vous faire repérer mais de grâce faîtes attention : le quartier grouillera bientôt de gardes prêts à tout. Je ne voulais pas en parler devant un homme qu’il va sans doute nous falloir relâcher mais nous avons rendez-vous au belvédère ce soir, une heure avant la tombée de la nuit. Soyez-y, je ne veux pas vous perdre !

[Galathée]

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée lui sourit doucement.
" Ne vous inquiétez pas, je serai... je ferai de mon mieux pour être au rendez-vous. "
Elle s'interrompit, le dévisagea en silence, les yeux brillants.
" Merci d'avoir offert d'aider cet homme. C'était le petit geste dont j'avais besoin pour retrouver..."
Elle ne trouva pas le mot, mais posa une main sur sa poitrine, une seconde.
" Maintenant il faut que je file..." murmura-t-elle.
Et sans lui laisser l'opportunité d'ajouter quelque chose, elle fit volte-face et gagna l'ombre des fourrés.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

La réaction de Galathée avait un peu déboussolé le rôdeur. Sur le chemin du retour, il tourna et retourna ses paroles dans sa tête. L’expression de la rôdeuse s’imposait à son esprit et il se surprit, lui aussi à sourire alors qu’il regagnait l’espace isolé où demeuraient les quelques Manostiens qu’on lui avait confié. Mais une grimace de douleur effaça très vite sa bonne humeur. Sa blessure le lançait encore beaucoup même s’il avait fait tous les efforts pour ne pas le montrer à Galathée.

Il s’adossa à un arbre et désigna les tours de garde. Les hommes qui n’étaient pas affectés à cette tâche devisaient doucement ou demeuraient à leurs pensées, incapable de trouver le repos. Au bout d’une demi-heure, Kasumi s’approcha à nouveau du prisonnier et lui parla doucement :

- Je suis étranger à votre cité. Parlez-moi d’elle.

C'est ce moment que choisirent les corbeaux pour s'envoler en pagaille. Ils venaient d'être déranger par quelque chose. Kasumi voulut en avoir le coeur net et donna l'ordre à tous les soldtas de se tenir en alerte. Les guetteurs n'avaient rien vu aussi Kasumi s'éloigna-t-il encore un peu. Là, en tendant l'oreille, il entendit son nom au loin. Il se précipita alors dans la direction des cris.

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha avait suivi Kasumi d'un pas alerte depuis les abords du parc, vérifiant toujours derrière lui s'il n'avait attiré personne d'autre. Lorsqu'ils eurent enfin rejoint la cache du rôdeur, le dirigeant manostien fut le premier à parler.

"Croyez-moi je n'ai pas pris le risque de vous contacter de la sorte pour vous raconter une blague fraîchement trouvée sur les gardes rouges. Nous n'avons plus de temps. Je ne sais pas si vous avez reçu mon message, mais près de 500 gardes se trouvaient du côté de la capitainerie. Malheureusement la situation a évolué bien plus vite que prévu. Les gardes font actuellement mouvement dans le quartier ouest. Ce dernier sera complètement bouclé dans l'heure et Helm sait ce qu'il s'y passera. La population risque beaucoup car ce n'est pas une promenade de santé que vont faire les soldats."

Ravestha s'interrompit le temps de reprendre un peu son souffle.

"Il y a urgence. Nous pourrions certes profiter du fait que les quais sont désormais vides ou presque mais la proximité de tant de soldats nous empêche d'attaquer sans risquer de se faire massacrer. Pourtant je pense que c'est le moment de porter l'estocade, le port a été délaissé, les gardes se concentrent sur les habitations. En revanche, il y a un autre souci : lorsque nos soldats arriveront, Morféa ne manquera pas de lancer des représailles sur l'ambassade. Nous devons trouver un moyen de tirer nos amis de là."

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi pâlît au fur et à mesure du récit de Ravestha. C’est d’une voix angoissée qu’il l’interrompit finalement :

- Combien de temps nous reste-t-il avant que le quartier ne soit bouclé ? Galathée s’y est rendue il y a une demie heure pour y prévenir une famille de s’enfuir. Elle pourrait se retrouver prise au piège. Je me dois d’y aller ! Tout ceci est de ma faute…

Le rôdeur fit mine de s’en aller mais fut retenu au dernier moment par Ravestha.

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

"C'est trop tard ! Tout ce que vous gagneriez, c'est de tomber sur un groupe de garde qui vous elimine sans autre forme de proces. Et quand bien meme vous la retrouveriez, ce serait pour mieux rester bloquer avec eux. La meilleur chose qu'il reste a faire, c'est d'attirer l'attention des gardes dans une autre partie de la ville. Il faut agir le plus rapidement possible !"

Ravestha secoua Kasumi brievement.

"C'est ici et maintenant que j'ai besoin de votre aide. Prenez vos hommes et faites ce qu'il faut pour liberer l'ambassade. Ce sera la diversion dont nous avons besoin, et cela nous fournirait quelques renforts bienvenus. Ne prenez pas de risques inutiles, si les choses tournent mal, fuyez. Nous pourrons profiter du chaos pour prendre les quais militaires mais la resistance doit trouver un moyen de rejoindre le port en evitant les barrages..."

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

La sagesse des paroles du Conseiller arrêta le premier mouvement du rôdeur plus sûrement que toute barrière physique qu’il aurait pu lui opposer. Il lui fallait aider les résistants et Galathée mais pas en allant se faire tuer stupidement. Seule, elle avait une chance de tromper la vigilance des barrages. La présence du demi-elfe ne ferait qu’aggraver la situation délicate de Galathée au point où ils en étaient. Détourner l’attention, voilà qui était dans ses cordes. Il le fit savoir à Ravestha :

- Nous avons un prisonnier, Conseiller. Je ne peux le laisser sans surveillance. Et nous avons eu à déplorer quelques pertes au cours de la nuit. Je ne peux décemment compter que sur l’appui de cinq de vos hommes. Sans l’appui des soldats dans l’ambassade, je ne pourrai pas forcer la ligne de gardes assignée à son blocus. J’aviserai sur place du moyen de les contacter mais un gage de crédibilité me serait utile pour convaincre l’ambassadeur. Un document officiel provenant d’un conseiller par exemple…

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha vit avec soulagement a quelle vitesse Kasumi etait revenu a la raison. Le rodeur avait reussi a retrouver son sang froid tres vite.

"Je n'ai ni papier, ni cire. Je peux vous donner ceci pour donner legitimite a vos propos. Mais ne l'egarez pas, cela pourrait avoir de lourdes consequences."

Le dirigeant retira sa chevaliere et la confia a Kasumi.

[LEFT]"Je ne peux vous fournir plus pour l'instant. A present, faites ce que vous pouvez pour eux. Si vous avez le loisir de frapper a d'autres endroits, ne vous privez pas. Plus les gardes seront distraits dans cette zone, moins ils tourneront leur regard vers les quais. Connaissez-vous un moyen de contacter les resistants ?"
[/LEFT]

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Voilà qu’on lui confiait une nouvelle mission. Ses hommes avaient pu se reposer un peu même s’il lui faudrait les ménager un peu. Il s’approcha des six Manostiens restant et désigna l’un d’entre eux qui avait été légèrement blessé pendant l’embuscade :

- Vous veillerez sur cet homme jusqu’à demain matin. Si vous n’avez pas d’autres ordres d’ici là, relâchez-le !

Il fit signe aux autres de préparer leurs affaires et de le rejoindre aussitôt après. Lorsqu’il fut seul avec Ravestha, il lui répondit :

- Dès la réception de votre message, j’ai envoyé deux gardes porter un message à Dame Lies dans son lieu de retraite. Ils ont pour ordre de contacter la résistance à partir de là. Ils seront avertis du positionnement des Luméniens dans le quartier ouest ainsi que de la réunion que vous avez convoqué en urgence au Belvédère. Ils ne lanceront pas l’attaque sauf si vous parvenez à faire suffisamment de bruit pour qu’ils se joignent à vous.

Je ne perdrai pas ce gage de confiance que vous me faites et il me permettra de contacter l’ambassadeur. Une fois l’ambassade évacuée, je mettrai le feu à certains bâtiments du quartier nord que nous avons repérés ensemble. Un forestier sait comment circonscrire un feu. Voilà qui devrait ajouter à la confusion et encourager Morféa à rappeler ses troupes.

Les cinq hommes restants rejoignirent les deux conspirateurs.