Après 57h de jeu (rechargements exclus) et un bon millier de victimes, ma naine noble guerrière-berserker-championne niveau 19 a enfin planté sa hache bardée de runes dans le boss final (d'ailleurs beaucoup plus facile à tuer que beaucoup d'autres, je n'ai même pas eu à recharger ce combat, mais bref). Voici donc une "petite" review, qui ne contredira pas forcément celles qui précèdent d'ailleurs...
Scénario : au début, j'ai pris mon pied. En fait, jusqu'à la bataille d'Ostagar. Le sentiment d'urgence, les rebondissements, le scénario d'origine du nain noble, vraiment fouillé (en testant celui de l'humain noble j'ai dû constater que ce n'était pas toujours le cas hélas), et comment j'ai fait le rush pour monter allumer ce fanal ! C'est la partie du jeu la plus contrainte, celle où on nous impose jusqu'aux compagnons, mais quelle dynamique, quel souffle épique aussi ! Et puis après... ça retombe un peu. On tombe dans un schéma efficace mais vu et revu : « je dois rassembler des alliés et pour ce faire commencer par régler leurs petits problèmes personnels un par un. » Cela, quatre fois. Ça me rappelle NWN, KotOR, beaucoup... trop. C'est dommage. Il y avait des moyens de casser cet aspect répétitif, et ils les connaissaient. Il y a certes des rencontres « surprise », quelques retournements de situation... mais j'aurais préféré une trame principale un peu plus originale.
Certains passages sont longs, très longs, voire punitifs. Je pense au temple d'Andrasté (et aux cavernes en-dessous) et au passage dans les Tréfonds. On est loin de tout marchand, on ne peut pas retourner au campement sans se taper vingt minutes (IRL) de voyage minimum, et j'ai fini par me trainer de carte en carte un Oghren avec treize blessures atroces qui vont du traumatisme crânien au bras démis en passant par l'oeil arraché, qui dit mieux ? J'aurais dû obtenir au moins un bonus d'horreur contre les MV avec ça.
Quêtes : tout étant concentré sur la trame principale, les quêtes secondaires manquent de relief. C'est trop souvent : contactez untel, enquêtez sur ce qu'est devenu untel, rassemblez tel et tel objets. Comme on est quand même très guidés, je parlais souvent à un personnage fléché sans même savoir au juste pourquoi, et finalement juste pour lui transmettre un message. Il aurait fallu, je ne sais pas... plus d'énigmes, plus de comique... pourquoi pas une mini-cinématique par-ci par-là, une zone cachée (autre qu'un simple combat.)
Univers : évidemment on peut lui reprocher d'être un univers fantasy de récupération, mais quand même, il y a pas mal d'idées originales, du culte unique et simplement déiste (ou cultes des ancêtres chez les nains) à la descente en grade des elfes... L'univers est sombre, et très fouillé si l'on veut prendre le temps d'approfondir. Même si j'avoue que je n'ai pas eu ni le courage ni la patience de lire tous les codex. Sont un peu trop bavards, quand même...
Compagnons : « Je dois m'attacher mes compagnons sinon ils partent ou me trahissent... » ça aussi c'est vu et revu. Beaucoup des personnages sont de bons gros stéréotypes (du nain bourru à la garce arriviste.) Quatre romances possibles, la romance saphique de Leliana ne m'a pas passionnée, de même que le personnage, un peu trop stéréotypé romantico-bigotte, c'est Imoen biclassée prêtresse de Lathandre... Je suis vite tombée à court de dialogues avec Alistair, mais ça allait pour les autres. Les dialogues les plus drôles sont en court de jeu, entre les compagnons. Encore que ce serait mieux si on en avait la version écrite et pas seulement audio, car on en rate souvent une partie...
Les compagnons disponibles sont relativement peu nombreux. On ne manque pas de guerriers, mais niveau mages, c'est faiblard (d'autant qu'un dialogue malheureux avec Morrigan m'avait forcée à tuer Wynne dès le début...), et niveau voleurs, il n'y en a que deux. On se retrouve vite avec toujours les mêmes.
Gameplay : de IWD à NWN en passant par BG, je suis une habituée de ce type de jeu. La prise en main est très intuitive, et facile, bien plus que pour NWN, le seul point agaçant étant le clic droit (plutôt que gauche). J'ai trouvé que l'inventaire collectif était une bonne idée qui en facilite beaucoup la gestion, le système de tri assez intelligent, et les combats sont vraiment tactiques par moments, avec une IA fine et paramétrable.
Les moins : d'abord, les trésors - trop de choses sans intérêt, trop peu de relations entre les trésors intéressants et les big boss. On n'a pas toujours le process « épreuve - récompense » qui fait qu'on est content d'aller casser du monstre. Et en prime mon inventaire était toujours saturé. Et je m'extasie encore de trouver une armure humaine sur le cadavre d'un mabari. N'oublions pas les coffres fermés que je ne peux pas enfoncer ni ouvrir par magie – pas envie de me traîner Leliana juste pour ouvrir un coffre qui contient avec un peu de chance un nécessaire de soin mineur...
Graphismes : bons dans les cinématiques, mais assez moyens dans les déplacements de groupe en extérieur pour un jeu de cette génération. Les visages sont relativement individualisés et expressifs, les textures sont suffisamment peu répétitives, mais les décors sont parfois un peu bruts de décoffrage...
Et c'est quoi cette euphorie d'hémoglobine, ces flaques de sang de 3m de diamètre, ce fleuve rouge à la fin ?!! Calmos, il n'y en a que cinq litres par personne, et la majeure partie reste à l'intérieur. On se croirait dans Spartacus par moments.
J'ai voté "je suis accroc", c'est quand même un bon jeu niveau RP comme niveau combats, avec quelques petites imperfections, mais personne n'est parfait, même pas BG.
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) mais dès que j'arrive face à un coffre c'est le drame... les 3/4 du temps "compétences insuffisantes".
), re couloirs, re portes... Rarement des énigmes, souvent les mêmes bébêtes à combattre tout au long, ce n'est pas très varié.
), le côté "déjà vu" (dit avec un accent anglais "déyjà vous" 
) des gentils (qui sont finalement un peu gris) contre les méchants (bien sombres), etc., toutes ces critiques, je les rejoins (on se kiffe les gars !). Mais cela ne m'a pas empêché de me sentir transporté en Thédas et ça, ça fait du bien ! (Bon, je sens que je vais passer pour un toxico qui a eu sa dose de shoot après un loooooong état de manque).
