La poste, la gendarmerie, la caserne des pompiers, le pitoyable cinéma, le cabinet du docteur Beaunom, la pharmacie, la minuscule gare, les trop rares entreprises, le collège, les magasins dont on se plaignait souvent, l’unique McDonald… tout ceci se trouvait dans la partie nord. « Le vieux Pont-l’Espoir » ne conservait que la mairie, une ancienne église, une bibliothèque animique et… l’école primaire.
Ce matin, la place du vieux Pont-l’Espoir était encore silencieuse. En son centre, une fontaine en pierre grise, décorée d’une statue d’un illustre inconnu, se dressait. Autour de la place, on voyait la mairie, l’église et l’école, ces deux dernières se faisaient face. Il y aurait beaucoup à dire sur la mairie et sur l’église qui rythmait la journée de ses sons de cloche, mais les enfants ne s’y intéressaient pas, alors nous ne nous y attarderont pas. L’école n’intéressait pas d’avantage la majorité des jeunes mais peu importe, qu’on le veuille ou non, c’était là que l’on passait une bonne partie de son enfance et on finissait par la connaître si bien que le moindre changement se voyait comme le nez au milieu de la figure. Une fois la grille de fer passée, on se retrouvait dans la cour. A l’intérieur de celle-ci, plusieurs arbres s’alignaient comme s’ils étaient en rang, près à entrer en classe. Dans un coin, une marelle était tracée au sol mais elle n’attirait plus beaucoup d’élèves. L’école en elle-même était un bâtiment blanchâtre d’un étage au style sobre. Du premier coup d’œil, on pouvait deviner que des dizaines de générations d’enfants y avaient grandit. Bientôt, il faudrait la rénover ou la démolir pour en bâtir une autre, plus moderne… un vestige du passé qui allait s’effacer, un de plus….
7 h 45…, le soleil avait semble-t-il renoncé. Il s’était caché derrière l’épais voile grise qui recouvrait le ciel. La ville s’assombrit mais cela ne l’empêchait pas de continuer à s’éveiller. Déjà, les jeunes affluaient sur la place et s’engouffraient dans la cour, déjà le bus scolaire s’immobilisait devant la grille de fer. Les grandes vacances n’étaient plus qu’un souvenir nostalgique, l’année scolaire ne faisait que débuter….
Sciprien Courtet habitait « rive nord », au rez-de-chaussée d’un immeuble situé à deux pas du collège. Cette proximité arrangeait beaucoup son grand frère de 11 ans qui, depuis un malheureux accident, était cloué sur un fauteuil roulant. Maintenant que l’ainé se trouvait en 6ème, il n’avait qu’un court trajet à faire, ce qui n’empêchait pas ses amis de venir le chercher. Le cadet, lui, prenait le bus pour passer le pont et rejoindre l’école primaire. Dans sa classe de CE2, le timide et frêle enfant aux logs cheveux noirs ne parlait guère qu’à Antonin et encore…. Pourtant, il ne put ne pas remarquer un dénommé Thomas Pignon qui, comme lui, était très discret et faisait preuve d’un certain talant en atelier dessin. Jusqu’à présent, jamais il n’avait osé faire plus ample connaissance avec lui malgré les années de classe commune.
La famille Pignon vivait depuis des générations à Pont-l’Espoir. Leur maison, plutôt grande, se trouvait dans la vielle ville, pas très loin du bâtiment qui renfermait, entre autre, la bibliothèque. Le gros Thomas y passait pas mal de temps et il y croisait souvent Sciprien Courtet, un camarade de classe qui dessinait aussi bien que lui. Les deux enfants avaient aussi en commun un sérieux problème de timidité si bien qu’ils en étaient restés au stade de se dire bonjours et puis c’est tout. Thomas, plus encore que Sciprien, restait seul dans la classe de CE2. Pour aller à l’école, il devait marcher une dizaine de minutes dans les ruelles avant de rallier la place.
Leia Pottier… qui ne connaissait pas cette grande fille brune ? Pour le plus grand malheur des CE2, l’agressive enfant avait redoublé. Dés les premiers jours dans sa nouvelle classe, elle imposa sa loi à tous. Seul Hugo et Killian furent ravis. Le premier se trouvait enfin dans la même classe que la fille de ses rêves et le second avait quelqu’un avec qui parler de ce qui l’obsédait : Star Wars. Leia habitait à l’extrémité nord de la ville, dans un appartement. Après son immeuble, les bâtiments s’espaçaient et la campagne apparaissait. Le garçon manqué profitait donc du bus pour aller à l’école et depuis, curieusement, certains jeunes s’étaient découvert une vocation pour la marche à pied.
Clafoutis Falinord fut heureuse d’apprendre le redoublement de Leia Pottier. Sa classe de CM1 en fut, sans surprise, plus paisible mais l’ambiance de la cour de récrée n’avait guère changée et ça non plus, ce n’était pas surprenant. Quelque peu marginalisé à cause d’un prénom insolite et surtout à cause d’une imagination sans limite, la petite et maigrichonne fillette aux longs cheveux bruns pouvait tout de même compter sur Amandine et Olivier pour lui tenir compagnie et écouter ses histoires. Clafoutis habitait le vieux Pont-l’Espoir. Sa maison se trouvait à quelques maitres de la place, juste derrière la mairie. Aller à l’école était donc des plus simples pour elle.
7 h 50…, dans 5 minutes, la sonnerie retentirait, appelant les élèves à se mettre en rang mais en attendant, l’heure était aux bavardages. La cour et la place était devenu plutôt bruyant, des gamins courraient en tout sens. C’était lundi, le weekend était fini, il y avant tant de choses à se dire et si peu de temps. Le ciel obscur était menaçant mais pour l’instant, pas une goute ne s’était fait sentir, pas un grondement ne s’était fait entendre.
Non loin du portail, Killian attendait sa Leia. Adossé contre un arbre de la cour, Antonin paraissait morose. Assemblé vers la marelle, un groupe de filles du CM1 discutaient d’un air passionné en compagnie d’Amandine. Assis sur le rebord de la fontaine de la place, Lucas, le cousin de Thomas qui était en CM1, avait sortit un petit manuelle de son cartable et le lisait avec attention.
HRP- Et bien, à vous maintenant. Vous êtes donc devant l’école, quelques minutes avant la soierie, que faites-vous ? Si vous avez une question, si vous avez besoin d’un détail (pas trop insignifiant) que je n’ais pas encore donné, passez-moi un MP ou utiliser le topic de recrutement. Vous pouvez poster dans l’ordre que vous voulez. Je répondrais quand tout le monde aura posté, à moins que je ne le fasse avant si c’est nécessaire. C’est un peu le tour d’échauffement alors ne vous en fêtes pas
-HRP
