Bon, je dois faire mon coming out : je suis fan de rap.
Et en utilisant la technique ancestrale du "pote-de-la-soeur-de-ma-tante-qui-s'est-fritté-avec-son-frère", j'ai pu récupérer une place pour Orelsan au Zénith gratos.
Je m'attendais à un concert un peu "je m'en foutiste", avec une petite heure de Orelsan qui présente son dernier album en reprenant à l'identique ses morceaux et puis au revoir. Orelsan ne m'ayant jamais donné l'impression d'être une bête de scène, je m'attendais pas à non plus à un concert de fou.
Ben j'ai été plutôt surpris, en bien.
Déjà, le show était ultra soigné. Orelsan joue avec les projections, et lorsque les chansons sont habituellement en feat avec un autre chanteur, il projette l'image du chanteur (en même temps que la voix). Ensuite, il est extrêmement détendu, balance des vannes à tout bout de champs ce qui accentue la sensation de proximité, comme si au final il était sur scène comme il est dans "bloqués". Pour un rappeur qui s'est toujours distingué par son image d'éternel ado paumé, ça joue beaucoup. Quand il chante, il hésite pas à faire reprendre ses morceaux par le public (forcément à fond, surtout sur les gros tubes, comme "la terre est ronde" ou "Basique" -qu'il reprend plusieurs fois, et qui marche du tonnerre pour faire bouger la salle). De plus, il joue sur certains guimmick, comme le "aurélien une chanson" (issu de sa musique "défaite de famille") pour encore renforcer la proximité avec le public.
Ensuite, pour la tracklist... sans surprise, le dernier album est mis à l'honneur, mais pas uniquement. On a quelques "rappels" de ses précédents album. Dommage, juste, que le premier soit réduit à peau de chagrin, avec une espèce de medley où seulement un couplet est chanté pour chaque chanson, d'autant plus que l'ambiance du premier album était différente des suivants.
Après, les musiques sont rendues à l'identique. Le groupe derrière reprend si bien les musiques qu'on dirait qu'on a juste mis un cd dans le lecteur. C'est un peu dommage, quand on voit les possibilités qu'ouvrent un groupe réel, de s'en tenir à une telle proximité, d'autant plus qu'il arrête pas de les féliciter et les vanter. Après, Orelsan est à fond, il fait pas semblant de rapper, et réussi à bien rendre l'ambiance de chaque chanson. Sa version live de Suicide Social en devenait réellement bluffante, tant il vivait son texte.
Bref, en conclusion, c'était quand même bien cool. Une très bonne ambiance, et des musiciens qui font pas semblant. La devise d'un de mes profs était "faire des choses sérieuses, sans se prendre au sérieux", et je trouve que ça colle bien avec ce concert.
Maintenant, plus qu'à attendre Vendredi pour voir le Klub des Loosers.
"Un gentleman, c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas. Alors qu'un sagouin, c'est quelqu'un qui ne sait pas en jouer mais qui en joue quand même."