[Bâtiment] Au Luménien Noyé

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Il ne vit pas immédiatement le capitaine. Son regard tomba sur Rowan, seule à la table. Curieux... elle lui fit signe en direction de la porte de l'auberge, où deux hommes étaient en train de sortir. Le capitaine, accompagné d'un autre type.

Kededric répondit à la jeune femme par un léger hochement de tête et entreprit de suivre tranquillement les deux hommes. Il aurait certainement l'occasion de quitter ses vêtements de marin d'eau douce et d'enfiler d'autres frusques communes qui lui feraient facilement changer son apparence générale... voire de passer une tunique par-dessus l'existant afin de ne pas perdre trop de temps.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Kededric suivit donc les individus. Et Rowan suivit Kededric. Ce dernier avait tout intérêt à conserver son déguisement de marin car le capitaine prenait la direction des docks.

[Asmodeus]

Satisfait de la connaissance qu'il avait pu emmagasiner ou rafraichir à propos de ce qui touchait au culte de Myrkull, Asmodeus était retourné à l'auberge du Luménien Noyé- complètement épuisé tant physiquement que mentalement. Ce soir là, il se contenta donc de demander au tenancier qu'un plat chaud lui soit monté dans sa chambre mais il faillit s'endormir avant d'avoir eu le loisir de le consommer.

Le lendemain matin le vit se réveiller tardivement et devoir prendre un bain avant de trouver la ressource de s'atteler à ses préparatifs pour la soirée. Il prendrait son bâton bien sûr, sa seule arme qui pouvait aussi bien passer pour un simple soutien. En dehors de cela et des affaires qui ne quittaient jamais sa besace - de quoi s'éclairer, allumer un feu et administrer des premiers soins, il se contenterait d'emporter une petite somme en or : pas assez pour intéresser les malandrins mais tout de même assez pour les plus petits imprévus ou nécessités de pots-de-vin. Il déjeuna à l'auberge et tâcha de se reposer tout l'après-midi malgré son excitation grandissante avant de porter ses pas vers le cimetière et la cabane du fossoyeur.

[Taliesin]

Après avoir traversé, non sans quelques péripéties, les rues du port, Roye pénétra dans la salle commune du Luménien Noyé. Celle-ci bourdonnait d'activité et résonnait d'un joyeux vacarme : derrière son comptoir, le patron servait chope sur chope à des matelots assoiffés tandis que deux serveuses allaient de table en table, prenant et apportant les commandes d'une clientèle fort nombreuse. Dans un coin, sur une petite estrade, un barde enchaînait les chansons de marins : c'était une nouveauté instaurée par le patron afin de redorer le blason de son établissement et de faire oublier les récents incidents dont il avait été le théâtre.

[Roye]

Roye remarqua tout de suite que le mobilier, bien qu'en piteux état, n'était pas là depuis longtemps... On sentait que dans cet endroit, passé une certaine heure, les compagnons de la chope finissaient leurs conversations avec les mains et plus particulièrement en se faisant gouter tables, chaises, cadres et tout ce qui pouvait simplement se lancer. Roye comme à son habitude quand il entrait dans un lieu, retira son capuchon et s'avança vers le bar. Il y attendit sagement que le patron daigne lui parler. Ce qui n'arriva pas... Tout d'abord parce que celui-ci était débordé mais aussi tout simplement car ce n'était pas dans ses habitudes, du moins c'est ce que Roye en conclu. Il observa donc les alentours et après penser comprendre comment l'endroit fonctionnait lâcha sur le passage du patron :

- Tavernier ! Une chope et une chambre !.?

[Taliesin]

Trop débordé pour remarquer le nouveau venu jusqu'ici silencieux, le tenancier prit alors conscience de sa présence et réagit aussitôt... on lui demandant poliment de patienter quelques instants. Lorsqu'il eut terminé de satisfaire les clients ayant devancé Roye, il se tourna vers ce dernier et remplit promptement une chope de bière qu'il déposa devant lui.
-Voilà pour la boisson. Et pour la chambre, vous avez de la chance, il nous en reste, même si elles sont au premier, côté rue, et donc plus bruyantes que les autres... Le tout vous coûtera une pièce d'or, petit-déjeuner inclus. C'est payable d'avance.

[Roye]

Roye fut rassuré quand Trop lui annonça qu'il restait des chambres où dormir cette nuit, il n'aurait vraiment pas apprécié devoir retourner dans ces rues... Roye fouilla dans la bourse qu'il avait récupéré après l'attaque de Boga, il en sortit une pièce d'or qu'il déposa sur le comptoir. Continuant à servir qui le souhaitait (c'est à dire beaucoup de monde) Trop récupéra la pièce en passant et vint donner à Roye la clé de sa chambre. Il pouvait lire sur le petit bout de bois qui pendait à la clé "5". Forcement le numéro de sa chambre se dit Roye, il grimpa au premier et trouva une porte sur laquelle il pouvait distinctement lire le numéro en question. Il mit la clé dans la serrure, tourna et entra dans la chambre.

Il y découvrit une minuscule pièce dans laquelle on trouvait un lit, un lavabo, une table de chevet et un petit bureau sur lequel était posé une chandelle. D'apparence assez mignonne, la chambre offrait tout de même une odeur de vécu intense ce qui donna des hauts le coeur à Roye. En s'asseyant sur le lit il entendit les ressorts craquer si fort qu'il se promit de ne pas bouger cette nuit..! Et comme l'avait prédis le patron des lieux on pouvait sans aucun soucis suivre une conversation avec des personnes se trouvant dans la rue. Roye prit la décision que ce serait la seule nuit qu'il passerait au sein de cet établissement et que dès demain il irait faire un tour du côté des quartiers plus "chic" !

Roye redéscendit dans la taverne, trouva une table où s'asseoir, commanda une bière et attendit que la fatigue la gagne tout en observant l'ambiance ainsi que les personnes peuplant cette partie de Melandis...

[Taliesin]

Le Luménien Noyé étant la principale auberge du port, sa salle commune rassemblait logiquement les différents types de personnes que l'on croisait ordinairement dans le quartier : des matelots de tous horizons, quelques uns solitaires mais la plupart réunis en bandes, voire regroupés en équipages au grand complet ; des dockers, individus rudes et musculeux ; des marchands, pour l'essentiel de deuxième ou de troisième ordre... Appartenant au même univers mais y occupant des positions plus enviables, on remarquait également des officiers de marine et des négociants aisés venus discuter affaires. Enfin, complétant ce tableau bigarré, on notait la présence de discrets individus encapuchonnés, de jeunes gens probablement en quête de travail ou de rumeurs, une poignée d'hommes distingués venus sans doute s'encanailler - non sans avoir pris soin de se faire accompagner par leurs gardes du corps, cependant.
Cette assemblée animée produisait un vacarme incroyable : on parlait fort, on se disputait, on s'invectivait parfois et il était probable que des bagarres finissent par éclater, Pour l'heure, toutefois, point trop de chambard. Quant à Roye, personne n'était encore venu l'importuner ou simplement l'aborder : tout juste avait-il récolté quelques brefs regards.

[Roye]

Roye ayant terminé sa première bière en recommanda une seconde, en effet la taverne était une scène de théâtre à elle seule et vous pouviez changer de représentation à tout moment en tournant simplement la tête... Roye sentait la fatigue commencer à l'atteindre, une fois la bière servie il se mit à en boire quelques gouttes et fut une fois de plus enchanté de sentir la texture de la mousse contre ses lèvres. Autour de lui il sentait quelques regards se tourner dans sa direction. On comprenait bien qu'il n'était pas du coin...

[Taliesin]

Durant quelques minutes encore, nul ne lui adressa la parole : tout le monde était très occupé à bavarder ou à observer les lieux, comme lui, et le Luménien Noyé n'était manifestement pas un endroit où l'on sautait sur les inconnus pour les harceler de questions. Toutefois, la salle commune était quasiment comble, si bien que les nouveaux venus avaient de plus en plus de mal à se trouver une place. Celles disponibles à la table de Roye ne tardèrent donc pas à être convoitées et un duo de jeunes marins finit par s'approcher.
-Ça vous gêne si on se met là ? s'enquit l'un d'eux.

[Roye]

Roye leva la tête et aperçu les 2 protagonistes qui le fixaient attendant sa réponse :

- Bonsoir messieurs ! Je vous en prie prenez place, un peu de compagnie ne me fera pas de mal ! D'où venez-vous ?

Les 2 marins prirent place à la table de Roye, et avant de lui répondre commandèrent chacun une bière. Roye les observait et sentait comme une certaine excitation l'emparer, enfin il était là où il souhaitait, en plein coeur de cette ville avec des personnes qu'il pourrait avoir l'occasion de rencontrer s'il prenait la décision de s'installer ici...

[Taliesin]

Le duo semblait de bonne humeur et plutôt disposé à la conversation.
-Ben, de Melandis, répondit le premier marin.
-Toi, par contre, t'es pas d'ici, enchaîna le second. Ça s'entend à ton accent.
-Et puis, un Mélandien reconnaît tout de suite un autre Mélandien. On a beau passer le plus clair de notre teomps à descendre et à remonter le fleuve ou à voguer sur la mer, on a pas perdu ça !
-Et donc, tu viens d'où, sç c'est pas indiscret ?

[Roye]

Roye comme à son habitude se sentit pénétrer par la fameuse question "d'où viens-tu ?" Il avait décidé dès son départ de ne laisser en aucun cas son passé interférer dans la vie qu'il avait décidé de mener. Mais cette fois-ci les 2 hommes lui semblaient sympathiques et il décida de leur offrir une réponse qu'il espérait à la hauteur de leur attente :

- En effet je ne suis pas d'ici... Je vivais avec ma mère et il m'a paru bon de prendre mon envol vers de nouveaux horizons. Appelez moi Roye !

Tout en parlant, Roye admira l'accoutumance de ses 2 compagnons de table, ils n'avaient aucune chance de cacher leur appartenance à la mer, que ce soit par leur habillement ou par leur odeur. Cet aspect d'hommes partant à l'aventure aussi souvent qu'ils leur étaient possible le fascina, il souhaitait en savoir plus :

- D'où revenez vous comme ça ?

[Taliesin]

-Oh, là, seulement d'Anarelis, sur la côte est : on est allés charger des marchandises pour les ramener ici.
-Pendant la guerre, quand la flotte luménienne s'est rapprochée des côtes, plein de navires venus d'autres continents se sont empressés de laisser leur cargaison à Anarelis avant de repartir d'où ils venaient : ils voulaient pas être coincés à cause d'un blocus, tu vois...
-Bref, on a juste descendu puis remonté la Houleuse, on a juste aperçu la mer sans s'aventurer dessus : rien de bien palpitant. donc. Mais le prochain voyage devrait nous amener plus loin !
-On espère, en tout cas : la navigation fluviale, c'est sympa mais bon...
Une serveuse leur apporta les bières commandées auxquelles ils goutèrent sans tarder, avant de se présenter à leur tour : ils se nommaient Walter et William.
-Mais donc, toi, tu viens juste de partir à l'aventure, si je puis dire... fit le second. Melandis est un endroit intéressant pour commencer. Intéressant mais dangereux.
-Bah, y a rien de mieux pour s'aguerrir ! Et puis, la ville est pas si dangereuse que ça si on respecte les règles de base : ne pas répondre aux provocations, ne pas suivre des inconnus dans des coins sombres ou des ruelles désertes, ne pas aller dans les bas-fonds...

[Roye]

Roye fronçait les sourcils devant cette multitude d'information ! Anarelis... La guerre... La flotte Luméniene... La Houleuse...

- Effectivement je viens de commencer mon aventure et les endroits dont vous revenez... Je ne les connais absolument pas !? Avez vous une carte ?

Il voulait aussi en savoir plus sur les différents faits auxquels ils avaient fait allusion..

- La guerre avec la flotte Luménienne, quel est l'origine de ce conflit ?

[Taliesin]

-Oulà, si t'es pas au courant, c'est vraiment que tu viens d'un coin perdu... fit William, surpris mais sans méchanceté aucune.
-Ou alors d'au-delà des mers... enchaîna Walter. Bon, en gros, sur notre continent, qui s'appelle Dorrandin, il y a l'empire mélandien, donc nous, et au sud l’État manostien. Entre les deux, ça a toujours été tendu et, il y a peu, les Manostiens nous ont déclaré la guerre. Comme on leur a mis une sacrée rouste, ils ont appelé à l'aide les Luméniens, qui habitent sur une île voisine, Helonna...
-Les Luméniens, ils sont fortiches niveau marine, donc voilà, ils ont envoyé leur flotte pour attaquer la nôtre et bloquer nos ports.
-Mais ça nous a pas empêchés de quand même gagner la guerre.
-Bon, mais c'est sûr qu'une carte, ça t'aiderait bien pour mieux situer tout ça. Malheureusement, nous, on en a pas, et si on faisait mine ne serait-ce que de s'approcher de celle de notre capitaine, ça barderait pour notre matricule.
-Tu devrais aller faire un tour à la bibliothèque, dans le Noyau Occulte. T'y trouveras tout ce qu'il faut.
-Enfin, s'ils te laissent entrer. Je sais pas trop comment ça fonctionne : personnellement, j'y ai jamais mis les pieds.
-

[Roye]

- Très bien, c'est désormais beaucoup plus clair pour moi !

Roye commençait a assembler dans son esprit le puzzle de l'histoire de ces îles, les 2 matelots lui avaient apporté énormément de choses, et il avait, malgré quelques péripéties, trouvé en ce lieu ce qu'il était venu chercher... Lui qui ne savait où diriger la suite de sa visite de Melandis, il irai dès le lendemain à la bibliothèque dans le Noyau occulte pour tenter de consulter une carte. Le matelot avait laissé planer le doute quand au libre accès à la bibliothèque et Roye espéra qu'il n'aurait pas trop de mal à y entrer.

- Merci beaucoup messieurs pour ces précieux renseignements ! La fatigue commence à prendre le dessus et je vais rejoindre ma chambre. Nous reverrons-nous un jour ?

[Taliesin]

-Bah, y a des chances si tu reviens au Luménien Noyé.
-On y passe la plupart de nos soirées quand on est au port. Et comme on repartira pas en voyage avant quelques semaines...
-Bref, à la revoyure, l'ami. Et pas de quoi pour les renseignements.
-Oui, c'était vraiment pas grand chose !

[Roye]

- Eh bien messieurs ce fut un plaisir de faire votre connaissance ! Je ne pense pas repasser ces prochains jours par ici mais si mon aventure me ramène de nouveau vers le port de Melandis je promet de faire un saut au Luménien Noyé dans l'espoir d'entretenir une nouvelle conversation avec vous !

Roye se leva fit un signe de tête à ses camarades et se dirigea vers l'escalier menant à l'étage de la chambre "5" où sa nuit promettait d'être "compliquée" entre le bruit et les odeurs... Il était heureux d'avoir fait la rencontre de Walter et William, depuis son départ il n'avait eut personne avec qui échanger, ou alors c'était dans un cadre formel ou dans le but de se faire attaquer. Il poussa la porte de sa chambre se mit à l'aise et s'installa dans son lit. Comme la première fois qu'il était venu, son lit fit un bruit à réveiller tout le voisinage. Il ferma les yeux et la fatigue l'envoya presque immédiatement dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, Roye fit sa toilette au lavabo, se rhabilla, remit sa lame en place et quitta la chambre. La taverne avait retrouvé un calme assez bizarre... L'ambiance de ce lieu n'était pas fait pour le calme… Roye rendit les clés au comptoir, salua les quelques clients déjà présents et sortit de l'établissement. Il était déterminé à en savoir plus sur cette région et il lui fallait une carte, il prit la direction du noyau occulte de la ville pour visiter la bibliothèque.

[Kededric]

En provenance de la guilde des assassins

C'est donc l'esprit serein que l'assassin, une fois la somme récupérée, s'en fut tranquillement hors de la guilde pour aller vers son lieu de prédilection : le port. Les allées et venues... tout cela lui procurait une sorte d'ivresse, une envie de voyager qu'il ne pouvait pas assouvir pour une raison qu'il ignorait lui-même vraiment, et cette frustration indicible le poussait à chaque fois à retourner là, à scruter sans les voir les habitants, les voyageurs, les dockers... vaquer à leurs occupations les plus anodines. Lui-même se fondait dans le décor, déambulant nonchalamment sans but précis autre que de regarder et d'imaginer.

Le reste de la journée se déroula ainsi, à flâner et à écouter. Il s'assit quelques fois, marcha tranquillement la plupart du temps. Il interrogea quelques personnes sur des banalités, s'imprégnant une fois encore de cette atmosphère si propice au rêve et à l'évasion mentale. Il rencontra même un marin ayant autrefois fait la route entre l'Amn et Maztica. Un trajet des plus risqués, qu'il n'était plus prêt à refaire maintenant qu'il s'était établi sur Dorrandin, dont les côtes étaient moins traîtresses et peuplées de créatures démoniaques. L'évocation d'une telle épopée fit luire les yeux de Kededric, qui buvait chaque parole de l'homme qui lui contait simplement la vie de tous les jours sur un navire parti pour plusieurs longues semaines de navigation incertaine, avec, à chaque nouvelle matinée, la sempiternelle question : "Vais-je mourir aujourd'hui ?".

La liberté avait un prix, et l'assassin n'était pas certain qu'il était prêt à le payer. Devait-il trouver autre chose ? Poursuivre une autre chimère ?

Il remercia chaleureusement le marin lorsqu'il eut terminé son récit, et Kededric décida qu'il était temps d'aller savourer un plat consistant arrosé d'une bière amère à son auberge favorite. Quelques minutes plus tard, il poussait donc la lourde du Luménien Noyé.

[Manfred]

En cette soirée, comme d’accoutumé, l’auberge était comble. Une cohorte de marins bruyants engloutissaient rhum et viandes, échangeaient bavardages et insultes... bref, une joyeuse ambiance que Kededric n’était pas le seul à apprécier. Au milieu des peaux tannés par le sel et le vent se mêlaient des carnations plus citadines. L’assassin s’installa à l’une des rares places libres et avant même qu’il eut l’occasion de commander son repas, il sentit une main se poser sur son épaule. En se retournant, il découvrit un demi-orque particulièrement imposant et qu’il sembla identifier comme appartenant à l’équipage de la Dame Rouge. Difficile d’oublier un tel tas de muscles dont la seul férocité apparente pouvait refroidir les ardeurs belliqueuses de plus d’une fripouille.
« Telmer le Taiseux ? » demanda la brute.

[Kededric]

Eh bien ! Pour savourer son repas, ce serait plus tard. Le demi-orque ne semblait guère être du genre à accepter qu'il prît le temps de commander et entamer son assiette. Bah. Avec un peu de chance, il ne lui retiendrait pas l'attention trop longtemps...

"Enchanté. Auriez-vous l'obligeance de ne pas crier mon nom sur tous les toits, je vous prie ? Ah. Je vous proposerais bien de vous asseoir, mais j'ai l'impression que la place manque. Vous me cherchiez, alors ?"

Endosser une identité de taciturne alors qu'il adorait bavarder était un de ses petits plaisirs. Son verbiage était un passe-temps, pour ne pas dire une passion. Et, même s'il savait se faire discret, il n'en voyait pas l'utilité pour l'heure.

[Manfred]

Le demi-orque, quant à lui, ne semblait décidément pas porté sur la cosette tant il se montra avar de ses mots. Lui, en général, il devait discuter avec ses poings ou son imposant cimeterre.

« L’capitaine vous invite à sa table. »

Il n’y avait nul trace du messire Griscieux dans l’auberge. Chose peut étonnante car le grand gaillard ajouta, tout en désignant la porte du doigt :

« Sur l’bateau. »

Certes, les termes étaient rudes, directs, voir un brun agressifs. Mais ce devait être là le ton coutumier du demi-orque. Peut-être aurait-il eut le même pour déclarer son amour à la femme de sa vie.

[Kededric]

Tiens donc. Il n'avait pas tardé à se manifester ! À peine quelques heures depuis leur première et dernière rencontre... il fallait qu'il l'eût bien impressionné pour s'attirer ainsi ses faveurs. Néanmoins, la méfiance était de mise. Certes, le capitaine s'était montré correct lors de leur entrevue mouvementée, mais il semblait homme à oser beaucoup de choses... y compris se débarrasser d'un membre de la guilde, peut-être ? Mais pas de cette façon...

Tout cela s'avérait intéressant, et Kededric ne pouvait pas laisser passer l'invitation. D'autant que le ton du demi-orque ne laissait pas entendre qu'il pouvait la décliner sans bonne raison.

L'assassin affecta donc un air contrit et maugréa :

"Mmh. Bon... je suppose que je n'ai pas tellement le choix. Bien, je vous suis." Son repas du soir au Luménien Noyé attendrait un jour de plus. Kededric se leva de son tabouret et attrapa son havresac.

[Manfred]

Le demi-orque n’ajouta pas le moindre mot. Il se contenta de guider l’assassin vers les docks. Comme d’habitude, l’activité y était forte. L’imposante Dame Rouge n’avait pas bougé de sa place. Quelques badauds adressaient au navire de guerre des regards curieux, mais personne ne s’en approchait. Ceux qui surveillaient la passerelle étaient assez dissuasifs. Kededric fut invité à monter à bord.

[Manfred]

Il ne fallut pas plus qu’une grosse dizaine de minutes pour que Kededric avale la distance entre les docks et la renommée auberge portuaire. Au Lumenien Noyé, malgré l’heure désormais tardive, il y avait encore un peu d’activité. Quelques clients, généreusement imbibés, braillaient des chansons paillardes. Là-bas, dans un coin de la salle commune, un jeune homme pleurait en silence, du rhum entre les mains. Le tenancier, fatigué, essuyait ses chopes au comptoir et bavardait avec un membre du guet.

[Kededric]

Kededric retrouva avec plaisir son point d'ancrage favori. Cette auberge avait exactement l'équilibre qu'il cherchait entre la propreté relative, l'ambiance, la fréquentation et la proximité avec le port qu'il recherchait. Il fit un vague signe de tête à l'aubergiste, et, malgré la tentation de commander une bonne brune pour se changer les idées, il monta les escaliers pour retrouver sa chambre, réduite mais correcte, avec ses menues affaires disposées comme à l'accoutumée.

Il s'assit sans tarder sur la chaise et déplia soigneusement le morceau de parchemin abîmé que lui avait donné Griscieux. Quatre noms... il ne pouvait évidemment prendre le risque de les conserver, même bien protégés par un piège vicieux. Mieux valait, au minimum, chiffrer les noms et brûler l'original pour faire disparaître une partie de la piste. Il sortit donc un petit parchemin de son sac et commença à tracer des signes en alphabet runique des nains, tout en modifiant les symboles pour qu'ils eussent une apparence trompeuse. On pouvait facilement prendre une rune pour une autre, de sorte que les noms paraissaient incompréhensibles à une première lecture, même attentive. Cela lui prit plus de temps qu'il ne l'aurait escompté, mais il préférait consacrer quelques minutes de plus à peaufiner son chiffrage afin d'assurer ses arrières et ceux de Griscieux, accessoirement.

Enfin, les quatre noms furent recopiés et modifiés. Il les relut et fut satisfait de son ouvrage. Puis il enflamma la liste du capitaine à l'aide de sa bougie, et prit soin de vérifier que les vagues cendres restantes étaient totalement illisibles, avant de les ramasser, de les émietter entre ses doigts et de les jeter au-dehors, par la fenêtre.

Alors, il put s'offrir le plaisir de siroter une bière amère et lourde. La salle était quasiment vide, désormais, et la nuit s'avançait sur les toits de Melandis...

hrp : Kededric utilise sa compétence de contrefaçon pour fabriquer la liste ; d'autre part, si tu veux que je continue jusqu'au matin, dis-le-moi

[Manfred]

Kededric ayant procédé au codage du parchemin, il en avait bien évidemment prit connaissance. Il sut ainsi que le premier nom, celui souligné, était Blazius Orchandelle. Le protagoniste habitait dans les cartiers populeux jouxtant le port. Il se trouvait que ce nom n’était pas totalement inconnu à l’assassin. Il avait ouï dire qu’il s’agissait d’un artiste fou, ou d’un original marginal, le genre de personnes autour desquelles s’accumulent de drôles de rumeurs. Les trois autres noms, par contre, ne disaient rien à Kededric. Une des cible habitait dans le noyau occulte, une autre, dans le havre bourgeois, une dernière, sur l’esplanade impériale.

HRP : tu peux faire passer la nuit. Tu peux même te déplacer où tu veux en ville (et donc changer de topic). Il n’y a pour l’instant pas de raison susceptible de te retenir.

[Kededric]

Griscieux l'avait prévenu qu'il aurait besoin du peintre pour retrouver les futures victimes. À vrai dire, il ne s'étonna pas beaucoup de ne pas connaître tous ces noms. Il connaissait certes du monde en ville, mais la cité était vaste, et Kededric n'était pas le seul à utiliser des noms d'emprunt lors de ses escapades dans les rues mélandiennes. Pourquoi les nobles et les marchands ne pouvaient-ils pas en faire de même ?

Cet artiste ne lui était pas totalement inconnu, en revanche, mais il était certain de ne l'avoir jamais rencontré en personne. Il préférait la compagnie des musiciens que des plasticiens, mais il ne dénigrait pas l'art pictural pour autant. Son intérêt était simplement ailleurs. Cette mission lui permettrait peut-être de changer d'avis, d'autant que l'homme devrait figer pour l'éternité le spectacle éphémère de ses meurtres. L'idée avait du charme, assurément.

Mais pour l'heure, il était tard. L'assassin décida qu'une bonne nuit de repos ne lui ferait pas de mal. Il envisageait de se lever aux aurores afin d'aller rendre visite au peintre. Les artistes avaient souvent tendance à s'agiter la nuit, voire au petit matin... Il prépara ses sortilèges avant de se coucher, et sombra rapidement dans un sommeil tranquille.

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Les premières lueurs de l'aube commençaient à poindre à l'horizon, au-dessus des toits que l'assassin pouvait contempler de la fenêtre de sa chambre. Une vision bien banale... Kededric se leva et se prépara promptement. Il enfila ses habituels vêtements à l'aspect chic, tout en emportant dans son sac de quoi se changer une fois l'auberge quittée. Il avait également prévu un grimage sommaire, qui consistait à s'ajouter une fausse cicatrice sur le visage, et à porter une perruque de cheveux en bataille et à l'aspect moyennement propres.

Sitôt dehors, il alla trouver un endroit discret pour opérer ces changements. Il repéra un porche encore dans l'ombre de la matinée à peine entamée, et procéda rapidement.

Liste des sorts mémorisés :

Niveau 0

• détection de la magie
  lecture de la magie
  message
  sons illusoires

Niveau 1

• charme-personne
  compréhension des langages
  corde animée
  repli expéditif
  sommeil

Niveau 2

• détection de l'invisibilité
  image-miroir
  invisibilité
  détection faussée

Niveau 3

• dissipation de la magie
  état gazeux
  vol

Niveau 4

• invisibilité suprême
  peau de pierre

[Manfred]

Kededric put tranquillement se déguiser puis il partit dans les rues encore assoupies de Melandis. Direction le cartier populeux du port.