Les fiers cavaliers luméniens aiment à parcourir ces longues prairies parsemées de terres plus sablonnées et plus rocailleuses, prises en étau par les deux grands massifs de l'île. Moult légendes font état de licornes et autres destriers légendaires, tels les centaures parcourant au galop une fine vallée qui s'est creusée au fil du temps par le passage incessant des nobles montures sauvages. L'armée luménienne apprécie ce lieu servant aussi de centre d'entraînement à son équitation et ses griffons, mais qui dit créatures merveilleuses, implique d'étranges rencontres dans un sanctuaire qu'elles voudraient garder inviolé.
De nombreux enclos constellent ses quartiers ainsi que des espaces prévus pour la monte, gazons courts et parcours d’obstacles, qui permettent aux éleveurs de présenter à tout moment leurs bêtes à d’éventuels acheteurs et aux cavaliers de s'entraîner ou de se lancer des défis. Les écuries sont plus nombreuses que les habitations et les chevaux plus nombreux que les hommes. On compte aussi beaucoup de maréchaux-ferrants, des guérisseurs spécialisés dans les équins et plus d’un bourrelier.
Les enfants d’Edhoras montent leur premier cheval avant même de savoir marcher. La plupart des armées d’Hélonna utilisent des montures provenant de cette région, et comptent des Edhorans dans leurs troupes de cavaliers. On les dit impossibles à désarçonner.
Les lieux importants de la cité sont le château du Duc, le Temple de Tyr et les Halles Cavalières, où se déroulent joutes, concours et grandes ventes, visant à présenter les qualités des animaux et de leurs maîtres. Par contre, on ne peut pas dire que ce soit un haut lieu de la gastronomie. Malgré les nombreux visiteurs qui s’y pressent en toute saison, attirés par les chevaux ou empruntant simplement les routes commerciales, les tavernes sont tout juste accueillantes, presque aussi rudes que les steppes et le peuple qui les arpente.
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Le coche se glissa dans les rues faiblement éclairées de la ville déjà presque endormie. Comme à leur étape précédente, les voyageurs entendirent la rumeur des mille chevaux qui y vivaient, leurs odeurs, aussi, malgré qu’ils soient invisibles. La pluie s’était faite plus discrète, ils purent se risquer à entrouvrir l’un des volets. Ils firent deux arrêts avant de trouver enfin une auberge où il restait des chambres. Petite et d’apparence rustique, elle se nommait Le Gai Poulain. Lorsque les voyageurs entrèrent dans la petite salle, elle était déjà presque déserte. Une jeune femme à la mine revêche leur fit signe de s’asseoir à une table tandis que Nelson allait organiser leur séjour. L’aubergiste sembla courroucé d’avoir à servir à manger à une heure aussi tardive, mais ils finirent par se voir offrir une potée de haricots blancs nageant dans une sauce brune, agrémentée de morceaux de lard qui semblaient composés de davantage de graisse que de viande.