[Habitation] Une coquette petite résidence

[Manfred]

Quête : retrouvailles

Silmandel avait retrouvé sa désinvolture coutumière. Il émergea de l’escalier d’un pas léger et accueillit Asmodeus presque comme s’il avait oublié qu’il était devenu une momie.
« Ha, vous voici. Parfait. Les documents sont là. »
Il exhiba les parchemins. Ceux-ci n’étaient bien sûr pas encore signé, par aucun des partis. Il les tendit.
« Vous pouvez les vérifier. Donnez-moi l’or, que je puisse également vérifier. Si tout le monde est satisfait, on n’aura plus qu’à signer. »
Il était juste pressé d’en finir.

[Asmodeus]

Asmodeus suivit l'elfe avec bien plus de pondération ce qui masquait ses propres sentiments - méfiance devant un piège toujours possible, impatience de conclure l'affaire mais aussi perfectionnisme : il ne voulait négliger aucun détail. Il se saisit des documents mais ne fit qu'y jeter un œil dans l'immédiat. Au lieu de cela, il adressa un sourire qui aurait pu passer pour amical en toute autre circonstance. Un sourire qui n'atteignait en tous cas pas son regard bleu :

- Alors quoi, Silmandel ? Vous n'avez pas l'intention de faire visiter les lieux à Asmodeus ? La maison brûle ? Vous n'avez pas fait le ménage ? Votre employeur est déjà impatient de vous confier une nouvelle mission ?

Il sortit néanmoins une bourse de sa robe, une bourse étonnamment petite et qui ne pouvait certainement pas contenir le prix convenu en or.

[Manfred]

« Non, pas de visite. À quoi bon ? Vous aurez tout le temps de découvrir cette maison par vous-même quand nous ne seront plus là. Et puis, ne la connaissez-vous pas déjà ? Ne disposez-vous pas de moyen d’espionner ce lieu ? »
Silmandel récupéra la bourse. Il ne s’étonna pas de la petite taille. La momie avait évoqué, tout à l’heure, des lingots de platine. Il poursuivit :
« Notre employeur voudra assurément récupérer ses meubles. Tachez donc d’être discret jusqu’à la fin du déménagement. »
Il ouvrit la bourse et en vérifia le contenu. Il était tout à fait disposé à compter.

[Asmodeus]

Asmodeus ne s'était pas vraiment attendu à une autre réponse mais s'était plu à cette petite joute verbale sans conséquence. Il chercha tout de même un endroit où s'installer pour compulser soigneusement les documents. Nul doute qu'il n'aurait pas fini le premier car compter les lingots de platine ne devrait guère prendre de temps à Silmandel. De son côté, il préférait s'assurer que tout était bien en règle quitte à relire plusieurs fois les documents.

[Manfred]

Silmandel, son comptage achevé, remit les lingots dans la bourse et attendit patiemment qu’Asmodeus termine de son côté. La momie devrait être satisfaite, les documents étaient en règle. L’elfe avait emporté de quoi écrire. Accoudé à un tonneau de vin, il jouait avec une plume. Il était définitivement redevenu lui-même.
« Bon, on signe ? »

[Asmodeus]

Asmodeus fut tenté, l'espace d'un instant, de faire lambiner l'elfe par pure mesquinerie. Il aurait en effet été amusant de jouer avec les nerfs de Silmandel qu'il soupçonnait bien moins patient que lui-même. Mais les documents étaient impeccablement en ordre et le jeu n'en valait pas vraiment la chandelle. Il se contenta donc de répondre, flegmatique :

- Mais Asmodeus n'attend que cela ! A vous l'honneur ! Et vous excuserez sans doute que l'on ne conclue pas l'affaire d'une poignée de main. Le contact d'Asmodeus risquerait de fortement vous incommoder et telle n'est pas sa volonté.

[Manfred]

Silmandel reprit les parchemins et il les disposa sur le fût auquel il s’était accoudé. D’une écriture élégante, il inscrivit son paraphe partout où il devait figurer. Ceci fait, il se recula, laissant Asmodeus signer à son tour. L’elfe croisa les bras, observant probablement pour la dernière fois cette momie qui avait été, de son vivant, à ses côtés. Quel gâchis... Non, décidément, jamais il ne comprendrait le geste de l’homme. Après, pour la première fois, l’ensorceleur songea que lui-même avait commis un acte que nombre de gens ne pourraient comprendre. Il avait en effet accepté la lycanthropie du chat, devenant lui-même un garou. Mais ce n’était pas la même chose. Le chat, ce n’était pas un mor-vivant. Il était néanmoins content qu’Asmodeus n’ait pas découvert cela.
« Bien. Je pense que le moment est venu de nous dire adieu. D’ici quelques jours, la maison sera libre. »

[Asmodeus]

L’élu divin adressa un regard pénétrant à l’elfe en s’emparant des exemplaires qui lui revenaient et il esquissa une expression, qui était pour une fois proche de celle qu’il aurait pu avoir de son vivant :

- Il vaut certainement mieux qu’il en soit ainsi en effet mais les adieux définitifs n’ont pas beaucoup de sens devant l’éternité. C’était un plaisir de traiter avec vous néanmoins.

Et de s’en retourner d’un pas lent mais assuré vers le passage qui le ramènerait à son repaire.

[Taliesin]

[Quête : Retrouvailles]

Quelques instants après qu'Asmodeus ait disparu par le passage secret, celui-ci se referma et, à la notable exception du symbole gravé dans le mur, la cave retrouva un aspect tout à fait ordinaire.
Silmandel découvrit Clémentine au sommet de l'escalier menant au premier étage. Elle était armée, signe qu'elle s'était tenue prête à intervenir au besoin.
-L'affaire semble s'être réglée sans heurt, commenta-t-elle.

[Manfred]

Quête : retrouvailles

« Effectivement », répondit Silmandel en lui donnant la bourse.
Il arbora son habituel sourire.
« J’ai compté. Deux fois le prix de la maison. Asmodeus est retourné dans son repaire et il est prévenu de rester discret quand on récupérera les meubles. Maintenant, je pense qu’on n’a plus qu’à faire notre rapport à notre employeur pour conclure cette histoire. Hum... Je te le laisserai faire, si possible. »

[Taliesin]

[Quête : Retrouvailles]

Elle parut stupéfaite.
-Moi ?! Alors que je déteste mentir et que la conclusion de cette affaire ne me satisfait qu'à moitié, pour dire le moins ?
Soupir.
-Enfin, on aura le temps d'en rediscuter sur le trajet. Mes affaires et celles d'Alexandre sont prêtes. Dès que tu auras rassemblé les tiennes, nous serons parés au départ.

[Manfred]

Quête : retrouvailles

« Mentir ? Il n’a jamais été question de mensonge. Juste d’omission. C’est toi-même qui a poussé dans cette voie, la plus sage assurément. Mais je m’en occuperai si tu préfères. Je ne serai pas long à être prêt. On reste sur nos gardes jusqu’à être sorti d’ici. »
Sur ce, Silmandel prit la direction de sa chambre. Il allait boucler ses affaires en quelques minutes à peine, avec la force de l’habitude. Plus vite ils seraient hors de cette maison, mieux ce serait.

[Taliesin]

[Quête : Retrouvailles]

Et ils ne tardèrent pas à l'être.
Rien de particulier ne se produisit tandis qu'il se préparait : un signe, peut-être, que la conclusion de cette affaire convenait à Asmodeus. Il retrouve les autres dans le couloir puis, de concert, ils gagnèrent le rez-de-chaussée, l'extérieur...
Au moment de franchir le portail du jardin, Alexandre jeta un regard derrière lui, resta un moment à contempler les lieux avant de se détourner en poussant un profond soupir. Clémentine, elle aussi, ne paraissait pas ravie. C'est néanmoins sans mot dire qu'Ils sortirent dans la rue et qu'ils entreprirent la longue marche qui les mènerait jusqu'aux quartier de leur employeur.