[Bâtiment] Au Luménien Noyé
- Taliesin
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Clémentine se contenta d'acquiescer. Contrairement à lui, dans les moments de tension ou d'urgence, elle ne pipait mot, sans doute pour mieux se concentrer. En tout cas, elle eut terminé de se préparer en un rien de temps et, gagnant la lucarne, elle s'y faufila, aida son frère à la rejoindre.
Bientôt, ils furent tous trois sur les tuiles sales et glissantes du toit pentu. Progresser sur celles-ci en restant debout semblait chose risquée, si bien qu'il serait peut-être plus prudent d'avancer à quatre pattes, position moins élégante mais plus sûre...
-On va gagner le bâtiment voisin, annonça Clémentine en refermant la petite fenêtre. Il va falloir sauter au-dessus d'une venelle, mais elle n'est vraiment pas très large. Silmandel, je vous proposerais bien de nous rendre immédiatement invisibles... Cependant, cela ne durerait que quelques minutes, sans compter que, ne nous voyant plus, nous aurions du mal à nous porter secours si l'un d'entre nous glissait... J'imagine donc qu'il vaut mieux garder ces sortilèges en cas d'extrême urgence.
Bientôt, ils furent tous trois sur les tuiles sales et glissantes du toit pentu. Progresser sur celles-ci en restant debout semblait chose risquée, si bien qu'il serait peut-être plus prudent d'avancer à quatre pattes, position moins élégante mais plus sûre...
-On va gagner le bâtiment voisin, annonça Clémentine en refermant la petite fenêtre. Il va falloir sauter au-dessus d'une venelle, mais elle n'est vraiment pas très large. Silmandel, je vous proposerais bien de nous rendre immédiatement invisibles... Cependant, cela ne durerait que quelques minutes, sans compter que, ne nous voyant plus, nous aurions du mal à nous porter secours si l'un d'entre nous glissait... J'imagine donc qu'il vaut mieux garder ces sortilèges en cas d'extrême urgence.
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"Sois gentil, pas méchant, c'est pas gentil d'être méchant, c'est mieux d'être gentil..." (La chanson de Dewey)
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- Manfred
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« D’un autre côté, si l’on parvient à discrètement s’éloigner de l’auberge et des appariteurs, peut-être qu’ils ne pourront nous poursuivre, ne sachant où vous êtes partis. Les perdre dès le dépars, en somme. »
Disant cela, Silmandel s’appliquait à ne pas commettre de faux pas. Ce n’était pas le moment de glisser. Ayant l’esprit pratique, il allait sans hésiter à quatre pattes. Léger, agile, sans être le pro de l’acrobatie, il se débrouillait honorablement.
« Il faut compter cinq minutes par sorts et effectivement, on ne se voit plus, pas même nous-mêmes. Mais on peut s’entendre et se toucher. Dès qu’on a passé la venelle, si on n’a pas d’autre saut à faire, j’utiliserais ma magie. »
Disant cela, Silmandel s’appliquait à ne pas commettre de faux pas. Ce n’était pas le moment de glisser. Ayant l’esprit pratique, il allait sans hésiter à quatre pattes. Léger, agile, sans être le pro de l’acrobatie, il se débrouillait honorablement.
« Il faut compter cinq minutes par sorts et effectivement, on ne se voit plus, pas même nous-mêmes. Mais on peut s’entendre et se toucher. Dès qu’on a passé la venelle, si on n’a pas d’autre saut à faire, j’utiliserais ma magie. »
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Conduits par Clémentine, ils se mirent en route, progressant avec une lenteur aussi désespérante que nécessaire. Le côté positif, c'est qu'ils ne faisaient guère de bruit, si bien que les Appariteurs, s'ils visitaient les combles, ne les entendraient peut-être pas...
Parvenus au bord du toit, ils se redressèrent prudemment. Comme l'avait annoncé la jeune fille, ils n'étaient séparés du bâtiment voisin, d'une hauteur équivalente à celui sur lequel ils se trouvaient, que par une ruelle extrêmement étroite : deux mètres de large, tout au plus.
Alexandre jeta un regard en contrebas et releva les yeux presque aussitôt.
-C'est rudement haut... souffla-t-il, mal à l'aise.
Parvenus au bord du toit, ils se redressèrent prudemment. Comme l'avait annoncé la jeune fille, ils n'étaient séparés du bâtiment voisin, d'une hauteur équivalente à celui sur lequel ils se trouvaient, que par une ruelle extrêmement étroite : deux mètres de large, tout au plus.
Alexandre jeta un regard en contrebas et releva les yeux presque aussitôt.
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« Pas tant que cela », rectifia Silmandel.
N’étant lui-même guère impressionné, il avait tout loisir de détendre l’atmosphère ce qui, en cet instant, avait une utilité certaine. Posant la main sur l’épaule du garçon, il ajouta :
« Dans les cryptes, avec cette secte de tarés, les pièges, les morts-vivants et j’en passe, c’était autrement plus dangereux qu’une petite ruelle de rien du tout à sauter. Tu t’en sortiras très bien. »
Il tourna la tête vers Clémentine.
« Allez-y en premier. Alexendre en deuxième. Moi en dernier. »
Ainsi, il y aurait quelqu’un pour rattraper le garçon, au cas où, sans pour autant le laisser seul en arrière.
N’étant lui-même guère impressionné, il avait tout loisir de détendre l’atmosphère ce qui, en cet instant, avait une utilité certaine. Posant la main sur l’épaule du garçon, il ajouta :
« Dans les cryptes, avec cette secte de tarés, les pièges, les morts-vivants et j’en passe, c’était autrement plus dangereux qu’une petite ruelle de rien du tout à sauter. Tu t’en sortiras très bien. »
Il tourna la tête vers Clémentine.
« Allez-y en premier. Alexendre en deuxième. Moi en dernier. »
Ainsi, il y aurait quelqu’un pour rattraper le garçon, au cas où, sans pour autant le laisser seul en arrière.
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Aussitôt dit, aussitôt fait. Clémentine sauta lestement par dessus la venelle, puis se fut le tour d'Alexandre, qui s'élança après une hésitation marquée. Lorsqu'il parvint sur l'autre toit, son pied glissa, mais sa sœur, vigilante, le retint aussitôt. Pas de casse, donc, et c'était à présent à Slmandel de franchir l'obstacle. Il était sur le point de s'exécuter lorsqu'une voix forte retentit dans son dos.
-Les voilà ! Au nom de l’École du Necronomicon, je vous ordonne de vous arrêter !
L'un des Appariteurs était déjà en train de s'extraire de la lucarne.
-Les voilà ! Au nom de l’École du Necronomicon, je vous ordonne de vous arrêter !
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Silmandel jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et lança à l’appariteur, d’une voix qu’il rendit un soupçon plus grave afin de correspondre mieux avec son illusoire physionomie :
« L’Ecole du Nécro-trop-con ? Vous parlez d’un nom ! »
Et sur ce, il sauta. Oui, c’était stupide de dire cela. Provoquer n’apportait généralement rien de bon. Mais c’était toujours aussi amusant, sans compter que parfois, la colère poussait à l’erreur. Quoi qu’il en soit, il n’était plus temps d’user de magie, pas en vue des poursuivants. D’un signe, l’ensorceleur le fit comprendre. En avant !
« L’Ecole du Nécro-trop-con ? Vous parlez d’un nom ! »
Et sur ce, il sauta. Oui, c’était stupide de dire cela. Provoquer n’apportait généralement rien de bon. Mais c’était toujours aussi amusant, sans compter que parfois, la colère poussait à l’erreur. Quoi qu’il en soit, il n’était plus temps d’user de magie, pas en vue des poursuivants. D’un signe, l’ensorceleur le fit comprendre. En avant !
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En provenance d'ici
Le Luménien Noyé. Une enseigne dont le nom l'avait toujours amusé. Il fallait croire qu'il se cachait une sordide histoire derrière, bien qu'il n'eût jamais réussi à découvrir laquelle. Curieux comme certaines choses se perdaient avec les âges, ou avec un peu de bonne volonté. Il était bien placé pour savoir que bien des secrets avaient disparu depuis longtemps grâce à la diligence de quelques-uns, des gens comme lui. Il perpétuait cette tradition, qui permettait aux choses de rester telles qu'elles étaient : les puissants au pouvoir, les plébéiens dans la misère. Si les choses s'inversaient, cela irait mal pour lui, et ses... collègues de travail. Même en admettant qu'il disposât de bonnes ressources, il semblait difficile d'échapper à une cité entière soulevée par la révolution. Et certaines têtes tomberaient plus vite que d'autres...
Voilà pourquoi, se disait-il en se réconfortant, il lui fallait trouver sa cible et l'éliminer au plus tôt. Dissuader l'ennemi de poursuivre ces tentatives vaines mais potentiellement dangereuses... encore que sur ce point, il était optimiste : les révolutionnaires essayaient toujours. C'était ainsi qu'il avait du travail, finalement, et il ne voulait pas devenir inutile. Dans ce métier, stagner signifiait mourir, finir au rebut, subir un malheureux coup du sort... n'avait-il pas lui-même aidé quelque ancien indicateur à franchir le pas vers le Plan de Fugue ?
Il entra dans la taverne, ce qui eut pour effet quasiment instantané de balayer ses pensées. L'ambiance intérieure était propre à rendre le moral à un condamné à mort : chants, discussions joyeuses, rires, odeurs diverses de nourriture et de bière, jolies femmes... un sourire presque bonhomme se dessina sur les lèvres de Kededric. Voilà tout ce dont il avait besoin pour se rasséréner un peu après toutes ces interrogations malvenues ; après tout, il était l'un des meilleurs, non ? Un peu de repos ne lui ferait pas de mal, et ensuite, le lendemain, il repartirait du bon pied.
La soirée, puis la nuitée se déroulèrent sans encombres. Peu enclin à se lier avec les autres, Kededric préféra écouter les conversations. Des blagues, des histoires de marins, des vantardises sur telle ou telle affaire, des compliments grossiers à l'égard des serveuses... tout cela le détendait, en fait. Lui permettait d'oublier les vicissitudes de son existence, qu'il appréciait mais haïssait, à certains moments comme ceux-ci. Il se surprit à jouer la comédie en faisant mine de se laisser conter fleurette par une des serveuses de la taverne, mais il déclina poliment ses avances lorsqu'elle se fit un peu trop pressante. Ses bonnes manières et son apparence chic le faisaient quelque peu ressortir du lot des clients du Luménien Noyé, c'était certain, mais tout de même...
Enfin, exténué par une journée de recherches et d'interrogations stériles, il paya ses consommations ainsi qu'une chambrée pour la nuit, et monta se coucher, laissant le brouhaha, les rires et les odeurs de la salle commune derrière lui.
Le Luménien Noyé. Une enseigne dont le nom l'avait toujours amusé. Il fallait croire qu'il se cachait une sordide histoire derrière, bien qu'il n'eût jamais réussi à découvrir laquelle. Curieux comme certaines choses se perdaient avec les âges, ou avec un peu de bonne volonté. Il était bien placé pour savoir que bien des secrets avaient disparu depuis longtemps grâce à la diligence de quelques-uns, des gens comme lui. Il perpétuait cette tradition, qui permettait aux choses de rester telles qu'elles étaient : les puissants au pouvoir, les plébéiens dans la misère. Si les choses s'inversaient, cela irait mal pour lui, et ses... collègues de travail. Même en admettant qu'il disposât de bonnes ressources, il semblait difficile d'échapper à une cité entière soulevée par la révolution. Et certaines têtes tomberaient plus vite que d'autres...
Voilà pourquoi, se disait-il en se réconfortant, il lui fallait trouver sa cible et l'éliminer au plus tôt. Dissuader l'ennemi de poursuivre ces tentatives vaines mais potentiellement dangereuses... encore que sur ce point, il était optimiste : les révolutionnaires essayaient toujours. C'était ainsi qu'il avait du travail, finalement, et il ne voulait pas devenir inutile. Dans ce métier, stagner signifiait mourir, finir au rebut, subir un malheureux coup du sort... n'avait-il pas lui-même aidé quelque ancien indicateur à franchir le pas vers le Plan de Fugue ?
Il entra dans la taverne, ce qui eut pour effet quasiment instantané de balayer ses pensées. L'ambiance intérieure était propre à rendre le moral à un condamné à mort : chants, discussions joyeuses, rires, odeurs diverses de nourriture et de bière, jolies femmes... un sourire presque bonhomme se dessina sur les lèvres de Kededric. Voilà tout ce dont il avait besoin pour se rasséréner un peu après toutes ces interrogations malvenues ; après tout, il était l'un des meilleurs, non ? Un peu de repos ne lui ferait pas de mal, et ensuite, le lendemain, il repartirait du bon pied.
La soirée, puis la nuitée se déroulèrent sans encombres. Peu enclin à se lier avec les autres, Kededric préféra écouter les conversations. Des blagues, des histoires de marins, des vantardises sur telle ou telle affaire, des compliments grossiers à l'égard des serveuses... tout cela le détendait, en fait. Lui permettait d'oublier les vicissitudes de son existence, qu'il appréciait mais haïssait, à certains moments comme ceux-ci. Il se surprit à jouer la comédie en faisant mine de se laisser conter fleurette par une des serveuses de la taverne, mais il déclina poliment ses avances lorsqu'elle se fit un peu trop pressante. Ses bonnes manières et son apparence chic le faisaient quelque peu ressortir du lot des clients du Luménien Noyé, c'était certain, mais tout de même...
Enfin, exténué par une journée de recherches et d'interrogations stériles, il paya ses consommations ainsi qu'une chambrée pour la nuit, et monta se coucher, laissant le brouhaha, les rires et les odeurs de la salle commune derrière lui.
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"On peut voir de bien des façons. On peut être aveugle de bien des façons." Frank Patrick Herbert
Dirigé par Mornagest
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Quête : le Trésor Perdu de Fénelone Doublange
en provenance de : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post354117
Entrant au Luménien Noyé, le mage ne remarqua rien de nouveau. L’ambiance y était, comme toujours, rude et joyeuse. Il ne vit ni Clémentine, ni Silmandel, aucune personne de connaissance. A part Fhiongan, bien sûr, attablé seul mais hélant ses voisins sans vergogne. Le bandit semblait encore assez sobre ; Eldurvellir s’installa à sa table.
- Permettez, messire ?
- Fais donc, p’tit mago. Tu as trouvé quelque chose ?
- Oui.
Fhiongan tendit l’oreille. Le mage parla à voix très basse.
- Tu me recrutes une petite compagnie pour une recherche de trésor. Disparu dans les entrailles de la terre, mais ça fera l’affaire… Juste qu’il faudrait que je sache si la personne qui l’a découvert est encore en ville. Rien n’est moins sûr. Donc on recrute !
- Et il nous faudrait ? Un guerrier ou deux, un voleur, un clerc…
- Idéalement, oui. Mais nous ferons avec les compagnons que tu parviendras à sélectionner… Rien ne dit que nous trouverons exactement notre bonheur…
- Eh bien, on y va. Dis, as-tu faim ? Il y a une délicieuse morue aux fines herbes, accompagnée de panais et carottes. Qui sent excellemment bon !
- Volontiers !
Les deux hommes commandèrent leur menu et un pichet de bière fraîche.
En quelques mots, Eldurvellir mit Fhiongan au courant de sa découverte du journal de Fénelone Doublange.
- J’ai connu une Fénelone… Une petite rouquine piquante, pleine de taches de rousseur… Très petite, il devait y avoir des Nains dans sa famille. Et agréable… Très…
- Tu veux dire que…
- Exactement. Très versée dans les plaisirs de la chair… Tu l’aurais adorée !
- Ah… On ne rencontre pas toujours les personnes les plus intéressantes !
Ils rirent.
- Elle a disparu, après un drame qui l’a beaucoup touchée. Aucune guilde ne l’a revue.
- Je comptais voir si elle était encore à Melandis…
- Là, je peux t’affirmer que non.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Parce qu’elle faisait le tour des tavernes ! elle ne buvait jamais, sauf une ale très légère. Mais elle avait le chic pour se tenir informée de tout. C’est comme cela qu’elle a acquis une réputation méritée dans le milieu des roublards. C’était une des meilleures. Toutes ses aventures étaient couronnées de succès et donnaient lieu à de beaux butins.
- Alors le journal que j’ai trouvé…
- Est aussi exact que possible. Nous tenons un trésor ! faut juste aller le chercher. Je me charge de trouver les talents qu’il nous faut, toi tu te charges de la préparation de notre équipée.
- Bien !
Ils terminèrent leur repas, payèrent et félicitèrent l’aubergiste pour un repas simple mais très bon, puis Eldurvellir quitta l’auberge.
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- Permettez, messire ?
- Fais donc, p’tit mago. Tu as trouvé quelque chose ?
- Oui.
Fhiongan tendit l’oreille. Le mage parla à voix très basse.
- Tu me recrutes une petite compagnie pour une recherche de trésor. Disparu dans les entrailles de la terre, mais ça fera l’affaire… Juste qu’il faudrait que je sache si la personne qui l’a découvert est encore en ville. Rien n’est moins sûr. Donc on recrute !
- Et il nous faudrait ? Un guerrier ou deux, un voleur, un clerc…
- Idéalement, oui. Mais nous ferons avec les compagnons que tu parviendras à sélectionner… Rien ne dit que nous trouverons exactement notre bonheur…
- Eh bien, on y va. Dis, as-tu faim ? Il y a une délicieuse morue aux fines herbes, accompagnée de panais et carottes. Qui sent excellemment bon !
- Volontiers !
Les deux hommes commandèrent leur menu et un pichet de bière fraîche.
En quelques mots, Eldurvellir mit Fhiongan au courant de sa découverte du journal de Fénelone Doublange.
- J’ai connu une Fénelone… Une petite rouquine piquante, pleine de taches de rousseur… Très petite, il devait y avoir des Nains dans sa famille. Et agréable… Très…
- Tu veux dire que…
- Exactement. Très versée dans les plaisirs de la chair… Tu l’aurais adorée !
- Ah… On ne rencontre pas toujours les personnes les plus intéressantes !
Ils rirent.
- Elle a disparu, après un drame qui l’a beaucoup touchée. Aucune guilde ne l’a revue.
- Je comptais voir si elle était encore à Melandis…
- Là, je peux t’affirmer que non.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Parce qu’elle faisait le tour des tavernes ! elle ne buvait jamais, sauf une ale très légère. Mais elle avait le chic pour se tenir informée de tout. C’est comme cela qu’elle a acquis une réputation méritée dans le milieu des roublards. C’était une des meilleures. Toutes ses aventures étaient couronnées de succès et donnaient lieu à de beaux butins.
- Alors le journal que j’ai trouvé…
- Est aussi exact que possible. Nous tenons un trésor ! faut juste aller le chercher. Je me charge de trouver les talents qu’il nous faut, toi tu te charges de la préparation de notre équipée.
- Bien !
Ils terminèrent leur repas, payèrent et félicitèrent l’aubergiste pour un repas simple mais très bon, puis Eldurvellir quitta l’auberge.
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La nuit avait été reposante, mais brève. Il dormait peu, à cause de la tension que son métier si particulier l'obligeait à maintenir en lui pour ne dormir que d'un œil. Aussi, dès potron-minet, il était prêt à se remettre en route. Il avait quelques plans pour poursuivre son enquête, mais il était pressé par d'autres obligations plus urgentes, à l'encontre de sa propre volonté. Il était dépendants d'autres, et cela l'agaçait, par moments. Précisément pour cette raison... ses objectifs personnels ne s'accommodaient pas facilement d'obstacles.
Cherchant à chasser sa mauvaise humeur, il tenta d'orienter ses pensées vers le déjeuner copieux mais de qualité moyenne qu'on lui servit. Du pain un peu rassis, du miel, de la bouillie de blé et du lait de chèvre, c'était rustique, au mieux. Mais il n'était pas fine bouche : il s'acclimatait dans tous les milieux, du moment qu'ils étaient urbains, évidemment.
L'aube s'éclaircissait à peine lorsqu'il déambulait tranquillement sur les pavés gris des ruelles longeant la Houleuse. Il y jettait de temps en temps un regard distrait, observant sans y prêter réellement attention les flots continuels mais toujours différents du fleuve nerveux qui traversait Melandis de part en part. Il connaissait bien cette masse d'eau opportune pour y faire disparaître un témoin gênant ou des pièces à conviction. Classique, mais tellement efficace...
Les quais étaient actifs depuis un moment déjà. Les bateaux de pêche étaient équipés, ceux de commerces accostaient ou larguaient les amarres... une véritable fourmilière. Le genre de spectacle qui ne le lassait jamais. Aussi resta-t-il un long moment à contempler le travail des dockers, les embarquements, les déchargements... une mécanique bien rodée qui était parfois grippée par un incident plus ou moins grave, mais qui restait efficace. Pourquoi n'était-il pas dans la même dynamique, présentement ? Comment s'était-il embourbé ainsi dans son incompétence crasse ? Il avait pourtant du flair, de l'habitude... toutes ses réussites précédentes avaient-elles été dues à la chance ? Dans ce cas, cet obstacle-ci lui serait à jamais infranchissable...
Malgré lui, il serra inconsciemment les poings et ses traits se durcirent. Brusquement, il se désintéressa des quais et s'engouffra dans une rue déserte, perpendiculaire au cours d'eau. Il était non loin d'un de ses départs potentiels de piste et ne tenait pas à le délaisser. Aucun ne serait oublié, d'ailleurs. Il trouverait. Quel que serait le prix à payer... les autres pouvaient bien payer à sa place, non ?
Cherchant à chasser sa mauvaise humeur, il tenta d'orienter ses pensées vers le déjeuner copieux mais de qualité moyenne qu'on lui servit. Du pain un peu rassis, du miel, de la bouillie de blé et du lait de chèvre, c'était rustique, au mieux. Mais il n'était pas fine bouche : il s'acclimatait dans tous les milieux, du moment qu'ils étaient urbains, évidemment.
L'aube s'éclaircissait à peine lorsqu'il déambulait tranquillement sur les pavés gris des ruelles longeant la Houleuse. Il y jettait de temps en temps un regard distrait, observant sans y prêter réellement attention les flots continuels mais toujours différents du fleuve nerveux qui traversait Melandis de part en part. Il connaissait bien cette masse d'eau opportune pour y faire disparaître un témoin gênant ou des pièces à conviction. Classique, mais tellement efficace...
Les quais étaient actifs depuis un moment déjà. Les bateaux de pêche étaient équipés, ceux de commerces accostaient ou larguaient les amarres... une véritable fourmilière. Le genre de spectacle qui ne le lassait jamais. Aussi resta-t-il un long moment à contempler le travail des dockers, les embarquements, les déchargements... une mécanique bien rodée qui était parfois grippée par un incident plus ou moins grave, mais qui restait efficace. Pourquoi n'était-il pas dans la même dynamique, présentement ? Comment s'était-il embourbé ainsi dans son incompétence crasse ? Il avait pourtant du flair, de l'habitude... toutes ses réussites précédentes avaient-elles été dues à la chance ? Dans ce cas, cet obstacle-ci lui serait à jamais infranchissable...
Malgré lui, il serra inconsciemment les poings et ses traits se durcirent. Brusquement, il se désintéressa des quais et s'engouffra dans une rue déserte, perpendiculaire au cours d'eau. Il était non loin d'un de ses départs potentiels de piste et ne tenait pas à le délaisser. Aucun ne serait oublié, d'ailleurs. Il trouverait. Quel que serait le prix à payer... les autres pouvaient bien payer à sa place, non ?
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Fhiongan soupirait. Boire une ale légère en contemplant le monde autour de lui n'était pas son activité préférée. D'autant plus qu'il y avait beaucoup mieux dans cette taverne ! il avait le souvenir de vin corsé aux épices, de bière forte, de fine exquise... Bref de quoi s'envoyer en l'air aussi bien qu'avec la plus dodue des ribaudes !
Lentement son regard fit le tour de la pièce. Trouver quelqu'un qui ait l'air oisif... Quelqu'un qui porte une arme ou deux... Ou trois ! quelqu'un qui ait l'air pas trop maladroit, pas trop bête, pas trop malin non plus... Un trop malin pourrait nous doubler, pensait Fhiongan.
Quel serait le groupe idéal ? Il faudrait au moins un guerrier... Je suis bon combattant, mais meilleur à l'arc qu'aux armes de corps à corps, songeait le bandit, et avec l'âge j'ai un peu perdu de mon agilité d'antan... Un costaud, un type qui puisse se faufiler partout, moi et mon petit mago, voici qui ferait une équipe efficace... Tant qu'Eldurvellir fabrique ses potions de soins, nous pouvons nous dispenser d'un clerc. D'ailleurs, ces types-là m'ont toujours agacé.
Fhiongan semblait plongé dans ses pensées, le regard fixé sur son gobelet. Mais le gobelet, propre et brillant, reflétait chaque personne qui entrait dans l'auberge.
Fhiongan soupirait. Boire une ale légère en contemplant le monde autour de lui n'était pas son activité préférée. D'autant plus qu'il y avait beaucoup mieux dans cette taverne ! il avait le souvenir de vin corsé aux épices, de bière forte, de fine exquise... Bref de quoi s'envoyer en l'air aussi bien qu'avec la plus dodue des ribaudes !
Lentement son regard fit le tour de la pièce. Trouver quelqu'un qui ait l'air oisif... Quelqu'un qui porte une arme ou deux... Ou trois ! quelqu'un qui ait l'air pas trop maladroit, pas trop bête, pas trop malin non plus... Un trop malin pourrait nous doubler, pensait Fhiongan.
Quel serait le groupe idéal ? Il faudrait au moins un guerrier... Je suis bon combattant, mais meilleur à l'arc qu'aux armes de corps à corps, songeait le bandit, et avec l'âge j'ai un peu perdu de mon agilité d'antan... Un costaud, un type qui puisse se faufiler partout, moi et mon petit mago, voici qui ferait une équipe efficace... Tant qu'Eldurvellir fabrique ses potions de soins, nous pouvons nous dispenser d'un clerc. D'ailleurs, ces types-là m'ont toujours agacé.
Fhiongan semblait plongé dans ses pensées, le regard fixé sur son gobelet. Mais le gobelet, propre et brillant, reflétait chaque personne qui entrait dans l'auberge.
Eldurvellir
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Parmi le brouhaha ambiant et les rires gras de quelques marins éméchés s'éleva soudain un rire beaucoup plus féminin -et beaucoup plus moqueur également.
- Et je rafle la miiiise !
Rester humble face la victoire, voilà quelque chose que Chance n'avait jamais réussi à faire. Elle ne pouvait s'empêcher d'exulter ou, pire encore, de se moquer allégrement du perdant. Cette attitude lui avait causé beaucoup d'ennui, assez pour qu'elle décide, pour cette fois, de mesurer un peu sa joie ; les esprits commençaient un peu à s'échauffer, et pas seulement à cause de l'alcool. Dix parties de cartes, dix victoires. Certains se demandaient, à raison, si cette gamine encapuchonnée à la chance insolente n'était pas en train de les prendre pour des imbéciles et la tieffeline sentait que c'était le moment de mettre un terme à ce petit jeu, avant que les choses ne soient plus du tout amusantes. Oui, elle trichait, mais ce n'était pas de sa faute si ses adversaires étaient tous trop lents ou trop ivres pour le remarquer.
Alors que les pièces d'or sur la table disparaissaient dans les pans de sa cape, elle sentit plus qu'elle ne vit deux grands gaillards se déplacer dans son dos. Ça sentait le sapin... Heureusement, elle avait encore une carte à jouer, le genre de carte qui pouvait désamorcer les situations comme celle-là :
- Allez, sans rancune, la prochaine tournée est pour moi !
L'atmosphère se détendit aussitôt et Chance grimaça lorsqu'elle dut se séparer d'une partie de sa nouvelle petite fortune, mais c'était là le prix de sa tranquillité. Enfin, fortune, c'était vite dit. Elle avait réellement eu une petite fortune entre les mains quelques jours auparavant, le butin de son dernier cambriolage dans les hautes sphères mélandiennes, mais elle l'avait dilapidé à une allure folle. Augustin en avait été ulcéré mais elle lui avait répondu que s'il avait du vivre des mois durant dans les égouts, lui aussi aurait eu envie de profiter de ce que Melandis offrait de mieux.
- Et je rafle la miiiise !
Rester humble face la victoire, voilà quelque chose que Chance n'avait jamais réussi à faire. Elle ne pouvait s'empêcher d'exulter ou, pire encore, de se moquer allégrement du perdant. Cette attitude lui avait causé beaucoup d'ennui, assez pour qu'elle décide, pour cette fois, de mesurer un peu sa joie ; les esprits commençaient un peu à s'échauffer, et pas seulement à cause de l'alcool. Dix parties de cartes, dix victoires. Certains se demandaient, à raison, si cette gamine encapuchonnée à la chance insolente n'était pas en train de les prendre pour des imbéciles et la tieffeline sentait que c'était le moment de mettre un terme à ce petit jeu, avant que les choses ne soient plus du tout amusantes. Oui, elle trichait, mais ce n'était pas de sa faute si ses adversaires étaient tous trop lents ou trop ivres pour le remarquer.
Alors que les pièces d'or sur la table disparaissaient dans les pans de sa cape, elle sentit plus qu'elle ne vit deux grands gaillards se déplacer dans son dos. Ça sentait le sapin... Heureusement, elle avait encore une carte à jouer, le genre de carte qui pouvait désamorcer les situations comme celle-là :
- Allez, sans rancune, la prochaine tournée est pour moi !
L'atmosphère se détendit aussitôt et Chance grimaça lorsqu'elle dut se séparer d'une partie de sa nouvelle petite fortune, mais c'était là le prix de sa tranquillité. Enfin, fortune, c'était vite dit. Elle avait réellement eu une petite fortune entre les mains quelques jours auparavant, le butin de son dernier cambriolage dans les hautes sphères mélandiennes, mais elle l'avait dilapidé à une allure folle. Augustin en avait été ulcéré mais elle lui avait répondu que s'il avait du vivre des mois durant dans les égouts, lui aussi aurait eu envie de profiter de ce que Melandis offrait de mieux.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
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Le brouhaha atteignait son point culminant. Du coin de l'œil, Fhiongan suivit des yeux une petite femme menue, avec quelque difficulté ; de gros braillards semblaient vouloir la dissimuler jusqu'à l'étouffer. Les mots "tournée générale", criés par la femme, eurent pour effet de calmer d'emblée le groupe de joueurs.
Voilà une jolie forme d'autorité ou je ne m'y connais plus, songea le bandit. Si la petite bonne femme a d'autres talents qu'une chance insolente, elle pourrait être une bonne recrue... Qui dit petite taille dit souvent furtivité, habileté... La tournée va me permettre de l'aborder. Evidemment, le prochain à recruter devra être un costaud...
Sourire aux lèvres, Fhiongan s'écria :
- Merci, jeune dame, de votre générosité. Que la chance soit encore avec vous ! vous avez fait tomber cet objet, me semble t-il.
Le bandit tendit vers elle une écharpe d'étoffe un peu épaisse. Qui lui servait à bâillonner ses victimes, mais il espérait que la tieffeline comprendrait qu'il ne cherchait qu'à lui parler.
Voilà une jolie forme d'autorité ou je ne m'y connais plus, songea le bandit. Si la petite bonne femme a d'autres talents qu'une chance insolente, elle pourrait être une bonne recrue... Qui dit petite taille dit souvent furtivité, habileté... La tournée va me permettre de l'aborder. Evidemment, le prochain à recruter devra être un costaud...
Sourire aux lèvres, Fhiongan s'écria :
- Merci, jeune dame, de votre générosité. Que la chance soit encore avec vous ! vous avez fait tomber cet objet, me semble t-il.
Le bandit tendit vers elle une écharpe d'étoffe un peu épaisse. Qui lui servait à bâillonner ses victimes, mais il espérait que la tieffeline comprendrait qu'il ne cherchait qu'à lui parler.
Eldurvellir
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Bon, au moins sa diversion avait été efficace, plus personne ne faisait attention à elle. Et dire qu'elle leur avait payé ces consommations avec l'argent qu'elle venait tout juste de leur voler, quelle bande de crétins... Cette atmosphère remplie de testostérone ne lui convenait plus du tout et elle décida de ne pas s'attarder plus que nécessaire. C'est à quelques mètres à peine de la sortie qu'elle fut arrêter par un homme un peu louche. Quoique, à bien y regarder, un homme franchement louche. Elle regarda le bout d'étoffe qu'il lui tendit comme s'il s'agissait d'un serpent venimeux. Mais que lui voulait-il, avec son écharpe mitée ? Qu'il profite de sa bière et qu'il la laisse en paix !
- Tout le plaisir était pour moi, sourit-elle avec hypocrisie. Mais vous devez faire erreur, j'en ai peur.
Visiblement, la tieffeline ne comprenait pas très bien la subtile manœuvre du bandit et pensait plutôt avoir affaire à une tentative de flirt complètement absurde.
- Tout le plaisir était pour moi, sourit-elle avec hypocrisie. Mais vous devez faire erreur, j'en ai peur.
Visiblement, la tieffeline ne comprenait pas très bien la subtile manœuvre du bandit et pensait plutôt avoir affaire à une tentative de flirt complètement absurde.
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- Oui, le prétexte est stupide, je vous l'accorde... Mais si vous avez les qualités que je recherche, vous seriez peut-être intéressée par ma proposition. Un travail, tout à fait noble et bienséant, je vous rassure tout de suite.
Fhiongan sourit, montrant des crocs jaunis par une hygiène buccale particulière : il chiquait de la réglisse. Il invita d'un geste la tieffeline à s'asseoir.
Fhiongan sourit, montrant des crocs jaunis par une hygiène buccale particulière : il chiquait de la réglisse. Il invita d'un geste la tieffeline à s'asseoir.
Eldurvellir
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La surprise passée, Chance s'installa face à cet étrange personnage et rehaussa légèrement son capuchon.
- Noble et bienséant ? Je m'ennuie d'avance. Vous êtes prêt à me payer combien pour que je m'abaisse à accepter un travail de ce genre ? plaisanta la tieffeline.
Elle n'était pas dupe : la travail que lui proposait cet homme était sûrement tout sauf noble et bienséant. Et plutôt que de s'embarrasser de formalités, Chance préférait d'ores et déjà savoir si cette proposition méritait qu'elle s'y intéresse plus avant. Et il n'y avait pas motivation plus grande que l'argent.
- Noble et bienséant ? Je m'ennuie d'avance. Vous êtes prêt à me payer combien pour que je m'abaisse à accepter un travail de ce genre ? plaisanta la tieffeline.
Elle n'était pas dupe : la travail que lui proposait cet homme était sûrement tout sauf noble et bienséant. Et plutôt que de s'embarrasser de formalités, Chance préférait d'ores et déjà savoir si cette proposition méritait qu'elle s'y intéresse plus avant. Et il n'y avait pas motivation plus grande que l'argent.
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Fhiongan baissa légèrement la voix.
- Mon ami Eldurvellir, mage nouvellement établi à Melandis, a trouvé un document qui mentionne... Un monde bouleversé par les secousses de la terre, et à la clef - si notre équipée a de la chance - un trésor perdu.
Le bandit prit une lampée de bière, puis reprit :
- Il nous faut un guerrier efficace au corps à corps, ce que vous ne semblez pas être, mais il nous faut aussi une personne agile, petite, susceptible de se faufiler dans des endroits où des carrures plus larges ne peuvent passer... Quelqu'un d'habile à détecter les pièges, à se dissimuler si nécessaire. Seriez-vous cette personne ? Je vous avoue que votre chance serait bienvenue !
- Mon ami Eldurvellir, mage nouvellement établi à Melandis, a trouvé un document qui mentionne... Un monde bouleversé par les secousses de la terre, et à la clef - si notre équipée a de la chance - un trésor perdu.
Le bandit prit une lampée de bière, puis reprit :
- Il nous faut un guerrier efficace au corps à corps, ce que vous ne semblez pas être, mais il nous faut aussi une personne agile, petite, susceptible de se faufiler dans des endroits où des carrures plus larges ne peuvent passer... Quelqu'un d'habile à détecter les pièges, à se dissimuler si nécessaire. Seriez-vous cette personne ? Je vous avoue que votre chance serait bienvenue !
Eldurvellir
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Bon, ça s'annonçait mal. Chance n'aimait pas beaucoup les mages et elle aimait encore moins travailler pour eux, et ce même si sa dernière expérience en la matière avait connu un dénouement plus que positif. Peut-être devrait-elle mettre définitivement de côté ses préjugés puisque, apparemment, seuls les mages de Melandis semblaient proposer des boulots corrects dans cette maudite cité.
- Il semblerait que je corresponde trait pour trait à ce que vous recherchez. Je dirais même que vous ne trouverez jamais mieux que moi dans ce domaine. Cela dit, attendez-vous à me verser une prime si vous me faîtes ramper dans des endroits exigus et gluants. J'ai assez donné comme ça...
Le traumatisme des égouts, sans doute.
- Hum, et donc ce trésor... Quelle taille ? Oui bon, la taille ne fait pas tout, mais ça m'intéresse tout de même...
- Il semblerait que je corresponde trait pour trait à ce que vous recherchez. Je dirais même que vous ne trouverez jamais mieux que moi dans ce domaine. Cela dit, attendez-vous à me verser une prime si vous me faîtes ramper dans des endroits exigus et gluants. J'ai assez donné comme ça...
Le traumatisme des égouts, sans doute.
- Hum, et donc ce trésor... Quelle taille ? Oui bon, la taille ne fait pas tout, mais ça m'intéresse tout de même...
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Fhiongan sourit de toutes ses dents jaunes.
- Holà ! comme vous y allez ! c'est Eldurvellir, le petit mago, qui sait. Mais je peux vous assurer que nous ne devrions pas être déçus.
Le bandit rota presque discrètement.
- Je vous propose de guetter avec moi le guerrier oisif qui complètera le groupe. Nous aurons besoin d'un type qui sache se battre, les bois ne sont pas une promenade pour innocents tourtereaux.
Fhiongan, songeant à la propension d'Eldurvellir envers les femmes, souriait à l'idée de le voir aux prises avec une tieffeline de fort caractère. Cela promettait d'être amusant...
- Holà ! comme vous y allez ! c'est Eldurvellir, le petit mago, qui sait. Mais je peux vous assurer que nous ne devrions pas être déçus.
Le bandit rota presque discrètement.
- Je vous propose de guetter avec moi le guerrier oisif qui complètera le groupe. Nous aurons besoin d'un type qui sache se battre, les bois ne sont pas une promenade pour innocents tourtereaux.
Fhiongan, songeant à la propension d'Eldurvellir envers les femmes, souriait à l'idée de le voir aux prises avec une tieffeline de fort caractère. Cela promettait d'être amusant...
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Alexiel, qui vient de passer les portessans cure d'amaigrissement.
Alexiel mit pied à terre devant l'auberge, où l'ambiance battait son plein, à en croire le brouhaha qui débordait jusqu'à deux rues de là ou le coquard sanguinolent qu'arborait piteusement un type geignard qui venait d'en sortir en marchant de travers. Cet établissement tapageur était exactement ce qu'il lui fallait ; il pourrait s'y faire discret si l'envie lui venait de dîner tranquille, et dans le même temps observer à son aise s'il trouvait des profils qui lui convenaient - il était de notoriété commune qu'on y trouvait à peu près tout ce qu'on voulait, pourvu d'y mettre le prix, ou de savoir se montrer convaincant. Sa spécialité était plutôt dans la seconde méthode.
Il attacha son cheval aux écuries, où il prit soin de le débarrasser de ses sacoches - l'assistant qui le prit en charge fit la grise mine en voyant l'état dans lequel se trouvait la monture. Au moins, on ne la lui volerait pas, songea le semi-elfe, philosophe, tout en se frayant un chemin à travers la salle commune. Il commanda une crêpe aux champignons, une bière, et en attendant l'arrivée de son plat, s'attabla dans un recoin. "Enfin", songea-t-il en savourant la première gorgée qui coulait dans sa gorge desséchée. "A présent, observons."
Il retrouvait le climat d'avant la guerre, en à peine un peu plus fébrile, compte tenu, probablement, d'un manque de zèle de la milice encore plus criant que d'ordinaire. La salle était en proie à son agitation coutumière : les tables de joueurs, les tractations à voix basse, les reventes de lotus noir... Alexiel ne faisait aucun effort pour dissimuler l'arme à son côté - ça en ferait réfléchir quelques uns.
Alexiel mit pied à terre devant l'auberge, où l'ambiance battait son plein, à en croire le brouhaha qui débordait jusqu'à deux rues de là ou le coquard sanguinolent qu'arborait piteusement un type geignard qui venait d'en sortir en marchant de travers. Cet établissement tapageur était exactement ce qu'il lui fallait ; il pourrait s'y faire discret si l'envie lui venait de dîner tranquille, et dans le même temps observer à son aise s'il trouvait des profils qui lui convenaient - il était de notoriété commune qu'on y trouvait à peu près tout ce qu'on voulait, pourvu d'y mettre le prix, ou de savoir se montrer convaincant. Sa spécialité était plutôt dans la seconde méthode.
Il attacha son cheval aux écuries, où il prit soin de le débarrasser de ses sacoches - l'assistant qui le prit en charge fit la grise mine en voyant l'état dans lequel se trouvait la monture. Au moins, on ne la lui volerait pas, songea le semi-elfe, philosophe, tout en se frayant un chemin à travers la salle commune. Il commanda une crêpe aux champignons, une bière, et en attendant l'arrivée de son plat, s'attabla dans un recoin. "Enfin", songea-t-il en savourant la première gorgée qui coulait dans sa gorge desséchée. "A présent, observons."
Il retrouvait le climat d'avant la guerre, en à peine un peu plus fébrile, compte tenu, probablement, d'un manque de zèle de la milice encore plus criant que d'ordinaire. La salle était en proie à son agitation coutumière : les tables de joueurs, les tractations à voix basse, les reventes de lotus noir... Alexiel ne faisait aucun effort pour dissimuler l'arme à son côté - ça en ferait réfléchir quelques uns.
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L'œil vif de Fhiongan-le-Rusé ne manqua pas l'homme sombre qui venait d'entrer. Un bel homme, certainement, avec la prestance d'un chevalier. Mais certainement pas un paladin... Il me rappelle quelqu'un, pensa t-il.
Le bandit se pencha vers la tieffeline.
- J'étais sur le point de vous demander votre nom... Et je dirais que celui de cet homme m'intéresse aussi. Invitons-le à notre table.
Sans attendre la réponse de la tieffeline, Fhiongan se leva et interpela le nouveau venu.
- Kernsten ? C'est bien toi ?
Le bandit se pencha vers la tieffeline.
- J'étais sur le point de vous demander votre nom... Et je dirais que celui de cet homme m'intéresse aussi. Invitons-le à notre table.
Sans attendre la réponse de la tieffeline, Fhiongan se leva et interpela le nouveau venu.
- Kernsten ? C'est bien toi ?
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"Ce bon vieux Théogal ! Cela faisait longtemps !" répliqua aussitôt Alexiel en se levant à son tour, sans prendre le temps de se demander s'il y avait la moindre chance pour que ce type l'ait jamais rencontré. Il avait surpris du coin de l'oeil son bref échange avec la jeune femme, et il lui semblait évident qu'ils se voyaient l'un et l'autre pour la première fois. En un autre contexte, il se serait peut-être défié ; mais il se trouvait qu'il était là pour faire des rencontres, et pour cette fois ouvert à toute opportunité, même les plus insolites. Tout en accordant à Fhiongan un serrement de main pour le moins démonstratif, il ajouta à voix plus basse, sans se départir de son sourire.
"Franchement, votre technique d'approche est à revoir. Qu'est-ce qui me vaut l'honneur ?..."
"Franchement, votre technique d'approche est à revoir. Qu'est-ce qui me vaut l'honneur ?..."
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Chance observa le manège de son commanditaire, un sourire narquois aux lèvres. Cette façon qu'il avait d'aborder les gens était presque charmante. Une fois l'amusement passé, elle détailla plus avant le nouveau venu. Il en imposait, elle ne pouvait pas le nier, et cela le rendait aussi assez intimidant. Elle s'était longtemps figurée que plus les hommes étaient grands et forts et plus ils étaient stupides ; c'est une façon de se rassurer comme une autre, lorsqu'on a affaire à plus fort que soi. Elle devrait néanmoins attendre qu'il accepte de partager leur table pour savoir si ce préjugé s'appliquait à lui ou non.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
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Fhiongan retroussa ses lèvres épaisses sur ses dents jaunes, en un sourire qui se voulait engageant.
- J'ai besoin d'un bon guerrier... J'ai besoin d'un Kernsten ! un homme prêt au danger, sur tous les terrains. Voire sous la terre, d'ailleurs. Si vous êtes intéressé par une recherche qui s'avère passionnante, vous accepterez l'invitation du mage Eldurvellir. Un bon ami à moi, qui m'a chargé de recruter une petite compagnie.
Le bandit dirigea son regard vers la tieffeline, avec un geste de présentation.
- Nous avons avec nous la chance en personne, une personne aux multiples et intéressants talents.
S’adressant à ses nouveaux compagnons, il ajouta :
- Que diriez-vous de rejoindre maître Eldurvellir chez lui ? Il vous exposera l'aventure mieux que moi.
- J'ai besoin d'un bon guerrier... J'ai besoin d'un Kernsten ! un homme prêt au danger, sur tous les terrains. Voire sous la terre, d'ailleurs. Si vous êtes intéressé par une recherche qui s'avère passionnante, vous accepterez l'invitation du mage Eldurvellir. Un bon ami à moi, qui m'a chargé de recruter une petite compagnie.
Le bandit dirigea son regard vers la tieffeline, avec un geste de présentation.
- Nous avons avec nous la chance en personne, une personne aux multiples et intéressants talents.
S’adressant à ses nouveaux compagnons, il ajouta :
- Que diriez-vous de rejoindre maître Eldurvellir chez lui ? Il vous exposera l'aventure mieux que moi.
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« Hé bien, vous êtes rond en affaires, pour le moins », répondit Alexiel sans rien perdre de son flegme. « A peine m'avez-vous instruit de mon nom supposé et de celui d'un mage qui m'est inconnu qu'il me faudrait vous suivre je ne sais où, sans même avoir le temps de faire un sort à cette excellente bière, non plus qu'au plat du jour tout à fait quelconque qui ne tardera pas à l'accompagner, mais qui sera d'une importance néanmoins cruciale pour la bonne poursuite de cette soirée. Permettez... »
Il alla chercher son verre et ses sacoches et prit place sans façons à leur table. Sur ces entrefaites, le garçon de salle lui apporta son plat, qu'il commença d'attaquer avec appétit.
« Allons, dites-m'en un peu plus sur cette affaire, afin que je puisse me persuader qu'elle vaut le déplacement. Je puis être le guerrier qu'il vous faut et plus que cela, si toutefois j'y trouve mon intérêt. »
Il alla chercher son verre et ses sacoches et prit place sans façons à leur table. Sur ces entrefaites, le garçon de salle lui apporta son plat, qu'il commença d'attaquer avec appétit.
« Allons, dites-m'en un peu plus sur cette affaire, afin que je puisse me persuader qu'elle vaut le déplacement. Je puis être le guerrier qu'il vous faut et plus que cela, si toutefois j'y trouve mon intérêt. »
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Fhiongan rit.
- Oui, j'aime mener les affaires rondement ! et plus vite les choses sont dites, plus vite il est possible d'agir.
Le bandit se remémora les années passées - perdues ! - à l'étude avec son père, un noble clerc de la Porte de Baldur. Fhiongan ne supportait guère les heures passées à penser et écrire. Il avait certes acquis une bonne éducation, mais la tentation de courir l'aventure alliée à des rencontres beaucoup plus amusantes que la fréquentation de clercs et mages, avait fait basculer sa vie. Moins de parlotes et plus d'action, telle était désormais sa devise.
- Eh bien, mon ami Eldurvellir m'a déjà guidé vers une aventure intéressante, au résultat fort plaisant : un superbe butin. Là, il a besoin d'un petit groupe officiellement pour l'accompagner au Bois du Gobelin Pouilleux où il doit cueillir ses simples... Officieusement pour retrouver un trésor perdu, qui a sombré dans les entrailles de la terre. C'est le journal d'une roublarde qui l'a mis sur la voie de ce trésor. La roublarde en question, une Mélandienne, a disparu après avoir caché son journal dans la Bibliothèque Magique de Melandis. Il y est question du groupe de la roublarde Fénelone Doublange qui, après avoir trouvé un trésor, est tombé suite à une espèce de tremblement de terre... Le tremblement de terre semble avoir ouvert une faille par laquelle une partie des aventuriers est tombée, ainsi que le trésor... L'amant de Fénelone Doublange, lui, y a trouvé la mort. Il est fort possible que le choc ait été tel pour la roublarde qu'elle se soit décidée à quitter la ville.
Fhiongan soupira, éructa bruyamment, et poursuivit :
- Ce dernier point m'étonne pourtant... J'ai connu Fénelone Doublange, voyez-vous... Elle n'était pas femme à s'attacher plus qu'il ne faut... Enfin, le point important, c'est que le trésor est toujours quelque part, et que nous allons le trouver !
Les dents jaunes du bandit se montrèrent de nouveau, dans un sourire carnassier.
- Êtes-vous des nôtres, messire Kernsten ?
- Oui, j'aime mener les affaires rondement ! et plus vite les choses sont dites, plus vite il est possible d'agir.
Le bandit se remémora les années passées - perdues ! - à l'étude avec son père, un noble clerc de la Porte de Baldur. Fhiongan ne supportait guère les heures passées à penser et écrire. Il avait certes acquis une bonne éducation, mais la tentation de courir l'aventure alliée à des rencontres beaucoup plus amusantes que la fréquentation de clercs et mages, avait fait basculer sa vie. Moins de parlotes et plus d'action, telle était désormais sa devise.
- Eh bien, mon ami Eldurvellir m'a déjà guidé vers une aventure intéressante, au résultat fort plaisant : un superbe butin. Là, il a besoin d'un petit groupe officiellement pour l'accompagner au Bois du Gobelin Pouilleux où il doit cueillir ses simples... Officieusement pour retrouver un trésor perdu, qui a sombré dans les entrailles de la terre. C'est le journal d'une roublarde qui l'a mis sur la voie de ce trésor. La roublarde en question, une Mélandienne, a disparu après avoir caché son journal dans la Bibliothèque Magique de Melandis. Il y est question du groupe de la roublarde Fénelone Doublange qui, après avoir trouvé un trésor, est tombé suite à une espèce de tremblement de terre... Le tremblement de terre semble avoir ouvert une faille par laquelle une partie des aventuriers est tombée, ainsi que le trésor... L'amant de Fénelone Doublange, lui, y a trouvé la mort. Il est fort possible que le choc ait été tel pour la roublarde qu'elle se soit décidée à quitter la ville.
Fhiongan soupira, éructa bruyamment, et poursuivit :
- Ce dernier point m'étonne pourtant... J'ai connu Fénelone Doublange, voyez-vous... Elle n'était pas femme à s'attacher plus qu'il ne faut... Enfin, le point important, c'est que le trésor est toujours quelque part, et que nous allons le trouver !
Les dents jaunes du bandit se montrèrent de nouveau, dans un sourire carnassier.
- Êtes-vous des nôtres, messire Kernsten ?
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Hé bien, il suffisait d'insister, et le recruteur se montrait déjà plus volubile. Un trésor perdu, donc... Le chevalier noir dissimula un soupir intérieur en entendant le nom de la destination. Le bois du Gobelin Pouilleux, sérieusement ? Il en revenait à peine !
Il différa sa réponse, le temps de finir son plat. Le nom de Fénelone Doublange ne lui était pas tout à fait inconnu : étant natif de la cité, il avait entendu vaguement parler de cette roublarde de renom. Cela l'inclinait à prêter plus volontiers l'oreille aux propos de cet homme, mais aussi à être avide de compléments : un trésor dans cette région inhabitée ? une roublarde émérite qui laisse son secret à la portée de tous, en pleine bibliothèque - et qui s'en va sans tenter de reprendre un bien chèrement acquis ? C'était comme d'imaginer que lui-même laisserait passer une occasion d'égorger un paladin endormi dans une forêt déserte... Le plus probable était que ce fameux trésor n'était plus là depuis longtemps. Sa curiosité était piquée, malgré tout.
« Je vous accompagnerai du moins chez votre ami Eldurvellir », répondit-il enfin, après avoir fini sa bière. Même s'il n'acceptait pas l'expédition, il désirait connaître ce mage. Une nouvelle force en ville, un nouveau contact à prendre, un nouveau jeu à cerner...
Il différa sa réponse, le temps de finir son plat. Le nom de Fénelone Doublange ne lui était pas tout à fait inconnu : étant natif de la cité, il avait entendu vaguement parler de cette roublarde de renom. Cela l'inclinait à prêter plus volontiers l'oreille aux propos de cet homme, mais aussi à être avide de compléments : un trésor dans cette région inhabitée ? une roublarde émérite qui laisse son secret à la portée de tous, en pleine bibliothèque - et qui s'en va sans tenter de reprendre un bien chèrement acquis ? C'était comme d'imaginer que lui-même laisserait passer une occasion d'égorger un paladin endormi dans une forêt déserte... Le plus probable était que ce fameux trésor n'était plus là depuis longtemps. Sa curiosité était piquée, malgré tout.
« Je vous accompagnerai du moins chez votre ami Eldurvellir », répondit-il enfin, après avoir fini sa bière. Même s'il n'acceptait pas l'expédition, il désirait connaître ce mage. Une nouvelle force en ville, un nouveau contact à prendre, un nouveau jeu à cerner...
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Chance ferait le déplacement, elle aussi, rien que pour voir si ce travail méritait vraiment qu'elle s'y intéresse. Et puis ce n'est pas comme si elle avait autre chose à faire en ce moment, ou qu'elle croulait sur l'or...
- Cela ne m'engage à rien de vous accompagner alors allons-y.
Elle commençait à fréquenter beaucoup trop de mages ces derniers temps.
- Cela ne m'engage à rien de vous accompagner alors allons-y.
Elle commençait à fréquenter beaucoup trop de mages ces derniers temps.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
- Eldurvellir
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- Alors allons-y tout de suite !
Fhiongan laissa quelques pièces sur la table - on pouvait être grand seigneur, à l'aube d'un aventure pareille ! - et se leva. Ils passèrent la porte après un dernier salut, qui se perdit dans le brouhaha des joueurs.
Suite : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post357873
Fhiongan laissa quelques pièces sur la table - on pouvait être grand seigneur, à l'aube d'un aventure pareille ! - et se leva. Ils passèrent la porte après un dernier salut, qui se perdit dans le brouhaha des joueurs.
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Eldurvellir
- Kededric
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Plusieurs minutes plus tard, Kededric fulminait. Son contact habituel n'était pas présent à l'endroit où il traînait souvent ses guêtres. Cela ne lui était jamais arrivé. Enfin, pas depuis qu'il l'avait cruellement menacé en lui coupant un doigt, de faire de même avec tous les autres, s'il décidait de ne pas espionner pour le compte de l'assassin. Et maintenant, ce bon à rien était absent ! Avec un peu de malchance, cet imbécile s'était fait prendre, torturer, et avait avoué pour qui il travaillait... Bah. Il avait suffisamment d'identités différentes pour ne pas être retrouvé facilement. Il prenait soin d'en adopter une particulière pour chaque situation de ce type. Et il évitait de trop se fier aux indics. Ils finissaient toujours par trahir, consciemment ou non.
Il était tout de même furieux. Son enquête n'avançait pas, et il allait de déconvenue en déconvenue. Décidément... il tourna quelque temps en rond dans le quartier, réfléchissant aux autres possibilités qui lui restait. Plusieurs. Mais risquées. Il fallait évaluer les dangers, et tenter de suivre les pistes les plus saines pour commencer. Ensuite... il approfondirait si nécessaire. Évidemment, il lui restait encore l'ultime possibilité de recourir à des devins, mais il savait d'avance que cela se finirait mal pour eux. Et la réponse qu'il obtiendrait ne serait pas forcément la bonne, car la magie divinatoire pouvait être contournée, bien entendu.
Il finit par se décider à retourner à la guilde. Il poursuivrait cette affaire en temps voulu. Pour l'heure, il avait des obligations...
Il était tout de même furieux. Son enquête n'avançait pas, et il allait de déconvenue en déconvenue. Décidément... il tourna quelque temps en rond dans le quartier, réfléchissant aux autres possibilités qui lui restait. Plusieurs. Mais risquées. Il fallait évaluer les dangers, et tenter de suivre les pistes les plus saines pour commencer. Ensuite... il approfondirait si nécessaire. Évidemment, il lui restait encore l'ultime possibilité de recourir à des devins, mais il savait d'avance que cela se finirait mal pour eux. Et la réponse qu'il obtiendrait ne serait pas forcément la bonne, car la magie divinatoire pouvait être contournée, bien entendu.
Il finit par se décider à retourner à la guilde. Il poursuivrait cette affaire en temps voulu. Pour l'heure, il avait des obligations...
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"On peut voir de bien des façons. On peut être aveugle de bien des façons." Frank Patrick Herbert
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Quête : l’affaire Blancbouillon
Arrivé depuis la guilde des Lames Pourpres, voilà Kededric et Rowan dans l’auberge préférée des marins. L’effervescence de midi allait décroissante. Les tables se libéraient, les gens s’en allaient. Bien sûr, il y avait des retardataires toujours en plein repas. Un matelot ivre chantait une chanson paillarde, au grand dam de son compère, plus sobre, qui cherchait à le faire taire. Dans un coin était assis un capitaine à la stature imposante et aux cheveux grisonnants. Il sirotait son rhum en solitaire tout en toisant avec un franc mépris l’ivrogne chanteur. Ce même capitaine ne manqua pas de jeter un coup d’œil inquisiteur vers les nouveaux arrivants. Sur une autre table, un bellâtre aux traits exotiques cherchait à séduire une serveuse ventrue et bourrue... sans grand succès. Mais personne ne ressemblait à Jack Gibet, tel qu’il était décrit dans le rapport de Beauregard.
Arrivé depuis la guilde des Lames Pourpres, voilà Kededric et Rowan dans l’auberge préférée des marins. L’effervescence de midi allait décroissante. Les tables se libéraient, les gens s’en allaient. Bien sûr, il y avait des retardataires toujours en plein repas. Un matelot ivre chantait une chanson paillarde, au grand dam de son compère, plus sobre, qui cherchait à le faire taire. Dans un coin était assis un capitaine à la stature imposante et aux cheveux grisonnants. Il sirotait son rhum en solitaire tout en toisant avec un franc mépris l’ivrogne chanteur. Ce même capitaine ne manqua pas de jeter un coup d’œil inquisiteur vers les nouveaux arrivants. Sur une autre table, un bellâtre aux traits exotiques cherchait à séduire une serveuse ventrue et bourrue... sans grand succès. Mais personne ne ressemblait à Jack Gibet, tel qu’il était décrit dans le rapport de Beauregard.
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